JOIRXAL D'APRES ET DE L'ARROXDISSEIIEYT. V SOS. S' innée. Dimanche, Il Janvier 1840. Vires acquint eundo. niÉiyEiit. I.C capitaine Mandrin. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 e. Provixces, 4 francs. INSERTIONS: Axxoxces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 50 centimes. Le Progrés parait le Jeudi et le Oimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 13 Jttvvir.it. Dans la séance du 10 janvier, la chambre a voté la diminution du traitement de l'archcvëquc-cardinal de Malines. Au lieu de 30,000 francs par an, il sera placé sur la même ligne que Icsministrcs et recevracommccux, 21,000 francs. Nous approuvons entièrement cette déci sion de la chambre, c'est une véritable économie. 11 était en effet souverainement ridicule que, dans l'intérieur du pays, un dignitaire quelconque reçut un traitement plus élevé que les ministres, chefs supérieurs de l'ordre civil. Il nous semble que l'archevêque et les évéques, en stricte équité, ne doivent pas être mis sur la même ligne que lés membres du cabinet, car ils n'ont aucune représenta tion et pas de famille élever. D'un autre côté, ils jouis sent, croyons-nous, d'un casucl considérable, dont l'im portance est céléc l'autorité civile. On pourrait croire que les hauts dignitaires ecclésias tiques ont lieu d'être satisfaits de se voir traités avec autant de ménagements et qu'ils devraient témoigner quelque reconnaissance au pays, pour la position très- honorable qui leur est faite. 11 n'en est rien. Nosseigneurs les évéques laissent souvent échapper leur peu de sa tisfaction de ne pas avoir une plus forte part de puis sance, non pas dans l'ordre spirituel, leur omnipotence y est complètemais dans l'ordre temporel, qui est bien autrement l'objet de leurs soucis. Si nous devons en croire quelques journaux, le vote de la chambre a été on ne peut plus mal accueilli par l'ar- chevèquc-cardinalde Malines, qui menace, parait-il, de se démettre du cardinalat. C'est un moyen comme un autre, de tenter par intimidation, de sauver ses 30,000 francs de revenus sur le trésor. Mais nous ne craignons nulle ment ce coup de théâtre, monseigneur de Malines restera cardinal, bien qu'il ne reçoive l'avenir que 4,000 francs de moins qu'un cardinal français et vu l'importance proportionnelle de ces deux pays, il sera difficile de faire considérer cette minime différence comme une persécution. II faut rendre justice cependant aux anciens membres du parti catholique qui figurent encore la chambre, ils ont fait de leur mieux, pour conserver leur chef de file et ancien ministre dirigeant in part Unis du temps de 1 omnipotence catholique des hauts appointements. On se plait dire que le parti clérical est mort et on part de cette idée pour prêcher la conciliation et proclamer qu'il ne faut plus de distinction de parti. Le vote de la cham- [Suit».) IX. combat. Déjà depuis quelques heures des récits de guerre et d'amour occupaient l'attention de l'assemblée, quand un spectacle singulier vint attirer tous les regards. Le bois placé droite se couvrit d'une forte vapeur rouge puis on vit peu peu les niasses de feuillage se remplir de lumière. On se regarda avec stupeur; on com mença par lier les prisonniers des troncs d'arbres puis, en une minute, avant qu'aucun ordre fut donné, tous les contrebandiers eurent revêtu leurs armes. Attention et silence dit Fauster. Il se coucha terrecolla son oreille contre le sol tandis que tout le camp était retenu dans une immobilité palpitante, et au bout de quelques instants on distingua des pas éloignés et un bruissement d'armes. Un buisson épais et hauteur d'appui bordait le bois de ce côté. Les bandits s'agenouillèrent en doubles rangs devant ce taillis, le fusil au poing, visant de ce côté, et prêts faire feu avant qu'on eut pu les voir. Ils attendaient immobiles et retenant leur haleine; ■sais, tandis que toute leur attention était portée sur ce bre fait voir que jamais l'opinion catholique ne néglige ses 'intérêts et quand une question qui la touche de près se présente, tous ses adhérents se coalisent pour l'ap puyer et la faire résoudre dans le sens de leur parti. 11 est bon aussi de noter que les journaux catholiques veulent bien des économies, mais condition qu'elles ne s'opèrent point aux dépens de leurs amis. Du moment que vous touchez aux traitements ecclésiastiques, toutes les feuilles jésuitiques se mettent crier l'abomination de la désolation. Cependant ce sont les dignitaires ecclésiasti ques qui sont censés avoir le moins besoinpuisqu'ils doivent être humbles de cœur, en vrais soldats du Christ. Dans le compte-rendu de la fête agricolenous avons omis de dire que M. le Bourgmestre de la ville d'Ypres n'avait pu y assister cause de son âge avancé et de la ri gueur de la saison. M. le docteur Lahcyne vient d'être nommé membre correspondant de la Société médico-chirurgicale de Bruges; cette nomination sera bien accueillie par tous ceux qui connaissent le jeune médecin. On écrit de Poperinghc: La Société de la Concorde vient de célébrer avec beau coup d'éclat sa fête fixée ordinairement au Lundi-perdu. Après les divertissements et les jeux d'usage qui ont eu lieu pendant le jour, un bal a été donné le soir aux so ciétaires par les soins d une commission nommée cet effet. L'assemblée a été très-nombreuscet la danse qui a été fort animée s'est prolongée jusque bien avant dans la nuit. On a surtout remarqué avec beaucoup de plaisir que, malgré les entraves du parti désunioniste de cette ville, la société des dames était bien choisie et composée de jeunes personnes appartenant toutes la bonne bour geoisie. En somme, la fête a été brillante, l'entraînement général et la cordialité la plus fraternelle n'a cessé de régner pendant toute sa durée. La société voulant marquer ce jour de réjouissance par un acte de philanthropie envers les pauvres, a fait le len demain une distribution de 400 pains aux familles les plus nécessiteuses. Avant-hier a été jugé l'affaire des troubles de Nieu- port. Le jugement concernant le major Van Parys a été confirmé le lieutenant Zwartz a été condamné six mois d'emprisonnement et 25 francs d'amende. Les autres accusés ont été acquittés. Vendredi, M. Rollin, ministre des travaux publics s'est rendu Ostende, accompagné de M. Noël, directeur bois mystérieux, qui recelait sans doute une troupe d'en nemis, une détonation terrible partit derrière euxet ceux qui se trouvaient au dernier rang roulèrent morts sur la terre. Le détachement des troupes royales qui attendait les contrebandiers au passage s'était divisé en deux parties et tandis que les uns arrivaient par la forêt avec des lu mières qui devaient attirer l'ennemi dececôté, les autres, venaient du bord du Rhône, entraient par la gorge des collines et fondaient subitement sur lui. Les malheureux contrebandiers étaientdonc entre deux feux, perdus par une situation désastreuse; mais le cou rage doublait leurs forces, et l'aspect d'une mort inévitable devait rendre leur défense terrible. Fauster, qui commandait la bande en ce moment, n'é tait pas aimé par ses compagnons, comme nous l'avons dit plus haut, et c était avec peine, ordinairement, qu'on obéissait ce lieutenant. Mais cette heure difficile, il parut sous un jour moins défavorable aux yeux de ses compagnons, car le sangfroid et la prudence qu'il conser vait au sein du plus extrême danger pouvaient seuls ame ner quelque chance de salut. Un rayon de flamme partit du rideau des collines, et une grêle de balles fouilla les rangs des contrebandiers; un autre rayon brilla du côté de la forêt, et une nouvell général du corps des ponts et chaussées. Ils ont visité les écluses de chasse et les divers travaux sous la direction du gouvernement. Dn vol avec effraction et escalade a été commis diman che, dans la soirée, rue desF'emmes-S'-Pierre 25, Gand, au préjudice des époux Bilocq, boutiquiers, l'enseigne du Pauvre Diable. Vers neuf heures, pendant que la dame de la maison se trouvait au lit par suite d'indisposition, et que son mari s'était rendu au théâtre, trois jeunes voleurs de 17 18 ans ont brisé un carreau de vître de la fenêtre d'un cabi net attenant la boutique. L'ouverture pratiquée, l'un d'entr'eux a tiré l'espagnolette de la croisée, et celle-ci ouverte, il s'est introduit dans la maison l'aide d'esca lade et est allé ouvrir la porte de devant ses complices. Tous trois ont enlevé de la boutique une pièce de toile, des vêtements d'enfants, des mouchoirs de poche, des chemises, des blouses, etc., et se sont retirés avec le pro duit de leur vol en laissant la porte de la rue ouverte. Les voisins ayant remarqué plus tard cette porte era- braillée, en ont donné connaissance aux agents de police, qui ont éveillé la femme et constaté le vol commis son préjudice. Sur ces entrefaites, les trois voleurs s'étaient rendus dans les environs de la Byloque,où deux commis de l'oc troiet un autre individu du nom De Vrecse, les ont trouvés occupés h partager leur butin. Vers dix heures du soir, deux des voleurs ont été arrêtés avec tous les objets qu'ils venaient d'enlever le troisième a pu s'échap per en traversant la glace. Les individus arrêtés sont Louis Van Ilollc et Ch.Bocle. Un jeune homme et sa fiancée ayant voulu passer dimanche dernier, sur la glace des fossés Nieuport, celle-ci s'est rompue sous leurs poids. Le jeune homme a pu être retiré vivantmais la malheureuse fille a été engloutie. Ce déplorable événement a produit une vérita ble consternation Nieuport. On écrit de Gand, 10 janvier: La semaine dernière, un vol audacieux a été commis dans l'église de S'-Nicolas en cette ville. Il parait que le voleur s'est laissé enfermer dans l'église, car on n'a re marqué aucune trace d'effraction. II a été enlevé divers objets en argent qui ornaient les statues de la Vierge et de l'enfant Jésus, ainsi que la croix argentée qui avait servi la veille un service funèbre. Le matin, l'ouverture des portes, on a vu sortir pré cipitamment de l'église un individu qui se trouvait der rière un pilier. grêle de balles vint les assaillir. Attaqué de tous côtés, le corps compact et resserré des bandits tournait sur lui-même avec une rapidité éblouissante. Chacun des combattants qui le formait te nait un sabre entre ses dents, des pistolets ses mains et son fusil couché côté de lui. Les brigands se glissaient entre les rangs ennemis avec la souplesse du serpent, se relevaient au milieu d'eux avec la lerocité du tigre, tu aient, étouffaientdéchiraient de leurs armes, de leurs ongles, de leurs dents. Les balles, les coups de lance qu on leur assénait rebondissaient sur le cuir de leurs habits; mais, eux, ils tiraient de loin, ils massacraient de près, en répétant le cri de guerre: Tue! tue! de leur bouche écumante de rage. Et tout était broyé sur le pas sage de ces hommes de fer et de feu. Cependant le cercle épais de leurs ennemis se resserrait autour d'euxgagnait chaque minute du terrain ils n avaient plus que le centre du val d'Embrun pour dé ployer leurs efforts. La troupe s affaiblissait des combattants tombaient mortsd autres sentaient leurs forces s'épuiser avec leur sang. Mais ces hommes indomptables, dans leurs soupirs d agonie, jetaient encore la mort autour d'eux, leurs der niers mouvements convulsifs étaient des coups mortels. Enfin la masse compacte des troupes réglées les écrasait

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1