seiller n'ait relevé celte question pour montrer tout le
danger qu'une pareille tolérance peut entraîner. D'après
nous, la santé du peuple doit l'emporter sur toute autre
considération, et rien ne s'oppose ce que l'administra
tion mette la disposition des indigents des endroits
hors la ville propres j déposer leurs fumiers.
Un abus non moins sale et qu'on ne voit certes dans
aucune ville de la Belgique, c'est de permettre les vidan
ges au milieu de la ville toute heure du jour et d'y lais
ser stationner pendant des journées entières, les chariots
destinés ce transport, de manière que les miasmes qui
s'en exhalent infectent tout le voisinage et empestent
parfois toute la ville. Qu'on ajoute cela l'extrême faci
lité avec laquelle on accorde des agriculteurs habitant
la villeh des bouchers et même des particuliers la
permission de construire des fosses d'aisance proximité
de leur habitation, le long des rues et ayant une issue sur
la voie publique.
On objectera peut-être que, dans une ville agricoleil
faut accorder quelques facilités aux cultivateurs pour l'ex
ploitation de leurs terres; mais il nous semble que, si en
cela on suivait les règlements adoptés par d'autres villes,
telles que, par exemple, la ville d'Yprcs, où certes les vi
danges sont plus nombreuses qu'ici et où, après une
heure donnée, tous les chariots doivent avoir quitté la
ville, où tous les fumiers et les réservoirs d'engrais se
trouvent dans des endroits spéciaux éloignés des'habita-
talionsil nous sembledisons-nousque de pareilles
mesures n'entraveraient aucunement l'agriculture et ne
pourraient en rien diminuer le bénéfice que recueillent
les pauvres des engrais qu'ils accumulent maintenant de
vant leur demeure.
La loi enjoint aux autorités communales, dans le but
de prévenir le danger des miasmes délétères, provenant
des matières animales en décomposition, de faire enfouir
les cadavres d'animaux morts et de surveiller les fosses
destinées recevoir les débris des bêtes tuées. Nous igno
rons si cette disposition de la loi est bien strictement
observée ici. Toujours est-il que quelques ateliers d'é-
quarrissage qui existent en ville, exhalent une odeur
insupportable dont l'influence sur la production elle dé
veloppement de certaines maladies est des plus funestes.
(La suite au prochain n°.) le comité libéral.
M. de Mérodea trouvé le mot de l'énigme: le paupé
risme règue en Belgique, parce qu'il n'y a pas assez de
couvents.Notre pays devait être bien pauvre avant 1850.
Hier au soir, un individu attablé dans le café-restau
rant des Frères provençauxétait en état d'ivresse. Il
avait avec lui un sac rempli de pièces d'or, de pièces de
3 fronts et de plusieurs billets de banque qu'il s'amusait
semer dans le calé et déchirer. Le maître de l'établisse
ment s'est empressé de faire ramasser cet argent pour le
rendre cet individu, et dans la crainte qu'il ne continuât
jeter ainsi son or et ses billets, on le fit monter dans
une vigilante et conduire la permanence, par les sergents
de ville. (Indépendance.)
EÎTÉRIEISS.
FRANCE. l'uiis, 4 février. La Gazette des
Tribunaux ajoute ce qui suit aux détails qu'elle a déjà
donnés sur l'attaque invisible dont est l'objet une maison
de la rue des Grès
Le fait singulier, et demeuré jusqu'à ce moment inex
plicable, que nous avons signalé, du jet de projectiles
considérables contre la maison d'un marchand de bois et
de charbons, rue Neuve-de-Cluny, proche de la place
du Panthéon, a continué de se produire aujourd'hui en
core, malgré la surveillance incessante exercée sur les
lieux mêmes.
A onze heures, alors que des agents étaient échelon
nés sur tous les points avoisinants, une pierre énorme
est venue frapper la porte (barricadée) de la maison. A
trois heures, le chef intérimaire du service de sûreté, et
cinq ou six de ses priiicipaux subordonnés étant occupés
s'enquérir près des maîtres de la maison de différentes
Qu'à cela ne tienne! Il y a ici presque autant de
prisonniers que de gardiens; il ne s'agit que de sortir
tous ensemble de nos trous rats pour mettre les autres
la raison et des gaillards comme nous, qui sont accou
tumés avoir les monts et les déserts pour se retourner,
peuvent bien briser ces vieilles charpentes rien qu'en pre
nant leurs coudées franches... Une fois réunis en force,
on pend les soldats et les geôliers aux barreaux de la
prisonet on salue la compagnie.
Prends garde la sentinelle est deux pas dans le
vestibule, elle pourrait t'entendre.
Bah le soldat de ville, est-ce que ça a des veux et
des oreilles? On lui commande de monter la garde et il
reste là, immobile...
Mais le jour est prêt de paraître.
Beau jour, ma foi! que celui qui vient sous ces
voûtes, il a l'air d'une lanterne sourde auprès de l'autre
de la montagne.
N'importe, rentre dans ta chambre, va te remettre
sous les verroux.
A vos ordres, mon capitaine; mais réfléchissez un
peu, je vous en prie, au projet en question.
J'y penserai pour l'amour de toi, mon brave Bru-
nean, je te le promets.
Soit, adieu
La matinée qui suivit cet entretien fut marquée d'un
circonstances, un quartier de moellons est venu se briser
leurs pieds comme un éclat de bombe.
On se perd en conjectures. Les portes, les fenêtres
sont remplacées par des planches clouées l'intérieur
pour que les habitants de la maison ne puissent pas être
atteints, comme l'ont été leurs meubles et jusqu'à leurs
lits, brisés par les projectiles.
Cette nuit, cent-quarante cent-cinquante arrestations
ont encore été opérées. On a saisi des armes, des muni
tions, des proclamations du genre incendiaire. La question
de la dissolution a été renvoyée lundi.
M. Léon Faucher, ministre de l'intérieur, a été nommé
aujourd'hui membre de l'académie des sciences morales
et politiques, en remplacement de M. Rossi, assassiné
Rome, par 10 voix coutre 8, données M. Michel Che
valier.
M. le général Cavaignac vient de faire retenir un ap
partement pour lui Bourges, pour tout le temps que
durera le procès des accusés du 13 mai.
Des personnes ordinairement bien informées annon
cent qu'il est question plus que jamais de la rentrée de
l'escadre de la Méditcrrannée dans le port de Toulon.
Quelles que soient les exigences de la politique et malgré
les complications des événements en Italie, le besoin
d'économie a inspiré, dit-on, cette mesure que le gouver
nement s'applique réaliser le plus tôt qu'il pourra le
faire.
M. Mcycrbeer a diné samedi chez le président de la
république qui a, dit-on, fait l'accueil le plus cordial
l'illustre auteur de Robert et des Huguenots.
On disait aujourd'hui dans la salle des Pas-Perdus que
des poursuites étaient dirigées contre un célèbre repré
sentant montagnard, pour cause de faux.
La séance d'hier a commencé par la deuxième délibé
ration du projet d'organisation judiciaire, et ce projet
avait déjà soulevé une discussion assez vive, lorsque M.
Baze est venu au nom du comité de la justice faire son
rapport sur la proposition de mise en accusation des mi
nistres. M. Lcdru-Rollin n'ayant fourni aucun des nou
veaux documents qu'il avait publiquement annoncés, le
comité conclut au rejet de la proposition, en déclarant que
concours et confiance sont dus aux hommes courageux et
loyaux qui composent le cabinet.
A M. Baze a succédé M. Woirhayc, au nom de la com
mission chargée d'examiner la demande d'enquête parle
mentaire sur la journée du 29 Janvier. C'est ici qu'un
incident est intervenu. M. Woirhaye concluait également
au rejet de la proposition d'enquête, et ces conclusions
paraissaient devoir être adoptées par la Chambre, lorsque
M. Perrée est venu interpeller le cabinet au sujet d'une
correspondance autographiée, contenant des imputations
malveillantes pour l'Assemblée, provoquant le pétition-
nement contre elle, et adressée aux préfets sous le cou
vert du ministère de l'intérieur, pour être reproduite
dans les journaux ministériels des départements.
M. Léon Faucher, ministre de l'intérieur, a énergique-
ment repoussé toflte solidarité avec celte correspondance,
qui serait partie d'un office général et dont il n'avait au
cune connaissance. Le seul tort du ministre ne serait
ainsi que d'avoir laissé expédier sous son couvert des ar
ticles qu'il ne connaissait pas. Les ministres de l'instruc
tion publique et de la justice MM. de Falloux et Odilon
Barrot, sont venus en aide leur collègue de l'intérieur;
M. Barrot a fait beaucoup d'efforts pour éviter de poser
la question du cabinet, mais M. Coralli l'a posée, nette
ment. Le ministère a succombé: 407 contre 587 ont re
poussé l'ordre du jour pur et simple demandé par lui.
Des renseignements particuliers qui nous arrivent nous
permettent d'ajouter que, nonobstant le vote de l'Assem
blée, le ministère, d'accord avec le Président de la Répu
blique, est décidé ne pas se retirer.
bonheur bien grand pour Mandrin il apprit qu'Isaure
avait survécu au coup terrible qui était venu la frapper.
Le chef des contrebandiers avait conservé assez d'or et
de billets sur lui pour pouvoir se procurer dans la prison
un ordinaire assez passable. Chaque jour il offrait Eus-
taehe les meilleurs vins que cclui-ci servait sur sa petite
table, mais le rébarbatif geôlier sablait le Champagne,
sans donner en retour ces quelques instants de conversa
tion dont les prisonniers sont si avides. Ce matin-là, enfin,
ayant redoublé ses libations, l'ivresse le fit parler malgré
lu et il apprit Mandrin ce que tout le monde savait
dans le Dauphiné, c'est-à-dire que monsieur deChavailles,
après avoir été sur le point de se donner la mort dans
cette nuit terrible où le déshonneur était tombé sur lui,
avec tant d'éclat et de circonstances sifunestes, avait voulu
vivre pour consoler sa fille, et que celle-ci, purifiée par
le pardon de son père, s'était retirée, dans le couvent des
Ursulincs, situé entre Valence et Saint-Romain.
Mandrin n avait pas besoin d autre bonheur en ce mo
ment, Isaurc vivait Il était délivré des plus poignantes
angoissèsdu remords Isaurc vivait et luiil était encore
sur la terre; il n'était pas impossible qu'il put la revoir
Dès lors, il se rattachait l'existence.
Sous celte heureuse influence, il se mit écrire ma
demoiselle de Chavailles, sans but, sans espoir qu'elle vit
jamais cette lettre, pour la seule douceur de lui parler et
On dit qu'il engagerait de nouveau le combat l'ouver
ture de la séance de demainsur la question débattue
dans la séance d'hieret qu'il ne considère pas encore
comme tranchée. Il essaierait, dans ce but, d'un ordre
du jour motivé en sa faveur.
La discussion de la proposition Ratcau et de toutes
celles qui s'y rattachent se trouverait ainsi ajournée.
C'est Lundi que les scrutins s'ouvriroDt dans les bu
reaux pour nommer les vice-présidents et secrétaires
dont les pouvoirs expirent. La réunion du Palais-National,
présidée par M. Grévy, a décidé qu'elle voterait pour le
maintien des six vice-présidents actuels et de trois des
secrétaires. Elle a choisi pourcandidat contre M. Ileckeren
M. Louis Perrée. On sait que M. lleckvren est un des
membres les plus fermes et les plus distingués de la réu
nion de la rue de Poitiers.
Le bruit s'est répandu que M. d'Alton-Shée était tombé
malade la conciergerie.
On s'était flatté depuis quelques jours qu'un travail de
rapprochement s'opérait peu peu dans l'assemblée na
tionale entre les deux fractions qui la séparent et que la
majorité serait acquise, au ministère sur la question de
dissolution condition du moins, que le cabinet accep
terait un amendement conciliateur qui devait être pré
senté par M. Dufaurc. La fin de In séance d'hier a détruit
de nouveau toutes les illusions. La chambre craignant
que l'assemblée législative qui doit la remplacer ne fut
élue dans des principes réactionnaires, tient essentielle
ment ce que le ministère chargé des élections, soit pris
dans la majorité de l'assemblée actuelle, afin de pouvoir
luttcrcontrclcs tendances monarchiques. En conséquence,
la chambre est décidée ne pas fixer le jour de sa disso
lution tant que le cabinet actuel sera au pouvoir. Hier
soir un grand coup a été tenté, et ee qui a surpris tout
le monde, c'est M. L. Perrée, le directeur du Sièclequi
a porté le premier coup contre son ancien allié, M. Odilon
Barrot, tandis que le rédacteur en chef du même journal,
M. de Chambolle, désapprouvait la démarche de M. Perrée.
Quoiqu'il en soitle rejet de l'ordre du jour motivé sur
la question de confiance, est un échec qui, d'ordinaire,
emporte les cabinets les plus fermement décidés rester
au pouvoir. Il parait, cependant, que malgré cet échec,
M. Odilon Barrot et ses collègues ouvertement appuyés
par le président de la république, restent aux affaires
décidés soutenir jusqu'au bout, la lutte contre la cham
bre. Ainsi tombent tous les bruits de modifications mi
nistérielles qui avaient été répandues de nouveau depuis
deux jours. Maison n'est passons inquiétude sur le résultat
de cette lutte continuelle entre les deux pouvoirs qui de
puis six semaines su heurtent sans avoir pu jusqu'à pré
sent parvenir se briser l'un ou l'autre.
On assure qu'il est question de cantonner plusieurs ré
giments dans le département de l'Aube. On ajoute que
des renseignements ont été demandés l'autorité mili
taire ce sujet.
ESPAGNE. Iflxmcm, 29 janvier. On assure
que les relations diplomatiques entre l'Espagne et l'An
gleterre ont été r.cnouées.
On a fait courir le bruit que Cabrera était entré en
France. Cette nouvelle mérite confirmation cependant ce
qu'il y a de certain, c'est que les bandes carlo-républi-
caines, qui infestaient la frontière espagnole, disparais
sent par enchantement.
M- Roca de Tongres rentre demain dans son poste de
ministre de la marine.
Les journuax espagnols ne renferment aucune nouvelle
politique importantes.
ANGLETERRE. Lnvmtcs, 2 février. A la
fin de la séance d'hier, la chambre des lords a adopté
l'adresse en réponse au discours du trône après avoir re
poussé la majorité de deux voix seulement (32) contre
30) un amendement proposé par lord Stanley, et ainsi
conçu
Nous regrettons néanmoins d'être obligés de repré
senter humblement Votre Majesté que ni ses relations
d'épancher son âme devant elle.
Cependant depuis que Mandrin était arrêté, Charlotte
la pauvre petite idiote qui n'avait qu'un cœur, mais le
plus aimant du monde n'avait pas passé un jour sans se
présenter a la porte de la prison. Là elle demeurait des
heures entières genoux sur le seuil, demandant mains
jointes voir le capitaine.
Dès que la porte s'entrouvrait, elle se glissait dans le
vestibuleet s'adressant aux soldats du poste, pleurait
leurs pieds et renouvelait ses prières.
Les plus durs d'entre eux, importunés de ses plaintes,
la repoussaient brutalement du pied, ou, la soulevant par
un brasla rejetaient dans la rue comme un enfant in
commode et refermaient le guichet sur elle les autres
s amusaient un instant de sa beauté et de ses pleurs.
Cependant les gardiens qui stationnaient dans le vesti
bule, après 1 avoir vue souvent et s'être convaincus de son
état complet d idiotisme, pensèrent qu'il n'y aurait pas
d inconvénient lui laisser voir le maître qu'elle deman
dait avec tant d instance. L'instinct de Lolotte lui fit de
viner celui de ces hommes qui était le plus accessible
cette bonne disposition; elle s'attacha lui avec ardeur
se traîna genoux sur ses pas, en répétant toujours de sa
belle voix mouillée de larmes
Capitaine Mandrin Capitaine!
Cet homme enfin la prit par la main la conduisit le