Dieu te bénisse, pauvre Bazile, les motifs qui te font
agir, sont appréciés par le public.
Bien que dans une réponse la lettre de l'anonyme
insérée dans le Journal des Daziles et concernant un
professeur du collège, il ait été prouvé que cet écrit con
tenait grand nombre d'allégations fausses, mensongères
et calomnieusesles calomniateurs patentés n'ont pas
rougi d'insérer une seconde fois cette lettre sans aucune
rectification, comme si tous les faits allégués étaient
restés debout. Méphistoplièles et le Feuilleton bête sont
actuellement des journaux qui dépassent le Propagateur
d'Ypres, en bonne foi et honnêteté.
VILLE D'YPRES. Co.tceil Coimrxu..
Séance publique fixée au Lundi, 12 Février 1849,
deux heures de relevée.
ordne du jour:
Communication de pièces.
2" Discuter le projet de règlement sur les boucheries.
5° Délibérer sur des observations présentées par M.
le ministre de la justice concernant le legs fait aux Hos
pices par la Demoiselle Liévine Ramoen.
4° Statuer sur une demande d'avance sur les fonds
pour la reconstruction des façades en bois.
5" Approuver s'il y a lieu: 1° Le compte de la salle
syphilitique pour l'exercice 1847. 2» Le budget du dit
établissement pour l'année 1849. 3° Le compte du Mont-
dc-piété pour l'exercice 1847. 4° Le budget de cette insti
tution pour l'exercice 1849.
Correspondance.
il.
Poperinghe, le 6 février 1S49.
Monsieur le rédacteur du Progrès,
Une. autre source d'insalubrité que nous croyons pou
voir signaler avec raison, c'est l'état des différents canaux
qui traversent la ville et dont le curage a été négligé
depuis un grand nombre d'années. Dans différents en
droits, surtout en été et en des temps de sécheresse, les
eaux ne viennent plus recouvrir leur fond vaseux, et les
matières qui s'y trouvent en putréfaction, dégagent de
tous côtés des principes très-nuisibles la santé. Nous
devons surtout mentionner ici une eau stagnante très-
impure située au sud delà rue d'Ypres. Ce fossé dont
l'écoulement est intercepté depuis longtemps, par l'odeur
fétide qui s'en échappe pendant les chaleurs de l'été, in
commode au plus haut point les voisins, qui ont déjà fait
ce sujet, de nombreuses plaintes non écoutées jusqu'ici.
11 faudrait, pensons-nous, pour assainir ces canaux, en
opérer le dévasement dans le plus bref délai possible ou
dès que la baisse des eaux permettra d'entreprendre un
pareil travail. S'il est vrai que, d'après les assurances de
notre chef communal, les finances de la ville se trouvent
dans un état prospère, rien ne s'oppose la prochaine
exécution de ce projet qui aura d ailleurs l'avantage de
fournir du travail une foule d'ouvriers désœuvrés. Si
au contraire, comme nous le pensons avec plus de rai
son, les ressources ne permettent pas d'achever ces tra
vaux intégralement dans un court espace de temps, nous
engageons le conseil porter annuellement son budget
une somme destinée un dévasement partiel, ou de
mander au besoin un subside au gouvernement.
La lecture du rapport sur l'état de la commune nous a
fait connaître une négligence d'une autre nature de la
part de l'administrationC'est le peu de soin qu'elle prend
surveiller et encourager la vaccination parmi nos habi
tants et notamment parmi la classe pauvre, n'ayant pas
même de vaccinateur spécial nommé cet effet. On
compte annuellement environ 250 naissances de ce
nombre, tous les enfants de petits bourgeois, d'ouvriers et
d'indigents ont droit la vaccination gratuite, et ce n'est
que chez les personnes aisées que celte opération se fait
contre salaire. Eh bien, pendant la dernière année, il n'y
a pas eu plus de 52 vaccinations appartenant la pre
mière catégorie qui est de beaucoup la plus nombreuse,
quoique la loi dise formellement que tous les enfants doi
vent être vaccinéssous peine d'amende ou de prison
subir par les parents, avant l'expiration de l'année qui
suit leur naissance. Cependant, en présence des épidémies
Geoire, en 1724. Je n'ai jamais connu ma mère, et je
n'avais que quinze ans lorsque mon père mourut. Je de
meurai seul, sans éducation, sans état, et possédant pour
tout bien une petite maison peu près en ruines, dans
laquelle mes parents avaient passé toute leur vie.
Mon pèreFrançois Mandrinexerçait l'état de maré-
chal-ferrant. On a prétendu qu'il se livrait aussi la fa
brication delà fausse-monnaie; mais ce n'était qu'un bruit
populaire dont je n'ai jamais connu la valeur.
Seulement, cette supposition se rattache une scène
de mon enfance, qui a eu plus tard une grande influence
sur ma vie, et que je vais vous rapporter par cette raison.
11 y avait sous le jardin de notre demeure des caves
très-profondes, extrêmement humides, et, cause de cet
inconvénient,abandonnées depnislongtemps. Cependant,
j'avais cru quelquefois apercevoir de la lumière travers
les soupiraux de ces souterrainset ma jeune imagina
tion, remplie decontes fantastiques, attachait un singulier
prestige celte lueur nocturne et solitaire.
Un soir, étant encore très-enfant et déjà très-hardi, et
voyant la porte des cavi^iux entr ouvertej'y descendis
b avement.
Je me tronvais soudain au fond de ce sombre intérieur,
de variole qui ont éclaté avec tant d'intensité en quel
ques endroits, même dans une ville très-voisine de la nô
tre, et l'occasion desquelles la régence n'a pris aucune
mesure préventive, nous croyons qu'il est de la dernière
importance de faire observer strictement les lois sur la
matière. On sait d'ailleurs que jusqu'ici la vaccine et sur
tout la revaccination sont encore le meilleur préservatif
contre cette cruelle maladie, et, si quelques épidémies
varioliques ont eu lieu, elles n'ont pas été beaucoup
près aussi générales et aussi meurtrières qu'avant la dé
couverte de Jenner.
Nous ne pouvons nous dispenser de faire cette occa
sion une observation des plus importantes, c'est qu'en
cas d'une épidémie quelconque, l'administration doit sur
tout éviter l'encombrement des malades et préparer pour
eux des locaux plus salubres que les bouges infects où
ils croupissent maintenant. Il n'y a pas longtemps, lorsque
le typhus avait envahi quelques maisons de la rue des
Pots, les médecins envoyés par la commission médicale
exprimaient leur surprise de voir les malades entassés
dans de petites maisonnettes où l'air et la lumière péné
traient peine, en disant hautement que, pour arrêter la
contagion et les progrès de la maladie, il fallait les trans
porter de toute nécessité l'hôpital ou dans des lieux
plus vastes appropriés cette destination spéciale.
Ce qu'il convient encore d'observer dans des moments
pareils, c'est d'ordonner les inhumations dans le plus bref
délai possible et de ne pas attendre quatre et même cinq
jours complets après le décès, comme nous en avons eu
de fréquents exemples. L'administration ne doit pas, au
préjudice de la santé publique, user de complaisance en
vers les riches, tandis que dans des cas analogues, hors
des temps d'épidémie, on procède l'ensévelisscment
des pauvres même souvent avec trop de précipitation.
Parmi les dispositions de la loi qui intéressent la santé
publique il en est encore quelques unes qui méritent
d'être signalées,'parce qu'elles n'ont été jusqu'ici que très
peu observées Popcringhe. Ce sont celles relatives la
salubrité des denrées alimentaires. 11 ne suffit pas que la
ville, dans l'intérêt des habitants, se borne salarier un
vérificateur spécial chargé de surveiller la qualité des
viandes exposées en vente; mais il est beaucoup d'autres
substances alimentaires peu ou point surveillées dont les
mauvaises qualités et les nombreuses falsifications sont
très-préjudiciables la santé et déterminent chez les per
sonnes longtemps soumises leur usage ces maladies de
langueur aux quelles elles finissent ordinairement par
succomber. C'est ainsi que la loioutre les conditions
rigoureuses qu'elle met la vente des viandespunit
encore de peines graves le débit de pain mélangé de ma
tières vénéneuses, celui do poisson corrompu de bois
sons sophistiquées, etc., et ordonne l'autorité locale de
faire saisir ou détruire chez les bouchers, poissonniers,
boulangers, marchands de liqueurs, épiciers ou tous au
tres, les comestibles gâtés, corrompus ou nuisibles. C'est
ainsi encore qu'elle défend sévèrement la vente de médi
caments, drogues ou poisons par des personnes étran
gères l'art pharmaceutique.
On pense ici communément, qu'exception faite de la
vente illégale de médicaments (puisque chaque boutique
d'épicier est ici devenue une pharmacie), les fraudes sus
dites ne se pratiquent pas Popcringhe, parce que jamais
aucune contravention de ce genre n'a été constatée en
ville. Soit, mais aussi il faut avouer que jamais aucune
perquisition n'a été faite cet égard, et si, en d'autres
localités, la diligence des magistrats ne se lut pas étendue
plus loin, si leur prévoyance n'eût pas été plus grande,
ces fraudes y seraient tout autant ignorées que chez nous,
et la santé publique continuerait être exposée la merci
d'avides spéculateurs.
Il est temps enfin, que notre administration sorte de
son engourdissement et veille-strictement aux lois et rè
glements en vigueur sur ces différents objets. Pour faci
liter l'autorité la tâche qui lui incombe dans cette
matière toute nouvelle pour elle, nous croyons propos
de signaler son attention les principales adultérations
constatées ailleurs et qu'on fait souvent subir aux sub
stances qui font la base de l'alimentation du peuple.
Telles sont: le mélange de la farine avec de la craie et du
plâtre; la substitution du sulfate de cuivre (vitriol bleu)
onde l'alun au levain de bière dans la confection dupai»;
dont on ne voyait ni la voûte, ni le sol, ni l'étendue, en
foncés qu ils étaient dans une nuit profonde; seulement,
dans le pâle cercle de lumière qu'une petite lampe décri
vait autour d'elle, on distinguait des fourneaux, des roues,
des alambics, d'énormes instruments de fer cl de cuivre.
Mais je n'eus pas le temps de les examiner, car mon père
était dans cet endroit, seul, debout, au iniiieu de ces
choses étranges.
Ce qu'il y a de singulierc'est qu'il ne m'apparut plus
sous son aspect ordinaire: dans ces ombres, il me parut
plus grand, on eut dit que vingt années de plus avaient
passé sur sa tète; ses cheveux paraissaient hérissés, ses
yeux hagards, son front couvert de sueur.
Je restai devant lui, immobile aussiet sentant passer
sur mon visage la pâleur et l'exaltation sombre qui se
montrait sur le sien,
Dès qu'il m'aperçut, il me saisit par le bras et me re
jeta hors des caveaux avec, de sourdes imprécations et un
mouvement de colère aussi étranger son caractère, que
l'expression de ce moment l'était sa physionomie habi
tuelle.
Je n'ai revu l'intérieur de ces caves que dans une autre
circonstance, où la violence de la situation ne me permit
la falsification du beurre au moyen de la fécule de pomme
de terre et de la cérusc; celle du lait au moyen de l'a
midon et de la cervelle de veau ou de mouton; celle de la
bière parla mélasse et la chaux; celle du vinaigre par le
sel et l'acide sulfurique ou hydrochlorique celle de l'eaw
de vie par l'acide sulfurique et le poivre, etc., etc.
Telles sont, Monsieur, les observations qu'à propos de
l'hygiène et de la salubrité publiques, nous avons cru
pouvoir faire avec avantage notre administration com
munale.
Agréez, etc., le comité libéral.
On nous écrit de Messines, le 9 Février:
L'animation d» notre jeunesse est son comble l'ap
proche du carnaval cette fêle prend tous les ans de plus
en plus d'extension.
En 184G, il n existait, pour ainsi dire, qu'une société,
celle dite des Rirhes; cette société ayant perdu tous ses
membres influents, se trouve réduite un petit nombre
de sociétaires et on la nomme vulgairement aujourd'hui
celle des soi-disant Riches.
En 1847, se forma la belle société des Amis réunis,
chez Amand Polley, aubergiste, sous l'enseigne de la
Cloche.
L'année suivante, il s'établit une autrc'société dite de
l'Union, chez Snnclorum, S^-Barbe.
Enfin, cette année vient nous doter encore d'une nou
velle sociétésous le nom de la Concorde, qui a pris
naissance l'estaminet du Soleil.
11 y a plus, on prétsnd que le parti rétrograde qui
tient ses séances chez T'aliboron NVillemyns, doit se con
stituer en société intrigante et malveillante, afin de
calomnier les honnêtes libéraux. Nous sommes curieux
de savoir de quel masque se couvrira le chef principal
de ce club. Nous lui conseillons de porter celui qui lui
sied si bien tous les jours. On dit que chaque membre de
celte société doit chanter en public, un couplet sur ses
mœurs personnelles. Ce sera vraiment édifiant. Malheu
reusement, une personne, objet de la galanterie de pres
que tous les sociétaires, se trouve dans une position que
les anglais appellent intéressante, et par conséquent ne
pourra prendre part cette fête, dont une partie de ces
honnêtes gens devra nécessairement soigner l'objet de
lcnr tendresse. Comme depuis l'ouverture de la chasse ces
bons catholiques étaient habitués faire presque tous les
samedis un souper gras, ils finiront, sans doute cette fois,
le mercredi des cendres par undéjcùncrdecottelettes,cte.
Quoiqu il en soit, les libéraux se promettent de passer
gaiment et joyeusement les jours gras, et en faisant la
nique tous les papelards de nos environs.
On trouve dans le Journal de Ifuy les détails suivants
sur les condamnés de Risquons-Tout
Les prisonniers politiques sont arrivés en cette ville
jeudi dernier, vers quatre heures de l'après-dinée, venant
de Tirlemont. Ils étaient seize et étaient renfermés dans
trois voitures cellulaires escortées de quelques gendarmes.
La garde de chasseurs-carabiniersétablie au fort est
venue les recevoir leur descente de voiture.
La physionomie des prisonniers semblait calme et ré
signée. Ils paraissent satisfaits de leur prison; ils seront
disent-ils, infiniment mieux qu'ils n'étaient.
On a permis ceux qui ontquelquc fortune, de se nour
rir et de se vêtir leurs frais et comme ils l'entendent.
Un domestique, affecte au service de la prison, vient
prendre en ville ce dont ils ont besoin. Ils peuvent fumer
lire et travailler. On dit que l'avocat Spilthoorn a en ce
moment bon nombre de dossiers qui lui sont confiés et
auxquels il travaille.
Les détenus reçoivent journellement sept huit jour
naux de différentes opinions.
Nous apprenons que la commission chargée de la ré-
vision du code pénal a remis M. le ministre de la justice
a première partie de son travail. Cette partie embrasse
tout le système pénal proprement dit.
La commission est composée de MM. Fernelmont, con
seiller a la cour de cassation, président; Stras, conseiller
a la même cour, Delbecque avocat général; Dans et
Aypels, professeurs de droit criminel, le premier l'uni-
versite de Gand, le second l'université de Liège.
pas de les examiner davantage. Je ne puis donc dire si ce
qu elles contenaient était l'appareil d'une fabrication de
misse-monnaie; il me parut plutôt que ces instruments
devaient etre affectés l'alchimie et la recherche du
grand œuvre dont on s'occupait beaucoup alors; mais
comme ceux qui s'y livraient appliquaient souvent leurs
ravaux a des imitations monétaires, je ne sais si le sang
d un faux-monnayeur ne coule point dans mes veines, et
si je ne dois pas a une disposition native l'industrie que
j ai longtemps exercée.
En tout cascelte scène laissa dans mon esprit une cu
riosité très-vive au sujet de ces caveaux, qui décida plus
tard de ma destinée.
Un de mes oncles, frère de ma mère, vint après la mort
mon pe.e s établir dans notre pauvre demeure, afin
de tuteur0"'^ l0Scment Sl"atuil> tout en me servant
Jean Durand commis la ferme générale de Saint-
m3'1 ,rS (Iuarailte ,ans- 11 était porteur d'une
o loi e, seche, severe, inanimée, faite exprès pour
indiquer le caractère qui résidait dans son for intérieur,
comme les échantillons qu'on met en montre annonent
ce.que renferme le magasin. {La suite au prochun