ËlTÉItlElIS. libérales ont rivalisé de zèle et d'activité pour se distinguer par leurs tours de force et d'adresse, représentations co miques, chants, etc., ce quia bien diverti le grand nombre de spectateurs réunis autour d'elles. La société des riches avait repris son ancienne splen deur, et comme d'habitude, sedistinguait par unensemble de bon goût, de délicatesse et d'harmonie. La société des Amis réunis excellait par ses costumes, et celie de la Concorde par son excellente musique. Enfin la société de PUnion presqu'entièrement com posée d'ouvriers, s'est distinguée par la régularité de sa inarche ainsi que par la facilité d'élocution de son pail lasse. Ces quatre sociétés ont mérité les applaudissements les plus frénétiques. Nos habitants, ainsi que les nombreux spectateurs, se souviendront de ces deux journées de plaisir et d'agrément. Il n'en a malheureusement pas été ainsi de la troisième journée, la pluie qui n'a cessé de tomber pendant toute l'après-midi, a empêché les quatre sociétés sus-mcnlion- nées de sortir en grand cortège, elles n'ont donc fait que des sorties partielles, de manière que ce jour a été loin d'être aussi brillant que ceux qui l'avaient précédé. Quoiqu'il en soit, nous avons des hommages rendre aux libéraux qui tous ont passé les jours gras dans la plus parfaite union et la plus grande gaieté. Mais comme nous l'avions prévu, les rétrogrades se sont distingués par une action digne d'eux; et en connaissance de cause, ils se sont costumés en quatre ju ges, un procureur du roi, deux gendarmes cheval, emmenant un uccusé lié et garotté; arrivés sur la grande place, un individu, qui est au fait des us et coutumes des tribunaux, donna lecture d'un acte d'accusation, puis con damnation fut prononcée et exécutée en due forme par l'exécuteur des hautes œuvres. Celte scène terminée, les auteurs se rendirent dans un cabaret appartenant M. Vander Ghote d'Elverdinghc et occupé par l'aliboron Willemyn, d'où ils étaient sortis pour se défaire de leurs costumes, car les art. 258 et 2b!) du code pénal avaient retenti leurs oreilles. 11 est impossible de dépeindre l'effet fâcheux qu'a pro duit celte scène sur le public; l'indignation se trouvait sur toutes les figures, d'autant plus que généralement on était d'accord, que ces gens là, en organisant celte in qualifiable mascarade, ne se doutaient guère que l'on était en droit de supposer qu'ils avaient voulu l'aire allusion une personne, décédée il y a vingt cinq ans et peut-être plus, car les honnêtes gens ne voudraient pas remuer les cendres desmorts, eussent-ils même enlevé plus de84,000 francs aux malheureux et réduit plus de cent familles la misère. Toutefois nous sommes heureux de pouvoir annoncer que les principaux acteurs de cette scène aussi scanda leuse que dégoûtante ne sont pas des Messinois, ce sont des étrangers envoyés pour brouiller, nuire et ruiner tout ce qu'il y a de bon, de loyal et d'honnête Messines. En définitive, tout le monde s'accorde voir là-dedans un délit formel, non-seulement contre l'ordre public, mais encore contre la justice elle-même, dont on a osé usurper et tourner en ridicule les fonctions et les juge ments. Cc n'est pas tout, plus tard, ces mêmes personnes se sont rendues dans plusieurs cabarets insultant l'un et l'autre et comme on n'opposait leurs dégoûtantes et grossières injures que le mépris du silence, leur rage s'est augmentée, ils ont fini par insulter deux fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonctions nous ne nous occuperons pas, pour le moment, de cette affaire, le soin de l'examiner incombe la justice seule. M. le comte de Muelenaere, a fait ses adieux aux auto rités de la province dans les termes suivants Bruges, le 19 février 1849. A Messieurs les membres du conseil provincial, aux ad ministrations des villes »t des communes,etùMessieurs les commissaires d'arrondissement. Par un arrêté du 1 b de cc mois, Sa Majesté a bien voulu, sur ma demande, me décharger des fonctions de gouver neur de la Flandre occidentale. et de la fêle de Mandrin. Le prisonnier demanda au père Gaspard, en présence des gardiens, la permission de réu nir ses anciens compagnons dans sa chambre, et de leur offrir l'occasion de sa fête un dernier repas dans lequel les adieux éternels qu'ils avaient se faire seraient sanc tifiés par la solennité de ce jour. Le père Gaspard ne vit pas l'inconvénient donner cette dernière satisfaction son pénitent; et le consente ment du confesseur étant accordé devant le geôlier et les employés de la prison, ceux-ci ne firent pas de difficultés pour se prêter aux désirs de l'ex-ehef de brigands. Celui- ci leur commanda en conséquence des mets succulents et une grande quantité de vin pour l'heure du midi. Un peu avant ec moment, les trente contrebandiers détenus dans la prison, aiusi que liruneau et Lolotte, étaient réunis dans la chambre de Mandrin, qui, ayant eu autre-fois une cloison abattue, était assez grande pour tenir une table de la dimension nécessaire. Les bandits ouvrirent la fénêtrc de la galerie afin d'éloigner tous les soupçons en laissant la sentinelle, qui passait sans cesse, même de voir et d'entendre ce qui se passait l'intérieur. Mais quelques signes eux parlicu- liers et quelques mots échangés voix basse leur suffirent I pour se concerterIls jouaient en ce moment leurs derniers jours d'existence contre le bonheur le plus ines- pérable.... mais ils avaient si peu perdre et tant En quittant l'administration de cette province où je suis né et laquelle j'ai voué toutes mes sympathies, j'éprouve le besoin de vous remercier du concours loyal et actif que durant plus de dix-huit ans, vous m'avez constamment prêté dans l'exercice de ma haute mission. La confiance sans bornes et l'afTectueux attachement dont j'ai reçu tant de preuves de votre part, pénètrent mon cœur du sentiment d'une vive et profonde gratitude. Ce n'est pas, croyez-moi, sans regret, Messieurs, que je me sépare de vous et j'espère que vous me conserverez une place-dans votre souvenir. Je ne vous entretiendrai pas ici de l'ensemble de mes actes administratifs; ces actes vous sont connus et chaque année, le conseil provincial m'a donné un témoignage éclatant de son entière approbation. Vous savez, Messieurs, que nous n'avons jamais reculé devant les dépenses, pourvu que l'utilité en fut bien con statée. La province a exécuté des travaux qui peuvent, j'ose le dire, faire l'orgueil de ses mandataires, et cepen dant notre état financier est dans une situation très-satis faisante. Aucun emprunt ne grève l'avenir et dès-lors, toutes les ressources tant ordinaires qu'extraordinaires du budget, demeurent annuellement disponibles. Depuis mou entrée en fonctions, nous avons traversé, Messieurs, des époques bien critiques je me souviendrai toujours avec bonheur, que grâce votre intelligente et patriotique coopération, l'ordre public n'a jamais été sé rieusement compromis, même pendant ces temps d'orages et de bouleversements politiques. Quelle que soit la destinée que le providence me ré serve encore, la Flandre occidentale peut compter sur mon dévouement le plus absolu tous ses intérêts. Je vous prie d'agréer, Messieurs, les assurances de ma considération la plus distinguée. Le Ministre d'État, C,e De Muelenaere. I.c conseil communal, dans sa séance d'hier, s'est formé en comité secret pour procéder la nomination du secré taire de l'administration. M. l'avocat Salembier, l'un des candidats, avait écrit au conseil pour retirer sa candida ture. De manière que les votes ne se sont repartis qu'en tre M. Tack et M. Ch. Mussely, ancien employé très-apte de cette même administration. M. Tack a été nommé par 10 voix contre 7. (Chronique de Courtrai). Par arrêté royal du 19 février, sont nommés président et secrétaire de la commission médicale provinciale pour l'aftnéc 1849, savoir Dans la Flandre occidentale. Président, M. De Meycr, docteur en chirurgie, Iîruges secrétaire, M. De Meers- seman, docteur en médecine, Bruges. Liste des JunÉ». 1* section 1® série 1849. 1François Stagicr, propriétaire, S1 Pierre. 2. Charles Dckéunink, propriétaire, llooglilede. 5. Jean Bourgeois, notaire, Dottiguies. 4. Misse-Delefortrie, conseiller communalWervicq. b. I.éopold Thomas, particulier, Bruges. G. Vanderhofstadt-Goddyn,notaire, Bruges. 7. Louis d'IIondl, avocat, Yprès. 8. Philippe Malthys, bourgmestre, Wcstkcrke. 9. Louis llostyn, conseiller communal, Moorsledc. 10. J.-B. Coppieters-Twallant, avocat, Bruges. 11Louis Vandewalle, conseiller communal, Anscghem. 12. Joseph Delecainpc, propriétaire, Os tende. 13. Ivon Desimpcl, échevin, Corteiuarcq. 14. Ed. Mamet, marchand, Bruges. lb. Jean Sobry, conseiller communal, Sweveghcm. 16. Verkist, receveur communal, Wynghene. 17. Ivon Reynacrt, notaire, Anscghem. 18. Jacques Boussemaere, rentier, Loo. 19. Casimir De Ylieger, conseiller communal, Oedclem. 20. Pierre llcrrens, chef de division, Bruges. 21. Bernard Lampaert, propriétaire, Ruyssclede. 22. Emmanuel Couekc, notaire, Courtrai. 23. François Hatsc, notaire, Zedelghcm. 24. Ainand David, brasseur, Furncs. 25. Baron De Coenens, propriétaire, Ypres. gagner Tandis qu'ils attendaient le dîner, la porte entrouverte leur laissa entendre le colloque suivant qui avait lieu entre un officier municipal eu tournée dans la prison et le porte-clés. Soyez tranquille, mon inspecteur, disait Eustache, j'ai l'œil tout, je suis partout la fois je surveille mes trente prisonniers, comme si j'avais trente yeux, ainsi que mou confrère Argus. Surveillez aussi la prison car le bâtiment est vieux et rompu, et vous savez que l'oiseau casse sa coquille quand il veut s'envoler. J'ai mandé des ouvriers qui viendront demain, sans plus attendre, réparer quelques portes qui ne me sem blent pas assez solides et doubler les barreaux des fénè- tres et il ne s'agira parbleu point d'une coquille briser, mais d'une cage de fer dont mes oiseaux ne sortiront pas. Je m'en rapporte vous. Vous pouvez vous y fier. Les contrebandiers ont déjà eu affaire moi. J'en ai tué sept leur attaque de la ville de Saint-Romain, où je demeurais alors, et mis beaucoup d'autres en fuite... Aussi ils me craignent instinctivement, et ils tremblent devant moi; s'ils font mine de vouloir sortir de leur cellule, il suliit de mon tour de clef pour les faire tenir en repos. 26. Ferdinand Terpoorter, propriét", Oostnieuwkerkc. 27. Ilanssens-Debevel, brasseur, Ypres. 28. Eug. Despierres, conseiller communal, Warnêton. 29. Taupe-Cuvelier, père, propriétaire, Wervicq. 50. Ernest Vandenpeereboom, rentier, Courtrai. JURÉS SUPPLÉMENTAIRES. 1Constantin Dezutter, huissier, Bruges. 2. Alexandre Beaucourt, avoué; Bruges. 5. Jean Deschrvver, négociant, Bruges. 4. Joseph De Thibaut de Boesinghc, rentier, Bruges. On écrit de Peruwelzle 19 février Ce matin, la suite d'une surveillance nocturne, le contrôleur de douane Rennard, la résidence de Péruwelz Hainaut), assisté du brigadier Delhaussc et des préposés Mahy, Dubois et Robin, a opéré une saisie de sept ballots, contenant G3 pièces de batiste pesant soixante-deux kilo grammes estimés la somme de six mille deux cents francs. Cette saisie produira sur l'esprit des fraudeurs un effet d'autant meilleur que c'est seulement le second passage que cette bande effectue. Depuis le mois de février de l'année dernière jusqu'au mois de février actuel, c'est-à-dire, pendant une année entière, il n'y a eu qu'un seul décès dans la commune de Bcllaire Liège), qui compte cependant une population de 8G0 habitants. FRllVf.E. Paisis, 21 février. On pouvait s'attendre d'avance que les interpellations de M. Ledru- Rollin sur les affaires d'Italie n'aboutiraient aucun ré sultat. De tout temps sous la monarchie constitutionnelle comme sous la république, il y a eu une fin de non rece voir toute prête pour ceux qui venaient interroger le gou vernement sur l'état des négociations dans les affaires délicates. M. DrouyndeLhuysn'a pas perdu les anciennes traditions et du reste, il était impossible d'obtenir de lui des réponses bien catégoriques aux questions indiscrètes de M. Ledru-Rollin. La situation de Rome, vis-à-vis de l'Italie et de l'Europe, est tellement complexe que le cabinet français n'a pas pu probablement adopter, jusqu'à présent, de plan bien arrêté. Le peuple italien a droit comme toute autre puis sance de se gouverner, d'après ses propres lois, sans que les gouvernements aient ledroitde s'en mêler; mais Rome se trouve dans une situation toute particulière qu'il est impossible de méconnaître. Tous les états chrétiens ont le droit de se préoccuper delà situation où peut se trouver la religion le chef de la religion par suite de la révolu tion qui bouleverse la cité éternelle et c'est en vain que le cabinet français réclamerait une complète neutralité de la part des autres puissances catholiques. Sa voix ne serait pas écoutée et il aurait contre lui le reste de l'Eu rope, s'il voulait maintenir strictement la déchéance du Pape prononcée par l'assemblée constituante de Rome, comme la France ne peut pas songer entreprendre une croisade républicaine contre le S' Siège, afin de maintenir la république romaine, telle qu'elle vient d'être proclamée. Il faut donc qu'elle entre dans des négociations qui devront présenter de graves difficultés résoudre et dont on ne pourra probablement pas connaître de longtemps le ré sultat. 11 n'était bruit hier que d'une déclaration solennelle faite par le comte de Colloredo ministre d'Autriche Londres aux plénipotentiaires chargés de former le con grès de Bruxelles. L'Autriche voudrait avant de prendre part aux conférences qu'un premier protocole fut signé déelaraut que les traités de 1815, seront maintenus in tacts. A cette condition seule le diplomate autrichien devait consentir se joindre aux plénipotentiaires. On ajoutait que par suite du refus du ministère de Piémont et de Toscane, le congrès avait été dissous avant même d'avoir eu un commencement d'exéculionc Prenez surtout bien garde ces derniers jours de grâce qui leur sont laissés. - Je réponds de ces jours-ci sur ma tête, dit Eustache en ôîant son bonnet pour présenter la caution. Ces murs viendraient a s écrouler, quil suffirait de ma présence pour mettre tous les brigands la raison. L'inspecteur s'éloigna. - Monsieur Eustache, dit le porte-clés son supérieur, e est une drôle d idée que ces bandits ont là de vouloir le ter un saint du ciel. Je croyais que ces gens-là n'avaient ni foi ni loi, et que les voleurs de grands chemins c'était la même secte que les huguenots. Ah? c est que le moment de la mort change bien les hommes: maintenant que nos gens sont près de partir pour 1 autre monde, ils veulent se mettre bien avec Saint- Louis afin qu'il intercède en leur faveur. I*)'1 vous croyez que c'est avec des bouteilles de v in v idees en son honneur qu'ils vont gagner ce grand saint. Ce,a ne me regarde pas. Ils m'ont commandé un dîner qui met en danse toute la cuisine du cabaret voisin. Ce sont des perdreaux, des sarcelles, des dindes truffées Mais tiens, reste ici, tu en sentiras le fumet en passant. In instant après, Eustache apporta des liqueurs dont I abondance et le choix formaient le festin le plus di^ne d envie. [Lu suite au prochain n"°)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2