témoins de ces luttes, de ces batailles, qui parfois trou blaient le rejH>s public? Entendons-nous encore ces chants obscènes, ces propos grossiers et blasphémaloiresd'autant plus déplorables, qu'ils étaient prononcés par de jeunes enfants dont l'innocence est le plus bel apanage? Nos mo numents publics, nos édifices privés, sont-ils comme jadis, détériorés, salis d'hiéroglyphes de toute espèce et parfois orduriers. Enfin la police elle-même, quelques rares exceptions près qui ne peuvent infirmer la règle, ne doit-elle pas avouer que, depuis la création de l'école, sa surveillance préventive peut se ralentir, que son action répressive est moins fréquemment nécessaire. Il est enfin un autre résultat de l'enseignement théorique et pratique de la morale donnée l'école, résultat immense, dont nous ne pouvons parler dans cet écrit destiné la publi cité. Qu'il nous suffise de dire que sous le rapport des mœurs, bien des chefs d'établissement d'instruction, quelle qu'en soit la nature, seraient justement heureux d'être parvenus au but atteint par l'institution primaire qu'on calomnie. Voilà pour la morale. Arrivons aux consé quences de renseignement proprement dit. Depuis 1846, un assez grand nombre d'élèves ont quitté l'école pour apprendre un état et bi-n qu'ils n'aient passé qu'un ou deux ans l'établissement, que l'on demande aux maîtres chez qui ils travaillent, si ces apprentis sont comparables, en général, ceux qu'ils avaient jadiss'ils ne sont pas et plus honnêtes et plus dociles cl plus intel ligents surtout? L'on a fait gritad bruit du programme des matières qui composent l'enseignement. On a prétendu qu'on faisait des avocats. Eh qu'enseigne-t-on l'école? la doctrine chrétienne, la lecture, l'écriture, les éléments des langues flamande et française, du calcul .et du dessin linéaire applique surtout aux métiersc'est-à-dire les matières obligatoires aux termes de la loi et dont la connaissance peut être utile et même indispensable tous ceux qui veulent exercer avec succès un métier quelconque. Nous savons fort bien que certaine catégorie de per sonnes pensent que le programme est trop étendu. Quant nous et nous en avons la «onviclion profonde et con sciencieuse, nous estimons le contraire; là gil entre nos ad versaires et nous, toute la question, toute la difficulté, et nous croyons d'autant plus que le tort n'est pas de notre côté, que la législature de 1842 qui a fait la loi organique et que l'on n'accusera certes pas d'avoir été animé d'un esprit révolutionnaire et démagogique, a partagé notre opinion puisqu'elle a prescrit dans toutes les écoles pri maires l'enseignement des matières que nous venons d'é- numérer. Nous pensons donc que ceux qui ont paru croire, ainsi qu'on l'a dit, que l'on forme l'école des émeuliers, des communistes et des propriétaires la Proudhon, peuvent se rassurer complètement, leurs alarmantes prévisions ne se réaliseront pas; et si nous pouvions croire un instant que ces craintes sont fondées, nous réclamerions avec autant d'énergie, mais avec plus de forme que nos adversaires, la réforme d'un établissement communal qui doit amener des résultats aussi déplo rables et dont nous-mêmes aurions fatalement souffrir. Nous aimons croire que la vérité de celle dernière assertion ne sera pas contestée par le Propagateur qui baptise généreusement le Progrès du nom de journal de l'oligarchiede journal des riches. Nous croyons avoir prouvé par des faits la connaissance de tous nos compatriotes, que l'école communale, sous le rap port de l'éducation, de la moralisation et de l'ensei gnement a produit d'excellents effets et par conséquent que de bons effets ne pouvant naître d'une cause mau vaise, l'école telle qu'elle est organisée est une institution bonne et digne de la sympathie que lui porte l'adminis tration supérieure, l'autorité communale et tous les hom mes qui désirent sincèrement l'amélioration intellectuelle et morale des classes indigentes. Il nous reste répondre un mot aux attaques dirigées contre les professeurs attachés cet établissement, et d'abord disons avec le correspondant soi-disant Yprois tel maître tel élève, un maître sans éducation, sans mo ralité, sans instruction ne peut former des élèves instruits, d'usines et de jolies habitations, n'étaient alors qu'une vaste solitude semée de noirs décombres par les construc tions qui avaient tour tour passé sur son sol, et de ca banes de paysanspauvres et fragiles comme des bâtis pour un jour. La féodalité avait laissé tomber ses demeures suzeraines, et le peuple n'élevait pas encore ses solides maisons. Ils arrivèrent ainsi jusqu'à la vallée de Guicrs, aux confins de laquelle s'élève la grande Chartreuse. Dans cet endroit, le paysage, grandiose et lugubre, ne se pare plus que de magnifiques horreurs. C'est un am phithéâtre de forêts, couronné de rochers sourcilleux, dont les pics élancés, cent fois ouverts, déchirés, sillonnés parla foudre, conservent encore une élévation qui appelle sans cesse les nuages orageux sur leurs têtes; l'étendue est couverte de larges falaises noircies par la poudreau moyen de laquelle on a tracé des escaliers dans leurs flancs déchirés. On suit des sentiers tortueux entre les torrents qui tombent des sommets, et roulent dans des abîmes effroyables, et les gigantesques sapins qui ont en foncé leurs racines dans les anfractuosités des rochers, et jettent au-dessus d eux leur cime pyramidale. Le ventle bruit des cascadesle cri des oiseaux de proie donnent ces lieux leur harmonie profonde et sau vage. Cependant ce sombre spectacle semblait réjouir l'âme des contrebandiers; ils se souvenaient d'être déjà venus vertueux et civilisés. Si le corps professoral dont nous parlons était entaché de tous ces défauts et vices, com ment les résultats que nous avons indiqués auraient-ils pu être atteints et s'ils l'ont été, ne doit-on pas conclure que les maîtres qui les ont »btenus possèdent les qualités dont on les accuse d'être privés: l'œuvre on connaît l'artisan. D'ailleurs ces hommes que l'on serait tenté de juger bien mal, si 011 les jugeait d'après les accusations du Propagateur, vivent-ils l'écart, se cachent-ils aux yeux de tous? Eh i mon Dieu, non; ils vivent au milieu de nous, avec nous. Tous les jours nous pouvons les appré cier, les juger et nous pouvons aussi nous convaincre de la fausseté, de la méchanceté des attaques périodiques lancées contre eux. Nous sommes convaincus que 1 homme qui, deux fois par semaine, fournit au Propagateur un réquisitoire anonyme; ne connaît pas ceux qu il dénigre, et s'il nous donnait un démenti cet égard, nous serions forcés de répondre que cet homme ment sa conscience, et qu'une haine implacable, une basse rancune ou quel- qu'autre vile passion sont les seuls mobiles de sa conduite. Nous n'ignorons pas que malheureusement il y a quel que temps, une faute repréhensible de nature nuire la considération de rétablissement a été commise. Ignore- t-on que la loi impose aux inspecteurs civils et l'autorité locale le triste devoir de punir, et pcut-011 croire que les uns aussi bien que les autres failliront leur pénible mandat Mais ce que l'on n'ignore pas non plus, c'est qu'une faute commise par un membre ne peut, ne doit réjaillir sur le corps entier. Quelle est la corporationla société, l'administration même qui n'ait eu gémir des coupables erreurs de l'un de ceux qui la composent: nous pourrions citer des exemples, si nous n'avions le désir d'éviter toute allégation qui pourraitparaitre personnelle, et pourtant ces fautes qui toujours sont personnelles, doivent-elles attirer la malédiction publique sur la cor poration, la société, l'administration entière? Si nous avons répondu trop longuement peut-être d'injustes attaques, c'est que nous avons cru devoir obéir au cri de notre conscience qui nous ordonne de dire la vérité tous et toujours. Nous ne nous sommes adressés qu'à nos compatriotes, nos lecteurs de bonne foi et non pas ces hommes qui culomnient par haine ou par ran cune, et qui mentent pour avoir le plaisir de nuire; ces derniers ne peuvent nous comprendre, nous n'avons pas la prétention de les convertir. Cette réponse sera la dernière que nous ferons au cor respondant du Propagateurcar nous avons la conviction que le public fera justice des calomnieuses attaques de ce méchant. Le journal des Raziies, au milieu d'un fatras de phrases plus ou moins gentilles, dit que nous voulons connaître les individus qui écrivent dans ce journal, tandis que nous conservons l'anonyme. La rédaction du Progrès a l'honneur de répondre au journal clérical, qu'elle ne sent nullement le besoin de rester dans l'om bre; comme elle n'a ni l'habitude de calomnier, ni la rage de médire et de jeter sans nécessité de la boue ses adversaires politiques,elle propose la feuille en question de faire signer tous les articles qui seront insères dans les colonnes du Progrès, non pas par 1111 nom de fantaisie ou un homme de paille, mais des rédacteurs véritables; mais une condition, c'est que le journal du clergé et les journaux sa suite fassent de même. Que tous les arti cles, les diatribes, indiquent quelle plume ils sont dûs, qu'ils soient signés non pas par un homme de paille, mais par celui qui serait l'auteur du manuscrit écrit de sa main et exhibé celui qui voudrait s'en assurer. Nous ne sen tons pas le besoin de connaître les rédacteurs du journal des Hazilks, car ils ne nous sont pas inconnus. Nous sdvons bien que l'anonyme est l'arme des lâches et des infâmes qui font métier de calomnier et d'injurier les honnêtes gens, et c'est pour ce motif que nous nous em pressons de faire une proposition aux scribes du journal des Baziles qui les forcerait devenir des honnêtes pu- blicistes, malgré leurs vicieux instincts. dans ces parages, et d'y avoir effectué des coups de main aussi hardisqu'heurcux. Un petit fort de maçonnerie rouge, attaché au pied d'une falaise, eu face de la grande aiguille, se dévoilait une assez grande distance. A sa vue, les bandits firent entendre de si bruyants éclats de joie, qu'ils dominèrent un moment le fracas des eaux et des vents. Ce fort avait été autrefois construit par les douaniers dans leurs guerres avec la troupe de Mandrin et les braves contrebandiers s'étaient emparés de ce bastion élevé contre eux pour tirer sur l'ennemi et le mettre en dé route. Ils revoyaient encore tous les événements de cette journée orageuse et triomphante. Mandrin aussi eut un mouvement de joie en revoyant ce souvenir de ses beaux jours; mais c'était la joie mélan colique qui s'attache aux bonheurs passés pour ne plus revenir la triste douceur avec laquelle on rcgdrdc sa jeunesse quand elle est écoulée. Il eut envie de voir de plus près ce témoignage vivant de ses exploits; et, ordonnant sa troupe d'établir son bivouac pour la nuit sur l'un des coteaux boisés qui ter minent le val de Guiers, il prit une route droite avec Bruneau et un autre de ses compagnons, comptant passer devant le fort des douaniers et revenir ensuite joindre les siens au commencement de la nuit. Mais le sentier qu'il avait choisi l'éloigna infiniment plus qu'il ne le pensait; il chemina trois heures avant d'arriver au but qu'il se proposait, et quand il en ap- II parait que des agents de toute espèce parcourent les campagnes pour racheter les coupons de l'emprunt. Il n y aurait que demi-malsi l'on n'extorquait aux campa gnards leurs titres vil prix, c'est ainsi que quelques individus les ont achetés 20 p. #/0, d'autres 50 p. °/0. Il est nécessaire de publier que ces titres provisoires sont cotés 87 p. °/0. C'est-à-dire, que pour chaque franc qu'on a payé on doit recevoir 87 centimes, ce qui se résume en une légère perte de 15 centimes par franc. Nous désirons que le taux de rachat soit connu de tous, afin de mettre obstacle la rapacité de certains individus. Par arrêtés royaux en date du 28 février 1849 son accordés les subsides suivants A la commune de Ziilebeke 2,000 fr. pour continuer l'empierrement du chemin d'Yprès Commines. A la commune de Becelaerc, 2,000 fr. pour empierrer une partie de l'ancien chemin de Beeelaere Gheluwe. A la commune de Zonncbckc, 2,000 fr. pour empierrer une partie de l'ancien chemin d'Yprcs Roulers. Les fermiers ou cultivateurs qui voudraient accepter en station des taureaux de Durham, peuvent s'adresser au commissaire d'arrondissement Ypres. Ils doivent faire leur demande avant le 19 de ce mois. M. le commissaire d'arrondissement vient de recevoir du Gouvernement quatre variétés de semences de navets et entre autres l'espèce dite Rutabaga ainsi qu'un paquet contenant de la graine de serradelle (ornithopus sativus) plante fourragère nouvelle. La serradelle est cultivée depuis longtemps en Portugal comme plante fourragère, elle sert former des prairies artificielles dans les terrains les plus arides. La serradelle est une plante annuelle. Son produit n'est pas aussi abondant que celui du trèfle ou de la luzerne, mais elle croit avec avantage dans les terres où ces plan tes fourragères ne donneraient pas ou peu de produit. Il convient de semer la serradelle dans les terrains siliceux secs, dans les lieux montueux, dans les terres de bruyè res et les landes, partout enfin où le sarrasin réussit. Le semis ne doit être ni trop clair, ni trop serré; la quantité de grain pour un semis la volée est de 50 40 kilogrammes par hectare en semant en ligne il suffit de 20 50 kilogrammes. Les semis en ligne offrent toujours plus d'avantages. Sous notre climat, quelquefois un peu rude, il est pré férable de semer au printemps, aussitôt que possible. Les graines doivent être laissées la surface du sol: dans les terres légères un simple déchaumage ou bino- tage, un léger coup de herse et un roulage suffiront pour préparer le sol; dans les terrains plus consistants, un labour est nécessaire, et doit être suivi d'un léger coup de herse, sans roulage. On peut faire de la serradelle des prairies artificielles de durée réduite et des garnitures intercalaires. Cointnc pâturage, la plante se place, pivote, s'enfonce et rayonne de son point central d'implantation une quan tité de tiges qui, mangées, repoussent proinptcmcnt. En associant la serradelle d'autres plantes, on peut aug menter la qualité du pâturage. Dans les localités où les sécheresses font sentir leur désastreuse influence, cette nouvelle plante fourragère peut être recommandée. L'on peut la semer avec les céréales de Mars et obtenir un excellent fourrage comme récolte dérobée. La serra delle est une des meilleures plantes alimentaires pour le bétail. Elle peut être donnée en fourrage .vert ou sec. Celte piaule doit être considérée comme peu épuisante et comme améliorante. Elle empêche le développement des herbes nuisibles; ameublit la terre, entrave l'évapo- ration du sol.et concentre l'humidité dans le terrain qui en est totalement couvert. Les expériences faites en France sur la culture de h serradelle lui sont très-favorables; cependant avant d'adopter définitivement cette plante fourragère il con- procha, la nuit était entièrement close. Tout autour de lui avait changé d'aspect. La clarté crislaline et bleuâtre de la lune avait suecédé au jour, le calme au bruit du vent, le site le plus silencieux aux monts sillonnés de cascades grondantes. L'étroit horizon, formé de roches grises et de bruyères, offrait un fond en tièrement sombre, semé des masses brillantes de la neige, qui s'arrêtait aux angles des rochers et la surface des largis pierres. A voir ces formes blanches, éclairées par la lueur de la lune dans ces sombres profondeurs, on eût dit des tombeaux de marbre blanc rangés dans d'im menses caveaux mortuaires et au-dessus desquels pendait une lampe sépulcrale. Lorsque Mandrin et ses deux soldats arrivèrent devant le petit château-fort, ils virent flotter sur les épais vitraux la lumière d une lampe et les lueurs rouges et inconstantes d'un foyer. Après la rude journée qu'ils venaient de fournir, eux et leurs chevaux étaient accablés de fatigue; ils eurent la pensée de s arrêter quelques heures dans ce bâtiment, si on voulait bien les y recevoir. Ils firent entendre un coup de sifflet la porte, comme il était d'usage eu ce temps-là pour demander l'entrée de ces demeures isoléeset attendirent en examinant avec plaisir le fort qui leur avait appartenu quelques jours par droit de conquête. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2