JOURNAL D'APRES ET I1E ^ARRONDISSEMENT.
iotébieir.
extérieur.
-V 823. 8e Année. IShsiassche, 25 Alars 1849.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 e. Provinces, 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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TPKLS, le *4 M irs.
Le Jourtial des Caméléons revient dans son
dernier n° sur le projet d'échange proposé par
M. Carton aux Hospices de cette ville: au lieu
de réfuter les chiffres avancés dans la lettre de
M. Carton et de prouver que cet échange ne
donne point aux Hospices le bénéfice du tiers,
tant sous le rapport du revenu réel, que sous
celui du capital, il raisonne sur des chiffres chi
mériques et en tire des insinuations qui s'atta
quent la loyauté des notaires et mettent en
suspicion la délicatesse de M. Carton comme
celle de la commission des Hospices toute en
tière.
Les hommes qui soudoyent ce journal et qui,
lors des dernières élections s'étaient dévoués
et pour cause la clique catholique, frappent
aujourd'hui tort et travers sur ceux qu'ils
n'ont pu faire leurs dupesni rendre leurs
complices; leur but est visible, et tous ceux
qui ont suivi la marche des événements com
prennent que lorsqu'ils s'attaquent M Carton,
c'est moins l'homme privé qu'ils en veulent
qu'au président de Y Union libérale qui. par sa
fermeté, a si puissamment concouru déjouer
leurs basses intrigues.
Tous les membres de cette association se rap
pellent que quelques individus s'y étaient fait
recevoir avec l'intention préméditée d'y jeter
la discorde et avec la vaniteuse espérance de
briser son influence et d'amener sa dissolution
ces intrigues ont échoué devant la fermeté de
l'assemblée; mais ces hommes n'ont pu oublier
avec quelles paroles chaleureuses l'honorable
président stigmatisa des menées aussi mépri
sables et comment, en arrachant des masques,
il mit découvert des traîtres.
Des vérités de ce genre ne se pardonnent que
difficilement; aussi depuis ce jour une haine
aveugle poursuit toutes les personnes hono
rables placées la tête de Y Union libérale
celte lutte est engagée aujourd'hui non plus
sur le terrain politique, mais l'on s'attaque aux
hommes et l'on cherche porter atteinte leur
considération et leur délicatesse. Ce champ
serait vaste pour nous et si nous hésitons en
core y suivre nos adversaires c'est que nous
avons la conviction que leurs attaques sont une
L.C capitaine Alasitlciei.
[Suite.)
XIX. retour. de fortune.
Peu après avoir quitté David, le chef des contrebandiers
sentit son cheval butter et se cabrer. Pour la première
fois de sa vieil s'occupa de cet incident regardé comme
un funeste présage et en ressentit un léger trouble, tout
en souriant en lui-mcme de cet instant de faiblesse.
Au même moment il vit ce qui avait effrayé son cheval
ombrageux.
C'était un poteau planté au bord de la route et portant
un écriteau sur lequel était écrit:
Cent louis d or et les indulgences plénières sont pro
mis qui livrera Mandrin mort ou vivant.
Le capitaine savait bien que sa tète était prixet cet
arrêt, s'il eut pu l'entendre, prononcé par les autorités
de la province ou annoncé son de trompe aux habitants
d'une ville, ne lui eût causé aucune impression; mais en
voyant tout-à-coup cet anathëmeau fond d'une campagne
solitaire, il lui sembla que la nature même se soulevait
contre lui, que le sol le repoussait, et que bientôt il ne
saurait plus où poser ses pas.
Il rejoignit sa troupe, et, prévenu de l'attaque qu'elle
preuve de leur impuissance et qu'elles doivent
se briser devant la fermeté et I indépendance
des libéraux Yprois; nous nous bornons pour
le moment rappeler h nos adversaires la mo
rale de la fable du serpent et de la lime.
Par arrêté royal du 16 mars, il est accordé un subside
de 1,000 fr. l'administration communale de Warnéton,
pour l'aider couvrir les frais d'amélioration des chemins
vicinaux de cette localité.
Un arrêté royal du 17 mars 1849, accorde un subside
de 1,400 francs, l'administration communale de Kem-
mel, (Flandre occidentale), pour l'aider couvrir les frais
d'empierrement d'une partie du chemin vicinal condui
sant de cette localité vers la route d'Yprcs la frontière
de France.
Les récépissés de l'emprunt Belge 1848, ont été côtés
hier la Bourse de Bruxelles 85 1/2 a.
La nommée Nathalie Evernert, dite Nathalie Patat
femme de l'infortuné Van Puyvclde, qui a été récemment
assassiné dans sa ferme, Wacsmunstcr, et dont le do
mestique a été arrêté, vient d'être mis son tour en état
d'arrestation et conduite Termonde.
»w ii m m—aja r .aiai bmhmm—mu.
france.ptris, 20 mars. Plusieurs amen
dements ont été proposés aujourd'hui la loi des clubs.
M. l'abbé Fayet et M. Coinbarez de Leyval demandent que
l'interdiction ne soit prononcée que pour un an.
La minorité de la commission a présenté de son côté
l'amendement suivant l'art. 1er les clubs sont interdits:
Ne seront pas considérés comme clubs les assemblées
publiques et politiques qui ne se réunissent que pour
la discussion d'un objet déterminé qui a été adopté.
Les auteurs de l'amendement sont MM. Coquerel, Cha-
rcncey, Dassolier, Dclaboules, général Bedeau et Denjoy.
A propos de l'exécution qui a eu lieu samedi dernier,
on raconte l'anecdote suivante que nous croyons vraie
pour le fond, mais que nous n'oserions pas garantir dans
tous ses détails.
Ce serait seulement dans la soirée du jeudi, jour de la
mi-carême, qu'il aurait été statué sur le sort des condam
nés dans l'affaire de Bréa. Eu sortaut de l'Elysée, le mi
nistre compétent se serait rendu la préfecture de police,
afin que l'exécution reconnue indispensable pût avoir
lieu dès le lendemain. 11 fallait trouver l'exécuteur des
hautes œuvres. Un officier de police fut chargé de ce soin.
devait au premier instant avoir subir de la part du dé
tachement embusqué dans une des parties nombreuses du
défilé, il se mit en mesure, serra les rangs de ses soldats
et redoubla leur armement.
Ce fut au détour d'une longue falaise, et sur le plateau
encore élevé qui s'étendait la suite, que les contreban
diers virent soudain se dérouler les troupes du régiment
d'ilarcourt. Mandrin reconnut leur tête le vicomte
d'Arcy, aux côtés duquel il avait dormi sous le toit de la
petite forteresse. Le jeune officier était au bord du pla
teau, la tête de sa compagnie rangée sur l'esplanade
naturelle que formait le terrain, et Mandrin l'entendit
adresser cette courte harangue ses soldats:
Les voilà les brigands que de deux cents lieues de
loin nous sommes venus attaquer et détruire Massacrez
cette horde sanguinaire couune un troupeau de bêtes
féroces. Mort tous les contrebandiers, et cent louis d'or
qui rapportera la tète de Mandrin
Et la troupe royale fondit daus le ravin où étaient les
bandits.
Si ce combat eût eu lieu en pleine campagne, nul doute
que la victoire ne fût restée la partie la plus forte et la
mieux disciplinée; mais les bandits se jetèrent subitement
dans les gorges les plus inaccessioles du défilé, et là, une
Mais le fonctionnaire dont il s'agit est nouveau son
poste. A M. Sanson a succédé M. Fer... L'émissaire muni
de l'adresse de M. Fer., se inet en route. Arrivé au do
micile indiqué, il apprit que M. Fer., était déjà couché.
L'ordre dont il était porteur ne souffrait point de retard.
On dût réveiller M. Fer... et lui dire que le préfet de
police le mandait son cahinet l'instant même. Je n'ai
d'ordre recevoir du préfet de police, aurait répondu
M. Fer... en tous cas, je ne me relève pas quand je suis
couché, revenez demain.
L'agent, en présence des domestiques, se pencha
l'oreille de M. Fer... pour lui dire qu'il s'agissait de l'exé
cution des assassins de Bréa. Alors, lui répondit-on,
il faut un ordre écrit du gardc-dcs-sceaux et non pas du
préfet de police; et M. Fer.., se retournant, se mità ronfler.
Une demi-heure après, l'agent se représentait appor
tant M. Fer.., vu son refus d'obéir, sa révocation comme
exécuteur des hautes œuvres du département de la Seine.
Mais M. Fer., qui avait fait encore plus de façons que la
première fois pour se réveiller, poussa des hauts cris en
demandant cc qu'il pouvait y avoir de commun entre lui
et le bourreau.
En effet, on avait pris l'adresse de M. Fer., conseiller
la Cour d'appel et président d'assises, pour celle du suc
cesseur de M. Sanson; et quand on lui avait parlé d'exé
cution et qu'il avait demandé un ordre écrit du garde-des-
scéaux,M. rer..Hvau pense <{u-u j.
recevoir.
Quoiqu'il en soit, minuit avait sonné, avant qu'on pût
se présenter chez le véritable Fer.. Quand on arriva chez
ce dernier, on trouva sa porte fermée comme celle de
M. A. Marrast dans la nuit du 29 janvier. Enfin, après de
longs colloques, on apprit que l'indispensable fonction
naire était au bal.
Au bal la chronique démocratique ajoute qu'il s'agis
sait d'un bal démocratique et social dans lequel auraient
été portés, en dépit de la présence de M. F'er.., des toasts
ceux-là même contre lesquels son ministère était requis
pour le lendemain.
On se préoccupe Paris de l'apparition du choléra
mais d'après les renseignements authentiques recueillis
jusqu'à présent; il ne parait nullement que les progrès du
fléau soient craindre. Il n'y a qu'un ou deux cas par
jour, et, pendant la semaine qui vient de s'écouler, on
n'a compté que trois décès sur douze malades admis dans
les hôpitaux civils.
On dit que le gouvernement français ayant eu connais
sance d'une nouvelle concentration de troupes Russes du
côté de la Transylvanie, aurait envoyé une note diplo-
1 _J
terre âpre et bizarre dans tous ses accidents, toute hé
rissée de formes fantastiques, changeait les lois de la
guerre, et donnait au combat l'aspect d'un chaos qui lui
était propre.
Les contrebandiers surtout, enfants de cette nature
désordonnée, savaient s'unir avec elle et se faire un rem
part de ses sauvages horreurs.
La mêlée avait lieu dans des bois de sapins chargés
d'une nuit impénétrable, où amis et ennemis se distin
guaient peine; ou bien sur des pentes couvertes de
neige, où un reflet éclatant, mêlé aux éclairs des armes,
éblouissait la vue: plus loin, c'était dans de profonds
ravins, où le sol des cailloux mouvants trompait le pied,
roulait sous les pieds, et rendait les coups incertains.
et là on voyait des combats particuliersd "étranges
et barbares faits d'armes.
Un peloton de soldats, les baïonnettes hérissées, atta
quait les bandits juchés sur des'pics de granit, et ceux-ci
faisaient ébouler des quartiers de roches, dont le choc
épouvantable écrasait les assaillantsen faisant rejaillir
au loin leurs chairs et leur sang.
D'autres contrebandiers, montés sur des troncs d'é
normes chênes, après avoir déchargé leurs armes, arra
chaient les plus grosses branches, et, avec ces formidables