roatique dans laquelle il fixerait les conditions auxquelles la France continuerait ne pas intervenir en Italie. 11 exigerait surtout qu'aucune autre puissance ne prit part la lutte et que le cabinet de Vienne s'engageât n'oc cuper aucune position fortifiée dans le Piémont pour le cas où ses armes viendraient être victorieuses. Dans sa séance d'hier, l'assemblée nationale a continué la discussion de la loi sur les clubs. M. P. Leroux ayant été rappelé deux fois l'ordre pour une allusion qu'il avait faite l'exécution des assassins du général Bréa, le président lui a retiré la parole. On assure qu'une dépêche télégraphique, arrivée hier soir, prescrit l'embarquement de la division destinée pour l'Italie. Le bruit court dans la garnison que c'est le gé néral d'Arbouvillc qui prend le commandement de celte division, elle formera un corps de 12,000 hommes au moins. Le Journal d'Aix-ta-Province donne le mouve ment des troupes qui ont passé par celle ville pour su diriger vers les points d'embarquement. Le 12 est arrivé la G* batterie du 71 régiment d'artillerie, venant de Mon- telraart, avec G pièces et un effectif de 212 hommes et 210 chevaux. Marseille avait déjà le personnel de 56 bat teries disponibles. On annonce encore l'arrivée d'un es cadron de chasseurs, qui tiendrait garnison Aix jusqu'à nouvel ordre. PAYS-BAS. La Haye, 10 mars.S. M. la reine a quitté sa résidence, ce malin 0 heures, se rendant llelvoetsluis, pour y attendre l'arrivée de S. M. Guil laume III. LL. Exc. les ministres de l'intérieur et de la marine sont partis de La Haye ce matin 7 heuresse rendant llelvoetsluis. Son Exc. le ministre de la guerre a adressé samedi der nier la circulaire suivante aux autorités militaires Aux autorités militaires supérieures de toutes les garnisons. J'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint une pro clamation par laquelle il est donné connaissance la na tion néerlandaise de la mort de notre bien-aimé roi Guillaume II, décédé cette nuit Tilhurg, la grande et profonde douleur de la maison royale et de tous ses sujets. Je vous prie de porter ce document immédiatement la connaissance de la garnison deVous rassem blerez le corps cet effet en grande tenue. Je vous inviteaprès avoir donné lecture de cette proclamation, faire connaître la garnison que j'ai l'in time conviction que toute l'armée déplore amèrement avec moi la nerle Hfi notre excellent et Kinn-.lm.: „o .,..1 a cie pour elle un si digne chef et commandant. En atten dant les ordres de son royal successeur, l'armée, j'en ai la confiance, donnera une grande preuve des regrets qu'elle éprouve de cette perte jamais déplorablepar son attachement au roi Guillaume III et l'ordre et la loi, ainsi qu'elle l'a fait jusqu'ici en toutes circonstances d'une manière si digne d'éloges. Le ministre de la guerre La Ilayc, 17 mars 1849. Voet. Deux escadrons de cavalerie ont été désignés pour se rendre au-devant de S. M. Guillaume III et l'escorter son entrée dans celte résidence. Les ministres ont eu hier plusieurs réunions. Le gou verneur militaire était présent l'une d'elles. A leur issue les ministres se sont rendus auprès de S. A. II. le prince Frédéric et sont restés longtemps en conférence avec le frère du roi défunt. On dit que M. Van Karnebeck, adjudant du feu roi, se rend Saint-Pétersbourg pour y porter la notification officielle du décès du roi. On écrit de Rotterdam 19 mars: Ce matin G heures, est parti le steamer Prince de Joinville, pour se rendre llelvoetsluis, et y prendre massues, brisaient le crâne de leurs adversaires. Lu peu plus loin, les efforts impétueux de quelques combattants ayant ouvert un antre de bètes fauves, les ours, habitants de ce repaire, sortaient l'œil sanglant, la gueule éeumante, se mêlaient au combat, en augmen taient l'horreur et finissaient par étouffer soldats et ban- dils sous le poids de leurs corps énormes et de leurs étreintes, armées d'ongles terribles. 11 y avait, dans le fond du défilé, un torrent qui des cendait en pente rapide; on vit deux combattants, après s'être attaqués au sommet du mont, rouler ensemble dans le courant d'eau ils étaient liés l'un l'autre par leur embrassement de rage,et les coups qu'ils se portaient l'cnvi dans leur tournoiement affreux, sur les rochers aigu*, ils se frappaient encore, et ils arrivèrent, avec le flot rougi de leur sang, au fond de l'abîme, où tout de meura immobile: les eaux dans le bassin, les hommes dans la mort. Quand la bataill-, en changeant de place, laissait des blessés épars dans le désert, les loups, du fond de leur lannière, les corbeaux, du haut de leurs rochers, attirés par l'odeur du sang, fondaient sur eux et les dévoraient encore vivants. La nuit seule interrompit cette affreuse mêlée, et ni l'une ni l'autre troupe n'avait remporté un avantage dé bord S. M. Guillaume III, attendu par le Cyclops de Londres. S. M. la reine, en grand deuil et accompagnée de son adjudant, est arrivée ce matin de La llayc et est partir pour llelvoetsluis bord du bateau vapeur de Xoord pour y attendre son auguste fils. On écrit de llelvoetsluis, 19 mars: Ce malin est arrivé ici, S. Exc. le ministre de la ma rine, et plus lard S. M. la reine, qui a été reçue avec tous les honneurs militaires. S. M. est descendue l'hôtel de la marine, où elle attendra l'arrivée de Guillaume III, qui doit débarquer aujourd'hui. ALLE!H1G\E. Des voyageurs arrivés de Vienne Berlin, prétendent que le député Schuselka a été fusillé Vienne. Ils ajoutentce qui semble avoir grandement besoin de confirmationque les Hongrois ont pris Pres- bourg. ANGLETERRE.Loadrcs19 mars. On lit dans le Timesque S. M. Guillaume III, se trouvait Londres au moment où est arrivée la nouvelle de la mort de son auguste père. D'un autre côté, la Schipping Gazelleannonce que S. M. était en visite auprès du duc de Cleveland, pair d'Angleterre; mais elle ne dit pas si c'est Londres ou au château du duc, situé dans le comté de York. lKONGRiE. Le gouverneur de Vienne publie, en date du IL», un bulletin de l'armée, confirmant la retraite des insurgés aux ordres de Bcm, vers Maros. Versachely et Peterwardein sont étroitement armées, et l'on espère que ces forteresses vont bientôt se rendre. Suivant des nouvelles reçues de Vienne le 14, les in surgés I'crczil et Casimir Balhyansky se trouvent dans les environs de lloltet de Kaloska,où ils engagent le peuple lever la landsturm. Des troupes ont été envoyées de Pcsth, le 12, vers ces contrées, par bateau vapeur. La défense de recevoir dans les caisses publiques les billets de banque hongrois de 100 et de 3 florins, a telle ment anéanti le commerce que la foire de Pesth n'aura pas lieu. On assure que les Autrichiens ont quitté Parme le 14, en se dirigeant vers Mantnue. On parle aussi d'une insur rection qui aurait éclaté Coinc et Leeee. Le comte Mortier, arrivé Turinest parti aussitôt pour le quar tier-général, pour tenter, dit-on, une pacification. PRESSE. Beriav, 17 mars. Le roi a reçu aujourd'hui midi, dans le grand salon du château, la dé- putation de la première Chambre, présidée par M. il'Auerswald et chargée de présenter S. M. l'adresse O(ln|>lôo «lo Ici 5t!illlCl'. (1 UlCr. Voici la réponse de S. M. C'est avec une haute satisfaction que je reconnais dans l'adresse de la première Chambre l'indubitable ex- pression de sa fidélité et de son amour sincère de la patrie. Je suis persuadé que la manifestation de senti- ments semblables consolidera la confiance avec laquelle le pays contemple l'activité de la première Chambre. Puissent ses travaux, avec l'aide de Dieu, porter des fruits abondants pour la prospérité et le bien-être de notre chère patrie La première Chambre trouvera dans la reconnaissance du pays la plus belle récompense de ses efforts patriotiques. ITALIE.YJii.ay, 13 mars. Un major du génie piémontais est arrivé au quartier-général de Milan et a apporté ail maréchal Radetzky la dénonciation de l'ar mistice. Cette dénonciation était motivée sur ce que le maréchal avait violé l'armistice par l'occupation de Fer- rare, par les préparatifs pour attaquer Venise et en fran chissant les frontières du territoire suisse. Il est digne de remarquer que cet acte n'était signé ni par le roini par le chef de l'armée, mais seulement par le ministre des affaires étrangères. Le maréchal Radetzky n'a pas remis de réponse, mais seulement unesimple affirmation qu'il avait reçu cet écrit. L'officier quitta la demeure de Radetzky, sans accepter son invitation amicale dîner, au milieu des vivais I empereur et au chef de l'armée d'Italie. La nouvelle cisif. Le capitaine d'Arcy fit battre la retraite, et les com pagnies royales allèrent camper dans le plus prochain village. Les contrebandierseux sans pouvoir prendre un instant de repos, qui eut amené leur perte, s'enfuirent travers champs, mais après avoir rendu par une dé charge de mousquetcric les honneurs militaires ceux des leurs qui avaient trouvé leur tombe sauvage dans le fond du défilé de Guicrs-Mort. Le régiment d'Ilarcourt étant posté vers la frontière de Savoie, force fut Mandrin de prendre une roule toute opposée celle qu' il s'était tracée et de revenir sur ses pas. Dans leur pénible retraite, les banditsemportaient leur drapeau déchiré par les balles et les ronces. Eux-mêmes manquaient de tout; ils étaient demi vêtus et souvent affamés. Lorsqu'ils apercevaient de loin une riche de meure, qu'ils auraient pu mettre contributionil se trouvait 1 entour quelque route passagère qui en ren dait 1 abord impossible; s'ils se penchaientsculement pour se désaltérer une fontaine, ils voyaient accourir sur eux des ennemis avant que l'eau eut touché leurs lèvres. Cependant les contrebandiers, loin de renouveler leurs murmures contre le capitaine, semblaient plus intime ment liés lui par le revers et l'infortune, et lui témoi gnaient plus de respect et de dévoûment que jamais, tant s'étant aussitôt répandue dans la ville, y excita une grande joie parmi la garnison, et consterna les habitants de Milan. Suivant des lettres ultérieures de Milan, il n'est accorde qu'un délai de huit jours pour la reprise des hostilités, lesquelles commenceront donc le 21. Le 12 au soir, on a du chanter, au théâtre de la Scala, l'hymne populaire. Ainsi qu'on le prévoyait, l'assemblée de Venise a adopté, dans sa scaucc du 8, par 93 voix contre 13 la proposi tion qui lui avait été faite de concentrer le pouvoir exé cutif entre les mains de Daniel Maninavec le titre de président. C'est une espèce de dictature qui lui est con férée, mais elle n'est pas absolue. Le maréchal Radetzky a publié l'ordre du jour suivant: Soldats! «L'heure désirée a sonné! L'ennemi, auquel nous a\ ions généreusement accordé un armisticeen profite u pour nous porter de nouveau la guerre. Le roi perfide étend encore la main vers laqouronne d'Italie! Soldats ce sont les mêmes ennemis que vous avez vaincus S"-Lueia, Custozza, Yolta. Enavantdonc, c'cstdans i. leur capitale que nous dicterons la paix: Turin est le mot d'ordre Radetzky. Les dernières nouvelles que nous avons reçues de Milan, sont du 14. Depuis ce jour, toute communication entre la Lombardic et le Piémont a été coupée, et du côté de la Suisse les lettres seules arrivaient encore cette date. Dans la prévision d'un combat sanglant et d'un bombar dement tout ce qui restait encore Milan de bourgeois aisés et de nobles indifférents est parti pour la campagne, surtout pour la Haute-Lombardie et il ne reste Milan que les classes pauvres ou la jeunesse qui attend avec impatience l'heure du combat. On nous assure que Radetzky, pour avoir l'avantage de l'offensive, peut-être aussi pour éviter un combat Milan même, où toute la population prendrait parti contre lui, après avoir laissé dans celte ville une gar nison bien fortifiée s'e^t dirigé avec un gros corps d'armée la rencontre des Piémontais, vers le Tessin. C'est donc sur les bords de cette grande rivière que sera livré le premier combat de la nouvelle campagne. Les jeunes volontaires lombards sont l'avantjgardc de l'ar mée piémontaise, et auront l'honneur de soutenir le choc de l'ennemi. Toutefois, nous ne nous dissimulons pas les dangers d'une première rencontre; il se pourrait qu'elle fût con traire aux Italiens, mais alors, la lutte se généralisant, ne deviendrait que plus funeste aux Autrichiens. Le plan de Radetzky paraît être de marcher sur Turin, en cas de succès dans la première bataille, ou, en cas contraire, de se retrancher derrière l'Adda, sans essayer de disputer Milan aux vainqueurs. Dans le premier cas, la lutte, comme nous venons de le dire, nedeviendrait que plus longueet plus meurtrière; et, selon nous, l'armée autrichienne ne parviendrait pas se sauver d'une insurrection qui l'envelopperait tout entière. Dans le second cas, la campagne pourrait n'être qu'une longue retraite de l'armée autrichienne qui disputerait, en se retirant, chaque ligne stratégique, chaque bastion de ville l'armée italienne. On assure que notre ministre a signifié au cabinet autrichien que l'entrée de Radetzky sur le territoire piémontais donnerait lieu l'intervention de la France en faveur du roi de Sardaigne. Nous avons de bonnes raisons pour ne pas croire des projets belli queux de la part du ministère Faucher-Barrot. Ai.toxa, 17 mars. On prétend positivement que l'Angleterre a protesté solennellement contre la reprise des hostilités et qu'elle demande une prolongation de l'armistice de mois en mois et que le gouvernement fran çais s'est exprimé dans le même sens. Notre chambre s'est réunie hier. La majorité semble fort hostile au projet de déclarer la dissolution de l'union personnelle. L'assemblée s'est ajournée jusqu'au lundi 19. il est vrai que le malheur fait trouver une âme tous les hommes. Pour Mandrin, il marchait toujours en avant pour éclairer la route: traqué de toutes parts, jeté de côté et d autre par hasard, cherchant dans les bois, dans les mon tagnes, les landes désertes, quelques endroits où il pût se frayer un passage. Mais dans les campagnes où l'absence de l'ennemi lui permettait de pénétrer, partout et toujours il trouvait cette fatale inscription: Cént louis d'or pour la tête de Mandrin Fantôme menaçant, qui peu peu retranchait la terre sous ses pas. Les contrebandiers traversèrent ainsi toute la largeur du Dauphincde 1 est a 1 ouest, et arrivèrent dans le vallon de Galaure, situé entre les hautes montagnes, peu de distance du Rhône. Là des abords escarpés et des parages inconnus leur permettaient enfin quelques jours de sé curité. Mais en arrivant dans ce lieu, la troupe de Man drin était diminuée de moitié. Le capitaine laissa ses gens dans cette vallée, où les fruits et le gibier pouvaient les nourrir quelque temps- il leur ordonna de l'attendre cet endroit, et s'éloimia seul sur la rive du Rhône. (La suite au prochain n".

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2