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Jeudi. 29 Mars 18-19.
J0ERX.1L il'YPRF.S ET DE L'ARROiVDISSEUE.YT.
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l^e c»i>ii:tiiBc ASautlriEi.
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lYBIIUI.lIl.
YPIIES, le «8 Mirs.
Souvent nous avons entendu, depuis la révo
lution de février, retentir nos oreilles, ce cri:
Plus de partissoyons unis. Parmi ceux qui.
pendant la tourmente, paraissaient les plus
disposés effacer toute trace de dissentiment,
étaient nos adversaires politiques pendant dix-
ljuit ans. Cette subite passion pour l'union,
nous semblait bien quelque peu inspirée par la
peur d'entraîner la Belgique dans le tourbillon
révolutionnaire. D'ailleurs, cette amitié inat
tendue que le parti catholique-politique offrait
au libéralisme, ne nous paraissait rien moins
que sincère, et nous avons toujours eu l'idée
que du moment que l'orage serait passé, les
anciennes luttes entre la réaction et le progrès
seraient reprises, mais sous d'autres formes
peut-être.
Nos prévisions commencent se réaliser de
toutes parts l'ancienne bannière cléricale se re
lève et une lutte déloyale s'établit sur toute la
surface du pays. Le libéralisme, confiant com
me toujours, a cru, après avoir rendu la
Belgique le service d'avoir maintenu l'ordre
pendant que l'Europe était violemment agitée,
que le parti qui aurait eu le plus perdre pai
ries troubles qu'une administration impopulaire
et peu intelligente eut pu faire surgir, lui eut
tenu compte de cet immense bienfait, et qu'au
moins l'opinion cléricale eut, dans ses attaques,
repoussé ces moyens déloyaux qui paraissent
exclusivement son usage. L'on s'est trompé,
de Ions côtés, la presse cléricale, les hommes
inféodés ce parti, les ambitieux froissés dans
leur attente, ont sonné le boute-selle et sans
avoir rien appris, ni rien oublié, le parti cléri
cal est descendu, armé de pied en cap, dans
l'arène politique, d'où il paraissait éclipsé pen
dant le danger.
C'est un avantage remarquable qui paraît
particulier au parti clérical, que de pouvoir se
déguiser sous toutes les formes, faire le mort
et renaître de ses cendres sans le moindre ef
fort et presque sans avoir perdu de ses adhé
rents. Les transformations ne lui coûtent
guères, bien-entendu les transformations appa
rentes, car an fond, il reste toujours le même,
Bélrograde par nécessité, car les racines des
doctrines de ce parti se rattachent aux époques
passées, et dominateur par système, puisque
son principe est l'autorité en opposition
celui du libre examenil tâche de faire préva
loir par la ruse et l'astuce ce qu'il ne peut faire
triompher de haute lutte. Le libéralisme, de
venu un véritable parti en Belgique, discipliné
sinon autant que l'opinion cléricale, au moins
assez pour avoir fourni la preuve de son aptitude
gouvernementale, doit se tenir en garde, car
on mine le terrain sous ses pieds, et un mo
ment donné, le parti que nous avons combattu
pendant dix-huit ans, pourrait dire comme
Tartuffe quand il croyait avoir le droit d'inso
lence c'est vous de sortir.
[Suite.)
XX. le couvent des ursulines.
Le monastère de Sainte-Ursulequi s'élevait dans la
campagne de Valence entre le bord du Rhône et un joli
village au montant du côtcau, était un lieu de paix et de
bénédiction. Ombragé d'orangers, d'acacias, de hauts
maronniers, sa croix se cachait dans les fleurs, et les
bonnes sœurs qu'y rassemblait un ordre peu sévère trou
vaient plutôt dans ses murs un abri qu'un cloître.
Dans l'un des derniers jours du mois de septembre, tout
s'y préparait pour la profession de mademoiselle de Cha-
vailles, qui devait avoir lieu le lendemain. Le plus grand
nombre des religieuses s'occupait des ornements de l'église,
des apprêts du repas, de tous les détails nécessaires la
cérémonie prochaine; les autres vaquaient leurs occu
pations journalières, soignaient le jardin, composaient
dans la pharmacie des baumes et des spécifiques qu'on
venait chercher pour les malades de dix lieues la ronde,
et lavaient la fontaine des bandeaux de lin et des guimpes
plus blanches que les fleurs d'aubépine sur lesquelles on
les faisait sécher.
Ce jour-là elles s'entretenaient de la solennité du
lendemain avec une gaité qui n'était pas exempte de
quelques inquiétudes. Pendant la nuitla cloche avait
iuté plusieurs foi s d'elle-mêmele hibou avait fait en
tendre minuit son eri lugubreet ees signes étaient
Dans sa séance de lundi dernier, une motion d'ajour
nement de la discussion de la loi sur les successions a été
faite par M. Jouretjusqu'après l'examen des budgets
pour l'année 1850. Le ministère n'a pas encore fait con
naître son opinion, mais il est croire que c'est un biais
qui ne fera que remettre l'adoption d'une loi de finances
dont la nécessité parait constatée.
Un arrêté royal du 19 de ce mois, accorde un brevet
d'invention aux demoiselles Euphrosine et Palmvre
Pringiers de cette ville, pour la fabrication d'un genre
nouveau de dentelles dites Dentelles-Blondes.
Nous avons eu, il y a quelque temps, l'occasion de voir
ces produits d'un genre entièrement nouveau et qui fe
ront furie, pour le haut luxe il est impossible d'avoir
pour la toilette rien de plus riche et de meilleur goût.
Nous devons des éloges aux courageux efforts, par les
quels les sœurs Pringiers sont parvenues organiser une
branche nouvelle d'industrie, laquelle nous n'hésitons
pas de prédire un brillant succès: il est d'autant mieux
mérité que c'est en s'ingéniant procurer du travail
nos pauvres dentellières, durant la crise qui a pesé sur
elles, Tan dernier, qu'elles sont parvenues trouver ce
réseau nouveau, qui surpasse en grâce et en délicatesse,
tout ce que la mode avait rêvé jusqu'à ce jour.
(Écho de Courlrai.)
toujours de funestes présages pour la communauté.
En même temps, dans une cellule qui donnait sur la
grève, une novice était seule, debout devant le prie-dieu.
C'était Isaure de Chavaiiles, qui ne portait encore que la
robe grise et le bandeau blanc des postulantes. Elle se
tenait en face de la fenêtre, le regard perdu dans l'espace,
les traits contractés froidesans souillesans mouve
ment, une main appuyée sur les livres saints du prie-
dieu, l'autre tenant encore une lettre d'où s'exhalait le
poison qui courait dans ses veineset la glaçait ainsi de
son influence mortelle.
MHocke, vicaire Rumbekc, est nommé vicaire de
la paroisse S'-Martin, Yprcs.
Garde civique.
Nous empruntons les détails suivants l'exposé des
motifs du projet de loi présenté par M. le ministre de
l'intérieur d'un crédit de 50,000 fr. pour l'armement et
l'équipement de la garde civique du royaume.
Le nombre total des gardes civiques était au 20 février
de 113,254, se subdivisant de la manière suivante:
infanterie.43 légions, ensemble 108 bat.
Bataillons séparés 149
Corps formant moins 110,119
d'un bataillon de 1
ou 2 compagnies. 90
formant ensemble en moyenne,
1,470 compagnies.
sapecrs-pompiers. 11 corps ensemble 8
compagnies, 3/1
cavalerie. 8 corps (ensemble 5 escadrons).
artillerie. 13 corps (ensemble 18 batt. 3/4).
ciiasseurs-éclaireurs. 5 corps (cns. 8 coinp.).
Il a été distribué jusqu'à ce jour 30,151 fusils, 20,843
ceinturons, 18,145 sabres et 208 caisses de tambour.
11 reste réparer ou en magasin 19,174 fusils, 14,000
ceinturons.
Il reste délivrer 54,097 fusils, 66,044 ceinturons,
7,296 sabres et 2,105 tambours pour compléter l'arme
ment et l'équipement de l'infanterie.
L'artillerie a reçu 150 mousquetons 708 ceinturons,
506 sabres, et 2 trompettes.
Il resteà lui délivrer741 mousquetons, 193ceinturons,
25 sabres et 21 trompettes.
La plupart des chasseurs-éclaireurs ont reçu des cara
bines ou des mousquetonsmais ces armes ne présentent
pas des garanties suffisantes de solidité et de durée; elles
doivent être remplacées. Il reste en conséquence, déli
vrer ces corps 826 carabines et 14 cornets.
L'armement et l'équipement de la cavalerie est com
plet. Il ne reste délivrer cette arme que 10 trompettes
sur 15, nombre nécessaire.
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COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 23 mars.
Les nommés 1 Pierre Vande Ghcnste, fils de François,
de 52 ans, ouvrier, né Ardoye et domicilié Cools-
camp, 2J Rosalie Algoet, femme de Pierre Vcrmander,
âgée de 58 ans, fileuse, née Lichlervelde et domiciliée
Un amant avait, dans cette situation, les mêmes droits
qu'un époux un grand sacrifice était même le seul moyen
de racheter la faute d'Isaure il n'y avait que les souf
frances, les dangers les résultats funestes de cet amour
qui pussent en expier les coupables délices.
Ainsi la malheureuse femme, tout en s'altachant de
toutes ses forces, ces murs hospitaliers, sentait déjà se
lever le souille violent qui allait l'en arracher c'était cette
perspective impérieuse placée devant elle qui anéantissait
ainsi toutes les forces de son être. Éperdue, haletante, elle
levait les yeux au ciel avec une ferveur désolée et deman-
Au moment de s'attacher pour toujours ce cloître j dait Dieu de l'inspirer,
dont 1 atmosphère pure et sainte lui convenait si bien et Pour calmer les angoisses de son âme et appeler une
ou elle avait retrouve quelque chose de son innocence révélation qui vint son secours, elle ouvrit au hasard
passée, elle venait de recevoir un message qui la rejetait les saintes Écritures, et ses regards tombèrent sur ce pas-
du port dans la tempête, et semblait lui ôter cette der
nière espérance de mourir en paix dans le repentir et la
prière.
Celui qu'elle avait tant aiméqu'elle aimait encore et
sage:
La femme quittera son père, et sa mère, cl sa maison,
pour suivre son époux.
Elle cacha sa tête daus ses mains et des sanglots brisè-
n'osait nommer sauvé miraculeusement de 1 échafaud rent sa poitrine; car, quelle que fût la passion violente
était prêt abandonner sa criminelle carrière et passer qui remplissait son âme, elle avait peur de l'avenir qui
danc nn nave pt.ranflwi*. nn il np vivrait nlnc nno nnnn iv x «il*» «i «'iinît n/iall,,.,^,,! iai
dans un pays étranger, où il ne vivrait plus que pour l'a
mour et la vertu si elle voulait l'y suivre.
C'était donc une âme dont elle répondait devant Dieu.
Dans ce cloître, sa vie serait douce et abritée, mais
inutile, sans but et sans fruit; au contraire, en parta
geant le sort decelui qui l'appelait, elle changerait en joie
les peines de l'exilé, elle lui donnerait le ciel sur la terre.
s'offrait elle, et c'était réellement le devoir, le devoir
seul, qu'elle cherchait en ce moment.
Elle entendit du bruit, la porte de sa cellule, et essuva
promptement ses larmes. On venait lui dire de descendre
auprès de sou père, qui arrivait l'instant, pour assister
le lendemain sa prise d'habit.
M. de Chavaiiles était assis sous le quinqonce au milieu