EXTÉRIEUR.
Pour s'enrichir très vite, on pourrait vouloir con
naître la recelte de certain défenseur de la veuve et
de l'orphelin, qui parait avoir fait faire un testament
qui lui dotiuail un chateau par personne interposée,
sans nousétendre sur certaines lacunesqu'on remar
que dans un com pte d'environ quarante mil le francs.
Knfin ce qui est de toutes choses, la plus exlraordi-
nairement difficile rencontrer, c'est la trace de
Bodin, soufflant le froid et le chaud), sans qu'on
puisse douter d'où vient le mauvais esprit qui agite
les populations le tout dans le but de démontrer
l'apparente ahnégation du clergé dans les choses de
ce monde, où il aime tout mettre saus dessus des
sous, du moment qu'il ne domine pas.
Un arrêté royal du 24 mars, accorde un subside de
500 fr. l'administration communale de Voormezeele,
(Flandre occidentale), pour l'aider couvrir les frais
d'empierrement d'une partie du chemin vicinal de Voor
mezeele au hameau de Saint-Eloi.
Dans son édition du matin, l'Indépendance a reproduit
hier un artieledu Précurseur, dans lequel la feuille anver-
soisc assure que la nomination de M. Devrière au gouver
nement de la Flandre occidentale est certaine. M. De
Haussy passerait au gouvernement de Mons et M. Rous-
selle au ministère de la justice.
Cet article n'est accompagné d'aucun commentaire par
Y Indépendance dans son édition du soir, au con
traire, clic ajoute que rien n'est encore arrêté cet
égard.
Malgré celle déclaration de l'Indépendance, nous croy
ons pouvoir soutenir que la nomination de M. Devrière
parait décidée et que l'arrêté royal qui le fait passer au
gouvernement de la Flandre occidentale ne lardera pas
paraître. Impartial de Bruges.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 27 mars.
Les nommés I" Fidèle Hofmnn, âgé de 20 ans, domes
tique, né et domicilié Courtrai 2° Auguste De Groevc,
âgé de 26 ans, canonnier la 14° batterie montée, né
Bruges et en garnison Courtrai 3° Alphonse Malherbe,
âgé de 22 ans, maréchal-des-logis au 3" d'artillerie, 14°
batterie montée, né Liège et en garnison Courtrai 4"
Victor Ilotscamp, âgé de 24 ans, maréchal-des-logis au
5° régiment d'artillerie, 14° batterie montée, né Dé
pensier, en garnison Courtrai; 3° Louis Lonhienne,
âgé de 24 ans, ci-devant maréchal-des-logis de la 14° bat
terie montée et actuellement brigadier au 1er régiment
de lanciers en garnison Louvain; 6° Nicaise Deman,
âgé de 34 anstailleurné et domicilié Courtrai 7°
François-Joseph Delmotte, âgé de 50 ans, militaire pen
sionné et cantinier la caserne de l'artillerie, domicilié
h Courtrai 8° Ferdinand Demanâgé de 20 ans voitu-
rier, né et domicilié Courtrai; 0° François de Kyvere,
âgé de 30 ans, cabaretier, demeurant Courtrai; 10°
Pierre Dancoinne, âgé de 47 ans, cabaretier, domicilié
Courtrai et 11" Marie Gcrardin, épouse de Joseph Gel
inotte, âgée de 34 ans, née Pollinchovc et domiciliée
Courtraicanlinièreaccusés d'avoir pendant la nuit
diverses reprises et ce dans le courant de 1848, deux ou
plusieurs personnesdans la caserne habitée Courtrai
par les époux Delmotte et les sous-ofllciers et soldats
appartenant la 14° batterie d'artillerie montée, volé au
préjudice de l'État belge, une quantité de 30 40 sacs
d'avoine et d'orge, ont été acquittés.
Graves nouvellca du PSémosit.
Paris28 mars.
L'agitation est son comble; on fait circuler partout le
texte des deux dépêches suivantes qui confirment les
bruits qui s'étaient répandus de la défaite de Charles-
retour de Mandrin avait fait naître. Tout était oublié, son
bonheur elle, son père, sa religion. De toutes les voix
du ciel, elle n'entendait que celle du dévoûinent.
Cependant quand l'heure approcha, sans avoir la force
de faire ni réflexion ni retour sur clle-mcme, elle sentit
courir dans ses veines toutes les glaces de la crainte et
du remords. Onze heures sonnèrentchaque tintement
portait un coup violent dans sa tête et affaiblissait son
corps défaillant. A la dernière vibration, elle aperçut le
haut d'une échelle s'appuyer contre sa fenêtre. A peine
v eut-elle posé un pied tremblant, que deux bras vigou
reux la saisirent, et que la pression d'une poitrine brû
lante lui rendit la force et la vie. Une seconde après, elle
était déposée sur le rivage.
Mandrin la conduisit ou plutôt l'emporta vers une voi
ture placée sur la route qui passait entre le couvent et le
village. Charlotte, toujours attachée son capitaine, sui
vait Tes fugitifs.
Comme ils allaient tourner l'angle du monastère, ils
virent des lumières autour de la rivière et se rejetèrent
derrière le mur qui les cachait.
11 était impossible de gagner la voiture, gardée qu elle
était par deux domestiques curieux de connaître le secret
de cet équipage. Cependant, cet instant suprême, Isaure
ne se repentait pas de ce qu'elle avait fait. Cet instant où
elle était avec Mandrin sous le coup du plus cruel danger,
elle consentait bien le payer de sa vie.
Ils se retirèrent ensemble dans d'épaisses touffes de
saules jetées au bord du fleuve entre la terre et l'eau, et
cette retraite devait les proléger pendant quelques mi-
Albert. Ce dernier se dirige, dit-on, vers les frontières
françaises il doit être Lyon au moment où nous écri
vons ces lignes.
Toute idée d'intervention de la part de la France est
abandonnée. Les ministres ont pris ce matinaprès la
lecture des dépêches, la résolution de demander l'Au
triche un armistice.
Extrait delà séance de l'Assemblée nationale du 28 mars.)
le président. La parole est M. le président du con
seil pour une communication du gouvernement. (Vif
mouvement de curiosité.)
m. odillon barrot. Messieursc'est le devoir du gou
vernement de vous donner connaissance immédiate de
deux dépêches télégraphiques qu'il vient de recevoir.
Silence écoutez
Lyon. 27 mars, neuf Innres du malin.
Tobin 25.
Le ministre de France M. le ministre des affaires
étrangères.
L'année a été rejetée dans les montagnes Bielle et
Borgo-Mancro.
Les autrichiens occupent Novarc, Verceil et Trino.
Il parait certain que le roi a abdiqué et s'est réfugié en
Suisse.
Le duc de Savoie n'a pas encore écrit Turin.
Le gouvernement a prié M. Abcrcromby et moi de de
mander un armistice pour couvrir Turin.
Nous nous sommes mis sa disposition, et nous parti
rons aussitôt qu'il le désirera.
Turin est tranquille. Tout est disposé pour maintenir
l'ordre. Veuillez communiquer cela lord Normanby.
De Toulon, le 28 mars, 5 heures du matin.
Nice, le 27.
Le consul de France M. le ministre des uffuires
étrangères.
Charles-Albert, après avoir abdiqué en faveur du duc
de Savoie, a traversé Nice, le 2G onze heures du matin,
allant en France.
L'armée piéraontaise a été battue Novarre niais son
honneur est sauf.
Messieurs, quelque rapide qu'ait été ce dénouement, il
n'était pas imprévuet bien que dans cette circonstance
le gouvernement du Piémont ait méconnu les conseils de
la France, nous n'en sommes pas moins résolus de sauve
garder avec le territoire du Piémont, les intérêts et la
dignité de la France. (A gauche: Très-bien Très-bien
une voix a gauche: C'est un peu tard (Rumeurs.
FRANCE. Paris, 28 mars. Deux religieuses
de l'hôpital de la Charité ont été atteintes, hier, de cho
léra. Leur état inspire de vives inquiétudes.
Le choléra existe Rouen depuis quinze jours; on
compte déjà 20 cas et 12 morts.
Le choléra existe Paris depuis 21 jours. Le 7 mars a
eu lieu le premier cas mortel. Dans les 17 jours suivans,
du 7 au 23 mars inclusivement, 161 décès ont été constates
par l'autorité, tant en ville que dans les hôpitaux civils et
militaires. En 1832, la fin du 7° jour de l'épidémie, on
comptait 7,000 morts.
Cette dilférence de 161 7,000 doit rassurer les es
prits et peut donner l'idée du peu de gravité que présente
l'épidémie de cette année, relativement au nombre des
victimes.
La question d'intervention en Italie a, hier encore,
occupé le ministère, qui s'est, dit-on, trouvé partagé en
deux camps égaux. Ce qui parait seulement arrêté jus
qu'à présent, c'est que la France, en cas de l'occupation
de Turin par les Autrichiens, prendrait immédiatement
une position défensive et d'occupation en Savoie.
nutes. Mais après avoir exploré tous les autres points de
la grève, on devait la découvrir, et quand même on ou
blierait de visiter cet endroit, il serait impossible d'y
rester longtemps, atteint comme on l'était par la vague
qui venait temps égaux s'y dérouler, et également im
possible de remonter au rivage sur lequel on entendait
déjà les pas et les voix des personnes qui approchaient.
Danscette anxiété,les fugitifs aperçurent un point noir
sur la surface de l'eau, et cet objet en avançant, leur laissa
distinguer une petite barque d'une couleur de bois sombre
qui semblait faite pour s'harmoniser avec la nuit et y vo
guer en secret. Ils étaient sauvés si ce secours pouvait
arriver leur portée. Comme ils faisaient cette réflexion,
le bateau vint glisser dans la petite anse où ils se trou
vaient, sans doute pour amarrer pendant la nuit.
Un seul homme le montait. Par dessus son vêtement
grossier de batelier, composé d'un large pantalon et d'une
veste serrée d'une ceinture de cuir, il portait une de ces
pèlerines capuchon que les riverains de ces contrées
prennent pour se préserver de l'humidité de la rivière
et qui ressemblent la partie supérieure d'un costume
de moine.
Mandrin le héla voix basse.
Le batelier toucha la rive, jeta son crampon sur le sa
ble, et attendit appuyé sur sa rame. Le capitaine et les
deux femmes s'élancèrent dans la barque.
Voici une bourse de vingt louis, dit Mandrin au
marinier, pour nous emmener l'instant même. Suis la
rive gauche du fleuve, sous l'ombre des saules, et pars
comme un trait.
ANGLETERRE. Lovbres, 27 mars. Le
Times confirme ce que le Standard avait annoncé de la
maladie de lord John Russell. Le noble lord souffre d un
rhume violent. Aujourd'hui il va un peu mieux, mais les
médecins lui ont recommandé de garder ses apparte
ments, et le conseil de cabinet qui devait se tenir aujour
d'hui midi, au Forcing-Officea eu lieu l'hôtel du
premier lord de la trésorerie.
Le comte et la comtesse de Neuilly sont sur le point de
quitl-r Clarcmont pour aller passer quelque temps
S'-I.éonnrd, petite ville située sur le bord de la mer près
de Brigiiton. le séjour de cette ville, remarquable par sa
salubrité, ayant été recommandé 1 ex-reine des fran
çais, dont la santé a besoin de grands ménagements. La
reine des Belges est encore auprès de ses augustes pa
rents, mais S. M. retournera en Belgique dans les pre
miers jotrrs de la semaine.
Le prince de Joinvillc, les ducs deXemoursct d'Aumale,
et les princesses leurs épouses sont tous Clarcmont avec
leurs enfants. Les augustes exilés font de fréquentes
promenades, mais ils quittent rarement le domaine de
Claremont ou les environs. Ils reçoivent de nombreuses
visites de Français de distinction et de membres de l'aris
tocratie anglaise. La suite de l'ex-famille royale se com
pose en ce moment du général Dumas du général
Friant, du comte d'Houdctot et de la marquise de Dolo-
inicux. Le comte de Jarnac vient souvent Clarcmont.
Vendredi soir, le général Charles Napier a eu une
entrevue avec lord John Russell et avec sir John Cam-
Ilobhouse, directeur des affaires de l'Inde. Samedi, le
brave général a travaillé, avec le duc de Wellington,
l'état-major général. Il est parti huit heures du soir
pour Douvres; il se rend par la France en Italie et s'em
barquera Livournc pour Alexandrie.
Un steamer spécial attendra le nouveau commandant
en chef Aden, pour le conduire Kurachée, port du
Scinde, d'où il pourra se rendre plus promptement sur le
théâtre de la guerre.
ITALIE. Ligavo, 23 mars. Les nouvelles du
Piémont arrivées Lucarne sont confuses et contradic
toires. Les Autrichiens seraient entrés en Piémont, pas
sant par le Cays, position peu distante de Vigcvano,
et ils se seraient avancés jusqu'à Mortara. La défense de
la frontière était confiée au général Ramoriuo soit im
prévision, soit stratagème de guerre, il ne s'est opposé
que tard la marche dos autrichiens; on dit qu'il est
traduit devant un eonseil de guerre. Une rencontre a eu
lieu. Le régiment de la reine (Reginà) a fait des prodiges
de valeur. Une correspondance particulière dit que le
corps des autrichiens Mortara s'élève 16,000 hommes
qui sont entourés par trois divisions piémonlaises; une
autre nouvelle arrivée Lucarne porte qu'à Pavic il a
coulé des torrents de sang. On ne connaissait pas encore
l'issue du combat Novare et Arona.
Les nouvelles en circulation la frontière lombarde
sont moins précises que celles de Lucarne. Les autrichiens
ont porté leur quartier-général Mortara, Vareso et
Côme, il est entré de petites colonnes de corps francs.
Dans ces deux villes ont été arborées les couleurs de la
ville et les trois couleurs italiennes. De petites colonnes
de corps francs sont en marche pour Bergaine, Lrcco, etc.,
afin de pousser Milan se révolter. On écrit mille choses
do cette dernière ville, mais rien de certain. Nous avons
des nouvelles directes de Crémone et de Vérone du 20,
et de Modène du 17 rien d'important.
Modène, 15 mars.
La ville est triste et tranquille. Le duc est encore ici.
A Ileggio, fvulotz s'est fait donner 50,000 fr. par les Israé
lites. On dit qu'aujourd'hui les négocions auront payer
150,000 fr. Une imprimerie a été transportée dans la
citadelle afin d'être toute prête publier les edits et. dé
crets d'emprunts forcés, d'état de siège, etc. Toutes lcsgar-
nisons des environs ont ordre de se concentrer Modène.
Le batelier, sans doute ne tendit pas la maincar la
bourse qui lui était oflerte tomba sur la planche; mais il
se mit a ramer avec une adresse merveilleuse qui impri
mait la nel un clan rapide dans le plus profond silence,
et l'embarcation glissa sur le fleuve comme si le vent
l'eut emportée.
Mandrin et Isaure étaient assis au milieu du bateau.
Lolotte la poupe, demi-étendue sur la planche, la tête
languissammcnt appuyée sur un de ses bras arrondis et
le visage voilé par ses cheveux; le batelier, la pointe
de la barque, toujours silencieux peine distinct dans
la nuit, et ne paraissaut qu'une forme noire penchée sur
l'eau.
Mandrin était tout son bonheur. La joie et le triomphe
de ce moment semblaient lui répondre de tout le reste
de son sort; il se créait le plus délicieux avenir.
Isaure paraissait rêvermais elle était tout-à-fait en
levée elle-même: l'exaltation de son esprit, la présence
de son amant, la rapidité du mouvement qui l'emportait
lui donnaient une hallucination étrange.
Pour les deux autres personnes que portait cette barque,
Dieu seul savait ce qui se passait dans leur âme.
II régnait un profond silence, et le mouvement de la
barque, quoiqu il ne se fût pas ralenti, était si droit et si
régulier, qu'il ressemblai*, presque l'immobilité. Tout
demeurait comme dans 1 instant ou 1 on venait de partir,
si ce n est que les oscraies de la rive étaient remplacées
par les roches et les chênes d'une autre plage.
(La suite au prochain n°.)