Par arrêté royal du 5 avril 1849, un subside de 1,500
francs est accordé l'administration communale de Vla-
mertingbe, pour l'amélioration de la voirie vicinale.
Des arrêtés royaux du 2 avril, approuvent:
1° Une délibération du conseil communal de Fumes,.
Flandre occidentale, tendant obtenirl'autorisation d'em
prunter, l'intérêt annuel de 4 P- c-s du bureau de
bienfaisance de cette localité, une somme de 2,000 francs,
remboursable en 10 années, partir de 1850, et destinée
couvrir diverses dépenses extraordinaires.
2° Une délibération du conseil communal de Lampcr-
nisse, Flandre occidentale, tendant obtenir l'autorisation
d'emprunter du bureau de bienfaisance de cette localité,
l'intérêt de 4 p. c., une somme de fr. 1,655-96 c., rem
boursable dans un terme de trois ans, et destinée cou
vrir les frais d'amélioration d'un chemin vicinal conduisant
de la commune de Lampernissc vers la route de Dixmudc.
Un arrêté royal, en date du 2 avril 1849, approuve
une délibération du conseil communal de Furncs, Flandre,
occidentale), qui fixe 70 centimes par hectolitre la res
titution h accorder aux brasseurs, du chef d'exportations
de bière; Cette mesure sortira ses effets jusqu'au 51 dé
cembre 1849.
Le Moniteur publie un arrêté de dissolution de la lé
gion de la garde civique de Saint-Nicolas, dissolution
motivée sur ce que la moitié des hommes sont hors d'état
de s'habiller; la garde civique de Saint-Nicolas va être
réorganisée sur d'autres bases.
On écrit de Courlrai, 3 avril
Le corps d'un individu noyéqu'on a reconnu être
celui de Philippe Tallcux, Agé de 54 ans, marchand de
bestiaux, Moorslede, a été retiré de la Lys, dimanche
matin, a la barrière d'Eau, près de la Place d'Armes, en
cette ville, par le sieur Claerhoudt. 11 paraît que ce mal
heureux aurait été dévalisé Menin, il y a peu près six
semaines. On ignore si cette mort est la suite d'un acci
dent, d'un suicide ou d'un crime. Il ne portait aucune
trace de blessures ou de contusions. (La Chronique.)
On nous écrit d'Evillers, près de NVavre: Notre com
mune a été, le 22 Mars dernier, le théâtre d'un horrible
événement qui plonge deux familles dans la consterna
tion.
Une jeune personne de Wavre, étant venue ici vou
loir de ses parentes, y rencontra le nommé Faussi
<lo Wavre et qui la recherchait vainement depuis long
temps. Après de nouveaux pourparlers, le jeune homine,
exaspéré par les continuels refus de M"° A. I)se pré
cipite sur elle, armé d'un instrument tranchant et le lui
plonge plusieurs reprises daus le corps. La policeap
pelée aussitôt, s'emplira du meurtrier, qui se trouve ac
tuellement en prison Nivelles.
Le rot de l'russc refuse.
Les nouvelles reçues de Berlin étaient loin de faire pré
voir l'acceptation par le Iloi de Prusse de la couronne
impériale.d'Allemagne. Une dépêche télégraphique par
venue mardi Paris, annonce le refus formel de ce mo
narque. Le ministre des affaires étrangères a remis, dit-on,
aux représentants des puissances Berlin, une note dans
laquelle le refus est longuement motivé, et qui insiste
spécialement sur l'intention du lloi de ne pas compliquer
la situation politique de l'Allemagne et de l'Europe.
Cette démarche pourtant aura pour résultat nécessaire
l'alternative ou d'aggraver encore la question allemande,
déjà si embrouillée, ou de la simplifier singulièrement,
eu donnant le coup de grâce l'idée unitaire.
par sa présence, surtout auprès de Bruneau. Il y avait là,
dans cc misérable reste de la troupe, l'homme dont la foi
avait toujours été douteuse, soupçonnée, et celui dont le
dévoûment la cause des contrebandiers et leur chef
était un fanatisme brûlant.
Mandrin abandonna son cheval dans le valloncar ses
gens étaient piedet il ne voulait pas avoir moins de
fatigue que les malheureux blessés. Son cœur était déchiré
des angoisses les plus cruelles: il regrettait de n'être pas
mort sur l'échafaud qui s'était élevé pour lui: alors c'eût
été le capitaine qui eût manqué la troupe; aujourd'hui
c'était la troupe qui mauquait au chef plein de honte et
de remords.
Comme on était dans un chemin creux et entièrement
ombragé de chênes épais, on entendit non loin de là le
roulement d'un tambour. Alors, en regardant travers
les branches, on vit sur la pente voisine une compagnie de
maréchaussée qui, comme une forte patrouille, venait
ramasser ce qui se pourrait trouver encore de contreban-
diersdans le pays. Pour aggraver le dangerdece moment,
une villageoise, qui venait de traverser le chemin creux
et avait regardé avec terreur les bandits, montait alors la
colline il était donc certain lorsqu'elle arriverait au point
de la campagne que parcouraient les cavaliers}, elle dé
noncerait la présence des brigands dans le ravin où ils se
raient bientôt attaqués.
Quoique Mandrin eût tant de raison maintenant d'aimer
Ja vie et d'en finir avec ces scènes de dangers et d'hor
reur l'ardeur de son sang l'emportait sur tout le reste
et il frémissait de voir des ennemis si près de lui sans
courir sus; il sentait en lui comme un génie du carnage
AVIS.
Postes. Transport de dépêches.
Le percepteur des postes Y près, a l'honneur d'infor
mer le public, qu'à dater de cc jour, un départ a lieu 5
heures du soir en correspondance avec le premier convoi
du chemin de fer du lendemain, partant de Courtrav
7 h. 40 m. du matin, pour Gand, Bruges, Ostende, Ter-
monde, Malines, Bruxelles, Anvers, Louvain, Tirlemont,
Liège, Yerviers, S'-Trond, Uasselt, Aix-la-Chapelle,
Cologne, etc.
La dernière levée de la boite se fait 4 s/4 h. et les
affranchissements, chargements et recommandations sont
reçus jusqu'à 4 heures. Ypres, le 3 avril 1849.
Le percepteur des postes,
Ed. La Graxge.
EXTKIUEIR.
FRANCE. Paris, 5 avril. M. le cardinal Gi-
raud archevêque de Cambraiest arrivé Marseille,
bord du Sésnstris, de retour de son voyage Gaëte, auprès
du Saint-Père.
M. Millevoye, avocat-général la cour d'appel de Bour
ges vient d'être révoqué. Il parait que cette destitution
se rapporte des propos par lesquels AI. Milloye aurait
qualifié, on ne peut plus sévèrement, en pleine audience,
le rôle joué par M. le colonel de Goyonlors de l'arres
tation de Sobricr, le 15 Afai 1848.
Des désordres assez graves ont éclaté Bordeaux, dans
la journée du 30 Alars, entre la force armée et les répu
blicains rouges, membres de la réunion appelée le Caveau
montagnard. Ces désordres ont continué le lendemain 31
on a mis les troupes sur pied, et dans un groupe d'une
centaine d'individus englobés parles soldats, dix-neuf
personnes ont été arrêtées. Les perturbateurs avaient,
tout en chantant la Marseillaise, proféré les cris de Les
aristocrates la lanterne Vive Lcdru-Rollin Vive Bar
bés Vive Raspail On a aussi entendu une chanson,
qui remonte aux premières années du gouvernement de
Juillet et où se trouvent les vers suivants
Louis-Philippe a mérité
D'avoir le bras coupé et la tête tranchée.
Dans son audience du 3 Avril, la Haute-Cour de justice,
sur les conclusions de Al. le procureur général-Baroche
a condamné Louis Blanc, Joseph Seigneurct, Joachim
llouncau, Alarc Caussidière, Laviron et Napoléon Chancel,
contumaces, la peine de la déportation a ordonné que
les biens des condamnés seront séquestrés et les a con
damnés solidairement aux dépens.
Arrêt de la Haute-Cour «le Bourges.
Après avoir entendu les répliques du ministère public
et les réponses des accusés, après un résumé impartial
du président, le jury est entré en délibération et a bien
tôt rendu son verdict, qui a été immédiatement commu
niqué la cour.
La cour, neuf heures et demie, se retire pour déli
bérer. Le haut-jury, le parquet et les deux juges asses
seurs restent toutefois en l'audience.
A onze heures, la cour remonte son siège. Les accusés j
sont introduits.
Le nombre des gendarmes a été plus que doublé.
AI. le président prononce l'arrêt qui suit:
Vu la déclaration du haut-jury;
Attendu qu'il en résulte que les accusés Auguste
Blanqui, Alexandre Martin (dit Albert), Armand Barbès
et Alarie-Joseph Sobrier, sont reconnus coupables:
1° D'avoir, en mai 1848, commis un attentat ayant
pour but de changer ou de détruire le gouvernement
2" D'avoir, la même époque, commis un attentat
ayant pour but d'exciter la guerre civile, en armant ou
en portant les citoyens ou habitants s'armer les uns
contre les autres;
Attendu que le jury a reconnu des circonstances
atténuantes en faveur de Blanqui et de Sobrier
Attendu que les accusés Raspail, Flotte et Quentin,
sont reconnus coupables d'avoir, en mai 1848, commis
un attentat ayant pour but de détruire et de changer le
gouvernement
Attendu que le jury a reconnu l'existence de circon
stances atténuantes en faveur des trois accusés;
Attendu que les faits déclarés constants par le jury,
constituent l'égard de BlanquiAlartin (dit Albert)
Barbès et Sobrier, les crimes prévus par les articles 87 et
91 du code pénal, modifiés par l'article 5 de la constitu
tion de 1848
h Et pour Blanqui et Sobricr par l'article 463 du même
code
Et l'égard de Raspail, Flotte et Quentin, le crime
prévu par l'art. 87 du code pénal, modifié par l'art. 5 de
la constitution de 1848, et par l'art. 463 du même code;
Faisant application des dits articles;
Ouï le ministère public dans ses réquisitions;
Ouï les accusés sur l'application de la peine
Après en avoir délibéré,
La haute-cour condamne, savoir:
Armand Barbès, Alexandre Martin (dit Albert), la
peine de la déportation
Louis-Auguste Blanqui, dix années de détention
Joseph-Marie Sobricr, en sept années de la même
peine
Vincent-François Raspail, en six années de la même
peine
a Benjamin Flotte et Auguste-François Quentin, cha
cun en cinq ans de la même peine
Condamne solidairement les sus-nommés aux frais
envers le trésor public;
Et, en ce qui concerne Blanqui, Sobrier, Raspail,
Flotte et Quentin vu le décret de l'Assemblée nationale
du 13 Décembre 1848, et de la loi du 17 Avril 1832,
fixe trois mois pour chacun d'eux la durée de la con
trainte par corps;
Ordonne que le présent arrêt sera exécuté la dili
gence du procureur-général près la haute cour.
Les accusés, qui ont écouté dans un profond silence
leur condamnation, se retirent.
L'audience est levée onze heures cinq minutes.
Immédiatement après le prononcé du verdict, les accu
sés acquittés ont été mis en liberté.
Le bruit s'était répandu Bourges que les condamnés
devaient être enlevés de leur prison cette nuit même,
pour être dirigés, Albert et Barbès, sur la citadelle de
Doulens; Blanqui, Sobrier, Raspail, Flotte et Quentin,
sur une des prisons centrales. Il n'en a rien été, et si
nous sommes bien renseignés, ils doivent rester encore
quelques jours au donjon de Jacques Cœur.
Ce qui sans doute avait contribué donner crédit
cette nouvelle, c'est qu'au moment même où allait être
prononcé le verdict, on chauffait l'embarcadère du
chemin de fer, une locomotive pour un train spécial.
Alais on n'a pas tardé être fixé sur cette circonstance
anormale. 11 s'agissait tout simplement du passage par
Bourges de Charles-Albert, qui est, en effet, parti pour
Paris, 40 heures un quart.
On persiste annoncer qu'il y aura audience demain
mardi, pour juger les coutuniaces. Cependant, le prési
dent, en annonçant que l'audience était levée, n'a rien
fait connaître cet égard.
Le procès du 45 mai, commencé le 7 mars, a fini le 2
avril. Il a ainsi occupé 24 audiences, en défalquant les
deux dimanches où la cour n'a pas siégé.
PAYS-BAS. Rotterdam, 5 avril. Aujour
d'hui, 6 heures du soir, est arrivé le bateau vapeur
qui eut terrassé tous ses adversairesquel que fut leur
nombre.... Alais il devait épargner ses derniers soldats,
lui, ces dernières gouttes de sang des contrebandiers qui
restaient encore
Nous n'avons plus qu'une ressource pour nous
sauver, dit Bruneau, elle est fort incertaine; mais, comme
il n'y a pas de choix, nous devons la tenter.
Parle.
Je connais près d'ici une caverne de loups qui doit
être vide maintenant et fort heureusement, car dans l'état
où nous voilà nous ne serions pas capables de tenir tête
la moindre bête qui nous regarderait de travers si nous
pouvons atteindre promptemeht cette tannière, elle est
assez profonde pour nous cacher tous six l'entrée est
étroite et sera facilement fermée par les broussailles. Nous
attendrons là que messieurs les brigadiers aient fini leur
promenade, ou que la nuit les engage aller souper et se
coucher.
-La caverne est-elle assez rapprochée pour que nous
puissions y arriver a temps? demanda Alandrin.
Ce n est pas probablemais enfin il faut essayer.
Combien avons-nous encore de chemin?
L antre dont je parle doit être au bout de ce ravin
dans les derniers taillis de chêne; il se prolonge sous les
sables du rivage, et de ses cavités on entend gronder le
fleuve.
Es-tu bien sûr d'être sur le chemin?
Oui, je reconnais cet endroit.
En marchant de toute la rapidité de leurs pas, les con
trebandiers regardaient toujours sur le coteau. Ils virent
la villageoise quilcsavait rencontrés dans lcchemin creux
parler aux soldats de maréchaussée. Ceux-ci, après avoir
rapidement échangé quelques paroles avec elle remon
tèrent cheval et prirent le sentier qui descendait le plus
directement de la colline. Dans une minute ils allaient
fondre sur les contrebandiers.
Pour comble de malheur, un des bandits dont la bles
sure s était rouverte laissait des taches de sang sur son
passage; ces malheureuses traces devaient mettre les sol
dats sur la piste des fugitifs, et en s'arrêtant devant la
caverne, faire découvrir cette retraite.
Cependant, exténués, mourants, et tremblants de peur
pour la première fois de leur vieles bandits hâtaient le
pas pour y arriver; et dès qu'ils virent l'ouverture de
1 antre, ils s'y jetèrent précipitamment.
Bruneau se chargea d'en fermer l'entrée. Ne voulant
causer sur le chemin aucun dérangement qui put trahir
leur passage, il alla chercher au fond du taillis des pierres,
de la moussedes bruyères, des branches sèches qu'il
entassa sur le seuil: puis, s'erifermant l'intérieur avec
ses compagnons, il éleva ces divers matériaux de manière
murer 1 ouverture de la grotte, et rendre cet endroit
tout-à-fait semblable aux parties de rochers et de terrain
qui l'accompagnaient.
A peine eut-il mis la dernière main cet ouvrage, que
les soldats entrèrent dans le chemin creux.
L'antre était assez spacieux pour contenir facilement
les six personnes qui s'y trouvaient aucun interstice de
rochers n'en ouvrait la voûte, aucun rayon d'en haut n'en
coupait les épaisses ténèbres le bouillonnement du fleuve
qu'on entendait d'une manière souterraine, avait un ac
cent profondément lugubre.