État-citie ■'Vpbi.n, du 1" Avril au 7 inclus. ANNONCES. VENTE 2)3 «3212133 ET MAISONS, A YPHES. qui portait les dépouilles mortelles de Guillaume II. Ce bateau était tout a fait eu couleur de deuil. Sur le derrière était placé un catafalquecouvert d une tente noirequi s'étendait jusqu'à la cheminée. A peine en vuele bateau a été salué de 101 coups de canon. Une foule nombreuse, assistaitdans le plus grand re cueillement et visiblement émue, la cérémonie du dé barquement, qui s'est fait eu présence de toute la famille royale. Le cercueil a été déposé dans la salle de deuil de l'hôtel de la marine. On écrit de Gecrtruidenberg, le 3 avril Ce matin, 7 heures, les dépouilles mortelles de S. M. ont été portées bord du bateau vapeur par des sous- olïiciers de lanciers et de la garde communale. Le prince Ilenri lui-même l'a porté en personne. A deui heures et demie, sont arrivées Tilbourg, la Reine et la princesse Sophie, avec leur suite. Le bateau vapeur Geertruiden- bery, a quitté Geertruidenberg vers 5 heures après-midi il était suivi des bateaux vapeur de .\oora et l'ri ris Frederik, qui avaient bord la suite, l'équipage et les chevaux. ANGLETERRE. Lmbbch, 2'avril. l'n sup plément extraordinaire de la Gazette de Londres annonce aujourd'hui officiellement la défaite de l'armée siklic par lord Gough. Voici la dépèche, telle qu'elle est rapportée par le liombatj-Timesdu 4 mars: Le gouvernement a reçu, la nuit passée, la nouvelle que le 21 février l'armée sikhe, commandée par le Rajah- Shere-Singh, a été attaquée dans ses positions Goojrat par lord Gough et mise en déroute. Les ennemis se sont retirés dans le plus grand désor dre, en laissant une grande partie de leur artillerie et tous leurs bagages entre nos mains. Des détails sur cet important événement ne pourront arriver Bombay que par le courrier de demain matin. Le manque de détails, dit le Gtobcen donnant ces nouvelles, quant aux circonstances de l'engagement et au nombre des morts et des blessés, ne permet pas encore d'apprécier au juste les résultats probables de cette ba taille; mais d'après les renseignements, par les positions des deux armées, il est permis de croire que la défaite de Shere-Singh a été définitive. Il parait que l'armée Sikhe était fatiguée par les marches forcées, et que la bataille a été donnée daus une grande plaine, ce qui a dû faciliter la dispersion, méinc la destruction d'une armée en déroute. Les nouvelles commerciales de l'Inde sont considérées comme très-favorables. ESPAGNE. ]»1 timiu, 27 mars. Le bruit cou rait Valence, le 23, que Cabrera devait sous peu arriver dans le Maestrazzo. II paraîtrait que déjà quelques car listes auraient passé l'libre pour rallumer la guerre dans cette province. Quelques cahecilas qui avaient fait leur soumission ont disparu subitement des dépôts où on les retenait. A cette occasion, le capitaine-général de Valence a publié un bumlo qui ordonne de..fusiller trois heures après leur arrestation ceux de ces eabeeilas qui tombe raient au pouvoir des troupes. l)c son côté, Cabrera pour répondre ce bando, en a publié un par lequel il menace des plus terribles châti ments, ceux qui dénonceraient le passage ou la retraite des bandes carlistes. ITALIE. Loties iiihik. La population com mence se mouvoir. Le 24, Milan, on a eu la nouvelle de la désastreuse journée du 25. Le peuple, irrité par des bulletins exagérés sur la victoire des Autrichiens, s'est soulevé. Il a lacéré les bulletins il s'est jeté sur les ven deurs qui parcouraient les rues, et se portait en masse Rien ne peut rendre l'abattement et la honte de ces hommes d'une hardiesse indomptée, d'un courage féroce, qui avaient peur et cachaient pour la première fois, la rage de ces enfants des montagnes et des déserts, qui se sentaient enfermés dans cette étroite cage. La nuit noire qui les entourait semblait l'image de leur âme, et les gémissements sourds de la vague l'accent de leur sombre tristesse. Si la moindre lueur du jour fût tombée dans ce lieu, on eût vu Mandrin adossé contre le rocher, la tête basse, le regard fixe et farouche, la main appuyée sur son sabre on eût jugé sa pâleur, aux crispations nerveuses avec lesquelles il serrait la poignée de son armequel rude sacrifice il faisait ses compagnons en n'allant pas se faire tuer par les soldats. Quoique les contrebandiers eussent volontiersla moindre chance de succès, abandonné leur retraite pour fondre sur les ennemis, ils frissonnaient la pensée d être découverts dans leur caverneoù ils seraient fusillés bout portant comme des bètes féroces ils tremblaient, et chaque minute redoublait leur elfroi. A travers quelques broussailles moins épaisses que le reste de la cloison ils voyaient les cavaliers sur la route. Ceux-ci avaient en effet remarqué les traces de sang laissées sur le sableet ils ne doutaient pas que les ban dits ne fussent cachés près de là. Ils allaient et venaient sur le chemin avec une ardeur patiente, courbant la tète vers la terre, remarquant ehaque brin d herbe foulé, chaque caillou sorti de sa place, chaque branche dé tournée de son inclinaison. Ayant de la peine pénétrer daus les taillis que l'épaisseur du lierre tissu en réseau contre l'imprimerie; il y a pénétré de force, mettant en pièces tout ce qui lui tombait sous la main. Des patrouilles sont survenues; elles ont été désarmées par les citoyens ce n'étaient que des agens de police et des gendarmes. Quelques soldats sont sortis de la cita delle, mais ils y sont bientôt rentrés. Ou disait Milan que Vérone était insurgée, ainsi que Brescia et Bergame, et que les populations en masse se portaient sur Milan. La difigence et les voitures de Milan par Vérone et Vienne ont dû revenir de Gargouzola, où était arrivée une colonne d'insurgés. Il est certain que Brescia a été bombardée pendant deux heures par la citadelle. Le dom mage a été peu considérable. (Republicano.) Décidément les hostilités sont commencées en Sicile, et l'on assure que le roi vient de signifier aux légations étrangères le blocus de tous les ports de l'île partir du lr avril prochain. On a peu d'espoir de la dernière tenta tive faite par MM. les ministres français et anglais pour ramener la question dans la voic-de la conciliation. Les préparatifs de la défense sont formidables Païenne. On s'apprête repousser les Napolitains avec toute l'énergie du désespoir l'humanité aura frémir de nouvelles scènes de carnage. Toutes les chances sont pour les Napolitains, cause des grands moyens d'attaque dont ils disposent; mais si d'un autre côté, les Siciliens en sont dépourvus, le sentiment national et l'instinct de conservation (car il s'agit d'une guerre mort) enfantent les grandes actions. Le général Filangieri est parti pour Messine, et il y a dans le port un grand mouvement pour l'expédition con tre la Sicile. Quant la situation de Napleson y est calme, mais mécontent l'excès. Les prisons regorgent de prisonniers politiques, les arrestations les plus illé gales se commettent, bref, nous sommes en état de siège. Méine situation Gaëte. Les cardinaux comptent sur leur ancienne protectrice l'Autriche, pour rentrer dans Rome et ressaisir leur ancien pouvoir. Toute la question est là. Il est difficile de faire comprendre ces hommes que les temps sont changés, et qu'il faut que la politique soit modifiée selon les temps et les circonstances. Au moment où je vous écris, on embarque des troupes pour Palcrrac. On attend avec impatience le retour de MM. Temple et Raynaval. (Sémaphore.) On lit dans une correspondance, datée de Turin, le 27 Mars, et adressée au Journal des Débats: Il y a des gens qui assurent que le vieux maréchal savait ce qu'il faisait en pénétrant chez nous. Outre ses gros bataillons, il avait, ce qu'on prétend, drsaffidés Turinqui l'ont instruit de tout. Il savait que les habi tants ne bougeraient paset que beaucoup de soldats et d'officiers ne voulaient pas se battre. Ses afiidés lui ont tenu parole. Avant la bataille, on a fait circuler dans les rangs des petits imprimés dont j'ai un exemplaire sous les yeux, et que voiei Soldats, pour (fuicroyez-vous combattre? Le roi a été trahi. La République est proclamée Turin. La démoralisation et le découragement se sont mis dans l'armée piéinontaisc; il y a eu désaccorddésordre au moment décisif. On prétend encore que si MGiolierti voulait retarder la guerre, c'est qu'il savait l'existence d'une conjuration pour faire tout manquer. On assure qu'il tenait cela de M. Abcrcromby, qui lui avait dit que si l'on entrait en cam pagne, on serait vaincu, cause des dispositions prises par les deux factions, dont l'une travaillait pour la réac tion et l'autre pour la république. Ce que les républicains souhaitaient le plus, c'était la perte du Roi. 41 meut: d'Vprfkdu 7 Avril. Les prix du froment n'ont point changé au marché de ce jour. 241 hectolitres se se sont vendus de fr. 4G-40 18 fr.; prix moyen fr. 17-20 l'hectolitre. rendait impraticable, ils tiraient des coups de feu dans l'épaisseur des fourrés pour en débusquer leur proie comme ils l'avaient fait sur le coteauet ils mettaient aussi le feu quelques amas de ronces et de broussailles trop épaisses. Si un de leurs coups de feu atteignait la barricade de la caverneles contrebandiers étaicùt découverts. Ceux-ci restaient là daus un silence haletantdans une torpeur affreuse. Mais les soldats s'arrêtent subitement. Un bruit indis tinct, parti de la droite du chemina frappé leur oreille. L'enfant de Bruneau, après avoir fait entendre de faibles vagissementsvient de jeter un cri aigu qui, quoique at ténué par la barrière qui ferme la grotte est arrivé jus qu'aux brigadiers. Bruneau prend son petit gprçondans ses bras et le berce sur son sein pour calmer ses pleurs mais le pauvre petit êtreintelligent du danger, redouble ses plaintes et va sans doute crier de nouveau!.. Bruneau voit travers des branches sèches les soldats qui regardent de ce côté et prêtent l'oreille Le malheureux sent que c'est luique c'est son amour pour ce petit être inutile qui va perdre le capitaine! Une angoisse inexprimable le déchire, son cœur bat l'étouffer, sa tète se trouble en proie un vertige alfreuxmille vi sions d'éehafaud, de supplice passent devant ses yeux*, il voit son capitaine sur la roue de la torture, brisé, san glant,expiré... Et une voix lui cric: c'est toi, toi qui l'a tué! L'instinct de conservation, bien puissant pour nous- mêmes, devient une rage quand il se porte sur un être aimé. Bruneau ne sent plus rien que ledanger de son chef Le seigle a baissé de 10 centimes l'bectolitre. 62 hectolitres se sont vendus de 10 fr. 10-60; prix moyen fr. 10-30 l'hectolitres. Les prix de l'avoine sont restés les mêmes qu'an mar ché précédent. 70 heelolitres se sont vendus de 6 fr. 7-50; prix moyen fr. 6-7j 1 hectolitre. Les fèves se sont vendues avec une hausse de 30 cen times l'hectolitre. 69 hectolitres se sont écoulés au prix de fr. 10-90 l'hectolitre en moyenne. Les pommes de terre n'ont pas changé de prix. 1,400 kilogrammes ont été vendus raison de 9 fr. les 100 kilogrammes. Naissances: sexe masculin4. Sexe féminin 3. Total 7. Mariages.VanHecke, Louis-Henri, âgé de 24 ans, tailleur, et Vanden Busse lieIsabelle-Joséphine, âgée de 25 ans, dentellière. Mairietf, Louis-Frédéric, âgé de 30 ans, domestique, et Ferlinel, Marie-Virginie, âgée de 33 ans, dentellière. Ros, Ferdinand, âgé de 40 ans, ser gent au 10e régiment de ligne, et VanGeffel, Jeanne, âgée de 50 ans, repasseuse. Décès.Hof, Charles, âgé de 40 ans, journalier, époux d'Hermine-Joséphinc VandenPitte, rue de Tour- hout. Terrier, Pierre-Charles, âgé de64 ans, tisserand, veuf de Marie-Cathérinc-Thérèse Ghesquiereépoux de Marie-Cornélie-Perpétue Candeel, rue de Menin. De Crock, Cathérine, âgée de 46 ans, journalière, veuve de Pierre-Martin Laroyère, rue de Menin. DenysNatalie- Maric-Joseph, âgée de 69 ans, institutrice, épouse d'An dré-Xavier Delettré, rue de Menin.Lunnoy, Pierre- Ignace, âgé de 82 ans, marchand, époux de Rosalie- Géneviève Salenbier, rue de Dixmude. Descamp, Pierre-Jean, âgé de 74 ans, voiturier, veuf d'Isabelle Sabbe, époux de Marie-Anne VanZuyt, S1 Jean-lez- Ypres. Enfants au-dessous de 7 ans. Sexe féminin. 2. Élude du Nutaikk HEXTY, a l'prcs. Le Samedi, 21 Avril 1849, 3 heures de relevée, la Maison de ville, Ypres, il sera procédé la MISE A PRIX de 1° 32 arcs 33 centiares de Terre, Wulvcrghem, partie du n° 365 de la S"" A, occupée par le sieur Joseph- Emmanuel Blondeel. 2* 38 ares 62 fcentiares de Terre, Kemmcl, partie du n° 332 de la S'° A, occupée par le sieur Blondeel. 3°48 ares 44 centiares de Terre, Bailleul, occupée par le sieur François-Joseph Thxbaux. 4° 13 ares 14 centiares de Terre, Dickebusch. S* Une Maison et son fonds Ypres, Vieux Marché aux Bois, occupés par la veuve Hof, sans droit de bail. 6° Une Maiso.n et 14 ares 58 centiares de Terre labour, Hollebeke, occupés par la veuve De Schipper. Pour plus amples renseignements s'adresser au dit Notaire RENTY. qui lui serre le cœur, lui déchire les entrailles... Et il prévoit qu'un bruit, un bruit odieux va le trahir!., car la poitrine de l'enfant se gonfle et il va crier Mais non... non rien n'interrompt le silence la main violente de Bruneau, posée sur la gorge de ce faible petit être, a retenu le cri près de s'échapper... Le souffle même a cessé de s'exhaler. Les soldats pensent s'être trompés en croyant entendre un bruit étranger cette solitude, et ayoir pris pour une voix humaine le cri de quelque oiseau des bois. Lassés de leur infructueuse recherche, ils s'éloignent en maugréant; on entend le bruit du pas de leurs che vaux qui diminue dans le lointain, et se perd tout fait au détour du chemin creux. Alors les bandits débarricadent l'ouverture et le jour entre dans la prison. Mandrin voit Bruneau pâle comme la mort, le front eouvert de sueur froideet le corps de son enfant ses pieds. Qu'as-tu fait? lui dit-il d'une voix navrée. Je vous ai sauvé. Malheureux! Non je vous ai sauvé. Bruneau avec son large sabre, creusa la terre l'entrée de la caverne et y déposa le corps de son enfant. 11 referma soigneusement la fosse et la cou vrit de mousse. En remplissant ce tristedevoiril ne versa pas unelarme. il avait pourtant bien aimé la pauvre petite créature qu'il allait laisser là! Dans l'âme de cet homme, si richement doué de puissanccsaimantcs, il y avait un immense amour, dont sou enfant était la fleur et son capitaine la racine. (La suite au prochain n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3