EXTÉRIEUR.
il est loyal de dire d'avance ceux qui compteraient sur
notre faiblesse, qu'ils se trompent, et qu'ils ne détruiront
pas, sans rencontrer une résistance consciencieuse et
■virile, les bases essentielles de cette loi du 25 septembre
1842 que l'opposition libérale presqu'entièrecette
époque de nos luttes les plus vives, a acceptée comme
raisonnable, et que M. Rogier, dans les dernières discus
sions, a proclamée bonne et suffisant tous les besoins
du moment.
Lundi dernier, a eu lieu sur la Grand'Place, en l'hon
neur de l'anniversaire de la naissance du Prince royal,
la revue des troupes de la garnison composées d'infanterie,
d'8rtillerie, des escadrons de tous les régiments de cava-
teric détachés au cours d'équitat on, auxquelles s'étaient
jointes trois compagnies et la demi-batterie de la garde
civique. Généralement on parait avoir été satisfait de la
tenue militaire et de l'instruction de la milice citoyenne
qui, pour la première fois se présentait une parade
d'honneur.
CO.\CEBT D1AS4M DE LA SOCIÉTÉ DES
CUŒGRS.
Lundi dernier, la Société des Chœurs a donné la fête
qu'elle est dans l'habitude de donner ses sociétaires le
lundi de Pâques. C'est un jour qui lui est consacré.
Disons qu'elle n'est pas restée en-de-sous de ce qu'on
attendait. La fête musicale était très-belle. Les chœurs
de voix d'hommes ont été très-bien exécutés et fait
grand plaisir. Le nouveau directeur mérite des éloges, et
il semble que, sous sa direction, la bonne réputation de la
Société des Chœurs d'Yprcs ne recevra pas d'atteinte.
Un solo pour cor a été exécuté par M. Otto d'une façon
admirable et qui lui a valu d'unanimes applaudisse
ments et de nombreuses félicitations.
Le duo de Lucie de Lammcrmoor, par M"0 M. et M. B.
a été chanté avec la suaveté et la perfection qui est propre
au talent de ces deux artistes-amateurs.
Une fantaisie brillante pour piano a fait plaisir par la
façon dont elle a été donnée. Enfin, le concert a été suivi
d'un bal qui a été très-animé et qui clôture la série des
fêtes de la saison d'hiver.
Dans la nuit du lundi au mardi, une rixe s'est élevée
entre quelques sous-officiers de l'école d'équitation et le
maître d'un cabaret situé rue des Trèfles. Une lutte causée
par un moment d'irritation a eu lieu entre ces militaires
et la famille du cabaretier. Elle a eu de déplorables ré
sultats, car un sous-officier a été grièvement blessé au
ventre les autres ont été également blessés, mais légè
rement.
Nous n'entrerons pas dans d'autres détails, car la jus
tice est saisie et informe.
Nous apprenons que le maréchal-des-logis Pletain
blessé dans la rixe qui a eu lieu au cabarét situé rue des
Trèfles, est décédé ce matin quatre heures.
Dans la nuit du 6 au 7 de ce mois un incendie s'est
manifesté au hameau Cruys-Eecke, commune de Wervicq
par suite duquel une maison appartenant au sieur Dobbe-
Jaere, demeurant Bruges, et occupée par la veuve
Sinavcl, ainsi que le mobilier de cette veuvesix bêtes
cornes, 3,000 bottes de paille, 200 bottes de foin, 6 sacs
de blé, 6 sacs de fèves, un sac de pois, un sac de hari
cots, un sac de pommes de terre, bois façonné et tous les
instruments aratoires de la ferme sont devenus la proie
des flammes, ce qui lui a fait éprouver une perte de 2,700
francs, et au propriétaire une de 2,300, mais les bâti
ments et mobilier étaient assurés pour 7,750 francs.
La fermière prétend que la malveillance n'est pas étran
gère ce sinistre.
VILLE D'YPRES. Covsni, ronnix.vi.
Séance publique du Mercredi, Il Avril 1849.
ORDRE DU JOUR
4° Communication de pièces.
2° Discussion du règlement sur la caisse de retraite.
culer devant six hommes, misérable reste d'une troupe
détruiteet la présence de Mandrin que les soldats ont
reconnu, les détermine tout braver pour une capture
qui sera si largement payée.
Ils gravissent donc péniblement la roche en s'attachant
aux racines des arbres, aux aspérités des pierres. Les
premiers d'entre eux arrivés l'assaut doivent tomber
sous les coups des contrebandiers mais leur nombre sera
assez grand pour atteindre et massacrer les bandits, avant
qu'ils aient eu le temps de recharger leurs armes.
Cette réflexion qui leur donne de l'espéranceles con
trebandiers la font en même temps, et se jugent perdus.
Mandrin voit sa mort irrévocable. Les soldats montent,
approchent, et cette fin qu'il attend s'avance vers lui pas
h pas. Il adresse dans son âme un dernier adieu Isaure,
son éternel amour, son éternelle pensée Et tout ce qu'il
demande Dieu, dans ce moment suprême, est de ne pas
tomber vivant dans les mains des ennemis.
Celte idée de Dieu, qui passe dans l'âme de Mandrin
son heure dernière, lui fait lever les yeux au ciel. Une
saisissante apparition se montre lui.
Au sommet d'une roche, dont la base est entourée de
cyprès, il voit une figure pure et diaphane, une femme
agenouillée; des cheveux noirs tombent sur ses épaules.
3® Arrêter s'il v a lieu I" Leeompteda l'administration
des Hospices pour I exercice 1847; 2'le budget pour 1849.
4° Autoriser le prélèvement d'une somme de 3,577 fr.
95 cent, sur le fonds de 2 p. "/o, sur les revenus commu
naux, pour servir au payement des pensions.
5° Approuver le procès-verbal de la vente de la coupe
de bois et du taillis tenue le 15 janvier dernier, sur les
propriétés boisées des Hospices.
6° Approuver le procès-verbal d'une vente d'arbres
hors de croissance, tenue le même jour, sur les propriétés
de la dite administration.
7° Réviser le règlement sur la tenue du marché au
poisson.
8" Fixer l'emplacement donner aux lions provenant
de la démolition des Halles.
On prétend que la session actuelle des chambres légis
latives ne finira cette année que le 15 juin. Ce sera l'une
des plus longues et des plus laborieuses sessions qu'on ait
vues depuis plusieurs années.
On parle tous les jours des traités de 1815. Mais ces
traités n'existaient plus de fait. La France allant Anvers
ne les a-t-elle pas déchirés? La France allant Ancône
les a-t-elle respectés davantage? La Russie, l'Autriche,
la Prusse, se partageant la Pologne, no les ont-elles pas
déclarés abrogés? Est-ce que les traités de 1815 autori
sent la Russie entrer sur le territoire de la Hongrie
pour aider les Autrichiens se débarrasser d'insurgés
qui veulent leur indépendance? Il y a cent cas où les
traités de 1815 ont été dédaignés, foulés aux pieds par
l'Europe toute entière. Est-ce que la révolution de juillet,
et celle de février avaient été prévues et autorisées par
les puissances absolutistes?
Il faut refaire la carte d'Europe. C'est aux puissances
voir si elle sera refaite avec l'épée, ou avec la plume. Ce
qui se passe dans le nord, la lut te des Hongrois avec les
Autrichiens, la proclamation du roi de Prusse comme
empereur d'Allemagne, semble indiquer que c'est l'épée
qui décidera.
Le roi de Prusse a depuis longtemps travaillé dans le
but d'obtenir le titre que la Diète lui a décerné. C'est un
homme très-bizarre, très-irrésolu; mais on croit qu'il
acceptera ce titre, qui deviendra un pivot pour la forma
tion de l'unité allemande. Est-ce cpic les traités de 1815
reconnaissent un empereur d'Allemagne?
Les expériences auxquelles M. Ridant se livre depuis
deux mois, dans la Campine anversoise, confirment les
observations et les idées que cet ingénieur a développées
dans un mémoire qu'il a rédigé, d'après les ordres de M.
le ministre de l'intérieur, sur la fertilisation des bruyères
l'aide de l'eau de l'Escaut marée montante. M. Bidaut
et les ingénieurs qui le secondent font des travaux de
nivellement de 25 en 25 hectares aux environs de Calmpt-
hout, Esschen, Westwezel, etc.; en même temps une
quantité déterminée d'eau de l'Escaut, prise marce
montante, est répandue par des charrettes sur les ter
rains soumis h l'étude.
C'est la nature qui a fourni les premiers exemples de
ce procédé de fertilisation, dont les polders offrent de
vastes spécimens; et M. Bidaut est arrivé conclure que
le meilleur parti tirer des eaux de l'Escaut pour en
graisser, amender, colmater et poldériscr les bruyères,
consiste submerger une surface donnée convenable
ment préparée, pendant un certain laps de temps; passé
lequel on fait cesser la submersion pour mettre le sol en
culture jusqu'à ce que la diminution des récolles indique
le besoin d'une nouvelle submersion.
Le bruit court que M. Rogierministre de l'intérieur,
va épouser M"0 Quinettc, sœur de M. le représentant de
la république française, Bruxelles.
La Gazette de Mons annonce que le bourgmestre de
cette ville, M. le baron Siraut, est dans un état qui ne
laisse presque plus aucun espoir. 11 a reçu hier les der
niers sacrements.
sur sa robe blanche qui s'unit la blancheur de la roche;
les éclairs sillonnent l'air autour d'elle, marquent les
contours de ses vêlements de lignes de flamme, entourent
sa tête d'une auréole éblouissante... C'est Isaure ou le
génie de Mandrin qui a pris les traits de cette jeune fille
et lui apparait cette heure! mais forme humaine ou
créature céleste, ange ou femme, c'est Isaure.
L'amour était la foi de Mandrin.
A cette apparition surnaturelle, il se croit sauvé.
11 se tourne vers les siens:
Combattons, mes amis, leur dit-il, nous sommes
invincibles.
Son audace passe dans l'âme de ses soldats.
Soit, capitaine, rangez-nous en bataille sans nous
compter, et commandez comme si nous étions mille.
Mandrin et deux de ses hommes, placés au bord du
plateau mitraillaient les premiers soldats qui escaladent
le rocher, puis donnent leurs armes recharger leurs
compagnons. Pendant ce mouvement, les soldats qui ont
remplacé les morts sont massacrés coups de sabre; en
suite les fusils succèdent aux armes blanches, et celles-ci
reviennent leur tour.
Comme l'escarpement de la roche rend l'attaque de
plusieurs hommes la fois impossible, les soldats ne peu-
M. Th. Kar, rédacteur du Travailleurvient d'être
renvoyé en France. L'arrêté d'expulsion, signifié par huis
sier, ne lui a laissé que 24 heures pour quitter le pays.
La décision prise avant-hier par l'assemblée nationale
de France, qui a passé l'ordre du jour, la pétition de
M. le commandant Tombeur, destitué au mois de juin
dernier, pour avo r mis bas les armes sur la place des
Vosges, est de la plus haute importance pour l'avenir, et
quoique nous plaignons sincèrement la position person
nelle de M. Tombeur, nous croyons que l'acte de sévérité
dont il a été victime était nécessaire pour arrêter le relâ
chement de la discipline militaire. Les exemples de la
révolution de juillet 1830 et de celle de février 1848,
avaient inspiré certains esprits de l'armée des idées
exagérées sur leurs devoirs militaires. Il n'y aura jamais
de stabilité dans un gouvernement tantque le soldat sous
les armes croira pouvoir céder une insurrection et met
tre bas les armes.
Le soldat hors des rangs est un citoyen qui a le d-oit
de professer ses opinions individuelles, pourvu cependant
qu'elles ne portent pas atteinte l'existence du gouver
nement établi mais lorsqu'il est sous les armes il ne doit
plus qu'obéir ses chefs et les chefs eux-mêmes quand
ils sont de service n'ont pas discuter les ordres qu'ils
reçoivent, mais les exécuter sauf ensuite donner leur
démission, si leur conscience n'est pas d'accord avec leur
devoir.
Tant que ces principes ne prévaudront pas dans l'ar
mée, la France sera constamment sous le coup de révo
lutions et des troubles. M. le général Lamoricièrc a com
pris la nécessité de faire un exemple sur le chef de
bataillon Tombeur, et, si la chambre avait admis la péti
tion, elle aurait donné plus tard lieu de sérieux événe
ments en confirmant les soldats dans cette idée qu'entre
les partis politiques ils peuvent se prononcer leur guise
pour le gouvernement qui les emploie ou pour ceux qui
veulent le renverser.
FRANCE. PARîst, 8 avril. On annonce qu'après
un conseil des ministres, tenu hier soir, il a été décidé
que le gouvernement français protesterait contre l'accep
tation de l'empire d'Allemagne par le roi de Prusse. M.
Drouyn De Lhuys aurait envoyé immédiatement une es
tafette particulière au représentant de la France Berlin
et au ministre de la France Francfort.
On lit dans le Moniteur universel:
Par arrêté du président de la république en date du 6
avril 1849
Al. Praygnal, ancien magistrat, a été nommé avocat-
général la cour de Bourges, en remplacement de M.
Millevoye.
Hier, vers 2 heures, un spéculateur, qui se trouvait
dans un groupe au milieu de la salle de la Bourse, est
tombé tout coup d'une attaque violente de choléraet
on a été obligé de l'emporter immédiatement son domi
cile. Cet événement a produit la Bourse une certaine
sensation etpartir de ce momentla Bourse est de
venue presque déserte une partie des spéculateurs se
tenaient dehors sous les colonnades qui entourent le bâ
timent.
Le journal le Peuple ne dément pas le bruit répété par
plusieurs journaux de la fuite de M. Proudhon mais il
répète un article du journal de M. Thoré (le Journal de la
Vraie République) dans lequel on soutient cette singulière
doctrine que l'autorisation de poursuivre un représen
tant, accordée par l'assemblée nationale n'implique pas
le droit d'atteinte la libertés'il est condamné la
prison.
Le gouvernement a reçu par dépèche télégraphique la
nouvelle que le comte de. Montemolin le prétendant fils
de don Carlos, avait été arrêté sur la frontière au moment
où il allait passer en Espagne.
vent profiter de leur force pour envelopper les brigands:
ils tombent les uns après les autres, avec une rapidité
effrayante. L'orage, qui a repris toute sa fureur, combat
pour les contrebandiers. Sans atteindre ceux-ci, qui
adossés au rocher, se trouvent garantis, l'ouragan lance
la tête des soldats ses bouffées de vent impétueuses, ses
tourbillons de sable balayés de la cîme des monts; il les
frappe de ses rafales, les éblouit de ses éclairs. Encouragés
par cet auxiliaire puissant, les contrebandiers redoublent
leurs coups, le feu remplace le fer, et le fer le feu, dans
une succession rapide et infernale.
Le pied du plateau est déjà jonché de cadavres.
Mandrin lève les yeux vers la roche où s'est montrée
l'apparition céleste. Le génie, l'ange, la femme est tou
jours là
Alorsayant plus de foi que jamais en sa force surna
turelle, il ordonne ses gens de fondre avec lui dans le
chemin, et d'en balayer le reste des soldats.
Malgré le danger de cet ordre qui leur fait perdre l'a
vantage de leur position, ils y répondent par un cri de
joie. Enivrés la fois de l'eau-de-vie, l'odeur de la poudre,
l'électricité de l'orage, l'orgueil du succès, ces hommes ne
sont plus que de l'airain brûlant, de la lave bouillante."
(La suite au prochain