COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. i" TRIMESTRE.3°" SÉRIE. Présidence de M. Vande Velde. Audience du 27 avril. Les nommés Henri-Joseph Vcnein, fils de Louis, âgé de 51 ans, banquier, né et domicilié Courtrai, et Auguste- Louis Gielis, fils de Jean âgé de 39 ans, banquier, né et domicilié Courtraiconvaincus de banqueroute fraudu leuse, ont été condamnés: le premier, huit années de travaux forcés, et le second dix années de la même peine, tous les deux l'exposition et solidairement aux frais du procès. Cette affaire dans laquelle 60 témoins charge et,six témoins décharge ont été entendus, a occupé la cour pendant toute la semaine etce n'est qu'hier, 27 du courant, neuf heures du soirque l'arrêt de condamnation a été prononcé. Après quoi M. le président de la cour a dé claré clos la session du 1" trimestre de cette année. E\TÉI11ELR. FRANCE. Paris, 27 Avril. Il'parait que ce qui a décidé surtout le président de la république et le conseil des ministres révoquer M. Napoléon Bonaparte de ses fonctions d'ambassadeur Madrid est qu'il a ré pondu d'une manière peu convenable la lettre que lui avait adressée le président et qui a été publiée par tous les journaux. Cette révocation a eu lieu la suite d'un conseil de cabinet qui a duré plus de trois heures. On annonce que les recettes de l'octroi de Paris suivent une progression satisfaisante et qu'elles dépassent déjà de plus de 1,600,000 fr. le chiffre de 1848 pareille époque de l'année. Par suite de certaines allégationscontenues dans un article publié ce matin par le National, et relatives au rapport de M. Ducos, sur les dépenses du gouvernement provisoire, une plainte en diffamation aurait été déposée, disait-on, par plusieurs membresde la commission, contre le directeur gérant du National. Le gouvernement a reçu hier, cinq heures et demie du soir, de Marseille, la dépêche télégraphique ci-dessous: Marseille, 28 avril 1849, deux heures. Le général Oudinot M. le ministre de la guerre. ii Civita-Vecchia, le 25. Nous sommes maîtres de Civita-Vecchia sans coup férir. Les autorités n'ont fait aucune résistance. Les ha bitants et la garde nationale nous ont accueillis avec acclamation. Le gouvernement a reçu aujourd'hui par le télégraphe la nouvelle suivante de M. le contre-amiral commandant l'escadre de la Méditerranée Civita-Vecchia, 26 avril, 11 heures du matin. L'escadrille sous mon commandement a mouillé hier dix heures devant Civita-Vecchia. A midi, la ville était occupée par 1,800 hommes de troupes expéditionnaires. Cette occupation a eu lieu du consentement des au torités de cette ville et sans coup férir. Toutes les troupes sont débarquées depuis ce matin et je hâte l'envoi terre du matériel. P. S. Cette dépêche est parvenue au gouvernement 3 heures et demie du soir. Le Moniteur confirme en ces termes la nouvelle de l'arrestation de Cabrera, que nous ayions donnée hier Le général Cabrera a été arrêté le 23 avril, au ha meau d'Err, sur la frontière française, avec trois de ses officiers. On l'a d'abord conduit Perpignan. Suivant les instructions qu'il avait reçues. M. le préfet des Pyrénées- donc qu'il n'y ait plus rien attendre pour nous? Loin de là, répondit Mandrin, car depuis quelque temps je nourris un projet, un désir pour les jours qui vont venir. Moi aussi, dit Isaure, j'ai un désir, une ardente espérance. Je voulais que nous fussions réunis pour l'éternité. Je le voulais aussi parle donc, je t'écoute. Eh bien, reprit Mandrin, tu te souviens de ce jardin où tu venais me rejoindre pendant la nuit, tu te souviens des arbres, des fleurs qui y étaient plantés? Oui oui c'est là que mon âme épanouie s'est élevée au monde suprême de l'amour; là que j'ai senti la gran deur et la force de l'existenceen bénissant celui qui me l'avait révélée Oh mon amiquoi que j'aie jamais pu te dire et te peindre dans mon regard en pleurant d'amour devant toi, tu n as jamais su combien je t'aimais, combien j étais heureuse et fière de t'avoir tout saerifié, d'avoir su te mettre dans mon cœur au-dessus de tout le reste du monde Tu n as jamais su combien je t'aimais encore, plus tard, quand j'ai connu ton nom et mon malheur; il me semblait alors que mon union avec toique ma faute était comme une tunique de martyre qui me parait, m'em bellissait, tout en me dévouant la mort. Ame céleste Mais que dis-je!... Oh! ne parlons pas du passé... Explique-moi ta pensée, achève. Je pensais, Isaure, que mes dépouilles mortelles, ces restes., mutilés, seraient déposés dans un endroit, ignoré mais que làdes arbresdes plantes semblables nos anciens massifs de verdurerappelleraient un des Orientales a fait transférer le chef carliste au fort Lamalgue. Depuis plusieurs jours, des groupes assez nombreux se forment dans la soirée sur les boulevards Saint-Denis et Saint-Martin, et jeudi il a fallu pour les dissiper l'arrivée d'un escadron de lanciers, sans que du reste aucune col- lision se soit engagée et sans qu'on ait eu un seul accident signaler. Hier soir, vendredi, les rassemblements se sont formés plus considérables et plus tumultueux les boutiques ont été fermées dans tout le quartier, et des bandes d'en fants que guidaient et excitaient des hommes en blouses, faisaient entendre les chants de la Marseillaise et des Lampions. A neuf heures la circulation était devenue presque impossible, et les voitures étaient contraintes de marcher au pas. Des brigades de sergents de ville parcouraient les groupes, qui se dispersaient un moment pour se re former bientôt plus nombreux, et, comme toujours, une foule d'oisifs, retenus là par une curiosité coupable, ne faisaient qu'encourager par leur présence des agitateurs, qui se retireraient bientôt, s'ils restaient livrés eux- mêmes et dans l'impuissance de leur isolement. Les efforts des agents ayant été inutiles, quelques-uns même d'entre eux ayant été assez violemment maltraités, des ordres ont été immédiatement donnés et deux esca drons du régiment de dragons casernés quai d'Orsay sont bientôt arrivés sur le lieu du désordre. A leur approcheles rassemblements se sont enfuis dans diverses directionsbousculant et renversant les curieux qui s'étaient arrêtés autour d'eux. A onze heures, la circulation était complètement réta blie, toute trace de désordre avait disparu et la cavalerie rentrait dans ses quartiers. Gazette des Tribunaux.) Six heures. Dans la prévision de nouveaux rassem blements, l'autorité vient de faire afficher dans toutes les rues de Paris le décret sur les attroupements, du 7 juin 1848, que l'on est bien décidé faire exécuter. Les rassemblements ont continué hier sur les boule vards vers neuf heures et demie, des délégués du comité démocratique socialiste sont venus lire dans la foule l'ap pel l'ordre que reproduisent les journaux socialistes ce matin. L'effet de cette déclaration a été de disperser quelques rassemblements. Les sergents de ville réunis au nombre de 5 600, et marchant en troupe serrée, ont parcouru constamment la ligne du boulevard et du faubourg en pratiquant des arrestations. Après plus de quarante audiences, la cour d'assises de Poitiers vient enfin de terminer l'affaire des troubles de Limoges. L'arrêt a été prononcé le 26 avril une heure du matin. M. Genty, principal accusé, ancien délégué du club des clubs Limoges, a été condamné la peine de la déportation. L'accusé Massy cinq ans de bannissement. Les accusés Dupont jeune, Villegoureix, Bulot, Rau- baud, Talandier, Briquet, Négrou, Peyrazeix et Dubourg deux ans de prison. Les accusés Lerasle et Catherinaux un an de la même peine. Les autres accusés ont été acquittés. On écrit de Mansla date du 28 avril Le banquet offert M. Ledru-Rollin par les républicains rouges de la Sarthea eu lieumais il a été loin d'avoir l'importance qu'on lui accordait, et, en effet, très-peu d'adhérents se sont rendus cette réunion, et on ne peut guère savoir quels discours y ont été prononcés. coins de notre jardin bienheureux. Je pensais que comme tu venais autrefois belle, tremblante, émue, me rejoindre là chaque nuit, tu viendras encore sous cet ombrage pareil chercher le souvenir de ton amant, et que quand tu auras cessé d'être, on te réunira avec moi dans ce tombeau. Ta volonté sera faite, dit Isaure d'une voix entre coupée par un frisson glacé, et cette tombe ne m'attendra pas longtemps.... Mais qu'est-ce que ces misérables ves tiges de notre être sans souffle, sans amour, et bientôt réduit en poussière Et, puisant les forces dont elle avait besoin dans l'ar dente pitié de son âme, elle ajouta Ecoute-moi ton tour. Je pensais moi, que si, par pitiépar amour pour ta malheureuse femmeou par un rayon divin qui ouvrirait tes yeuxtu consentais revenir Dieu embrasser la foi des chrétiens avant de mourir, nous serions réunis là-haut, purs esprits du ciel, ayant triomphé de toutes les douleursréunis pour les siècles des siècles dans l'éternité de l'amour. Mandrin pencha la tête dans un mouvement de doute et de tristesse. Le bon religieuxappuyé contre la murailleles con templait tous deux, et pressait le Christ de son chapelet entre ses mains tremblantes. Oh reprit Isaure avec exaltationtu as vu souvent dans l'orage de sombres vapeurs, roulant leurs tourbillons de ténèbres et de flammes, frapper broyer, anéantir les arbres, les plantes, mais lorsqu'entre deux nuages tu apercevais un coin du ciellà tout était bleu calme, lu mineux, divin Nous, mon Dieu, nous sommes dans cette vie comme les végétaux dans l'orage; les tourmentes de M. Ledru-Rollin a cependant parléet il a été froid comme chacun des membres de ce banquet, réduit au cinquième tout au plus du grand banquet d'octobre, qui avait réuni au moins près de cinq mille personnes. On dit dans les couloirs de l'Assemblée que M. Ledru- Rollin a fait un fiasco complet au banquet socialiste du Mans. Au lieu de 3,000 convives sur lesquels on comptait, il ne s'est trouvé que 600 souscripteurs. M. Pons (de l'Hérault) méritait un autre titre les faveurs et la reconnaissance des montagnards de l'Assem blée nationale. Après la révolution de Juillet, M. Pons fut nommé préfet du Jura. Fidèle aux traditions de 93, il publia aussitôt dans le département du Jura un arrêté qui ordonnait l'enlèvement des croix; un exemplaire en fut affiché Cette sur la porte du Grand-Café; il contenait cette phrase significative PoNCE-PlLATE a FAIT ÉLEVER LA CROIX, POXs(DE l'HÉ- RAULt) l'a fait ABATTRE. Et voilà M. Pons nommé membre du conseil d'Etat et appelé élaborer des lois sur la religion et sur le clergé. ANGLETERRE. Lo a dues 27 avril. On écrit de Dublin, au Times Les nouvelles de toutes les provinces de l'ouest de l'Irlande sont réellement déplorables. Indépendamment des maux qui affligent cette partie maudite du pays, j'ap prends que le choléra fait d'affreux ravages parmi la po pulation pauvre. On compte, dans certaines localités les morts par vingtaines, et souvent ils restent des jours en tiers dans leurs misérables cabanes ou même sur le bord des chemins sans recevoir les honneurs de la sépulture. HONGRIE.En Hongrie, les nouvelles sont de nouveau très-défavorables aux impériaux. Il se confirme que les Hongrois ontjremporté,près de Gran, une grande victoire où ils ont pris20 canonsetfait 2,000 prisonniers. A la suite, de ce succès, Comorn paraît avoir été positive ment débloqué. On dit aussi que les impériaux ont évacué Pesthmais cette nouvelle est beaucoup moins certaine que les précédentes. L'entrée de 40,000 Russes en Transylvanie, paraît aussi un fait positif, mais d'un autre côté, on annonce que Bem a envahi la Valaehie. Oi.viùtz 21 avril. Le rappel de Vienne de l'envoyé anglais, fait une vive impression notre cour, et l'on croit que les affaires sardes ont amené des diffé rends entre l'Autriche et l'Angleterre. La conférence, que le ministre a tenue icien dernier lieuconcernait en partie cet objet importanten partie la question de savoir comment on pourrait le mieux mettre un terme aux complications magyares. Le prince Windischgratz s'est prononcé pour une solution pacifiqueM. Bach pour la continuation de la guerre avec le secours des Russes, le comte Stadion pour la guerre par les propres forces autri chiennes. Cette dernière opinion a prévalu. Le comte Medem, envoyé russe, a quitté Olmiitz, et le prince Windischgratz est parti pour Bohême. L'empe reur transportera sa cour Schœnbrùnn le 4 mai. Le prince de Metternich a loué Riehmond une mai son de campagne qu'il occupe depuis quelques jours. Oixmide. Marché aux grains du 30 avril 1849. sorte de criias. NOMBRE d'hectolitres prix PAR HECTOLITRE. FR. C. FR. C. 183 15 50 18 50 21 10 00 10 50 586 8 10 9 96 58 5 94 7 29 66 10 50 12 50 n II l'humanité nous brisent, nous déchirent; mais au-delà, dans la sphère céleste nous trouvons le temps de paix et de délices... Oh toi que j'ai tant aimé! ne veux-tu pas d'un mot, d'un seul mot, nous donner cette éternité? Simon amie, je le veux... je veux tout pour toi... Eh bien, après avoir vécu dans l'erreur, consens seu lement mourir en chrétienet l'avenir que j'attends nous sera assuré. Je t'ai abandonné toute ma vie terrestre, laisse-moi te guider dans celle du monde futur. Tu te rappelles cette nuit où j'ai quitté le couvent pour t'ac- compagncr dans ta fuite, dans ton exil.. Dieu le sait,'je n'avais d'autre pensée que de sauver ta destinée remise entre mes mains et lorsque nous parcourions le fleuve rapidela lueur des étoilesje rêvais tout éveillée que je t'emmenais au ciel... Consens réaliser mon rêve. - Que faut-il faire Croire, vous repentirespérer, dit d'une voix onctueuse le père Gaspard. Eh bien reprit le prisonnier en regardant Isaure. avec un ineffable sourire, je crois en Dieu, parce qu'un Dieu seul pouvait te créér si belle, si touchante et si pure, je me répens de ma vie, parce qu'elle m'a séparé de toi; j'espère, parce que tu me dis d'espérer répondses-tu contente? suis-je chrétien Non, ce n'est pas assezje suis tout pour toi Dieu n'est pas là. Alors demandez donc pour moi une plus entière con version répondit Mandrin en s'adressant au religieux et Isaure Dieu n'a rien refuser des âmes comme les vôtres. En ce moment, on entendit du bruit au-dehorset la porte s'ouvrit une seconde fois. (La suite au prochain n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3