EXTÉRIEUR.
où leur vigilance s'est trouvée en défaut, nous autorise
croire qu'elles ne sont point sans fondement. Qu'importe
alors d'avoir un corps de Sapeurs-Pompiers bien organisé
et bien équipé, si. dans les circonstances où leurs secours
pourraient devenir indispensables, aucun signal ne les
avertit de l'existence du sinistre. Quels que soient le zèle
et le dévouement de ceux-ci, bien souvent de grands mal
heurs pourraient avoir lieu par leur arrivée tardive sur
le lieu du désastre, et le but de cette belle institution
serait totalement manquési leur mission ne devait en
définitive se borner qu'à parader dans les fêtes et céré
monies publiques et en relever l'éclat par leur belle tenue
et leur aspect militaire.
Un autre point que nous ne pouvons omettre en trai
tant de la sûreté publique, c'est l'ajournement indéfini
de l'organisation de notre milice citoyenne. Nous ne sa
vons d'où résultent le mauvais vouloir de notre adminis
tration et les tracasseries sans nombre qu'elle suscite au
commandant de la garde civique, qui a fait preuve d'une
louable activité pour amener fin cette œuvre difficile.
Croit-on par hasard les révolutions terminées? S'imagine-
t-on que nous soyons déjà revenus une stabilité par
faite, et que de nouvelles difficultés, de nouveaux assauts
ne puissent plus menacer la tranquillité publique? Tout
le monde connaît le but dans lequel a été décrété la réor
ganisation de cette milice. On sait qu'elle a été principa
lement établie pour maintenir l'ordre intérieur contre
toute éventualité de troubles qui auraient pu surgir la
suite de In révolution de février, laquelle a non-seulement
ébranlé l'Europe entière, mais a mis en danger l'ordre
social de tous les États. On sent de quelle importance il
est, en de pareilles circonstances, d'avoir dans tous les
centres de population et surtout dans les villes dépour
vues de garnisonune force active composée d'hommes
que leur position sociale rattache au maintien de l'ordre,
pour opposer une digue aux mouvements licencieux et
effrénés qu'une révolution excite toujours dans les masses,
et il n'y a que l'apathie habituelle de nos gouvernants
communaux qu'on dirait passée chez eux en seconde na
ture, qui puisse expliquer un pareil oubli de devoirs
ou la crainte qu'ils ont de froisser certaines personnes,
lesquellesméconnaissant toute l'utilité de la garde ci
vique, n'envisagent celte institution que sous le rapport
des charges qu'elle leur impose.
Agréez, etc. le comité libéral.
SACHE OF. TIONSEIGXEIH AIALOE.
On écrit de Bruges, le I,r Mai
Ce matin, 7 heures, les cloches des diverses églises
et le carillon de la grande tour ont annoncé l'auguste cè<
rémonie. Bien avant 8 heures, la foule s'est portée la
cathédrale, où diverses estrades avaient été dressées. Le
nombre des fidèles est devenu bientôt des plus consi
dérables.
Au-devant du jubé avait été dressée l'autel où le sacre
devait avoir lieu. Sa position permettait de le voir de
toutes les parties de la grande nef. Cet autel est décoré
d'une manière magnifique. On remarque les armoiries
du cardinal-archevêque et celles de Mgr. Malouqui
portent de gueules la bande et aux trois croix pastorales
d'argent avec cette devise: In cruce sa/us.
Vers 9 heures, les évéques, au nombre de douze ont
fait leur entrée dans la cathédrale et sont montés
l'estrade où la cérémonie allait se célébrer, et qui était
entourée d'une double haie de membres du clergé, des
corps civils et militairesetc.
Les cérémonies ont immédiatement commencé: c'était
le cardinal-archevêqueassisté des évéques de Liège et
de Tournai, qui officiait: après la lecture des bulles
apostoliques, onteu lieu: la prosternation, la bénédiction,
l'onction sainte, la remise de la crosse, de l'anneau et
du livre des Evangiles, l'offrande des cierges, des pains
et des barils dorés et argentés ornés des armoiries du
consécrateur et du consacré la communion la remise
de la mitre, l'inauguration et le Te Deum.
Ce cérémonial si imposant terminéle nouvel évêque,
suivi de ses assistantscrosse en inain et mitre en tête
parcouru la cathédrale et a donné sa bénédiction
pastorale aux fidèles.
Cne superbe procession a suivi la cérémonie: les pré
lats revêtus de leurs habits pontificaux, sont retournés
de la cathédrale l'évêché. Les rues parcourir étaient
pavoisées.
Dans l'après-diner, Mgr. Malou a donné dans son
séminaire un banquet aux évéques et aux autorités
civiles et militaires; une large distribution de pains a
été faite en même temps aux pauvres.
Bruges présente l'aspect le plus animé, et de toute
part on s'apprête pourl'entrée du nouvel évêque laquelle
aura lieu Jeudi, 2 heures de relevée.
Le Moniteur publie un arrêté royal qui consacre une
mesure annoncée depuis longtemps et de nature avoir
d'excellents résultats pour l'industrie linière. Aux termes
de eet arrêté, les fabricants de toiles pourront enlever,
temporairement, de l'entrepôt public, des fils de lin
simples, écrus, filés la mécanique, pour être tissés en
toiles unies et réexportées.
On semblait s'attendre Mnrdi.des débats d'une cer
taine animation la Chambre des Représentants, au
sujet des interpellations que M. Thicfry avait annoncé
devoir adresser M. le ministre de la guerre, sur la
nomination d'un lieutenant général. Les auditeurs assez
nombreux que l'attente de ce débat avait attirés dans
les tribunes publiques, peu près désertes depuis quel
que temps, ont été désappointés. Lu discussion a été fort
courte.
Le reste de la séance a été rempli par les votes sans
discussion du budget des non-valeurs, de celui des dota
tions et de divers projets de loi aceordant la naturalisation
ordinaire.
Nous lisons dans le Modérateur de Mons:
Nous apprenons que l'élection de M. Duquesne, qui se
présente comme candidat la Chambre des représentants
pour l'arrondissement de Tliuin, est peu près assurée.
Marillac n'osa pas'répondre.
D'un côté comme de l'autre, reprit Mandrin, voilà
une parenté qui est restée bien secrète...
Je vous en remercie et j'espère.
Ne vous hâtez pas de me rendre grâce vous ne savez
pas dans quel but je me suis plié cette dissimulation que
vous sollicitiez de moi.
Et quelle autre pensée pouviez-vous avoir que celle
de me sauver?
Qui sait?
Vous vous êtes dit En les reconnaissant pour mes
parents, je perds un vieillard en son filscar tout lien
avec moi est mortel l'honneur; je les perds sans aucun
avantage pour moi, avec une cruauté froide, atroce; et
vous avez gardé le silenee.
Peut-être aussi avais-je un autre motif, en me tai
sant. Je vous ai dit l'autre jour que si je consentais
garder votre secret pendant le cours du procès, on le
connaîtrait également après ma mort.
11 est vrai.
Et quand vous m'avez demandé de détourner ce
coup qui allait vous atteindre, je n'ai rien promis.
Il est vrai, répéta Marillac en frémissant.
Eh bien alors, peut-être en ne voilant pas notre
parenté pendant la durée des assisesai-je été guidé par
On nous écrit de Grammont30 Avril
Los colzas en partie renversés, se relèvent comme par
enchantement aussi les plants cassés ou détrujts sont
peu nombreux, de manière que la perte sera non-seule
ment insignifiante, mais se trouvera amplement com
pensée par la vigeur extraordinaire de la plante, le
développement vraiment prodigieux et la marche très-
régulierc de la floraison.
Les époux 11..., de Bruxelles, vont comparaître pro
chainement en police correctionnelle pour répondre
la prévention de mauvais traitements- exercés depuis
longtemps sur leur enfuit. Ce dernier, qui se trouve
l'hôpital Saint Jean, sera entendu devant le tribunal ainsi
que plusieurs témoins cités la requête du ministère
public. La prévention de séquestration parait avoir été
écartée.
FRANCE. Pau m2 Mai.
L'Assemblée nationale de France est sortie Lundi
de la torpeur où elle est plongée depuis quelque
temps toutes les fois que quelque incident personnel
ne vient pas la réveiller. Plusieurs représentants sont
venus se plaindre la tribune des violences dont
ils avaient été victimes de la part des agents de
police qui, en dispersant les rassemblements, con
tinuent faire preuve d'un excès de zèle poussé
jusqu'à la brutalité. Les clameurs de la Montagne
sont venues en aide ou, pour être plus exacts, sont
venus nuire aux réclamations de ces représentants
dans le fond très-légitimes. 11 s'en est encore suivi
des altercations scandaleuses entre cette partie de
l'Assemblée et M. le président du conseil. Ce
dernier a promis, du reste, que justice serait faite
des agents qui oublient d'apporter dans l'exercice
de leurs fonctions dont ils ne devraient jamais se
départir.- Ce incident n'a pas eu d'autre suite.
cette réflexion Un homme que les liens du sang faisaient
mon protecteur s'est toujours montré mon ennciqi il a
voulu me faire assassiner; il a déposé contre moi, il a
chargé de toute sa force les délits qui m'ont fait condamner
mort; en ce moment affreux il n'a pa6 senti le besoin
de me tendre la main, de m'adresser un mot d'adieu....
La vengeance est entre mes mains, je m'en servirai....
Vous devez bien penser, Monsieur de Marillac, que la
vengeance est chère lame d'un brigand....
Le vieillard pâlit, mais il demeura impassible.
J'ai donc peut-être ajouté, continua le prisonnier:
Ce secret des liens qui nous unissent, ce secret qui le fait
trembler, au lieu d'être connu dans ce moment où il n'en
traînerait que sa ruine, ne se découvrira qu'après ma
mort car alors il sera reproché cet homme d'avoir
trompé le monde par un lâche silence; il joindra la
honte d'être de la famille du suppliciéla honte d'avoir
renié le malheureux.
Les forces de Marillac commençaient l'abandonner.
David leva lentement les yeux, et au plus tendre re
gard jeté sur Mandrin, il joignit un mouvement de tête
qui voulait dire
Non, mon frère, ce n'est pas là ce que tu as voulu
Mandrin lui tendit doucement la main, pour le remer
cier de l'avoir bien connu.
L'ordre du jour appelait ensuite la discussion du
projet de loi relatif un crédit extraodinaire de
640,000 fr. pour l'acquittement du subside consenti
en faveur du gouvernement oriental de Montevideo.
L'Assemblée a consenti le crédit et rejeté le
projet du comité des finances qui semblait trop
fréjuger l'avenir, en déclarant qu'à partir du iô
uïUeT, il ne pourrait plus être tiré de traites sur le
trésor par le consul de France h Montevideo. La
question de Montevideo rester» encore inscrite au
long et coûteux chapitre des questions pendantet.
La propagande socialiste continue dans l'armee.
II serait curieux de pouvoir suivre le travail de
mine souterrain qui s'opère dans ce sens. Ecoutons
le langage public. On lit dans le Peuple:
Dans nos adieux aux régiments exilés loin de la
capitale pour crime de fidélité la République, nous
avons omis, non pas dans notre pensée, mais sous
notre plume, le 9" léger. A lui, comme aux 44°»
et 78* de ligne, s'adressaient nos adieux, nos sou
haits, nos espérances.
Nous apprenons avec plaisir que ces régiments
sont aujourd'hui dans les pays les plus démocrati
ques de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire., Ils y
fortifieront, par leur attitude militaire, toutes les
idées de socialisme et de démocratie dont ils se sont
imprégnés dans nos inurs.
Les 3e, 14e et 4a* de ligne viennent remplacer
Paris ces proscrits de la grande famille républicaine.
Qu'ils soient les bienvenus! La plupart d'entre eux
ne sont pas d'ailleurs de nouvelles recrues pour la
démocratie, et nous savons depuis longtemps com
bien la république peut compler sur le patriotisme
de l'armée des Alpes, laquelle ils appartenaient.
Ce ne sont pas des adversaires, mais des amis, des
auxiliaires que le pouvoir nous envoie, pour que
nous tenions en respect la conspiration royaliste et
défendions côte h côte avec nos frères de l'armée la
République et la Constitution.
On fait circuler en ce moment Paris et dans la
banlieue un appel aux électeurs en faveur du prince
de Joinville. Cet imprimé se termine par ces mots:
Joinvilte a le couraye de Jean Bart et la science du
bailly de Suffrtn.
Le président de la République est parti lundi 4
heures du matin pour aller distribuer des drapeaux
aux bataillonsdes gardes nationaux du département
de l'Aube. Il était accompagné de MM. Odilon
Barrot, président du conseil des ministres, Buffet,
ministre du commerce, du colonel Vaudrey, son
aide-de-camp, et de quatre officiers d'ordonnance.
La jeune Eugénie F..., couturière de son état,
âgée de 22 ans, demeurant rue des Fossés du Temple,
s était fait remarquer pour sa bonne conduite et sa
tenue par Isidore B..., ouvrier mécanicien habile et
estimé, d'une des principales fabriques du quartier
Popincourl.
Les deux familles étant d'accord, leurs bans al
laient être publiés quand éclatèrent les fatales
journées de Juin. Isidore, entraîné par ses camara
des, moitié de gré, moitié de force, prit part la
lutte, et quoiqu'il se fût retiré temps pour n'être
pas surpris les armes la main, fut dénoncé plus
tard et saisi chez l'un des 24$ habitants de la cité
Popincourt, puis transporté. Toutes les démarches
que firent les familles pour le faire gracier ayant
été inutiles, la malheureuse Eugénie,qui longtemps
s'était bercée dans l'espérance de voir son fiancé être
compris dans les quelques grâces qui ont été accor-
Le fermier-généralabsorbé dans sa terreur n'avait
pas vu ce mouvement; il dit Mandrin d'une voix fré
missante:
Parlez, expliquez-vous; quelle que soit l'horreur
de mou sortje ne suis point ici pour implorer, mais
pour apprendre votre dérision.
Les preuves de notre parente existentdit le pri
sonnier. r
11 tira de son habit une enveloppe qui contenait plu-
sieurs papiers. 1
Voie, ajouta-t-ill'acte de mariage de mon père,
celui de ma naissance, divers autres titres de famille. Là,
le nom de Jean Durand, le nom que vous avez longtemps
porte monsieur, ceiu.de la ville dans laquelle on sait qie
vous etiez commis de la ferme, sont plusieurs fois répétés
un de ces actes annonce que vous m'avez servi de parrain
sur les fonts de baptême.
Des tressaillements nerveux, un frémissement inexpri
mable Posaient sur les traits de Marillac et rompaient
1 immobilité de sa face de marbre.
Ces papiers,reprit Mandrin, jeles ai toujours portés
avec moi ils ne me quittaient ni le jour ni la nuit dans
mes continuels voyages.
le ^iv^n' °e|ia' UaVait dfchirë ''enveloppe et il étalait
les diveis parchemins sur la petite table la clarté de la