AUX ÉLECTEURS. JOIRML DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. !V0 8 41. 9" Année. Ri manche, 27 liai 184f>. Vires acquirit eundo. iNNEMENTS Ypres (franco), yar trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal Stiit ERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. DE L'UNION LIBÉRALE JM. PIERRE BEk£, Conseiller communal, Ypres. INTÉRIEUR. DEIX ELEVES DU CONSERVATOIRE. Electeurs, c'est vous le ratifier, et nous croyons pouvoir y compter, car celui qui est proposé, est digne d'être élu. OANDIGAT DÉFINITIF de l'arrondissement dïpres, PorB l'élettiov d'ia Eonseiller provincial fixée al' Liadi, 28 ÎMai 1849. II est important d'écrire sur le» bulletins de vote le nom du candidat tel qu'il se trouve indiqué ici, car il j a plusieurs 1111. Rere Y près, qui sont avocats on négociants, tandis qu'il n'y a qu'un seul 11. Reke qui soit Con seiller ooimiiunal d'Ypres, et c'est le can didat de l'opinion libérale, l'ou» faisons retteremarque, parce qnc le candidat qui lui est opposé se nomme également Beke et on est priéde ne pas confondre l'un avec l'autre. YPRESle 26 Mal. C'est Lundi prochain que vous êtes invités procéder au choix d'un Conseiller provincial, en remplacement de M. Donny, décédé. L'As sociation libérale a présenté vos suffrages, M. Pierre BEKE, Conseiller communal Ypres. Ce candidat a été accueilli favorablement, mais cela ne suffit pas. il faut qu'on lui donne son vole Lundi prochain si l'on trouve qu'il est digne d'être élu. Quelque temps auparavant uu journal de celle ville a proposé, de son chef, un candidat, M. Joseph Beke, avocat-propriétaire, mais on a paru abandonner celte candidature^, quand on s'est aperçu qu'elle n'avait pas de chances de succès. Nous voulions vous faire connaître les antécédents et les sublimes méri tes de ce mirobolant candidat du commerce et de l'industrie, qui avait en même temps l'hon neur d'être soutenu par le journal clérical. Ce sera pour une prochaine occasion, car il ne pourra résister la tentation de se laisser faire une douce violence et d'accepter l'avenir une candidature quelconque. Cependant, comme il ne faut jamais se fier aux apparences il serait peut-être imprudent, De nombreux équipages stationnaient, la file, le long du faubourg Poissonnière et dans les rues adjacentes. Une assemblée nombreuse s'était donné rendez-vous dans la grande salle du Conservatoire, où l'on distribuaitce jour-là, les prix de musique instrumentale. Chérubini le grand prêtre de ce temple harmonieux, n'avait pas encore abandonné son poste, ici-bas, pour aller diriger, là haut, le concert des anges; il venait de couronner Paul Derville, jeune pianiste du plus bel espoir, et lui adressait des éloges flatteurs. Le jeune homme retourna prendre place au piano et se mit exécuter une sonate brillante qui souleva les applaudissements de la salle entière. Mais Paul n'aurait pas joui de son triomphe, si parmi toutes ces voix réunies sa louange, une voix n'eût pas frappé son oreille, si, parmi tous ces regards pleins d'en couragement et de bienveillance, un seul regard n'eut pas rencontré le sien. Que lui font, lui, ces bruyants témoi gnages d'intérêt? Que lui importe la foule? Il n'entend et ne voit que Marie... Marie, sa douce camarade de classe, Marie son premier amour-!.. Elle est là, confondue dans les rangs des élèves de son sexebelle entre toutes les de croire de la part de nos adversaires, une abstention complète. Peut-être se raviseront- ils au dernier moment et alors ils intrigueront, non pour faire élire leur candidatmais pour lui donner une minorité respectableafin de pouvoir faire parade d'une influence qu'en réa lité ils ne possèdent pas, mais dont ils aiment faire semblant. C'est ainsi que le Journal des Boules a prêché l'abstention des électeurs, afin de pouvoir compter comme appartenant son parti, ceux qui ne se rendraient pas 1 élec tionElecteurs, nous devons déjouer tous ces calculs. Rendons-nous l'élection comme s il y avait lutte et ne donnons pas même celte fiche de consolation des ennemis politiques dont vous avez pu comprendre l'impuissance par l'arrogance des provocations suivie d'une complète déroute, quand le défi a été relevé. L'Association libérale, croyons-nousa fait un choix excellent. M. PieIii Bekb, conseiller communal, Ypres, mérite les sympathies qui ont éclaté la pr oclamation de son nom, quand il a été choisi comme candidat définitif. La coalition qui existe entre les modérés, les Caméléons, les transfuges du libéralisme et les adhérents de l'opinion cléricale est aujourd'hui un fait constant ou, pour mieux dire, les deux fractions n'en font qu'une, car la plus forte, la fraction cléricale doit évidemment absorber l'autreet l'annuller. L'entente cordiale qui existe entre les deux journaux est en réalité touchante et l'on pourrait douter d'un si bon accord si l'intérêt politique et les passions hai neuses ne tenaient lieu de ciment entre les parties peu homogènes de la coalition. Ce qui est extraordinaire, c'est 1 impudeur avec laquelle le Journal des Baziles prend tous les masques, sans se soucier le moins du monde de ses antécédents. Aujourd hui, il prétend être l'expression des vœux de la classe moyenne et bourgeoise si odieusement oppriméeson avis, et nous ne pouvons résister au plaisir de lui rappeler que quand le ministère De Theux- Malou nous enleva notre garnison de cavalerie, cejournal eut l'inconcevable courage d'approu ver celte mesure, sous prétexte que notre bour geoisie était trop revêche l'impulsion catho lique. Était-il alors le défenseur désintérêts de la bourgeoisie et des classes moyennes et ou vrières, ou cédait-il une rancune longtemps comprimée et qui s'est manifestée par une in justice et par un acte impolitique? Ah! le journal clérical défend les intérêts de la bourgeoisie! Qu'a-t-il fait pendant toute l'époque de l'omnipotence de ses patrons Cétail alors qu'il fallait prendre en main les intérêts de la bourgeoisie et tâcher de faiie rendre justice la ville d'Ypres et son arron dissement. Dans la question du chemin de fer qui devait nous relier celui de l'état, ceux qui tenaient le pouvoir auraient pu, sans frais pour le gouvernement, nous doter d'une voie de communication ferrée, en exigeant que les tra vaux s'exécutassent simultanément sur la ligne de Bruges Courlrai et d'Ypres Courlrai. Mais cela valait-il la peine qu'on y songeât? Il ne s'agissait que des intérêts de la ville et de l'arrondissement d Ypres et alors on ne se dé rangeait pas pour si peu de chose. Ce pieux journal comprend parmi les classes bourgeoises les commerçants et les industriels et l'on doit se rappeler avec quelle haine il les poursuivait, parce que certains meneurs de la clique laquelle il s'est allié, se trouvaient alors dans les rangs du libéralisme. Aujourd'hui qu'ils eu sont retirés, ce sont des hommes courageux, indépendants, enfin ils sont aussi flattés qu'autrefois ils étaient injuriés et le motif de ce revirement ne fait pas l'éloge de ceux: qui sont encensés actuellement. Que le journal le Progrès et le parti libéral aient repousser les attaques et les calomnies publiées par deux journaux ou par un seul, peu importe, cela ne nous effraye pas du tout et nous n'en sommes pas désarçonnés. Mais nous devons une fois de plus faire remarquer qu'il ne s'agit plus de principes, m*us de personna lités. On s'attaque aux hommes pour démonétiser les institutions et les partis. Ajoutons que les journaux qui se publient sous le patronage soi- disant du clergé et du commercesont écrits dans un style crapuleux et ignoble, tel point qu'il semblerait que les scribes qui les rédigent, ont perdu toute idée de convenance et de savoir- roses de ce parterre fleuri de jeunes visages et d'attraits naissants. Une larme brille sous sa noire paupièrela rougeur couvre son front, sa poitrine bat avec force... Tout cela c'est du bonheur Depuis longtemps ils ont échangé ces mystérieuses paroles qui, de deux existences, n'en font qu'une. Si Paul et Marie se regardent, toute leur âme passe dans leurs yeux leurs joies et leurs chagrins sont les mêmes l'un n'a pas une pensée qu'il puisse dérober l'autre. Quand l'ivresse de l'ovation fut dissipée, quand les spectateurs furent sortis delà salle, Paul devint triste. Aussitôt le front de Marie se couvrit d'un nuage... Les pauvres jeunes gens s'étaient déjà devinés: partir de ce jour, Paul quittait le Conservatoire, et Marie devait y rester pour achever ses études. L'artiste s'approcha de la jeune fille et murmura d'une voix tremblante d'émotion Marie, nous allons nous séparer! Oui, répondit- elle en poussant un soupir. Et vous ne m'oublierez pas, Marie! Vous oublier! dit la jeune fille avec un accent de tendre reproche est-ce possiblemon Dieu Vous savez bien que je vous aiine? Oh! soyez bénie pour ces douces paroles Mais ne plus vous voir Marie Passer tous mes instants loin de vous, travailler ailleurs que sous vos yeux, sans qu'un mot, un sourire viennent me donner du courage!.. Mon ami, souffrirez-vous donc seul?- Jy songe, continua timidement le jeune homme, nous pouvons nous écrire...—Oui, dit-elle, avec une candeur charmante. Et vous me répondrezMarie? Je vous répondrai. Tous les soirs, quand votre tante viendra vous chercher au sortir des classesje serai làprès de la porte du Conservatoire, je vous glisserai ma lettre dans la main et vous laisserez tomber dans la mienne la ré ponse de la veille? Je vous le promets. Eu ce moment, on vint les séparer. Les deux élèves échangèrent un dernier coup d'œil de tendresse, et Paul, le cœur plein d'espérance, regagna sa mansarde, au cinquième étage de la rue Saint-Georges. Le jeune homme commençait sa vie d'artiste il entrait dans cette carrière aride, hérissée d'obstacles sans nombre, dans ce chemin périlleux où chaque pas rencontre un piège, où l'on aperçoit, en perspective, la gloire et la for tune, radieuses apparitions qui vous échappent au mo ment où vous croyez les saisir, feux follets menteurs qui vous égarent au mifleu de sentiers arides et difficiles. Quelquefois sans doute, ils se laissent atteindre; mais pour la plupart de ceux qui les poursuivent, que de peines et de travaux perdus! Que d'ennuis de déceptions et de déboires La vocation de Paul le poussait impérieusement vers cette licc dont les athlètesp«ur lutter avec avan-

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1