EXTÉRIEUR.
vaincu de banqueroute frauduleuse faite Roulers, dans
le courant de février 1848, pour étant en état de faillite:
1* ne pas justifier de l'emploi de toutes ses recettes; 2*
avoir détourné au préjudice de la masse créancière des
marchandises et effets mobilierset 5* avoir tenu des
livres qui ne présentent pas sa véritable situation active
et passive, a été condamné 8 années de travaux forcés,
l'exposition et aux frais du procès.
A l'audience de samedi de la cour d'assises de la Flan
dre orientale, Charles-Louis Maes, âgé de 34 ans, et
Bernard Maes, âgé de 31 ans, cultivateurs, nés et domi
ciliés Vosselaere, déclarés coupables 1° de tentative de
meurtre commise le 18 février dernier, Landeghem,
sur la personne de Jean-Baptiste Step, charpentier
Nevele, et 2° d'avoir infligé avec préméditation des bles
sures, qui ont occasionné une incapacité de travail de
plus de 20 jours, au nommé François Step, également
charpentier Nevele, ont été condamnés aux travaux
forcés perpétuité, une heure d'exposition et la
marque.
FRANCE. Paris, ojuin.Le nouveau ministère
est fort mal accueilli par la plupart des journaux. 11 ne
contente personne et l'on crie déjà de tous côtés que ce
ne peut être qu'un ministère de transition. Les journaux
de la droite et surtout les feuilles légitimistes ne peuvent
dissimuler leur mécontentement en voyant arriver aux
affaires M. Dufaure. Il regardait l'influence de la nuance
qui dominait aux affaires avant décembre comme pré
pondérante. M. Odilon Barot est peu près de la même
opinion que M. Dufaure quiavait déjà parmi les ministres
du précédent cabinet trois de ses amis, MM. Passy, De
Tracy et Lacrosse. MM. De Tocqueville et Languinais lui
sont tout dévouéset il ne reste plus pour représenter
l 'esprit de conciliation que M. de Falloux qui est l'ami des
légitimistes et M. le général Rulhières qui est tout dévoué
M. Changarnicr.
Cependant quelque large part qu'on ait faite M.
Dufaure, les journaux de sa nuance ne sont pas plus satis
faits que les légitimistes. Ils ne comprennent pas que M.
Dufaure ait consenti tolérer la présence de M. De
Falloux et couvrir de son nom la situation de M. le
général Changarnicr.
11 nous parait difficile que le ministère ainsi formé
puisse rester longtemps aux affaires. Si M. Dufaure par
vient rallier lui la majorité des républicains et des
Orléanistes, il ne tardera pas faire éliminer de son ca
binet MM. De Falloux et Rulhières qu'il n'a accepté
comme collègues qu'après 13 jours de tergiversations et
de refus.
M. E. DeGirardin n'a pas été nommé en Algérie. Les
trois représentants élus sont MM. H. Didier, E. Barrault
et de Raneé.
On lit dans le Moniteur universel:
Par décret du président de la république, M. le général
Perrot est nommé général de division et commandant
supérieur des gardes nationales de la Seine.
La Presse de ce matin voit un casus belli dans le qua
trième paragraphe des propositions de M. de Lesseps, par
lequel il garantit aux Romains l'évacuation de leur ter
ritoire de la part des étrangers qui l'ont envahi, dans le
cas où ils accepteraient ses propositionsc'est-à-dire
Rentrée des Français Rome. Nous croyons les craintes
de la Presse sans fondement. 11 n'est plus un mystère
pour personne que le cabinet français agît l'égard de
Rome, dans un parfait accord avec les autres puissances
intervenantes. M. de Lesseps, en promettant l'éloignement
des Autrichiens, des Espagnols, des Napolitains, n'a ni
dépassé ses instructions ni hasardé une promesse irréali
sable. Une fois les Français Rome, la réaction serait
peu près assurée et la coopération des autres armé(f
étrangères, devenant tout fait inutile, les puissancft
D'après les renseignements qu'il venait d'obtenir, il
conclut que M™ Dcrville, selon toute vraisemblance, était
morte dans une autre cité d'Italie. Son coupable époux,
en venant l'oublier, Florence, près de la baronne de
Chàteauneuf, s'était empressé de remplir un dernier de
voir, pour ne plus songer ensuite qu'à ses plaisirs.
Et lui... lui, Hyacinthequi seul conserve encore le
souvenir de celle qui n'est plus... Il ne peut pas même
trouver sa tombe
De nouvelles recherches Naples, Palerme, Rome,
Pavie, en un mot dans toutes les villes où les étrangers
s'arrêtent de préférencen'amenèrent aucun résultat.
Mme de Verneuil revint Paris avec son fils, plus ma
lade qu'il n'était avant le départ.
Le jeune hommeen proie une sombre mélancolie
paraissait fuir la comtesse, et s'absentait pendant des
journées entières. Où allait-il? Hyacinthe n'en savait rien
lui même. Il sortait seul, pied, un crêpe son chapeau,
car il portait le deuil de Marie! Parcourant les rues tu
multueuses de la capitale, se heurtant la foule, ne
voyant rien, n'entendant rientout sa douleur.
Au milieu de l'une de ces promenades sans butil fut
accosté par un homme dont la vue le fit tressaillir, et
auquel il refusa de tendre la main.
C'était Paul.
Tu me boudes, mon amidit l'artiste. Je suis cou
pable, eu effet, de ne t'avoir pas encore rendu visite
catholiques ne pourraient avoir aucune difficulté a se
retirer.
La présidence de M. de Falloux au nouveau cabinet, est
un sur garant de ce que la quadruple alliance catholique
projetée Gaële et acceptée Paris, il y a environ trois
mois, est encore en pleine vigueur et agit dans le plus
parfait accord.
Le gouvernement doit recevoir aujourd hui ou demain
les nouvelles de Rome du 30 et du 51.
Le ministère, proclamé hier la tribune, est ce matin
accueilli très-diversement par les journaux.
Les feuilles du parti ultrà-conservateur voient dans sa
formation une concession faite l'opinion républicaine
modérée et s'étonnent de voir le cabinet se récruter de
trois partisans connus du ministère Cavaignac.
Les journaux du progrès, au contraire, accusent le
pouvoir de n'avoir rien fait, tant qu'il conserve la tête
de la garnison de Paris le général Changarnier, qu'ils
accusent d'avoir désorganisé l'année par ses sévérités
inopportunes. En même temps toutefois, le Courrier
françaisorgane connu du général Changarnier, crie la
trahison, de ce que l'intérim de commandement confié au
général Pierrot, doit être changé en une nomination dé
finitive qui fait justice d'un des plus vieux griefs de l'op
position, contre le ministère du 20 décembre.
Ce qui est bien certain, c'est que le ministère du 2
juin a été formé contre le vœu de M. le général Chan
garnier, aussi bien que contre celui de M. de Falloux;
l'un de ces personnages y perd la moitié du double com
mandement pour lequel il a lutté si longtemps contre la
Constitution l'autre n'est entré dans la combinaison
qu'après avoir dû faire le sacrifice de son collègue, M.
Buffet, dont le maintien au commerce avait été posé par
lui comme condition sine quâ non de la paix qu'il offrait
au nom des légitimistes de l'Assemblée.
Quelles que soient au fond les intentions dans lesquelles
a été formé le nouveau ministère, il ne satisfait pleine
ment aucun parti. Les conservateurs qui restent sur la
liste n'acceptent la position qu'en murmurant, et les
progressistes qu'on y a fait figurer se plaignent de n'avoir
pas obtenu toutes les garanties auxquelles ils croyaient
avoir droit.
Mais le vrai juge de la situation nouvelle, c'est la ma
jorité parlementaire. Il s'agît de savoir si l'appointées 80
ou 90 voix que MM. Dufaure et Tocqueville et Lanjuinais
apportent M. Barrot, ne sera pas balancé par les défec
tions qu'il y a lieu de craindre dans la portion de l'As
semblée.
Ce n'est pas que les amis de M. de Falloux doivent, de
dessein prémédité, faire bande part dès demain, et se
déclarer en hostilité ouverte et systématique contre une
administration où se trouvent encore quelques-uns des
siens; mais il arrivera coup sûr que dans certaines
questions graves, cette défection aura lieu, peut-être au
moment où on la craindra le moins, et qu'elle pourra
produire quelque catastrophe, moins que l'appoint de
majorité qu'on se sera assuré d'autre part, ne vienne dans
lesscrutins en majorité suffisante pour faire compensation.
Voici quelques détails exacts sur ce qui s'est passé pour
former le ministère, dont nous avons fait connaître hier
la composition.
M. le maréchal Bugeaud et M. de Falloux ont essayé
par trois fois de former un ministère exclusivement pris
dans la majorité de l'Assemblée, et chaque fois, avant
d'arriver au terme, les combinaisons ont avorté.
Une fois, c'est M. de Rémusat qui, après avoir, pour
ainsi dire, accepté le portefeuille des affaires étrangères,
a refusé net de faire partie du cabinet.
Une autre fois, c'est M. le maréchal Bugeaud, refusant
le portefeuille de la guerre, pour n'avoir point un com
mandement indépendant du ministre, le commandement
de l'armée de Paris.
Hier matin encore, M. le maréchal Bugeaud refusa
d'entrer dans le cabinet pour cette raison et aussi pour n'y
être pas en minorité.
depuis mon retour d'Italie; mais des affaires sérieuses...
Tu as su le malheur qui m'a frappé? Oui, dit froide
ment Hyacinthe. C'était une excellente femme, pour
suivit Paul. Eh! que veux-tu? mon cher! Après tout, la
douleur ne peut pas être éternelle... Je sors de la mairie
du deuxième arrondissement... Tu devines peut-être la
cause de cette démarche?Regarde! dit Paul.
Les deux anciens camarades de classe s'étaient ren
contrés vis-à-vis de cet endroit de la rue Pinon qui fait
faceauboulevard. L'artiste montrait Hyacinthe son nom
et celui de la baronne de Rochebrune placardés la porte
de la mairie.
Que penses-tu de ce mariage? demanda Paul d'un
air triomphant. Oh! tais-toi!... s'écria Hyacinthe.
Il s'enfuit et rentra chez sa mère, pâle, hors de lui,
presque fou. La comtesse effrayée vint sa rencontre.
Son fils lui raconta l'épisode de sa promenade, en don
nant les marques du plus violent délire.
Que veux-tu? mon pauvre enfant, dit Mm° de
4 erneuil, en essuyant la sueur qui découlaitgouttes
pressées, sur le visage amaigri du malade; il n'y a que
certaines âmes d'élite qui puissent comprendre la sain
teté de la douleur. Deux mois peine.!... il n'y a que
deux mois quelle est morte! Sans doute ce nouveau
mariage, si rapproché d une tombe, est un scandale hor
rible... mais il est une chose qui doit adoucir tes regrets..
Puisque Marie ne pouvait être toi, Dieu n'a-t-il pas bien
M. de Falloux déclarait hier une heure, au président
de la République, qu'il ne pouvait se maintenir dans le
cabinet, ne pouvant être d'accord sur des points impor
tants avec M. Dufaure, Passy, de Tracy, Tocqueville et
Lacrosse. Il a demandé qu'on maintient M. Buffet au
ministère du commerce. M. Dufaure a exigé l'entrée de
M. Lanjuinais qui est ministre pour n'avoir point été élu
représentant. C'est un fiche de consolation et une récom
pense pour son amendement la proposition Rateau.
M. de Falloux n'a consenti rester que provisoirement.
Il a été question jusqu'au dernier moment d'appeler
au ministère des travaux publics M. Daru, qui a refusé.
M. Bineau a été également proposé. M. Lacrosse est un
des hommes qui ont soulevé le plus de répugnance. Le
président de la République n'oublie pas que le repré
sentant du Ministère a été un des premiers soutenir la
candidature du général Cavaignac la présidence de la
République, et se prononcer pour l'exclusion de l'As
semblée de M. Louis-Napoléon Bonaparte. M. Lacrosse
est peu populaire, mais il est actif et persévérant; il
appartient la petite fraction qui, sous la monarchie de
juillet, a formé ce tiers-parti dont tous les chefs, MM.
Dufaure, Passy et Tracy sont aujourd'hui au ministère.
Nous pouvons affirmer que le ministère ne fera pas
une longue campagne.
Le général changarnier n'est maintenu que momenta
nément au commandement de l'armée de Paris.
On lit dans le Toulonnais
Un grand mouvement a régné eneoreces jours derniers
dans notre port; on a embarqué pour l'Italie 10 pièces
de siège avec leur approvisionnement, des mortiers, des
obusiers, une quantité assez considérable de gargousses,
bombes et obus, et raille barils de poudre.
M. le général de division de Rostolan est désigné pour
commander la 3° division de l'armée expéditionnaire.
M. le général d'artillerie Thiry est désigné pour com
mander l'artillerie de l'armée d'Italie.
Il arrivetous les jours dansnotre ville un grand nombre
d'officiers d'état-major, qui s'embarquent pour l'Italie.
Tous les lieutenants-colonels des corps qui se trouvent en
Italie et qui étaient restés au dépôt, ont reçu l'ordre de
rejoindre immédiatement les bataillons de guerre.
PRUSSE. Beaux, 31 mai. Des excès déplora
bles ont été commis hier soir, sur une place où a eu le
tir de la Pentecôte, au milieu d'une grande affluence.
Quelques soldats ont eu des rixes avec d'autres habitants,
et ont même fait usage de leurs armes. Plusieurs person
nes ont été blessées grièvement.
Les journaux allemands publient unedcpèchcdu comte
de Brandenbourg au plénipotentiaire prussienFranc
fort, le chargeant de faire connaître au vicaire de l'Em
pire. que le cabinet de Berlin ne reconnaît plus le pouvoir
central et qu'il prend en main la direction de l'affaire
danoise relative au Sehleswig-Holstein.
La réponse de l'archiduc-vicaire est un refus très-net
de reconnaître la Prusse le droit qu'elle prétend s'ar
roger.
L'archiduc-vicaire de l'Empire a répondu en date du
23, qu'il n'accédait pas la demande de la Prusse de lui
confier ses pouvoirs, parce que cela ne. peut avoir lieu par
un acte illégal du dépositaire de ses pouvoirs acte qui
ne serait obligatoire pour personne, mais par voie légale.
Il ne peut s'attendre ce que la Prusse se metteau
sujet d'une affaire particulière, la place d'un pouvoir
pour la cession duquel manque l'assentiment de tous les
intéressés. La direction de l'affaire danoise, par le pouvoir
central, n'aurait pas de conséquences aussi malheureuses
qu'une rupture déclarée de la Prusse avec l'État fédéral
direction de cette affaire n'est chancelante que par la ma
nière d'agir de la Prusse.
Et si la Prusse a donné de sapropreautorité des instruc
tions au général Prittwitz, l'archiduc fait entendre que ce
général, en qualité de commandant en chef des troupes
allemandes du Sehleswig-Holstein, est tenu d'obéir
l'empire.
fait de l'enlever de ce monde plutôt que de la laisser au
pouvoir d'un homme indigne d'elle? Oh! oui... oui,
vous avez raison, ma mère dit le jeune homme en san
glotant avec amertume.
Les chevaux de la comtesse étaient attelés pour la con
duire au bois elle décida Hyacinthe monter en voiture
avec elle.
On était la fin d'avril. Tous les arbres des Champs-
Elysées et du bois de Boulogne étaient en fleur. La brise,
en passant au travers du jeune feuillage, apportait au
pauvre malade tous les parfums du printemps. L'aspect
de celte belle nature rendait un peu de calme son ima
gination souffrante.
Tout-à-coup Hyacinthe, qui venait de mettre la tête
la portière, jeta un cri terrible.
Ciel Oh c'est impossible Ma raison s'égare
Arrêtez! cria la comtesse avec effroi; car le jeune
homme se penchait sur les roues, et la chute était immi
nente.
Le cocher retint la bride ses chevaux.
Hyacinthe, sans répondre aux questions empressées de
sa mère, s'élança hors de la calèche et se mit la pour
suite de deux femmes qui venaient de prendre une avenue
voisine.
Dans l'une de ces deux femmes, il avait cru reconnaître
M"1* Dqrville. (La suite au prochain n°.)