si peu de temps, comme une injure et une insulte le soup çon d'être de connivence avec lui? Enfin, pour comble de sottise et de bassesse, la Commune s'honore detre inti tulée l'alliée fidèle du Journal des Baziles(voir le Propagateur du 20 Juin) elle qui dans son n° 7 du 10 Juin proclameavec emphase les noms sortis du scrutin de l'Association libérale et qui dans son n° suivant s'écrie ivre de joie et d'orgueil, triomphe! et victoire les candidats libéraux que la Commune a appuyés avec éner gie ont été élus une belle majorité, ce succès éclatant est d'un excellent augurela victoire du libéralisme est complète dans tout le pays Etait-ce là aussi un sujet de joie pour le plus fanatique des journaux cléricaux du pays, dont de chute en cliûte, la Commune est devenue la servile et ignoble doublure. Voilà pour la logique de nos adversaires Mais arrivons leur cheval de bataille, la grande manœuvre qui a gagné beaucoup de voix libérales et qui, mon avis, je le dis avec regret, a décidé de leurs succès Nous ne vou lons pas, disent-ilsêtre dominés par une caste orgueil leuse et ambitieuse; nous ne voulons pas d'oligarchie en notre ville; nous voulons être affranchis de l'esclavage que nous fait subir une seule et même famille; point de triumvirspoint de dictateurs; nous sommes des indé pendants, etc., etc. i> et là-dessus ils brodent leur thème favori où le bon goût le dispute la platitude du style. Pauvres libéraux, qui vous vous êtes laissés duper ce manège de saltimbanques, avez-vous jamais vu une so ciété quelconque, soit dans le domaine, de la politique, soit dans celui des arts ou sciences, soit créée dans un simple but de distraction et d'amusementavez-vous jamais vu dans ces réunions formées sur un véritable pied d'égalité, que l'action de l'initiative ne soit dévolue naturellement aux plus capables? Et part la question de capacité, n'est-ce pas faire preuve de dévouement de vou loir assumer tout ce que la tâche commune a de labeur et exige de zèle; et les membres qui se reposent ainsi sur quelques-uns d'entr'eux de la part la plus difficile et sou vent la moins avantageuse, peuvent-ils avoir la bouche assez de paroles d'encouragement et de reconnaissance, au lieu de ces stupides et absurdes cris l'omnipotence, la sujétion? Quand le ministre actuel de l'intérieur sié geait sur les bancs de l'opposition, ses partisans lui ont-ils fait un crime, font-ils traité d'oligarque, parce que c'é tait de lui et de son entourage que venait le mot d'ordre dans les graves questions de parti? Pareil reproche a-t-il jamais été adressé M. De Theux par la fine fleur du parti catholique? Transfuges libéraux de notre cité, vous êtes drôles et bien maladroits! Comme les grenouilles de la fable vous vous lassez d'une dépendance imaginaire pour tomber dans une antre malheureusement trop ré elle! Insensés, en votant contre vos convictions, comme vous l'avez avoué la plupart, avez-vous jamais refléchi quel danger vous exposiez vos principes et vos personnes? Savcz-vousdans l'intérêt de quels hommes vous avez quitté vos frères et quel sujétion vous allez être soumis main tenant? Je ne dirai qu'un mot; cet écrit est déjà trop long vous avez fait faux bond ceux qui n'entreprenaient rien sans vous consulter, sans avoir obtenu votre assenti ment par l'intermédiaire d'un scrutin sincère et inviolable et vous êtes allé vous mettre la dévotion du premier mot d'ordre venu, on ne saura d'où, ni comment. Au lieu de suivre, après l'impulsion donnée par vous-même, vos chefs électifs que vous choisissiez dans les familles les plus dignes et les plus respectables, vous êtes aujourd'hui les fidèles alliés de cet avocat Harpagon l'homme type du donquichottisme catholique, l'homme dont le bigo- lisme outré joint d'autres travers est proverbial en notre ville; vous êtes les vrais commettants de cet autre personnage, industriel s'il en fut jamaissain au moral comme au physique, pratiquant toutes les vertus, surtout; celle de la reconnaissance, (voir sa lettre au Progrès n° 705, 27 août 1848) enun mottartufe comme son fidèle allié, mais tartufe d'une espèce nouvelle, tartufe d'am bition avoir légèrement entrebaillé la tapisserie, il plongea ses yeux brillants comme des étincelles électriques dans cette retraite où se consommait son malheur Une seule pensée, pensée dévorante, pensée lugubre, éternelle, bouillonna dans sa tête; elle y flotta confuse, incertaine, n'amenant rien autre chose que le délire. Et il entendit résonner son oreille comme un inter minable tintement qui suit une explosion formidable. Quand il eut vu le comte Archambaud étendu aux pieds de Jehanneil laissa retomber la portière comme un homme qui se méfie de lui-même. Une sueur abon dante coula de son front. A deux reprises il porta la main la garde de sa misé ricorde, et deux reprises il l'en retira vivement; bien sûr de la retrouver, comme un ami fidèle, quand le mo ment serait venu de s'en servir. Il se résigna donc écouter et dévorer jusqu'au bout sou martyre. Revenons maintenant Jeanne d'Oisy et Archambaud du Donjon. Mais comment recevais-tu ces objets? demanda Archambaud. Ils m'arrivaient par l'entremise d'un homme, que j'avais vainement questionné, espèce de machine stupide dont je ne pouvais rien tirer. Enfin, monseigneur, un jour, ainsi que je vous le disais, ne pouvant supporter plus longtemps le poids d'une recon naissance qui ne se matérialisait pas, je résolus d'observer ce fantasque commissionnaire: je me mis donc discrète ment sa suite, et après mille détours commandés par la prudence, je le vis, mon grand étounement, revenir Agréez, Monsieur le rédacteur, l'assurance de mon sincère dévouement. un libéral qui se s'est pas encore laissé duper. Enfin la Chambre a abordé la discussion de la loi sur l'enseignement supérieur, et non sans peine, car les députés du parti clérical ont fait tous leurs efforts pour la renvoyer aux calendes grecques. La majorité libérale qui commeuce s inquiéter des menées jésuitiques a tenu bon et rien n'a pu la faire céder. Instantanément, le parti clérical s'est dessiné la Chambre, il som meillait, faisait le mort depuis le 24 Février 1848, mais la loi sur L'enseignement a eu le pouvoir de le tirer de sa feinte torpeur. Après avoir essayé de tous les fins de non-recevoir possibles, les députés cléricaux aussi rétro grades que jamais, tout en se disant plus libé raux que les libéraux mêmes, ont enfourché leur vieux dada, la liberté de l'enseignèment sans limites et sans frein. Le clergé par suite de sa puissante organisation et de son aptitude maintenir les populations dans l'ignorance, ne cache pas que celte liberté ne peut profiler qu'à lui seul, et pour empêcher toute concur rence, il voudrait qu'on enlevât l'état, au gouvernement, le droit de jouir de la liberté de l'enseignement au même litre que lui. Mais si les prétentions des champions du parti catholique ne peuvent prévaloir la Chambre des représentants, au Sénat il se ma nifeste des velléités inspirées, paraît-il, par des hommes qui ont coopéré au vote de la fameuse adresse de 1841. On dit onvertement que la loi sur l'enseignement supérieur sera volé par la Chambre une grande majorité, mais que le Sénat s'apprête la rejeter. Ce serait un con flit que la Chambre haute aurait l'imprudence de soulever, dans un moment où les préten tions aristocratiques et jésuitiques, boulever seraient le paysMalgré la coupable folie d'une pareille conduite, il ne nous étonnerait pas qu'un pareil plan ait été tramé et qu'on essayerait de le mettre exécution. Le choix de M. Malou-Vande'n Peereboom, véritable in carnation des doctrines jésuitiques ne serait pas étranger ce projet. Le parti clérical veut se fortifier au Sénat, afin de tenir le ministère en échec. Qu'on y prenne garde cependant le pays n'a pas oublié la levée de boucliers de 1841 et la fameuse adresse du Sénat, et certes celui-ci n'a fait qu'amoindrir son autorité morale, en se prêtant aux intrigues cléricales, mais si aujour d'hui il avait le malheur de recommencer ce jeu, la première question qui serait mise en discussion, serait l'utilité et l'opportunité du) Sénatet dans l'intérêt du pays et de son indépen- j dance, il serait utile que de pareilles idées ne soient pas agitées l'époque actuelle, car il pourrait en sortir de l'imprévu que nul n'aurait souhaité voir se réaliser. par une rue parallèle une porte secrète donnant entrée l'hôtel que je vous ai signalé. Avant d'aller plus loin, Jehanne plaça sa main sur son cœur, pour en comprimer les battements. Oui, monseigneur, reprit-elle, quoiqu'il m'en coûte d'avouer la véritéje dois vous la dire toute entière. J'aimais, avant de le connaître, le comte Hugues de Clisson; je l'aimais comme on aime un ange qui sait faire des générosités sans espoir d'en tirer profit; je l'ai mais comme un génie tutélaire qui m'avait sauvé de la pensée éternelle du suicidecette pensée qui me pour suivait m'obsédait, se présentait moi toute heure de nuit et de jour, sous toutes les abstractionstoutes les formes. Du moment que je lui eus parlé pour le remer cierje l'aimai avec idolâtrie. Il ne me demanda rien je lui devais la vie ce fut moi qui la lui donnai oui, monseigneur, je lui abandonnai mon âme; il m'eût de mandé mon Dieus'il eut été en ma puissanceje le lui eusse livré La tapisserie a demi soulevée retomba sans que Jehanne ni Archambaud eussent remarqué cette particularité. Clisson voyant ce qu'il perdait, sentit s'élever en lui un ouragan de jalousie: ses idées incohérentes qui ressem blaient de la folie, se heurtèrent dans son cerveau ma lade comme dans un affreux cahos, sans nulle suitenul enchaînement, nulle relation. Il sentit dans les oreilles des bruissements, des lueurs passèrent devant ses yeux. La vérité sanglante, inexorable se dressa devant lui dans son épouvantable solennité. Et pourtant, acheva Jehanne dont le front tomba On nous prie d'insérer la convocation suivante Association agricole de l'arrondissement ù'Ypres. Ypres, 25 Juin 1849. MM. Nous avons l'honneur de vous convoquer l'assemblée générale, qui aura lieu le Samedi, 30 Juin 1849, onze heures et demie du matin, l'Hôtel de ville, Ypres. Nous espérons que l'importance de l'ordre du jour vous engagera assister cette réunion. Agréez, MM., l'assurance de notre parfaite considération. pour le comité le président, le secrétaire, lleniu C.lrtox. D. Roffiaex. ordre du jour 1° Discussion d'une proposition ayant pour objet de demander la modification ou l'abolition du règlement d'assurance agricole contre les risques de grêle, ouragan, ou feu du ciel. 2° Discussion d'une proposition ayant pour objet de fonder une caisse de prévoyance en faveur de tous les ouvriers agricoles qui auront reçu des distinctions hono rifiques soit du gouvernement, soit de l'association agricole. 3° Règlement concernant les récompenses donner aux ouvriers agricoles qui se seront distingués par leur zèle, leur aptitude et leur bonne conduite. Décider en quoi consisteront ces récompenses. Un arrêté royal, en date du 17 Juin 1849, autorise la commission administrative de l'Hospice des vieillards de Neuve-Eglise (Flandre occidentale), accepter le legs qui lui est fait par la demoiselle Lobeau (Marie-Anne), et consistant 1° Dans les immeubles indiqués au plan cadastral de la commune de Neuve-Église, sous la section A, n0' 175, 193,194 et 19G, et sous la section B, n"' 50 et 95, d'une contenance de 4 hectares 48 arcs 90 centiareset d'un revenu de fr. 354-01. 2° En une obligation due par le notaire Yermeersch, Neuve-Église, au capital de 3,600 fr., l'intérêt de4p.°/0. 5" Dans l'argent comptant s'élévant, au décès de la tes tatrice, la somme de 350 francs. Le tout sous la condition d'acquitter certaines dettes et charges, réduisant la valeur globale du legs fait l'Hos pice la somme de fr. 15,014-82 c. sauf l'imputation d'une pension annuelle et viagère de 200 fr. sur le revenu de ce legs. On lit dans la correspondance du Journal de Liège: Voulez-vous savoir d'ailleurs quelle valeur il faut atta cher l'esprit de conciliation qui anime ces braves cléri caux? En voici un échantillon: A Ypres, se mettait sur les rangs M. de Langhe, un des hommes les plus modérés, mais aussi des plus indépen dants de l'opinion libérale, et dont la carrière politique connue est un gage pour ceux qui ne sont point d'un parti passionné quand même. Eh bien le nouvel évêque de Bruges s'est jeté cette fois dans la mêlée avec une ardeur qui, jusqu'ici, n'a été dépassée nulle part. Il a fait des efforts inouïs pour que son père devintsénateur en place du candidat des libéraux. On m'écrit d'Ypres que jamais on n'avait vu le clergé dans un état plus grand d'agitation pour faire triompher le père de monseigneur, M. Malou-Vanden Pcerebooin, qui, depuis 1815, a toujours été la personnification mo rale et intellectuelle de la théocratie effrénée. Ses deux iils, qui sont élevés S'-Achcul, en disent d'ailleurs assez sur ce point. Eh bien on a voulu le faire arriver la chambre tout prix. Jamais les prêtres n'ont travaillé avec une énergie plus soutenue. Dans diverses communes, tout le person nel de l'église était l'œuvre. Dans l'une d'elles notam ment, la servante du curé est allée faire du prosélytisme. sur sa poitrine en même temps qu'une larme, pourtant c'est lui qui je dois tout, c'est lui qui m'a tant aimée, qui m'aime tant encorec'est lui que je trompe en vous recevant. Voilà mes remords, monseigneur voilà la cause de mes tristesses. 6h mon Dieu, ajouta-t-elle, je voudrais mourir A cette exclamation partie du fond de l'âme, le comte Archambaud se releva vivement comme si un ressort de fer l'eut remis sur pied. Aussi lui, qui savait aimer avec emportement, il sentit la dent acérée de la jalousie le mordre avec une impitoyable ténacité. C'est pour cela, s'écria-t-il, avec feu, c'est pour cela que je le hais: c'est pour cela que je l'ai insulté hier, malgré la délicatessedema position...carilétaitmonhôte. Jehanne stupéfaite, n'osait croire ce qu'elle entendait. Ouipoursuivit Archambaud étourdi lui-même de ce qu'il avait osé dire, ouinous nous battons demain sans merci ni pitié un de nous deux est de trop pour l'autre un de nous deux doit rester étendu terre, après avoir envoyé sous les yeux de l'autre, son dernier souille avec sa dernière parole!.. En s'exprimant ainsi, il partit d'un éclat de rire fié vreux venu des nerfs plutôt que du cœur. Un rire y répondit derrière la portière en velours mais un rire étrange, strident, infernal. Jehanne poussa un cridans lequel se résumait tout son désespoir. Le comte Archambaud se précipita vers l'escalier. Il ne vit rien. Clisson avait disparu. (La suite au prochain n".)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2