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gros mots, rien de plus facileet nous, pour notre part,
nous croyons ne pas devoir y recourir, parce que, il
nous est d'avis que la modération est le privilège de ce
qui est fort, de la raison et de la justice.
En vérité, ils sont bien susceptibles. Quoi! pour arriver
une fin qui n'est un mystère pour personneils ont
commencé une guerre outrance sur le terrain des per
sonnalités contre des hommes honorables, les champions
infatigables de nos droits publics dont l'unique crime est
de servir d'obstacle leurs étroites et mesquines ambi
tions? II n'est sorte de déclamations furibondes, d'épi-
thèles grossières, de propos odieux et extravagants qu'ils
n'aient épargnés pour conspuerhonnir, ridiculiser ces
personnes dont fort heureusement les caractères et les
talents se défendent assez d'eux-mêmes; et parce que
nous avons tâché de mettre h nu leurs intentions et leurs
mobiles en faisant un portrait d'après nature (que n'en
ont-ils pas fait de mensongers! ilsse fâchent tout rouge!
Mais, hommes délicats et candides, de quoi vous plai
gnez-vous? vous a-t-on seulement infligé le châtiment de
la loi du talion? A vos diffamations, vos sanglants ou
trages, nous nous sommes contentés de répondre par une
peinture qui n'a rien d'exagéré ni de faux, la fidélité
pouvant en être vérifiée sur les lieux, et la véracité sur
des textes authentiques, (voir certaine lettre adressée l'an
passé au Progrès). Est-ce notre faute si les récits de l'im
partiale et impitoyable chronique rétrospective devien
nent pour vous une offense et une injure? Ne vous en
prenez donc qu'à vous-mêmes si vous êtes jugés sévè
rement.
Qu'ajoutcrai-jc, Monsieur le rédacteur aux réflexions
de ma dernière correspondancepropos de cette colère
naïve et inattendue? Ne sont-ce pas toujours les mêmes
inconséquences au service des mêmes intrigues, inconsé
quences qu'il deviendrait fastidieux d'énumérer? C'est
bien le cas de dire qu'à force de vouloir être habiles, ils
manquent d'habilité. Nous aurions, du reste, mauvaise
grâce de nous en plaindre, et nous ne voulons d'autre
preuve de leur faiblesse. Pauvres fous Nous leur devons
plus de piété que de haine C'est, sans doute, mu par des
considérations de ce genre, que vous n'avez fait de leur
polémique que le cas qu'elle mérite et que vous avez cru
indigne de vous de descendre avec eux dans l'arène des
grossières personnalités, où, il faut leur rendre cette jus
tice, ils sont les plus forts. Mais si leurs moyens sont loi
sibles au point de vue de l'observation critique, je crois
qu'ils ne sont pas sans danger l'égard de cette classe de
la bourgeoisie que je vous signalais dernièrement et que
moi, pas mes relations sociales (quoi qu'en pense le jour
nal painphlétaircjctpar une curiosité qui m'est propre, je
me pique un peu de connaître. Quoi de plus aisé, en
effet, que d'exciter la méfiance et la jalousie de cer
tains administrés qui gouvernent! Quels termes son
nent plus désagréablement l'oreille de l'homme né libre
et qui doit tout son travail que ces mots omnipotence,
vassetage, sujétion, etc. et combien n'est-il pas facile,
par de perfides insinuationsde bruits mensongers col
portés en temps et lieu, d'égarer des cœurs honnêtes
que leurs trop nombreuses occupations, ou l'absence des
lumières de l'instruction empêchent ou de chercher la
vérité ou de réfléchir par eux-mêmes? Aussi, moi, qui
suis sorti de cette bourgeoisie où je vois beaucoup de
ce qui s'y dit et de ce qui s'y passe, moi qui n'ai rien et
ne désire rien, qui déteste plus que personne le despo
tisme sous quelque forme qu'il se révèle, je n'ai pu ré
sister au besoin de consacrer ma plume non au service
des grands, mais contre les sourdes menées des petites
ambitions individuelles qui de toutes les dominations
seraient coup sur les plus odieuses et les plus tyranni-
ques. Permettez, Monsieur, que je fasse encore une der
nière et courte observation.
La doublure du Journal Don Quichotte, craignant de
voirs'écrouler l'échafaudaged'argumcntSjà l'aide desquels
il est parvenu pendant quelque temps donner le change
l'opinion d'une partie du public Yprois, s'est remis dans
son n° de dimanche dernier le reconstruire, dans l'es
poir de donner un peu plus de solidité ce qui a tant de
peineà se tenir debout. Je n'essaierai pas de fairel'analyse
succincte et détaillée de ce chef-d'œuvre de finesse et de
légèreté, ne voulant pas trop usurper sur les colonnes de
votre journal. J'invoquerai seulement le témoignage des
membres de l'Association libérale dont un grand nombre
coursiers écumants d'impatience, les deux adversaires,
aussi impatients que leurs chevaux.
Les vagues humaines s'ouvrirent devant euxcomme
les flots de la mer rouge la voix de Moïse.
De par tous les saints tu es magnifiquemon cher
Clissons'écria une voix. Ce serait grand dommage de
laisser sa peau en si belle équipée
Clisson se retourna vivement, fit au parleur un salut
moitié souriant, moitié contraintet répondit, avec une
gailé factice, pour ne pas mentir sa réputation de lé
gèreté.
N'est-il pas vraiEnguerrand de Savoisyque si je
meurs ainsije l'aurai du moins fait avec une noble
dignité? C est que, vois-tu, j'ai jugé convenable d'étaler
tout mon luxe pour aller frapper la porte du Paradis.
Et puis d ailleursj'ai voulu jeter grandement ma der
nière pièce d'or...
Sa dernière pièce d or interrompit un vieillard au
dos voûté, au chef branlant, l'air tout malingreux. Est-
ce que Jacob, l'inamovible pourvoyeur, auraitsi tôt épuisé
le fond de sa besace?
Adieu, Jacob! fit Clisson en se tournant vers ce
nouveau personnage.
ont encore présente la mémoire la séance où M. de
Langhe a été élu candidat au sénat, et je ferai les décla
rations suivantes que je pourrai encore baser sur des
preuves écrites, le procès-verbal de la séance tenu,
quoiqu'eu puisse dire, très-minutieusement.
A très-peu de voix près 70 membres ont été inscrits
comme ayant pris part au vote. De 70 55 il n'y a que
la différence de la moitié.
Parmi ces 70 noms inscrits figurent 5 professeurs du
collège, sur les 10, membres de l'Association, 1 del'école
communale et 4 employés de la ville.
Indépendamment de ces 10 membres salariés de la
ville, auxquels on ne peut, sans injustice, contester la
liberté de leur vote, et auxquels le scrutin secret a d'ail
leurs assuré leur parfaite indépendance, les 60 autres
volants sont les représentants de toutes les professions,
libérales et industrielles. Ce sont des jurisconsultes, des
médecins, des notaires, des otliciers-pensionnés, des pro
priétaires, des petits rentiers, des fabricants, des négo
ciants, des marchands, etc., etc.
Le journal pamphlétaire appelle cela des voix servilcs
et commandées! Lui qui naguère jetait les hauts cris,
prétendant que toute la bourgeoisie Yproise était insultée
dans la personne de deux ou trois de ses aide-meneurs,
ose aujourd'hui jeter pleine main l'outrage sur tout ce
qu'Ypres a de plus distinguéde plus instruit, de plus
honnête et de ce dont elle peut s'énorgueillir juste titre.
Ecrire les noms qu'il insulte avec tant d'arrogance achè
verait sa condamnation et sa perte dans l'estime des
honnêtes gens. La rétorsion des épithètes qu'il mérite
ce qu'il ferait si bien notre place, deviendrait insipide
et est indigne de nous: il est des vérités qui sont telle
ment évidentes qu'elles perdent être dites. Sommetout,
quand on sait ainsi pousser l'audace du mensonge jusqu'au
grotesque on est plus tenté de dire que cela ne ressemble
plus de la méchanceté mais de 1a bouffonnerie.
Agréez, monsieur, l'ussurance de mon sincère dévoue
ment. R,
On nous écrit de Reninghclst10 juillet
Hier, au milieu del'après midi, un étrange phénomène
a failli mettre en éinoi notre paisible village. On crut re
marquer par intervalles, dans le firmament, des étoiles
dont la vive clarté le disputait celle du soleil et qui
excitaient au plus haut dégré la curiosité de nos habi
tants. C'était qui fournirait l'explication de cette appa
rition extraordinaire. Aucuns crurent y voir l'effrayant
présage d'une calamité plus ou moins prochaine d'autres
moins superstitieux attribuèrent ce signe céleste la pré
sence de l'étoile de Vénus visible depuis quelque temps
en plein midi. Maisqucl fut notre étonncinent d'apprendre
que ce prétendu phénomène n'était autre chose que l'effet
d'un feu d'artifice qu'à l'occasion de la kermesse, les
Sapeurs-Pompiers de Popcringhe avaient tiré en plein
jour, sur une recommandation expresse faite par la pré
voyante régence de cette ville en vue de préserver les
blés et les houblonnières des dégâts qui se commettent
ordinairement au retour de pareilles fêtes données après
le soleil couchant.
Un arrêté royal du 30 juin, autorise le ministre de
l'intérieur faire liquider sur le budget du ministère de
l'intérieur, exercice 1840, art. 62, les sommes indiquées
ci-après, valoir sur les subsides qui pourront être al
loués pour l'année courante aux établissements d'ensei
gnement moyen, dont les noms suivent, savoir:
Cinq mille francs (fr. 5,000), l'athénée de la ville de
Bruges.
Quinze cents francs (fr. 1,500), au collège communal
de la ville d'Ypres.
Nous trouvons sur la liste des citoyens quiayant
atteint l'âge de quarante ans, et payant au moins 2,116
francs 40 centimes (1,000 florins d'impositions directes,
patentes comprises sont éligibles au sénat, dans la pro
vince de la Flandre occidentale, pour Ypres, les noms
qui suivent
Puis se penchant sur le côté droit de son cheval, Clisson
ajouta, de façon n'être entendu que du juif:
Si j'ai bonne chance, il me faudra demain trois
cents écus d'or; car mon escarcelle sonne creux.
Il avait dit cela sans s'arrêtersuivant toujours Ar-
chambaud, qui le précédait de quelques pas.
Trois cents écus d'or! grommela le vieux juif, cela fait
diablement de rouge-liards.
Puis tout haut
Il suffit, monseigneur.
Bientôt les deux ennemis arrivèrent dans la lice. Ils
vinrent tour de rôle s'incliner avec courtoisie, devant
Charles VI et Isabelle de Bavière après quoi, ils se pré
parèrent au combat.
Ainsi que l'avait remarqué le banneret Enguerrand
de Savoisy, Hugues de Clisson était armé avec une splen-
dide magnificence. Son armure, incrustée d'or, plutôt
élégante que forte, était d'une flexibilité qui eût défié un
haubergeon de fines mailles: son casque, aussi luisant
qu'un miroir arrondi, était surmonté d'un panache. Une
masse d'arme, finement ouvrée, pendait d'nn côté
l'arçon de sa selle; tandis que du côté opposé était une
hache d'acier trempé.
MM. De Gheus, Ernest; DeMoucheron, Charles; De
Patin, Charles; De Stuers, Lambert; Malou-Vanden Pee-
reboom, Jean-Baptiste; Vanden Peereboom, Jean-Bap
tiste; Vanden Peereboom, Louis.
On nous communique, dit un journal, un épisode assez
curieux des fêtes de Malines. Les rues de cette ville étaient
ornées de portraits de tous les hommes remarquables par
un mérite quelconque qui sont nés dans ses mnrs ou qui
ont eu des rapports avec son histoire. Quelqu'un eut la
malencontreuse idée de placer parmi ces clBgies peintes
sur bois celle du duc d'Albe de sinistre mémoire. Des
hommes du peuple s'en étant aperçusvinrent dans la
soirée jetter de la bouc cette image odieuse et la cou
vrir de taches rouges qui ressemblaient du sang. Non
contens de cet outrage, ils la multiplièrent en lui arra
chant le bras droit. Le lendemain l'autorité fut instruite
du fait; mais respectant la sentence populaireelle fit
effacer les traits du fanatique personnage, et peindre une
barre noire sur son nom. Elle est demeurée dans cet état
la place qu'une insigne maladresse lui avait assignée.
La personne qui signale l'incident ajoute: Que pensez-
vous de cette exécution populaire? Il y a là un grand
enseignement, n'est-ce pas?
Une grande agitation s'est manifestée parmi les ouvriers
de la fabrique de mécaniques de M. Piercotau faubourg
de Laeken. Il parait que cet industriel qui possède une
succursale de ses ateliers dans la commune de Laeken
a donné depuis assez longtemps cet établissement une
extension excédant les limites de sa concession première,
en y montant quelques forges de campagne pour lesquelles
il n'avait pas d'autorisation.
Le nouveau bourgmestre dont la propriété est contiguë
cet atelier où se fabrique aussi de la grosse chaudron
nerie, voulant exécuter une ordonnance de la députation
permanente du 12 avril dernier, restée sans suite jusqu'à
sa récente entrée en fonctions, et qui avait prescrit M.
Piercot de se renfermer dans les limites de son octroi
avait fait apposer ce matin les scellés sur toutes ces
forges, malgré les protestations de cet industriel qui pré
tendait qu'elles n'étaient pas soumises la formalité de
l'autorisation préalable.
Par ce faitsoixante-dix ouvriers que ces forges ali
mentent, furent réduits chômer, en attendant la solu
tion de la question, et ne crurent pouvoir mieux faire que
d'aller sol.icitcr en leur faveur la bienveillance du bourg
mestre mais l'accueil qu'ils reçurent les satisfit si peu
qu'ils tinrent conseil et se décidèrent s'adresser direc
tement au roi. Aussitôt, une pétition fut rédigée, et ils
s'acheminèrent tous vers le palais. Arrivés la hauteur de
la grille, M. le général Prisse qui en sortait en ce mo
ment, les questionna sur le motif de leur démarche, prit
la requête et alla la soumettre S. M. Peu après, le roi
se fit amener l'un d'eux et avec cette bienveillance qui
ne le quitte jamaisl'engagea rassurer ses camarades,
et ajouta que lui aussi souffrait du voisinage d'une
grande usine, mais que ce désagrément était largement
compensé par le bien-être des ouvriers. M. le général
Prisse fut dépêché vers le gouverneur du Brabant, et
l'ouvrier congédié alla rapporter ses camarades les pa
roles du roi qui furent accueillies par un formidable
hourra poussé avec enthousiasme en l'honneur du roi
par tous ces braves ouvriers.
Il est ainsi espérer que le travail vers lequel tendent
tous les efforts du gouvernement comme des particuliers,
sera sans délai rendu des hommes quipar une con
duite sage et convenante, se montrent dignes de la solli
citude de l'autorité supérieure. [Indépendance.)
Les timbres-postes, outre leur application l'affran
chissement des lettres, peuvent encore être employés
avec une merveilleuse, facilité servir d'appoint, pour
des envois d'argent, par la poste. Supposons qu'on ait
besoin d'envoyer une somme de 10 fr. 70 c., on mettrait
dans la lettre deux billets de banque de 5 fr., 3 timbres
postes de 20 c. et un de 10 c. On voit, sans qu'il soit
nécessaire de l'indiquer, que toute autre somme offrirait la
même facilité.
Son destrier, dont l'écume argentait les ciselures du
mors, disparaissait presque entièrement sous une draperie
cramoisie semée d'étoiles.
Jamais la figure habituellement douce de Clisson n'avait
exprimé une telle ardeur.
Pour prendre patience, il piquait son cheval de l'éperon,
tout en le retenant par la bride.
Quant Archambaud du Donjon, il était également
fastueux dans son costume de guerre qu'il portait avec la
même aisance, la même facilité que son costume de cour.
Sa targe débouclée, l'écu au bras, il attendait.
Sa figure calmeétait belle sous ses cheveux échappés
de la visière levée de son casque.
Enfin le clairon d'Archambaud sonna bruyamment.
Celui de Clisson y répondit.
Deux écuyers s'avancèrent et leur remirent deux lances
pareilles.
Hugues et Archambaud bouclèrent leur targe, assujet
tirent leur lance, au fancre, s'assurèrent sur leurs arçons,
et attendirent impassibles, le dernier signal du hérault
d'armes.
Le laisser-aller se fit entendre.
[La suite au prochain n°).