EXTERIEUR. IRAMK. Pais!s, 8 juillet. Nous avions par couru le 15 mai dernier dans la matinée, un grand nombre de sections et partout les électeurs s'y portaient en foule dès 8 heures du matin, et cependant 100,000 électeurs du département de la Seine n'ont pas pris part cette époque aux élections générales. Nous craignons bien que l'absentéisme ne soit encore plus grand pour les élections partielles actuelles. Ce matin 11 heures il ne s'était encore présenté que fort peu d'électeurs pour voter dans la plupart des sections et il restait un grand nombre de cartes d'électeurs qui n'avaient pas été réclamées. On s'explique facilement cette désertion. Le choléra qui a sévi d'une manière si cruelle pendant le mois dernier a effrayé beaucoup de familles qui ont quitté la capitale et même la France. Un grand nombre de fugitifs ne sont pas revenus Paris et quoique quelques-uns aient senti la nécessité de revenir tout exprès pour voter. C'est le petit nombre qui s'est décidé faire ce voyage pour ne pas manquer leurs devoirs de citoyens. Nous espérons cependant que l'en tente qui a paru s'établir cette fois dans le parti modéré compensera le désavantage résultant de l'absence d'un certain nombre d'électeurs. On ne doute guère que la liste modérée ne l'emporte facilement sur celles des socialistes et les noms du comité de l'Union qui ne seront pas nommés seront probable ment remplacés par des candidats tels que MM. Lamartine et Marie qui jouissent de l'estime générale. Occupation définitive de Rome par l'année française. Hier au matinle gouvernement français a reçu une nouvelle dépêche dans laquelle le général Oudinot an nonce que l'occupation de Rome est complète et s'est terminéesans aucune résistance, dans le plus grand ordre. Un aide de camp du général Oudinot vient de débar quer Marseille et apporte les rapports du général sur l'assaut du 50 juin et la capitulation de Rome. Le gouvernement espère recevoirdeinain ces documents. Incendie Roueu. On lit dans le Mémorial de Rouen. Le sieur Langlois, tourneur en bois, occupe rue d'El- beuf, n° 59, un appartement au premier. En entrant dans son atelier, il reconnut la présence de la fumée; il se hâta d'ouvrir la porte extérieure; maisàpeincavait-il prisée soin, que la flamme, comprimée depuis longtemps par le défaut d'air, fit aussitôt irruption; les vitres volèrent en éclats, et en moins de temps qu'il n'en fallut pour donner l'alarme dans le voisinagele feu avait déjà traversé les planches et gagné les étages supérieurs. Le premier étage ayant un escalier particulierses habitants purent aisément se mettre l'abri du fléau; mais pour les deux familles qui occupent le second, toute retraite était interdite, et les progrès du feu avaient été si rapides, qu'avant l'arrivée des moyens de sauvetage ils durent prendre la cruelle détermination de se préci piter par les fenêtres; dans cette chute périlleuse, une femme a eu le bras cassé, une jeune fille de onze ans un bras demis, et un plus jeune enfant a reçu quelques con tusions seulement. Pour expliquer comment ces blessures n'ont pas été mortellesil suffit d'ajouter que de coura geux citoyens recevaient dans leurs bras les infortunés qui se précipitaient ainsi. Le sauvetage de la seconde famillecomposée d'une femme presque infirmed'un garçon de dix-huit ans et d'une jeune fille, a offert un épisode des plus saisissants. On venait d'apporter une échelletrop courte malheu reusement, car c'était peine siportée bout de bras, elle pouvait atteindre un mètre au-dessous des fenêtres. Cependant, la jeune fille n'hésite pas, elle enlève sa mère, la place sur le premier échelon, et ne la quitte que lorsque la pauvre femme a pu y cramponner fortement. Pendant ce temps, la flamme, qui sortait de plusieurs pieds au- dessus de sa tête attaquait ses vêtements et lorsqu'on remonta l'échelle et qu'elle voulut son tour y mettre le piedp. rsonne n'étant plus là pour lui donner la main elle perdit l'équilibre et tomba la renverse. Un moment on la crut perdue, mais la hauteur même de sa chute la sauva en tombant, elle tourna sur elle-même, et elle se retrouva sur ses pieds, un matelas amolit l'effet de sa chute, qui a été encore assez violente pour qu'un homme vigoureux qui la reçut dans ses brasfut jeté quelques pas. On s'empressa alors autour de Théorique jeune fille, chacun voulait l'emmener pour lui donner des soins mais tous elle répondait: Ma mère! où est ma mère! Cette scène terrible avait si fortement ému tous ceux qui en furent témoins, qu'ils n'hésitaient pas voir dans cette chûte miraculeuse la main de la Providence. Elle venait de sauver sa mère, disait-on, près de nous, Dieu n'a pas voulu qu'elle fût victime de son dévouement filial. Le jeune frère a été sauvé d'une façon non moins ex traordinaire il s est laissé glisser le long de la muraille et a touché terre sans avoir reçu aucun égratignure. H a été impossible de rien arracher aux flammes. Tous les incendiés étaient nu-pieds, peine couverts de vête ments de nuits. Ln pompier, qui avait essayé de sauver quelques meubles, a failli payer cette action de sa vie. Pendant toute la journée on a été occupé chercher, dans les débris, l'argent et les bijoux que le feu pouvait avoir épargné. Le mobilier des deux familles du second étage était assuré, nous dit-on mais l'établissement du tourneur ne l'était plus depuis huit mois; le malheur des temps, en le privant de travail, lui avait aussi enlevé les moyens de payer sa prime d'assurance. Il était donc absolument ruiné. Or, M. Langlois a une famille nombreuse, il est généralement estimé, une assistance fraternelle lui est due déjà dans ce but, un de nos plus honorables indus triels, M. Roweliffe, faisait hier sur le lieu du sinistre une quête, et annonçait l'ouverture d'une souscription, laquelle nous applaudirions de cœur. HONGRIE. Voici un rapport sur l'état des choses sur la rive droite du Danube: Les Madgyares semblent vouloir concentrer leurs forces a Comor et au nord de cette forteresse. Un transport de 800 prisonniers faits depuis le 25 juin Raab est parti pour Prcsbourg. Plusieurs lettres saisies prouvent le dé couragement des chefs insurgés et leur cruauté. Le 25 juin Gcorgey avait adressé toutes les localités comprises dans le rayon de Raab l'ordre d'incendier tous les vil lages qui n'opposeront pas de résistance aux impériaux. Plusieurs grenadiers escortaient, près de Raab, quel ques prisonniers hongrois. Lorsqu'ils arrivèrent dans le voisinage du général Wohlgerauth un des prisonniers arracha un grenadier son fusil et déchargea le coup sur le général. Le coup manqua heureusement son but, mais atteint l'aide de camp du général, le lieutenant-colonel Pelikan et le tua. Les grenadiers, furieux de ce crime si lâche, se jetè rent sur l'assassin, qu'ils déchirèrent, ce que dit un journal autrichien. Les autres prisonniers hongrois furent indignés de la conduite de leur compagnon d'infortune. Le corps du lieulenant-feld-maréchal Schlick est en marche sur Stulilweissenbourg. On apprend, dit le I.loydque les impériaux ont pris la tète de pont près d'Acs,etqueles Russes occupent Gran. Les chanoines de Raab qui, l'exception d'un seul,, avaient prêté serment au gouvernement madgyare, ont voulu présenter leurs hommagss l'empereur, mais n'ont pas été admis. Faits divers. Le Temps publie le canard suivant Un de nos correspondants d'Allemagne nous mande ce qui suit: Le bruit court chez nous que Louis Bonaparte, imitant l'exemple de son oncle, doit épouser une veuve. L'empereur Nicolas s'occuperait beaucoup dit-onma rier en secondes noces la duchesse d'Orléansquirom pant ses habitudes d'isolément, reçoit depuis quelque temps beaucoup de visites diplomatiques. La couronne impériale inaugurerait cet heureux hymen. C'est du moins ce qu'on rapporte du plan de l'autocrate, qui porte aujourd'hui sur d'autres personnes ses espé rances déçues par suite de la phlhisie incurable dont est atteint son gendre le prince de Leuchtcnberg. VARIÉTÉS. Tribunal correctionnel de paris. Désespoir d'amour. Inès Moretti a seize ans; sa taille fine et élancée, l'azur de ses yeux, l'ébène de ses cheveux, l'émail de ses dents, les fleurs de son teint, semblent emprunter un nouveau charme de la pauvreté, de la misère même de ses vête ments. Elle est belle, suivant l'expression d'un poëte, comme le premier rire de l'époux. Cette jeune fille, cette enfant, est née en Angleterre d'un père italien et d'une mère espagnole elle semble destinée perdre successivement tous ceux qui, de près ou de loin, tiennent elle par les liens du sang ou de l'affection. Il y a environ un mois, elle a été arrêtée mendiant la porte du Luxembourg, et parait devant la police cor rectionnelle de la Seine comme prévenue de mendicité et de vagabondage. M. le président. Y a-t-il longtemps que vous êtes en France? Inès. Oh! non, six semaines seulement. Vous n'avez plus de parents? Inès, levant les yeux au ciel. Ils sont morts. Depuis quand ètes-vous orpheline? Depuis cinq ans. Comment viviez-vous Londres? J'étais dans une manufacture. Pourquoi êtes-vous venue en France? Pour aller en Allemagne. Il y avait là-bas, Lon dres, Hermann, un jeune homme de Dresde il était beau et aimable, et chantait des chansons de son pays, si belles et si touchantes que cela me faisait la fois du plaisir et de la souffrance de l'entendre un jour il n'est plus revenu la manufacture...; j'ai attendu longtemps, puis on m'a dit qu'il ne reviendrait jamais des méchants ont prétendu qu'il était mort, et j'ai pleuré longtemps. Alors le maitre, homme compatissant, m'a dit qu'Her- mann était retourné dans son pays j'ai hésité le croire d'abord; ça m'étonnait tant qu'il ne m'eût pas emmenée avec lui; mais comme il ne pouvait pas, lui si beau, si jeune, être mort, j'ai mieux aimé croire un oubli, et sans rien dire, je suis partie; mais, arrivée Calais, je n'avais plus d'argent pour faire ma route, et j'ai tendu la main pour pouvoir continuer mon voyage. Mais il n'est pas permis de mendier. Je n'ai pas d'argent. Vous êtes étrangère; le tribunal ordonne que vous soyez dirigée sur votre pays. Mon pays maintenant c'est l'Allemagne, pourquoi irais-je en Angleterre? Mes parents y sont morts, et Ilerraann n'y est plus. Vous êtes Anglaise, le tribunal ordonne que vous soyez reconduite dans votre pays natal. J'aime mieux la prison j'y travaillerai, j'y gagnerai de l'argent pour retrouver Hermann. M. l'avocat de la Répcbmqce. Nous avons ici une let tre de M. Davidson, chef de la manufacture où travaillait la prévenue; il donne les meilleurs renseignements sur Inès Moretti, qui, dit-il, est d'une pureté angélique; si le tribunal veut prendre connaissance de cette lettre, il verra combien le voyage de cette pauvre fille serait inu tile, car celui qu'elle aime est mort en Angleterre du choléra. En entendant ces paroles, Inès pousse des cris déchi rants Non, non dit-elle en pleurant, Hermann est dans son pays, je veux y aller; j'irai, Messieurs, dit-elle en se tournant vers le tribunal, ne m'empêchez pas d'aller le retrouver. C'est avec beaucoup de peine que les gendarmes par viennent lui faire quitter l'audience. Cette triste scène attendrit profondément l'auditoire, et les membres du tribunal paraissent vivement émus. 1îimiit: b'Vphes, du 7 Juillet. Il y a eu très-peu de changement dans les prix du froment au marché de ce jour; ils ont monté de 10 cen times l'hectolitre. 586 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 17-60 19-20; en moyenne fr. 18-40 l'hect. Les prix du seigle ont baissé de 50 centimes l'hecto litre; 66 se sont vendus de 10 11 fr. prix moyen fr. 10-50 l'hectolitre. L'avoine s'est vendue avec une légère baisse de 6 cen times l'hectolitre. 26 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr.7-12 7-75 en moyenne fr. 7-45 l'hectolitre. Les prix des fèves ont baissé de 50 centimes l'hecto litre. 42 hectolitres se sont vendus en moyenne fr. 11-60 l'hectolitre. Les pommes de terre ont baissé d'un fr. par 100 kilogr. 700kilogr. se sont écoulés au prix de 10 fr. les 100 kilogr. IIixticoe. Marché aux grains du 9 Juillet 1849. SORTE de cn.tixs. nombre d'hectolitres PRIX PAR hectolitre. PR. c. FR. C. 97 18 50 19 50 50 10 10 25 210 08 10 08 62 61 04 90 07 55 Fèves 26 10 50 10 75 n n AWIOCEK. Dingsdag", 17" July 1849, ten 4 uren namiddag, in de gewoone Vcrkoopzael van het Stadhuis, te Ypre, zal er voortsgevarcn worden, door den Notaris REATY, ten overstaen van den bevoegden heer Vredercgter, tôt den INSTEL van /<y.\ 1° Een schoon IIuis en Erve, ten gebruike pi iuP'.l van winkel, staende binnen de stadYpre, aen J^Y^de west-zyde der Boomgaerd-straetn° 25, be- woond door de weduwe D'hondt-Casier, om door den kooper daer van in gebruik te komen met de betaling van zynen koopprys. En 2° Een Huis met 1 are 29 milliaren grond en hovinge ter plaets van Vlamertinghe, gebruikt, zonder pacht, door Pieler Budaert. De voorwaerden dezer Verkooping berusten ten kan- toore van voornoemden Notaris Kï .VIV op de Lente- Marktte Ypre. Rautoop van den Notaris Y AN! EECfcLE te Ypre. Door het ambt van den Notaris Van Eecke zullen er verkoeht worden de volgende Goederen 1° Op 16° July 1849, op het Iand gebruikt door de kinderen Wttllepit, te Voormezeele, by de plaets, 2 hec- taren 50aren Vrucliten te velde: Tarwe, Rogge, Boonen, Haver en Ilooi. 2° Op 17" July 1849, om tien uren voormiddag, te Hollebeke, by de plaets, op 4 hectaren 40 aren land, gebruikt door de weduwe Pannekouckede Tarwe, Rogge, Boonen en Ilaver daerop staende. 5° Op 17" July 1849, om 5 uren namiddag, te Stadenin de herberg nevens het kasteel van den heer sénateur Cassiers, OVERSLAG van twee goede Hofstede- kens, te Clercken, te samen groot 4 hectaren 4aren 76 centiarcn, broeder beschreven by plakbrieven te zien ten zynen kantore. Muer ingesteld 7,500 francs. 4» Op 18" July 1849, om tien uren voormiddag te beginnen, op de schaephofstede van sieur Joannes Van Canneyt, te Comen, by Cruyseekede Vruchten op 27 hectaren 60 aren land, als Tarwe, Ro^e, Boonen, Haver en Klaverhooi voorts 4 AVagens? 4 ZolenKarren, Eegden, en verder Landsalîaem! 6 ALLERSCHOONSTE WERKEPEERDEN en 100 SCHAE- PEN. 5" Op 19° July 1849, om 9 uren 'smorgens, een groot en schoon Mobilier en geheel den AA'inkelraed; ten huize van sieur Karel Vande Voorde, te Moorslede. Elk zegge het voort.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3