faculté d'enseigner telles doctrines qu'il juge convenable, tous ceux qui veulent suivre ses cours. De plus l'in struction publique, donnée aux frais de l'état, étant aux termes de l'art. 17 de la Constitution, réglée par une loi, la législature pouvait décider par une loi que les bourses d'études qui constituent après toutpour les titulaires, non pas un droit mais une faveur, ne seraient accordées qu'aux élèves de l'université de l'état. En fait, la nouvelle disposition ne peut entraver la liberté d'enseignement même indirectement, car elle ne peut d'une manière appréciable ni diminuer l'impor tance des universités libres quant au nombre d'élèves ni modifier la situation financière de ces institutions. Si les soixante bourses d'études de 400 fr. étaient partagées par parts égales entre les quatre universités, et nous pen sons que les établissements libres ne peuvent exiger da vantage,chacun d'eux aurait la élèves de plus et une augmentation annuelle de recette de 3,000 francs en viron, puisque le montant du prix d'inscription aux cours des universités libres peut être évalué 200 francs par an et par élève. A tout prendre même, la perte serait moindre encore que celle que nous venons d'indiquercar pour être juste, le gouvernement devrait accorder un certain nombre de bourses l'enseignement privé proprement dit. Une différence aussi 'minime du chiffre des recettes et du montant des élèves peut-elle exercer une influence quelconque sur la prospérité d'établissements puissants et qui puisent leurs forces dans les deux grandes opinions du pays? L'université catholique surtout peut-elle souffrir lin dommage appréciable, elle qui voit affluer vers sa caisse le produit des collectes abondantes faites dans toutes les églises et chapelles de toutes les villes et communes du pays? Elle qui compte parmi ses élèves un si grand nombre de jeunes gens titulaires des bourses fondées en faveur des étudiants de l'ancienne et célèbre université de Louvain? Nous pensons doncqu'en droit comme en fait, la liberté de l'enseignement n'est ni violée ni en travée. Mais la modification adoptée est-elle logique c'est-à-dire fondée en raison? Evidemment. La création de bourses a pour objet de donner des jeunes gens privés de fortune, le moyen de recevoir une instrnetion bonne, c'est-à-dire en rapport avec les progrès de la scienceet conforme aux saines doctrines sociales orle gouverne ment est et doit être convaincu que l'enseignement donné dans ses universités est, sous tous ces rapports, meilleur que celui des établissements libress'il en était autre ment, modifier le régime des universités de l'état, serait pour lui un devoir impérieux qu'il devrait immédiatement accomplir. D'ailleurs, le gouvernement ne doit et même ne peut pas connaître renseignement donné dans les uni versités libres, car là il n'a rien voir, examiner, contrôler ni inspecter. 11 serait donc illogique de favoriser l'enseignement de doctrines inconnues et de négliger la propagation de celles que l'on croit être bonnes. Du reste, le principe admis dans la loi n'est pas nou veau, il se trouve inscrit dans l'art. 26 de la loi organique de l'instruction primaire Aucune école, dit l'art. 26, ne pourra obtenir ou conserver un subside ou une allo cation quelconque de la commune, de 1a province ou de l'état, si l'autorité qui la dirige ne consent se soumettre au régime établi par la présente loi. Or, les bourses d'étude sont des subsides indirects et nécessitent en tous cas une allocation au budget, les établissements soumis au régime de l'inspection peuvent donc seuls en obtenir. Le clergé l'a si bien compris, qu'afin d'avoir une part dans les crédits affectés aux bourses, il a soumis, au ré gime de l'inspection civile, les écoles normales fondées et dirigées par lui. Rayer le principe dont nous parlons, d'une loi organi que de l'enseignement quelque dégré que ce soit, serait forcer le gouvernement tomber dans l'arbitraire ou dans l'absurde dans l'arbitraire, puisque l'autorité qui fait la collation des bourses ne pourrait accorder une part du crédit qu'à quelques écoles, quelques institutions d'enseignement au préjudice des autres; dans l'absurde, puisque pour éviter l'accusation de partialité, il devrait faire une part égale tous les établissements d'instruc tion, qu'ils soient dirigés par l'autorité civile, par des associations soit ecclésiastiques soit laïquesil de vrait même, s'il voulait observer strictement les règles de la justice distributive, accorder une part de ses faveurs des établissements où l'on enseignerait des doctrines mauvaises et subversives de la société. Le Sénat a eompris comme la Chambre, les vrais prin cipes en matière d'enseignement, il a adopté la loi qui, nous en sommes convaincus, méritera, lorsqu'on l'aura vue fonctionner, l'approbation de tous les hommes dont les passions politiques n'ont pas faussé le sens droit et le jugement. Nos transfuges jouent cache-cache avec leurs amis, et montrent line adresse vraiment merveilleuse. Les voici en train de faire de la feuille cléricale 1 âne de la fable, ils chargent la pauvre bête des éponges quille compro mettre sa précieuse existence, et prennent pour eux la charge de sel. Chose étonnante la vieille s'accommode du lot qu'on lui fait heureuse d'être courtisée encore, dans ses vieux jours, par de jeunes et généreuses intel ligences qui lui adressent, sous forme de petits cadeaux, les produits les plus grateleux de leur faconde, et que l'imprudente accepte, sans soucis pour sa réputation et au risque de s a- chever dans l'opinion publique. Il n'est guère généreux cependant d en agir ainsi vous avez un carré de papier votre disposition; vous pouvez y faire valoir vos principesfussent-ils même démocratiques communistes, antisociaux, liberticides et vous jetez la responsabilité de vos œuvres sur votre alliée! Par la barbiche du correspondant au quel vous devez la pouffadedont vous avez fait votre deuxième article de samedi vous eussiez dû nous régaler votre tour du beau spécimen que l'univers doit aux soins obligeants de l'un des vôtres, et ne pas vous enfermer dans une sécheresse désolante et plus que cau teleuse. Vous avez gagné la partiemais vous avez triché; c'est laid. iv pel dk pii.ivodik, BEAUCOUP OL JÉSUITISME. Le Propagateur craignait tant que ses rares abonnés ne lûsscnttelle qu'elle lui était adresséela lettre si pleine de convenance et de dignité que M. Gorrissen lui avait écritequ'il n'a rien trouvé de mieux faire en la reproduisant partiellementque de la mettre en lam beaux, de la morceler, tout en l'entremêlant de la prose inqualifiable qu'il sert d'habitude ses bénévoles lecteurs. Ainsi arrangée, la façon du Propagateurla lettre de M. Gorrissen n'était plus reconnaissable. Enchevêtrée dans les liens des périodes filandreuses qu'affectionne le Propagateur, elle était, pour ainsi dire, inintelligible. Il avait ses raisons pour agir de la sorte. On comprend, du reste, l'embarras du Propagateur dans cette affaire. Pris en flagrant délit de diffamation, il ne sait comment se disculper. Nous nous abstenons de dire de quel génie il s'inspire. Et court de bonnes rai sons le voilà donc qui prend un ton et des allures qu'il s'efforce de rendre lestes et dégagés; mais l'entortille ment de ses phrases témoigne de sa contrainte. Ce pauvre Propagateur fait de la logomachie sans le savoir. Ce que c'est que l'habitude Malgré toutpourtant, force lui est de faire quelques concessions. Ecoutez-le: il a été induit en erreur; ses renseignateurs ont abusé de sa crédulité. Il est incapable, l'en croire, de calomnier sciemment, de propos délibéré, et les insinuations, marquées au coin du mensonge et de la mauvaise foi abondent dans son fatras. C'est du jésui tisme en primeur. Le Propagateur se met ensuite en frais d'érudition. Il connait son Buffon il cite Boileau. Nous ne le pensions pas aussi fort en littérature. Bien des gens partageront notre avis. Il est bon de veiller soi, quand on écrit. Le Propagateur est là. Il ne faut pas laisser courir négli gemment sa plume il est puristeil est grammairienil est logicien, il est érudit, que sais-je encor? A tout cela visent du moins ses prétentions. Le pauvre homme M. Gorrissen l'échappe donc belle! Bien lui en prend que les discours qu'il a prononcésdiverses reprises ne tombent pas sous la main éplucheuse du Propagateur. II aurait long dire, long reprendre sur la forme et le reste. Qu'il serait instructif et surtout amusant lire, le Propagateur, dans ses appréciations et sa critique de haute école Quels commentaires quelles tirades, quels traits de lumière lrti suggéreraient les discours, pour lui inédits, de M. Gorrissen. La mauvaise fortune les a sous traits l'œil du maître, aux investigations, l'examen sévère des aristarques du Propagalear. Encore une fois M. Gorrissen l'a écliappé belle. Mais, trêve de plaisanterie, on ne peut toujours être ennemis en procès. Nous voulons rendre un service au Propagateurune fois n'est pas coutume. Or, apprenons lui que les discours de M. Gorrissen ont été publiés en leur temps dans les colonnes du Progrès. Des écrivains aussi bien informés que les journalistes de la rue de Lille ne devraient pas l'ignorer. Mais nous les entendons qui nous répondent, que des savants, des érudits de leur ordre n'ont d'attention qu'aux productions des célébrités classiques les mieux posées. C'est là une raisonS'en paiera qui voudra. Yprès, le 17 Juillet 1849. Monsieur le rédacteur du Progrès, Pour en finir avec l'incident du malencontreux avorton auquel on aurait tort d'accorder plus de célébrité que ne le comporte la mince individualité qui en est l'objet, qu'il me soit permis d'en faire ressortir un dernier enseigne ment. Le sourire aura effleuré les lèvres de plus d'un lecteur, témoin de cette colère la fois si farouche et si grotesque de la part de gens qui, en dépit du bon sens public, croient devoir, a hauts cris et force de réclames, reven diquer pour eux-seuls le droit d'injure, de tapage et de scandale. 11 faut leur rendre cette justice ils ont si bien rempli leur tâche qu'il serait déraisonnable et peu géné reux de notre part de vouloir partager ce droit avec eux et de ne pas leur en laisser la complète et exclusive jouissance. Mais une remarque que tous vos lecteurs indistincte ment n'ont peut-être pas faite, remarque tout en l'honneur del'opinion qui gère et administre aujourd'hui nosaffaires, ressort encore des débats qui divisent actuellement la presse Yproise. On se rappelle, qu'effrayé de son isolément et de sa faiblesse, la doublure cléricale changea tout-à-coup de thème et de tactique, et entreprit défaut de principes, la guerre des personnalités odieuses en un mot se fit pamphlétaire et remplit si bien son rôle qne ses élucu- brations grotesques et furibondes firent pâlir tout ce qui avait été écrit en ce genre dans certain journal de Namur, dont le nom ne viendra pas sous ma plume souiller les colonnes de votre journal. A tout ce vacarme de gros sières stupidités, qui une fois par semaine dût effrayer nos bons bourgeois, étonnés d'apprendre que notre cité toujours si calme et si tranquille récélait dans son sein des monstres et des vipères prêts les dévorer, tout ce vacarme, dis-je, on ne vit jamais succéder de la part de ceux qui en étaient l'objet que le mépris et le dédain du silence. Mais depuis que pour l'édification des bonnes gens, le Progrès s'est permis la liberté bien grande de reproduire dans ses colonnes un portrait d'après nature, et représentant avec fidélité une intelligence honnête généreuse et surtout reconnaissante, oh! pour le coup, quel déluge de gros mots et d'injures! Quel tonnerre de hurlements, de fureur et de rage Nos oreilles en sont encore tout abasourdies et Dieu sait (que sa bonté m'en préserve si je n'ai pas été la cause innocente d'un grand malheur, d'une irréparable catastrophe. Plaisanterie part, quoi attribuer cette différence de conduite? La réponse saute aux yeux. C'est que les pre miers sentaient que l'outrage venait de trop bas pour pouvoir les atteindre, et jugeaient par conséquent inop portun de s'en préoccuper. Les seconds, au contraire, frappés d'aplomb des coups qui leur venaient d'en haut, n'ont trouvé d'autre expédient pour cacher leur dépit et leur désespoir, que de les noyer dans des torrents d'in jures et d'imprécations. Que conclure encore, Monsieur le rédacteur? Il est une vérité triviale, cause de sa simplicité, que toute situa tion a sa logiqueque toute prémisse a sa conséquence, que tout fleuve a sa pente. Je ne crains par conséquent pas de constater que pour des gens dont les prouesses ont un jour su mériter un brevet en due forme de calomnie (voir un certain acte, signé Coppieters, Lannoy, mé decins, etc., acte imprimé plusieurs centaines d'exem plaires,) ce n'est pas trop s'abaisser que de descendre l'emploi de Jocrisses politiques au grand amusement et la vive satisfaction des amateurs du fou rire et des farces dignes des treteaux. Agréez, Monsieur le rédacteur, l'assurance de mon sincère dévouement. R. Yprès, le 18 Juillet 1849. Monsieur le rédacteur du Progrès, Vous m'avez renvoyé une lettre de Monsieur Jean Begercm, adressée la rédaction du Progrès, afin d'y ajouter telles réflexions que je jugerai convenables, puis que c'est une allégation contenue dans ma lettre insérée dans le dernier numéro du Progrès qui a motivé l'épitre de Monsieur Jean Begerem. Avant d'entrer en matière, remarquons que le vani teux personnage, auteur de la lettre dont nous allons nous occuper, fait preuve d'une étrange susceptibilité. Comment! voilà un farceur qui diffame hebdomadaire ment dans le carré de papier intitulé la Communedes gens qui valent autrement plus que lui et ce radieux avorton crie comme un forcené, du moment qu'on daigne s'occuper de sa florissante existence. Cet être disgracié de la nature calomnie dire d'experts, des personnes qui lui ont fait autrefois l'aumône et, du moment qu'on ose soulever le voile qui couvre cette existence problémati que, il crie la calomnie et se pose en victime. Le public n'ignore pas que Monsieur Jean Begerem a déclaré avoir cessé toute coopération au journal la Commune, mais il a deviné que c'était simplement dans le but d'être plus libre de se livrer sans responsabilité ses instincts de dénigrement et de médisance, et, en effet, dans le cercle des intimes, il se vante de ses articles diffamatoires, et en présence des étrangers, il se pose ouvertement en rédacteur en chef du journal la Commune. Voici cette curieuse épître du mirobolant Monsieur Jean Begerem, vulgairement nommé Sykke Begerem. Y près, ce 17 Juillet 1849. MM. les rédacteurs du Progrès, J ai patiemment essuyé beaucoup d'insultes de votre part. J avais cela de commun avec un grand nombre de personnes honorables et avec des classes entières de bons citoyens: car vous débitez en gros et en détail. Cepen dant il y a des formes de calomnies qui exigent unhalte-là. Tel est le canard de samedi dernier qui apprend que M. Gorrissen, votre protégé, pour ne pas dire davantage, a été indignement attaqué par le Sr Begerem, au café du Saumon. La conversion de l'actif en passif est habile de votre part, moins que cette opération scolastique ne trahisse le professeur. En effet, il fallait lire, le pro fesseur un tel a indignement attaqué le S' Begerem. Je ne demande que cette rectification. Cette version avait la vérité pour elle, mais pour cette raison même, elle ne pouvait espérer vos sympathies. Elle n'entrait d'ailleurs ni dans vos habitudes, ni dans vos intérêts, ni dans vos vues. C'est par ce motif qu'usant modérément d'un droit légal, je me borne ce laconisme, en vous priant comme

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2