major: Danis, soldat; Reysenaere musicieo
Chevalier, idem Schoonians, grenadier: Van-
rove, idem Desmels, soldat. De la 16e bat
terie d'artillerie: Frevman, maréchal-des-logis
Lonhienne idem Cosyn, brigadier-artificier:
Borrie brigadier Claes trompette Luyk et
Gêné, canonniers; Tilken conducteur.De
l'école d'équitalion Laurent, Deloddre, er-
schaere, Derbaudringhien, Louis, maréchaux-
des-logis Gordac, lancier.
Enfin MM. Buseyne et F. Grooters, roaré-
chaux-des-logis au corps des pompiers. De Slaef,
Pelgrim, Nevejans, DeKoninck, De Dobbelaere
(blessé), Van Uxem Voisin, pompiers, qui la
plupart ont dirigé le jet de l'eau.
Parmi les personnes qui se sont distinguées
par leur zèle pour maintenir l'ordre dans les
diverses chaînes et même pour travailler aux
pompes, on nous a cité MM. De Gheus, Théo
dore Verheylewegencapitaine de la garde
civique; le baron Mazeman Vlaeminck, mu
sicien au corps des pompiers Van Elslande,
idem; De Koninck, idem Smaelen, idem; M.
le docteur Dalmote s'est empressé d'offrir les
secours de l'art tous les blessés et a été con
stamment sur les lieux.
Nous le répétons, nous sommes au regret de
ne pouvoir connaître et publier les noms de
toutes les personnes qui ont fait preuve de
courage nous serons toujours pr êts réparer
les omissions involontaires que nous aurions
commises.
Il est trois thèmes que la presse cléricale se
plait exploiter dans l'intérêt de ses patrons et
au dépens du bien-être du pays. Le premier
doit semer l'inimitié entre les populations ur
baines et les habitants des campagnes, entrete
nir la rivalité entre l'industrie et l'agriculture.
Nous voulons désigner la louange du système
prolecteur en faveur des céréales. Cependant les
prix des grains semblent renverser de fond en
comble les arguments l'aide desquels le parti
catholique réclame la protection. Actuellement
en Belgique où le commerce des grains est li
bre et paye seulement 50 c., équivalant un
droit de balance, les céréales sont un prix
plus élevé qu'en France où un régime protec
teur est en vigueur. Mais pour tâcher d'anni
hiler cette remarquable différenceenlre les prix,
on se plait dire qu'en Belgique, le fermier ne
profite pas de la hausse des prix, que c'est le
haut commerce qui seul en retire tous les béné
fices Dans les temps agités que nous traversons
le par ti catholique qui se dit conservateurne
devrait pas prendre tache do semer la discorde
et l'antagonisme des intérêtscar il doit com
prendre que c est ainsi que se produisent la dés
affection et les révolutions.
Le second thème est celui de la protection
officielle qu'on devrait accorder 1 idiome fla
mand, pour tacher de séparer les flamands d'avec
les wallons et peut-être jeter les germes d'un
déchirement futur de la Belgique. C'est dans
im intérêt de domination que le parti catho
lique suscite cet antagonisme entre les deux
servi. Jehanne se leva, et, appuyée au bras du comte,
elle se dirigea vers le pavillon.
La porte ouverte de ce pavillon, laissait voir une pièce
spacieuse, an milieu de laquelle était dressée une petite
table.
Cette salle unique, une fois le guéridon enlevé, servait,
selon la circonstance, tantôt de halte pour la chasse aux
gluraux, tantôt de retraite où Jehanne venait lire son
Missel.
Comme l'isolement de ce pavillon l'exposait au pillage,
on n'y laissait que quelques meubles impossibles sous
traire.
Sa tapisserie de velours vert sablé d'or, lui donnait une
apparence de sévérité qui convenait merveille aux
usages divers auxquels il était destiné.
Sans doute, par un effet du hasard Jehanne portait
-ce soir là, le même costume que nous lui avons vu le
jour où Arehambaud lui avait appris qu'il se battait le
lendemain avec Clissou.
Sa robe bleue étoilée d'argent, sur laquelle était dressé
un sureot de même couleur, lui allait toujours ravir,
comme si bleu s harmonisait avec la délicatesse de son
teint; son cou, pendait le même carcan massif, orné
de joyaux de prix: ses cheveux également arrangés en
boucies garnies deperies nacrées, s'échappaient du même
fractions de la population belgecar derrière
les fougueux flamingants, nous voyons la main
jésuitique qui dirige ce soi-disant mouvement
auquel, l'exception dequelques braillards, per
sonne ne s'intéresse et qui sera d'autant moins
goûté qu'on en découvrira le but, qui est de
diviser la Belgiqueen deux races, moyen le plus
certain d'amener l'anéantissement de sa natio
nalité.
Enfin la dernière thèse que les feuilles ca
tholiques ressassent avec une mauvaise foi sans
nom, c'est la façon dont le ministère de la jus
tice entend appliquer la législation sur les fon
dations charitables. .M. De Haussy, ministre de
la justice, veut que la loi soit exécutée d'après
sa forme et teneur et refuse de suivre la voie
tracée par les ministères catholiques. Il refuse
de violer la loi pour mettre entre les mains du
clergé une multitude de personnifications ci
viles, qui amèneraient un désordre épouvantable
daus la bienfaisance publique.
Ces trois thèmes sont exploités par un parti
so\-A\s&n\.conservateur et le premier tend sus
citer la guerre entre l'industrie et l'agriculture,
le second, la ruine de la nationalité et le troi
sième au gaspillage des ressources de la bien
faisance publique et le clergé et ses adhérents
protestent hypocritement de leurs excellentes
intentionsf C'est une nouvelle preuve que pour
eux la fin justifie les moyens.
M. le baron De Vrière, gouverneur de la
Flandre occidentale, fera sou entrée officielle
vers onze heures du matin, Lundi, 13 Août,
par la porte de Dixmude. Une tente sera dressée
sur le glacis de la demi-lune longeant le pavé
de Bruges Thourout. Les autorités civiles et
militaires, raltendront en cet endroit et immé
diatement après son arrivée chez le bourgmes
tre, il recevra tous les fonctionnaires de la ville
et de l'arrondissement.
A quatre heures de l'après-midi du Lundi,
13 Août, M. le gouverneur passera en revue le
bataillon des gardes civiques effectifs de la ville
d'Ypres.
Dimanche, 12 Août, aura heu le festival
onze musiques étrangères la ville sont annon
cées parmi lesquelles celle de la garde natio
nale de la ville de Dunkerque.
On écrit d'Oostroosebeke, 8 août:
La commune d'Oostroosebeke a été, dans la journée de
Lundi dernier, le théâtre d'un horrible événement.
Dans la nuit du Dimanche au Lundi, quelques pommes
de terre, parait-il, auraient été clandestinement récoltées
sur une pièce de terre cultivée par le nommé Frédéric
Ovaere, cabareticr, au Kalberg, Oostroosebeke. Le ca-
baretier accusa de ce vol ses proches voisins, Ignace
Debels et sa femme. Cette accusation gratuite, ne s'é-
tayant sur aucune preuve convaincante, provoqua entre
les Ovaere et les Debels une violente dispute qui dura
toute la journée. L'épouse du sieur Debels défendit entre
autres la famille Ovaere de venir prendre encore de
l'eau la pompe située sur le terrain occupé par la fa
mille du premier. La femme Ovaere, se moquant de cette
défense, alla immédiatement prendre un sceau d'eau.
Alors la femme Debels, transportée de colère, se jette,
chaperon d'azur ouvert en cœur.
Par suite d'un de ces caprices bizarres de la nature que
nous avons peine concevoir, le comte Archainbaud était
mis, aussi lui, comme le soir du souper.
Son chaperon, orné de diamants, tombait comme une
écharpe jusqu'à la cordelière d'or où étaient attachées
son épéect son escarcelle son justaucorps était de velours
bleu il avait les mêmes pantalons collants d'étoffe verte,
et des souliers pailletés dont la pointe se repliait plusieurs
fois sur elle-même.
Ils prirent plaee en face l'un de l'autreautour de la
petite table surchargée de friandises.
Et comme le majordome était debout, près d'eux ils
lui dirent d'un commun accord:
Laissez-nous, Guillaume.
Guillaume Cornu, son grand regret, reprit la direc
tion du château.
Sais-tu bien, dit ensuite Arehambaud, en versant
dans le gobelet de Jehanne un vin liquoreux échappé
d un hanap ciselé, sais-tu bien que voilà cinq mois que
nous menons une existence digne de faire envie aux bien
heureux du paradis!
Arehambaud avait peine prononcé son dernier mot
qu'on entendit dans l'éloigneraent un aboiement nette
ment formulé.
Jehanne écouta avec attention.
semblable une hyène furieuse, sur la femme Ovaere et
se porte envers elle aux voies de fait les plus révoltants,
bien que l'épouse Ovaere accusât un état avancé de gros
sesse. La femme Debels n'en tient aucun compte et ap
pelle même son mari. Celui-ci frappe, ainsi que sa femme,
sur leur malheureuse victime, gisant terre tout éperdue
et presque sans connaissance. Il faudrait être lâche et
n'avoir pas une goutte de sang humain dans les veines,
pour ne pas voler au secours d'une femme enceinte que
deux personnes accablent de coups et de mauvais traite
ments, alors que parmi les agresseurs se trouve un hom
me fort et robuste. Il va de soi que le cabaretier Ovaere
n'a pu rester paisible spectateur du meurtre possible de
sa femme. Aussi, entendant l'intérieurde son habitation
les cris déchirants poussés par sa malheureuse compagne,
il s'élancearmé d'un rateauson secours, et la voyant
étendue terre, se défendant contre un homme et une
femme et accablée de coupssa raison et la prudence l'a
bandonnent, et, du rateau qu'il tient la main, il en
porte un coup furieux sur la tête de l'agresseur et le force
ainsi lâcher prise car Debels tombe sans connaissance
la renverse baigné dans le sang qui s'échappe de sa
blessure. Ce coup porté, Ovaere retire sa femme des mains
de l'épouse Debels et la rentre dans sa demeure. Par un
malheur des plus déplorables, le coup de rateau avait été
un coup mortel. Debels n'était plus qu'un cadavre. La
vie s'en allait avec le sang qui coulait de sa plaie. Il avait
le crâne brisé. On courut chercher un prêtre et le mé-
idccin. Le prêtre seul a eu le bonheur d'assister l'infortuné
ses derniers moments et d'entendre sortir de sa bouche
qu'il pardonnait l'auteur involontaire de sa mort. Le
cabaretier Ovaere, ignorant encore des conséquences de
son action, s'en était allé travailler ses terres. On vint
l'instruire de la visite, faite par le médecin, de l'état
de la blessure reçue par Debels et sa mort prochaine»
Ovaere en fut atterré. 11 rentra chez lui et déclara qu'il
allait se rendre Courtrai et se constituer prisonnier,
certain de se justifier du malheur qui venait d'arriver.
Pendant le trajet d'Oostroosebeke Courtrai, Ovaere,.
dont l'esprit était pour ainsi dire perdu, s'arrêta dans
quelques cabarets. Le soir, il fut arrêté sans mandat de
justice, par les agents de police de la campagne, conduit
Mercredi matin Courtrai et inis la disposition de M.
le procureur du roi, qui ordonna son dépôt provisoire
la maison d'arrêt de l'arrondissementsous prévention
de coups et blessures ayant occasionné la mort, mais sans
préméditation. Cet événement fait Oostroosebeke la
plus vive impression. Tout le monde plaint l'auteur in
volontaire de la mort de Debels, connu dans la commune
pour un homme très-violent et d'une grande brutalité.
Il est très-douteux, ainsi que le dit un journal flamand
de Courtrai, qu'Ovacre soit un repris de justice, d'une
inconduite notoire, et ayant déjà subi plusieurs condam
nations. On sait que les détails que donne souvent la
feuille flamande ne sont pas toujours frappés au coin de
la vérité, et qu'elle ne les publie qu'au point de vue de
l'instruction criminelle préliminaire, puisqu'elle ne les
connaît que par les communications du cabinet particu
lier de M. le juge d'instruction.
Aujourd'hui les médecins-légistes, accompagnés de
M. le procureur du roi Van Cutsem et de M. le juge
Landas, faisant fonctions de juge d'instruction, sont
arrivés Oostroosebeke et ont procédé l'autopsie du
cadavre. M. le médecin De Jaeghere, assisté du chirur
gien légiste, a constaté la fracture du crâne, fracture faite
l'aide d'un instrument en fer contondant. Le rateau a
été saisi. 11 porte des marques de sang. Le crâne sera en
levé et conservé comme pièce de conviction au procès.
On lit dans la Nation:
Il paraît que l'ex-roi des français, Louis-Philippe
d'Orléans, viendrait habiter le château de Terveurcn,
aux environs de Bruxelles.
Une batterie d'artillerie est attendue pour tenir gar
nison Courtrai.
Plus tard arriveront trois compagnies d'infanterie.
C'est étrange, dit-elle, il me semble reconnaître la
voix de Itapide. C'était bien là son cri quand il accourait
devant moipour ine manifester sa joie.
Après une courte pause elle reprit:
Je-ne puis comprendre sa disparition. Il faut qu'on
le tienne bien soigneusement la tachepour que mon
pauvre levrier ne soit pas revenu vers sa maîtresse.
Ou plutôt, interrompit le comte, qu'il se soit em
poisonné; car ta sais, Jehanne, qu'un ordre de police
enjoint aux dizeniers de faire jeter par les rues des viandes
préparées pour détruire les chiens errants.
Les jappements qu'on avait d'abord compris venir
d'une grande distance, s'étaient tellement rapprochés
qu'ils semblaient maintenant partir du château.
lis cessèrent tout coup. Un autre bruit leur succéda
le son d'une trompe, comme en portaient en sautoir
lesécuycrs d'une place forte, vint son tour résonner
dans le silence de la nuit.
Qu'est-ce que cela? demanda Jehanne.
Apparemment quelque chasseur égaré, qui demande
gîte pour la nuit.
Et il aura son asile, n'est-ce pas?
Ouiparce que jamais on ne doit inutilement im
plorer le secours d'un gentilhomme.
Que j'aime t'entendre, dit Jehanne
(Lit suite au prochain n".