JOIHVAL D'YPRES ET DE E UilU»\DISSEME\T.
Vires acquinl euudo.
868. 9e Année.
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INTÉRIEUR.
YPRES, le 29 Août.
FÊTE AGRICOLE, A DIAMIDE.
Dans la Flandre centrale, il est une petite
ville qui compte peine quatre mille âmes,
mais qui souvent il est possible d'exécuter des
projets devant lesquels reculeraient des cités
bien autrement importantes. C'est qu'à Dixmude
une union parfaite règne entre tous ses habi
tants, une entente cordiale unit les principales
familles entre elles, et comme il y a beaucoup
de personnes riches el généreuses, les fêtes qui
y ont lieu, sont brillantes et dignes d'une cité
d'un rang bien plus élevé.
D'un autre côté, en appréciant le concours
agricole qui a élé ouvert Dimanche dernier
Dixmude, il est juste de convenir qu'au point
de vue du bétail, nulle part ailleurs, on ne
pouvait trouver les facilités qu'on rencontre
Dixmude, située au milieu des plus riches her
bages de la Belgique. Aussi le concours a-t-il
été en dehors des concours agricoles ordinaires,
car il serait impossible de réunir dans le pays
et peut-être sur le continent, comme l'a fait
remarquer M. le ministre de l'intérieur, un
aussi grand nombre de belles têtes de bétail
aussi remarquables par leur conformation que
par le degré d engraissement qu'elles avaient
atteint.
Mais jusqu'ici nous n'avons pas encore dit
que pour rehausser l'éclat de cette fêle M.
Rogier, minislrede l'intérieur, et M. Rolin, mi
nistre des travaux publics, étaient venus la
présider. Ces hauts fonctionnaires, après avoir
été Tbourout, où ils ont inauguré l'école pra
tique d'agriculture, organisée par M. le bourg
mestre Diericx, et examiné les travaux exécutés
au Vry-Geweid, se sont rendus Dixmude
samedi soir. Comme ils ne sont arrivés que vers
neuf heures et demie, le collège des bourgmes
tre et échevins a été recevoir MM. les ministres
l'entrée de la ville. Ils étaient accompagnés
de M. le baron De Vrière, gouverneur de la
province, de M. Bellefroiddirecteur de la
divisiou d'agriculture au ministère de l'inté
rieur, et de M. Bivort, secrétaire particulier de
M. Rogier. M. le commissaire d'arrondissement
Deprey avait élé Thouroutpour rejoindre
ces hauts fonctionnaires et les conduire Dix-
Lc neveu d'un Connétable.
IX. LE TRIPLE EMBRAS9EMENT. Suite et fin.)
Leur respiration ne s'échappait déjà plus que comme
un sifflement leur souplesse perdait peu peu de son
élasticité.
Enfin un des combattants tomba lourdement sur le
tapis; tandis que l'autre, épuisé de fatigue et d'émotion,
se laissa aller sur un fauteuil.
Un soubresaut, plutôt une convulsion qu'un mouvement
calculé, vint prouver que la vie n'avait pas encore aban
donné le cadavre étendu comme une masse inerte.
Rapide s'y rua avec frénésies'y acharna pour ainsi
dire le serrant sous la pression de ses mâchoires comme
sous l'implacable jointure d'un étau de fer trempé.
Aux reflets incertains de la lune qui tremblait sur les
rosaces des fenêtresil eut été horrible d'assister cette
mort hideuse, de voir ces larges plaies béantes, ces lam
beaux pantelans de chair, ces cheveux en désordre sur
ce visage effrayamment défiguré.
On n'aurait pu oublier de sa vie le spectacle de cette
agonie.
Le sommeil eut été longtemps troublé, par la yue de
ïnt accepté l'hospi-
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richesse publique.
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talité chez M. le bourgu
M. le gouverneur chez M.
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Dixmude. t
Ce n'est donc que le lendemain que les fêtes
agricoles ont eu lieu en pwîsepcè du ministre,
qui le premier, a attiré l's
celle branche importante d
\crs sept heures, la jour
une excursion l'exploitât
Graeve bourgmest re d
conseiller provincial. Ce
propriété abbatiale, et qui
de Klooster-Goedest un
étendues, si non la plus grande des environs de,
Dixmude; appartenant M. De Graeve pour la
presque totalité, elle est cultivée avec ce soin
cet esprit pratique, mais nullement ennemi clu
progrès, ni des améliorations qui effrayent
beaucoup de nos grands cultivateurs. Les bâti
ments de la ferme ont été appropriés et moder
nisés. Une belle habitation a élé construite et
les constructions afFeclées l'exploitation de la
ferme sont d'uu accès facile et bien arrangées
pour I usage auquel elles sont destinées. Après
avoir examiné en détail la ferme de M. De Graeve
et admiré son beau bétail pour lequel il fait de
grands sacrifices, MM. les ministres ont ma
nifesté le désir de voir une ferme dont le culti
vateur n'est pas propriétaire et l'on s'est dirigé
vers la propriété de M. Duvignaud, habitée par
M. Bouckenaereéchevin de la commune de
Stuyvekenskerke. Là aussi on a visité avec
plaisir une exploitation bien tenue et garnie
d'un beau bétail. Le caractère le plus saillant
d'une habitation dans les environs de Dixmude
est une exquise propreté. Aussi a-t-on pu en
faire la remarque chez M. Bouckenaere.
De retour chez M. De Graeve, MM. les mi
nistres ont visité avec intérêt l'habitation du
propriétaire, bâtiment immense, puisqu'il doit
servir l'exploitation d un grand domaine. Il
est tout fraîchement arrangé, et l'architecte a
su en tirer bon parti. Un déjeûner splendide a
été ofFert par M. De Graeve MM. les ministres
et M. le Gouverneur, et vers dix heures, ces
hauts fonctionnaires ont pris congé de leur
hôte, pour retourner Dixmude où un cortège
les attendait.
ces yeux vitreux sous le sang, de ces poings crispés, de
ce râle creux, pénible, étranglé.
Parfois, le levrier s'éloignait pour regarder; il semblait
ne pas vouloir tout-à-fait achever sa victime, pour la
tuer plus longtemps.
Il y eut un moment où Archambaud, comte du Donjon,
favori du roi Charles VI, dans un accès de rage impuis
sante, mordit le chien pour s'en défaire.
Hugues de Clisson, toujours affaissé sur son fauteuil
ne perdait pas de vue cette scène; il eut voulu vivre une
éternité, pour profiter une éternité des souffrances
prolongées de son ennemi, mourant des coups de son
poignard première œuvre continuée par la dent meur
trière, puissante et acérée de Rapide, le beau levrier.
Quand Archambaud eut envoyé la tète du chien son
dernier souffle avec sa dernière goutte de sang Hugues
de Clisson se leva lentement et chargea le cadavre encore
chaud sur ses épaules.
Il se dirigea avec son fardeau sur les grèves de l'Océan.
La petite barque que nous avons déjà remarquée se
balançait toujours comme une enfant caprieuse et son
mât décrivait dans l'air de molles ondulations. Le temps,
redevenant serejn, avait cette teinte bleu foncé qui n'a de
A onze heures, MM. les ministres et le gou
verneur Sont arrivés Dixmude et toutes les
sociétésles autorités civilesla population
dixmudoise ont accueilli ces hauts fonction
naires avec une cordiale sympathie. Un cortège
s'est formé et s'est dirigé vers l'hôtel—de—ville.
Immédiatement après leur arrivée, MM. les mi
nistres et le gouvernetiFse sont rendus l'ex
position des produits de l'agriculture. Après
avoir examiné la beauté des productions agri
coles de l'arrondissement, MM. les ministres et
le gouverneur sont arrivés sur la place de
Dixmude, où se trouvaient réunis trois quatre
cents têtes de bétail de toute espèce. Chaque
classe était parquée part el de façon ce que
le public put circuler sans danger. L'ariange-
ment 3e la place était très-bien conçu et cela
était indispensable, si l'on voulait y parquer
l'aise une si énorme quantité de bétail sans en
combre. Disons que c'était là le véritable bou
quet de la fête. Des bœufs magnifiques, des
taureaux remarquables par leur belle structure,
des vaches d'une conformation irréprochable,
tels étaient les sujets les plus saillants qui ren
daient cette exposition extraordinaire. Un con
cours de chevaux avait lieu en même temps et
a été honoré de la visite de MM. les ministres.
Vers trois heures, les récompenses ont été
décernées sur la Grand'Place. Les autorités sont
montées sur une estrade, avec les membres de
la société d'agriculture et après que M. LVouts,
président de cette association, a eu prononcé en
flamand un discours dont on s'est plu faire l'élo
ge, les médailles ont été distribuées par les hauts
fonctionnaires réunis sur l'estrade, et celte cé
rémonie terminée, on s'est dirigé vers le jardin
public, don de M. Borlier, pour assister un
banquet qui avait élé organisé par les soins de
la société agricole.
Dans l'allée latérale du jardin, une tente
en bois d'une longueur de plus de cin
quante mètres avait été construite el une table
bien ornée de 150 couverts y avait été dressée.
Vers quatre heures, les convives ont pris place
au banquet; on voyait autour de cette table
MM. les ministres, M. le gouverneur, M. De
Breyne, représentant et bourgmestre de Dix
mude, MM. les sénateurs Van Woumen el Cas-
siers, les membres de la députalion permanente,
M. le bourgmestre de Furnes, Bril, les commis-
noir que l'horizon. Une écume argentée ornait la crête
des vagues qui venaient battre contre le cailloutis de la
plage pas un cormoran ne rasait la superficie de cette
nappe mouvante; les oiseaux terrestres se taisaient dans
leur berceau de feuillage; tout dormait dans la nature,
hormis la mer, dont les vagues murmuraient contre les
rochers voisins.
Hugues, une fois arrivé auprès du batelet, y plaça le
corps d'Archambaud, qu'il ramassa sur lui-même. Après
l'avoir recouvert de sa houppelande, il s'occupa hisser
une voile au haut du mat.
La toile se gonfla sous les caresses de la brise, et la
barque impatiente, ainsi qu'une cavale indomptée qui
ronge son frein, fit crier l'amarre qui l'attachait au rivage.
Hugues revenant sur ses pas, monta sur ce même
tertre où, le soir même, Archambaud et Jehanne s'étaient
assis puis s'armant d'un petit sifflet, il l'approcha de sa
bouche.
Un son clair en sortit.
Cette dernière disposition prise, Clisson revint vers la
barque et s'assit au gouvernaildans l'ombre projetée
par la voile.
Au bout d'uu instant, on vit accourir Jehanne.