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J. TERRIER-DE RÀEDT,
EXTÉRIEUR.
eh a sseurs-éclaireu rs sont entrés dans la petite ville, pré
cédés de la musique de la garde civique, de neuf dix
heures du matin, et y ont reçu 1 accueil le plus gracieux.
Déjà les rues regorgeaient de monde, car part la popu
lation de la ville qui était accourue une grande partie des
communes voisines s'y étaient donné rendez-vous. Aux
fenêtres et aux toits, partout, en un mot, on ne voyait que
festons, que drapeaux que banderotles, et dans la foule
que joie et plaisir. Tous comprennent que l'on célèbre
une véritable fête flamande, celle de l'agriculture.
L inauguration de l'école a eu lieu avec toute la pompe
désirable par MM. les ministres de l'intérieur et des tra
vaux publics, et M. le gouverneur baron DeVrière. Beau
coup d'autorités administratives de la province assistaient
également la solennité. Un discours a été prononcé
cette occasion par M. le bourgmestre Bousson.
On écrit de Thielt, 23 août:
La qualité de lin de la dernière récolte parait être très-
bonne la suite des essais qui ont été faits. Ajoutez cela
la récolte des pommes de terre qui sera plus abondante
que l'année dernière, et l'on peut dire que la perspective
de l'hiver prochain est favorable notre classe ouvrière.
On écrit d'Anvers, 26 août
Voici les détails, que nous avons recueillis sur l'incendie
qui a éclaté hier malin dans la ralliucric de sucre de M.
De Wyndt-Aerts, longue rue Neuve.
Le feu a pris dans une étuve ou séchoir adossé contre
une cheminée. Ce séchoir était rempli de sucre candi. 11
paraît, d'après les allirmations des ouvriers, qu'aucun ou
vrage de bois ne se trouvait dans l'étuvc, seulemeut il y
avait des lattis sur lesquels on place les objets sécher.
Les planchettes servant confectionner les caisses sucre
candis, étaient éloignées une grande distance de cet en
droit.
L'incendie s'est concentré dans la raffinerie et tout ce
qu'elle contenait a été dévoré par les flammes. Les sucres
sauvés se trouvaient dans un local attenant la raffinerie.
Il n'est pas vrai, ainsi qu'on nous l'avait rapporté hier,
que le feu ait gagné les écuries de la poste aux chevaux
et qu'un cheval aurait été brûlé.
Le peu de succès de sauvetage doit être attribué par
ticulièrement la mauvaise construction de la fabrique
qui n'avait pas de couloirs suffisants.
La perte éprouvée tant en bâtiments, ustensiles qu'en
marchandises, devra être évaluée par des experts. Le
tout était assuré et le montant de l'assurance -s'élève
plus de 400,000 lr. La Société Générale de Bruxelles, n'y
entre, dit-on, pour rien.
Nous avons, comme toujours, les plus grands éloges
donner notre corps de pompiers, pour le zèle et le
dévouement dont ils ont fait preuve en cette lâcheuse
circonstance.
Parmi les personnes qui se sont le plus particulièrement
distinguées par la promptitude des secours qu'elles ont
apportées, nous devons signaler M. Sauviguies, directeur
de la station du chemin de fer, qui est accouru sur les
lieux, accompagné de ses ouvriers et de deux pompes
incendies. M. Sauviguies, non sans courir quelques dan
gers, a puissamment contribué circonscrire le foyer de
l'incendie.
Samedi, sont arrivés Bruges, 10 heures et demie du
matin, MM. les ministres de l'intérieur et des travaux
publics. Un convoi spécial était préparé par les soins de
51. Chantrell, directeur du chemin de fer de la Flandre
occidentale MM. les ministres y prirent place et partirent
pour Thourout accompagnés de M. le gouverneur, M. le
bourgmestre de lluddervoorde, M. I ingénieur en chef de
Sermoise, M. l'ingénieur Declercq, 51. Bellefroid, chef de
division au ministère, etc., etc.
A 11 heures, le convoi arrivait Thourout, les autori
tés l'attendaient la station, là M. Rogicr et son collègue
furent complimentés par M. le bourgmestre, 51. le
doyen, etc. le cortège se forma alors et se mit en mar
che pour se rendre la ferme qui doit servir d'école
d'agriculture. Depuis la station jusqu'à l'endroit dit Berg-
op-Zoom, où est située l'école, tout le chemin était élé
gamment décoré; sur la place de Thourout était exposée
Là-dessous! dit-il.
Jehanne se traîna, et avant qu'on ait pu comprendre
ce qu'elle voulait faire, elle avait soulevé la draperie.
La réalité se montra dans toute sa hideuse solennité.
La figure d'Archambaud toute couverte de meurtris
sures apparut Jehanne.
Oh pardon s'écria-t-elle en se jetant tout éplorée
sur le cadavre de son amant. C est expier trop cruelle
ment une faute commise par moi... dont la peine ne de
vait peser que sur moi... Oh! pardon... pardon!
Et ses larmes tombant goutte goutte, se mêlèrent aux
suintements qui s'échappaient des plaies béantes qui cou
vraient le visage décomposé d'Archambaud.
La barque cessa de tourbillonner: sa voile gonflée se
rompit avec un bruit sec, pareil celui d'une détonation,
et ne tint plus au mât que par fragments découpés en
longues dentelures, qui se mirent battre sous 1e vent
comme les oriflammes d un vaisseau pavoisé.
Jehanne souleva la tète du comte Archarabaud.
La douleur de Jehanne trouva de 1 écho dans l'âme de
Clisson, dont la haine se dissipa pour faire place des
sentiments de pitié, dont la jalousie s'effaça devant le
martyre de cette femme qui éprouvait en ce moment, par
lui, m ille tortures, mille morts.
unegrande quantité de beau bétail parmi lequel on remar
quait les vaches ardennaises dont la société a fait l'acqui
sition dans le but d'en propager la race chez les petits
cultivateurs.
Arrivés la ferme destinée l'école d'agriculture, les
ministres et M. le gouverneur visitèrent avec soin et l'at
tention la plus minutieuse les ouvrages en construction,
puis ils acceptèrent un déjeuné froid, des mieux servis,
auquel prirent part environ quatrevingt-dix convives.
Plusieurs toasts furent portés.
A quatre heures, le cortège s'est mis en marche vers la
bruyère du Vrg-Geweid que 51essicurs les ministres ont
parcourue, admirant en détail les beaux travaux qui y
ont été exécutés avec tant de célérité et de perfection
sous l'habile direction de M. l'ingénieur Declercq ils ont
aussi longuement examiné les plans pour la canalisation
du Riviertje, entre les bruyères et le canal de Gand, que
51. l'ingénieur Declercq avait pris avec lui, et ils ont re
connu la haute utilité de ce beau projet. Vers 7 heures,
ces hauts fonctionnaires étaient de retour l'école d'agri
culture qu'ils quittaient quelques instants après, avec M.
le gouverneur, pour se rendre Dixmudc, où 51. Rogicr
a fait hier l'ouverture de l'exposition agricole.
On nous a demandé s'il est vrai que les prédécesseurs
de 51. de Haussy ont interprété le paragraphe, de l'art. 84
de la loi communale dans un sens contraire celui qui a
prévalu depuis 1847?
Nous n'hésitons pas répondre affirmativement. Tou
tefois, nous ajouterons un mot d'explication cette brève
réponse.
L'interprétation de cette disposition avait déjà souvent
présenté des difficultés, mais la question n'avait jamais
été examinée fond.
Le ministère actuel, qui s'était donné pour mission de
détruire les abus partout où ils étaient introduits, de
vait-il suivre tous les anciens errements? Non, certes.
Il était devenu urgent d'introduire des réformes dans
celte partie de l'administration.
Plusieurs abus avaient été consacrés en matière de
dons et legs, et pour le prouver, il suffirait de rappeler
l'affuire de la libéralité de la dame Van Oye, au profit des
pauvres de Bruges. Une somme importante est passée
par l'intermédiaire des hospices entre les mains des curés
des diverses paroisses, sans qu'on leur ait imposé l'obli
gation d'une reddition de compte quelconque.
Journal des Flandres.)
FRANCE. Pari», 26 Août. La guerre conti
nue parmi les journaux modérés pour forcer 5151. Du-
faure et Passy se retirer sans attendre le retour de
l'assemblée. On prétend que M. de Falloux a manifesté
l'intention de ne pas rentrer Paris tant qu'il les aurait
pour collègues, mais comme le président est, dit-on, bien
décidé ne rien changer au ministère en l'absence du
pouvoir législatif, 51. de Falloux court grand risque de
continuer ses pérégrinations dans les départements jus
qu'au mois d'octobre.
Le Constitutionnel réfute ainsi les bruits accrédités par
quelques journaux d'une modification prochaine du mi
nistère
Un journal modéré assure aujourd'hui qu'un cabinet
est tout formé au sein de la majorité pour remplacer le
cabinet actuel il distribue les portefeuilles entre divers
hommes politiques. Notre confrère se trompe et est mal
informé. La nouvelle qu'il public u'a point de fondement.
Les hommes d'état qu'il désigne usent de la suspen
sion des débats parlementaires pour se reposer un instant
des travaux et des luttes des dix-huit derniers mois. Us
ne forment point de cabinet, et ne songent nullement h
se faire ministres.
Quant aux journaux rouges, on les voit s'épuiser cha
que matin imaginer contre les hommes d'état de la
majorité quelque nouvelle calomnie, ou donner une
nouvelle forme quelque vieux mensonge auquel il leur
coûte de renoncer. Nous nous croyons dispensés, pour
notre compte, de leur opposer un démenti de plus.
Cédant une compassion instinctive plus forte que le
calcul de sa volontéClisson se pencha son tour vers
Archambaudet aidant Jehanne le soutenir il répéta
comme elle, avec des accents entrecoupés de sanglots
Oh pardon... pardon
La barque violemment heurtée, commençait crier
dans ses joints; les débris de sa voilure suivaient lam
beaux par lambeaux la direction de l'ouragan qui les
emportait; la lame qui s'élevait avec une sorte de furie,
retombait ensuite sur elle comme une rosée abondante et
la submergeait lentement.
C'était un contraste surprenant voir que ce ciel d'une
pureté limpide, avec cet atmosphère qui paraissait em
prunter des voix l'épouvante.
Pendantce temps, Jehanne d'Oisy et Hugues de Clisson
tenaient sur leurs mains entrelacées la tète d'Archam
baud. Ils crurent tout coup sentir un frémissement im
perceptible parcourir l'épiderme du comte d'un élan
mutuel, ils se courbèrent alors tellement sur lui, si près
l'un de l'autre pour écouter venir un souffle, que leur
respiration se mêla.
Un hoquet semblable unràle,sechappade la poitrine
d'Archambaud.
Il vit s'écria Jehanne.
C'est quand il n'y a pas de nouvelles qu'il s'en débite
le plus.
Les deux discours prononcés par 51. Victor Hugo, au
congrès de la paix, et la manière dont il a présidé cette
réunion, lui ont tellement concilié la cordiale sympathie
de ses auditeurs qu'ils se sont immédiatement consultés
pour lui en laisser un brillant témoignage. Les améri
cains et les allemands étaient d'avis qu'on frappât une
médaille en l'honneur de notre célèbre écrivain mais les
anglais ont pensé qu'il fallait décerner, au président du
congrès, une rémunération plus en harmonie avec son
talent poétique ils ont proposé une couronne de chêne
en argent ciselé cet avis a prévalu.
Il n'est pas douteux que la question romaine ne soit
en ce moment le sujet d'une grave scission dans le sein
du cabinet. M. de Tocqueville a déclaré de nouveau qu'il
ne pouvait plus rester dans le cabinet si on ne lui accor
dait pas le rappel immédiat de 51. Oudinot et l'autorisa
tion de tenir un langage ferme au S'-Père. On assure que
le rappel du général n'a pas été accordé et que 51. de
Tocqueville serait sur le point de quitter le cabinet.
La troisième séance du Congrès de la Paix avait attiré
aujourd'hui une foule plus considérable encore qu'hier.
La question posée était celle de la nécessité d'un Con
grès des nations.
51. l'abbé de Guerry a éloquemment expliqué et déve
loppé cette grande idée. Le congrès des peuples, serait,
entre les États l'arbitrage suprême que la constitution
des tribunaux a établi entre les individus d'une même cité,
celle des diètes entre les provinces d'un même territoire,
Pourquoi la vérité qui est l'idée de Dieu, s'arrêterait-elle
ce troisième pas
51. Bodenstedt, d Berlin, a parlé au nom de l'Alle
magne la mère européenneplus intéressée que toute
autre nation la paix, parce qu'elle aussi cherche l'unité,
plus digne de l'obtenir parce qu'elle a toujours aimé la
pensée.
51. de Girardin a parlé en faveur de la paix générale et
a prouvé que le tiers du revenu des états de l'Europe était
absorbé par le budget militaire.
Puis la troisième résolution a été adoptée.
La quatrième, qui tend au refus des impôts et des em
prunts pour la guerre, a été spirituellement et vigoureu
sement défendue par 51. Cobdcn lui-même.
Elle a été votée l'unanimité.
Enfin 51. Victor Hugo, par un saisissant rapprochement
entre le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélémyet
le 24 août 1849 a clos, au milieu de hourrahs quasi-
frénétiques cette sessionqui aura un retentissement
immense. (Evénement.)
Dixsii »k. Marché aux grains du 27 Août 1849.
sorte
DE GRAINS.
NOMBRE
d'hectolitres
prix
PAR HECTOLITRE.
FR. C.
FR.
97
17
19 75
26
8 75
9 50
278
8 27
8 76
Avoine
102
6
7 35
15
11 50
12
7
11
12
BOUTIQUIER,
marché aux poulets, n° 2, près du marché au poisson",
A l'honneur d'informer le public, qu'à dater de ce jour
il tient chez lui un dépôt d'HUITRES ANGLAISES,
prendre fraîches de jour autre, au prix de fr. 4-50 le 100.
Archambaud ouvrit lentement ses paupières et jeta,
autour de lui, un regard terne.
Jehanne s'écria de nouveau au milieu d'une agitation
qu'on ne saurait dépeindre:
11 vit!., oh merci, mon Dieu!
Et elle promenait avec égarement sa main sur le corps
d Archambaud pour s'assurer si la chaleur revenait; et
elle pleurait et riait la fois, mesure qu'elle sentait re
naître le battement insensible des artères.
Cependant Archambaud qui avait encore en lui un der
nier élément d'existence, essaya de parler:
Oui... je me rappelle, formula-t-il d'une voix si
faible qu'on l'entendit peine; Clisson s'est justement
vengé... de moi... Oh que je souffre ajouta-t-il vaincu
par la douleur; il me semble qu'un fer chaud... s'ingénie
multiplier ses., brulûres...
Puis il reprit:
Je me rappelle... Jehanne était...
Il ne put achever car cette fois les flancs du batelet
s'ouvrirent avec un grand bruit.
Trois soupirs se fondirent en un seul.
Clisson, Archambaud et Jehanne unirent leurs bouches
dans un dernier et triple embrassement.
Gustave CHADEUIL.