J01K.ML D'YPRES ET DE L'ARROYDISSEMEYT. Vires acquirit eundo. I¥° 871. 9e Année. Dimanche. 9 Septembre 1819. lVIlkSBEIEC. Yambo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. l'PRES, le 8 Septembre. DE LA SINCÉRITÉ DU PARTI CATIIOLIQE'E. Les journaux libéraux ont constaté bien souvent que de tous les partis politiques, nul n'est moins sincère et en même temps plus oublieux de ses antécédents que le parti catholique. Si, d'Un côté, le but de ses efforts, le ■désir de la domination absolue, est constamment le même, de l'autre les moyens qu'il emploie pour l'atteindre va rient suivant les circonstances, les temps et les lieux. Tantôt, il a recours la douceur, il se montre charitable, évangélique comme jamais il ne devrait cesser de l'être, tantôt, il entre dans la voie de la violence, secondant le germe des passions les plus mauvaises, il se montre arrogant, frappe d'estoc et de taille sans considérer même si l'arme dont il se sert, est celle de la vérité ou de la calomnie. Parfois il lève hardiment son drapeau qu'il appelle caloinnieusemeut l'étendard de la religion et puis parfois, il s'efface, il se fait petit, il proclame qu'il a vécu, enlin il l'ait le mort. Le parti catholique métamorphose les moyens d'action avec un laisser-aller charmant, une grâce parfaite, il exécute ces changements de front avec un sans gêne et un aplomb dignes d'un vieux manœuvrier commandant de vieux soldats. Un article publié le 5 mai 1848, par la Pairie, journal clérical de Bruges, et qui nous tombe par hasard sous les yeux, nous inspire ces réflexions. Il est impossible de ne pas déclarer qu'elles sont justes en tout point, lorsqu'on compare le langage que tiennent aujourd'hui les organes du parti réactionnaire celui qu'ils tenaient il y a seize mois. Voici cet article: <t A la suite de la révolution de 1830, la Belgique s'est dotée d'institutions libérales; elle a mis en pratique la devise de la répu blique française de 1790 Liberté pour tous et en tout, et s'est donné la Constitution la plus large de l'Europe. Toutes les opinions, tous les partis ont été appelés jouir des héuéûces de ce nouvel ordre de choses le clergé de tous les cultes, comme les partisans de la philo sophie yoitaiiieiine, comme les déistes et les athées ont pu mani fester et répandre librement leurs croyances et leurs doctrines. Des entraves nulle part la libre émission de la pensée partout. Ce régime libéralsi conforme aux goûts et aux moeurs des Belges, il a engendré aucun abus saillant. Cependant, l'intervention du clergé dans les élections, l'usage qu'il a fait, eQ vue de faire triompher les candidats de son choix, de l'influence que ses fonc tions sacerdotales lui donuent sur les populations catholiques, ont indisposé contre lui un grand nombre de personnes, qui, tout en vénérant et eu pratiquant même la religion, ne veulent pas que I ou violente en sou nom la conscience du citoyen. Avons-nous tenu jamais un autre langage? Et cepen dant on lance contre notre parti les plus injurieuses {Suite.) II. L'habitation de Stevens se composait d'un seul étage, comme presque toutes celles des planteurs delà Jamaïque. Le plus grand luxe des cinq ou six pièces qui formaient l'appartehient du colon consistait en de magnifiques boi series de Mahogany soigneusement polies et sculptées avec art. Partout, l'intérieur comme l'extérieur, régnait un air de propreté qui faisait honneur la minutieuse vigi lance de Mary. Toutes les fenêtres s'ouvraient sur le jardin mais ce n était pas comme en Europe, pour livrer passage 1 air embaumé par le parfum des fleurs: ou ne voyait cette époquedans les jardins de la Jamaïque ni le grenadier ni l'oranger ni le limonier la rosele jasmin, la giroflée, la tubéreuse étaient et sont encore aujourd'hui dédaigneusement rélégués dans les champs pour cueillir le coco, le mameï, le goïave et l'ananas il fallait aller au bord des chemins là seulement il était permis aux arbres fruitiers d'étaler leur brillante et riche parure. Ce que les planteurs nommaient leur jardin de plaisance n'était qu'un.assemblage confus d'arbrisseaux insignifiants et inutiles. Au milieu de la façade de la maison s'avançait sur le attaques. Ces principes que nos adversaires ont proclamés durant quelques semaines, nous les avons proclamés toujours. Voilà la seule différence entre eux et nous. La Patrie continue Les accusations dont la conduite du clergé a été l'objet sont- elles toutes fondées C'est là une question que, pour le moment, nous n'avons ni examiner ni résoudre. Des imprudences, des fautes ont été commises, qui pourrait le nier Mais peut-être a-t-on pris les manifestations d'un xèle irréfléchi pour les manœuvres d'aspirations ambitieuses, peut-ètres'est-ontrop hàtéde conclure, sur la foi des fâcheuses apparences, l'existence d'un pouvoir ooculte. Nous ne décidons rien, mais ce qui nous fait incliner vers la plus indulgente de ces suppositions, c'est la conduite tenue par le clergé depuis les événements qui ont bouleversé la Erauce, cest-à-dire depuis que l'existence même de notre nationalité a été mise en question. Le parti libéral, en voyant la conduite tenue par le clergé depuis les événements qui ont bouleversé la France, ne s'est-il pas senti entraîné admettre la plus indulgente des suppositions que fait la PatrieN'a-t-il pas dit: ou blions le passé, vivons en frères, vous l'autel, nous dans le monde, et pourtant depuis lors...., mais laissons parler la Patrie Qu'on ne l'oublie pas si avant les événements du 24 février, le clergé ne faisait pas au pouvoir une opposition directe, tout au moins il prenait envers lui une attitude peu bienveillante le pou voir était tenu en suspicion, non cause de ses actes, mais bien plutôt cause de I opinion politique qu'il personnifiait. Du moment que la patrie s'est trouvée en danger, l'esprit national s'est réveillé en sursaut, des concessions mutuelles out été faites, les rancunes de personnes ou de partis ont été sacrifiées dans l'intérêt commun, et, oomuie gage de la sincérité de ses intentions et de la loyauté de ses vues, le clergé a cessé de prendre part a la polémique de la presse. Il a résolu de déserter, pour ne plus s'y replacer, le terrain des luttes du journalisme. C'est en conséquence de oette détermination que divers journaux cléricaux ont disparu ou ne tarderont pas dispa raître de la scène politique, n m iudépeudammentdecette concession faite l'opinion publique, le clergé vient d en taire une autre bien plus importante encore abandonnant entièrement l'arène politiqueil renonce intervenir dans las élections. Cette nouvelle nous est communiquée par un homme placé dans une position émineute et même d'être bien instruit de tout ce qui se passe dans les hautes régions ecclésias tiques. Elle nous est oonfirmée d'ailleurs par une circonstance que uous avons apprise directement. Un êvêque belge, dans une réunion des doyens de son diocèse, a déclaré qu'il entendait que les servi teurs de l'autel s'abstinssent désormais de toute intervention directe daus les luttes électorales, u Messieurs, a dit le vénérable prélat, en d'autres temps, nous avons pris part la lutte dans l'intérêt du pays; aujourd'hui l'intérêt du pays exige que nous nous retirons, retirons-nous. Nous uous bornons,pour le moment, constater et louer en ce peu de lignes une résolution qu'on peut appeler un grand événé- ment. Nous aurons bientôt faire ressortir les heureux effets qu'elle ne peut manquer de produire nous trouverons une occasion natu relle de nous acquitter de oette tâche agréable dans les élections prochaines. Que les temps sont changés depuis le 5 niai 1848! Que doit penser aujourd'hui la Patrieelle qui disait alors: le clergé a cessé de prendre part la polémique de la presse, il a résolu de déserter, pour ne plus s'y repla cer, le terrain des luîtes du journalisme Le clergéaban donnant entièrement l'arène politique, a-t-il même re jardin un portique élevé de quelques degrés. Ce portique est encore de noire temps la pièce principale de chaque habitation on s'y réunit pour s'abriter contre l'ardeur du soleil, pour respirer avec délices la brise de mer, ce vent frais que le peuple appelle médecin, parce qu'il vient ré gulièrement tous les joursdepuis neuf heures du matin jusqu'à cinq heures du soir, apporter aux colons la force et la santé. C'était là que se trouvait Mary, assise un livre la main, jouissant de sa solitude pendant que Stevens, selon sa coutume, faisait la siesteaprès le dîner, dans sa chambre lorsque D. Gaspar se présenta devant elle. Vous avez eu la bontémissde me faire dire que vous désiriez me parler. Mary ferma son livre qu'elle posa sur le banc où elle était assise, et leva vers l'Espagnol son beau visage qui prit aussitôt l'expression d'un vif intérêt. Oui, dit-elle, je voudrais avoir des nouvelles du malheureux Zami. De ce nègre que M. Stevens a si cruellement traité ce matin?.. U est bien présent, miss,il ne souffrira plus. Mort s'écria Mary; mon Dieu encore, un mal heur qu'il n'est pas en mon pouvoir de réparer Missnous savons tous combien vous êtes bonne et généreuse, et si votre douce compassion ne peut rien pour nonce intervenir dans les électionsLes faits qui se sont passés Ypres, lors de la dernière élection, les lettres de M. le doyen Durras et de M. le curé Praet, publiées la suite des élections de Thielt, sont là pour prouver, ou bien que le parti catholique n'était pas sincère en mai 1848, ou bien que depuis il a fait volte-face et que par conséquent on ne peut ajouter aucunement foi ses pro messes, ses protestations. En 1848, le parti catholique avait furieusement peur, il se faisait petitdisait aux libéraux Sauvez-moi. Comme les poltrons, il criait je suis mort En 1849, il relève son drapeau; il fait ceux qu'il ap pelait ses amis, ses sauveurs, une guerre déloyale et outrance, car le cœur lui est rentré au ventre, il n'a plus peur AVIS. Le major commandant les gardes civiques actifs de la ville d'Ypres a été informé officiellement que S. M. le Roi, juste appréciateur du zèle et du dévouement dont se montre animée la garde civique du royaume, a voulu saisir une occasion de la réunir dans la capitale; Qu'à cet effet, le Roi passera une grande revue de la garde civique, pendant les fêtes anniversaires de l'indé pendance nationale; que cette solennité est fixée au 26 Septembre Que les corps formant'un bataillon devront présenter la revue l'effectif d'une compagnie au moius, sans compter les compagnies d'armes spéciales Que le transport gratuit par la voie ferrée sera mis leur disposition, pour l'aller et pour le retour En conséquence, les sous-olficiers, caporaux et gardes, qui voudraient assister la revue du Roi sont priés d'en informer, par écrit, le chef de la garde, avantle 13 courant, ïpres, 7 Septembre 1849. Le major commandant, At0 VANDEN BOGAERDE. Demain dimanche, si l'état de la température le per met, la musique des Sapeurs-pompiers se fera entendre au jardin de la société de la Concorde, six heures pré cises du soir. Le concert sera précédé par une petite fète de danse qui commencera cinq heures de relevée. M. Van Hollcbeke, chef de bureau au commissariat d'arrondissement de Bruges, est arrivé en notre ville chargé de remplir, ad intérim, les fonctions de vérifica teur des poids et mesures pour l'arrondissement d'Ypres. Nous trouvons dans l'Observateur de jeudi dernier, un article qui définit bien la situation des deux partis qui fractionnent la Belgique. Depuis que l'opinion catho lique a relevé sa bannière, nous assistons aux mêmes celui qui n'est pluselle est du moins une consolation et une espérance pour ceux qui survivent. Ah croyezsi cela dépendait de moique vous n'auriez besoin ni de consolation ni de pitié; je voudrais voir s ouvrir la joie le cœur de tous ceux qui m'environ nent, je voudrais voir le plaisir et le bonheur rayonner dans tous les regards. Sans doutemissvos bienfaits calmeraient bien des souffrances, étoufferaient bien des murmures; vous pourriez lire sur les visages l'expression du dévoument et de la reconnaissance; mais pour l'homme exilé des lieux qui l'ont vu naître, pour l'esclave courbé sous le joug, ce joug fùt-il doré, il n'est plus de bonheur, il n'est plus de joie possible. Ce langage ne m'étonne pas dans la bouche d'un homme civilisé, et je le comprends, surtout après ce qui s'est passé ce matin; je serais heureuse de pouvoir vous faire oublier un emportement que vous n'aviez certaine ment pas mérité. Il vous a suffi, miss, d'une parole bienveillante pour cicatriser cette blessureque n'en peut-il être ainsi d une autre plus profonde et plus douloureuse! ajoula-t-il en soupirant, et le regard timidement baissé vers la terre. J'avoue, dit Mary avec un triste sourire, que mon influence sur mon oncle est bien faible et que mon pou-

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