IV' 8Î4. - 9^ Aimée.
Jemll. 20 Septembre 1849.
JOIRYAL D'APRES ET DE I/ARROADISSEHEXT.
Vires acquirit eundo.
IATÉIUELII.
YamlH).
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes, j être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
VPUE§, le 19 Septembre.
Il est deux espèces d'accusations, fondées ou
non. que l'opposition peut lancer contre l'auto
rité qu'elle combat, des accusations vagues, ba
nales des accusations déterminées et clairement
définies.
Répondre aux premières est chose inutile et
difficile; inutile parce que ces accusations va
gues ne produisent qu'un effet vague sur l'es
prit du lecteur qui en fait justice difficile parce
que ces accusations ne présentant rien de po
sitif, il est aussi impossible de les combattre que
de saisir une ombre.
Les secondes, au contraire, étant clairement
définies, il est nécessaire et facile, quand elles
ne sont pas fondées, de les mettre au néant;
nécessaire, parce que l'allégation d'un fait po
sitif fait sur l'esprit du lecteur une impression
profonde, d'où résulte une prévention contre
l'autorité accusée; facile, car ces accusations
étant appréciables par tonsil suffit de dé
montrer tous qu'il y a erreur de la part de
celui qui accuse, et c'est là une tache facilequand
on est dans le vrai, car la vérité, pour être
proclamée vérité, nedemandequ'à être connue.
Un journal de celte ville, dans son n* du 15
Septembre, a lancé contre l'administration com
munale une accusation positive, bien définie et
en même temps grave; pour les motifs indi
qués ci-dessus, il est nécessaire et il sera facile
de la combattre. Je n'aurai recours ni ces
paroles violentes qui aigrissent toute discus
sion, ni ces personnalités déplorables qui
jettent entre des hommes qui doivent vivre
ensemble la discorde et la haine; des faits,
j'opposerai des faits, des chiffres, des chiffres.
Un journal donc, puisant dans un autre jour
nal, des chiffres relatifs aux dépenses commu
nales, lirede l'addition qu'il en fait, la conclusion
suivante ce qui constitue pour les deux années
(1847 et 1848) un déficit de fr. 95.021-41.
Où ce déficit de fr. 95,021-41? Exisle-t-il
dans la caisse communale? Mais pour qu'il en
fut ainsi, il faudrait admettre un vol bien ca
ractérisé et dès lors c'est l'affaire du procureur
du roi. Aux comptes de 1847 et 1848? Mais ces
comptes ont été présentés, examinés, publiés
et approuvés l'un et l'autre ont donné un boni
III. [Suite.)
Alors elle lui raconta en peu de mots la scène terrible
dont elle venait d'être témoin; mais elle ne put lui dire
de quel côte s'étaient dirigés les ravisseurs ni combien il
s'était écoulé de temps entre leur départ et le moment où
elle avait repris ses sens.
D. Gaspar se hâta de réveiller les domestiques, parvint
réunir une trentaine d'engagés, qu'il arma de bambous
et d'instruments de travailprit le commandement de
cette petite troupe et se mit la recherche des mutins.
Ceux-ci étaient au nombre d'une cinquantaine dans le
moulin de la Calenda qu'éclairaient plusieurs torches
suspendues la voûte. Stevens, genoux au milieu, tou
jours bâillonné, et les mains attachées derrière le dos, se
soutenait peine; sa grosse figure était livide; son corps
frissonnait; ses yeux ne répondaient que par des regards
suppliants aux interpellations que lui adressaient chacun
leur tour, les noirs rangés en cercle autour de lui.
Te souviens-tu, disait l'un, te souviens-tu de Biafra?
Biafra n'avait pas vingt ans; il était heureux de l'amour
ét Cora, et tu lui enlevas Cora en la forçant d'assouvir ta
de recettes effectuées sur les dépenses faites.
Aux budgets? Mais les principes administratifs
les plus élémentaires rendent impossible l'arrêt
d'un budget en déficit.
Tâchons de deviner la pensée de l'auteur de
l'accusation, peut-être a-t-il voulu dire que ce
déficit de fr. 95,024-41, ou plutôt ces dépen
ses extraordinaires, pesaient sur la situation
financière de la ville, c'est-à-dire que l'avenir
devrait solder ces dépenses, en un mol, que le
passif de la ville était augmenté en 1847 et
1848 de fr. 95.024-41. Cette interprétation de
la pensée de l'auteur est la seule possible. Ad
mettons-la donc.
Eh bien, c'est là une grave erreur, en voici
la preuve
1° Le compte des opérations faites durant la
crise alimentaire présentait un total de dépenses
defr. 167.095-75
Un total de recettes de 132.071-34
en déficit, fr. 35.024-41, somme
indiquée par l'auteur de l'article.
Mais ce déficit de fr. 35,024-41 n'a pas été
entièrement couvert par un emprunt qui grè
verait de pareille somme l'avenir. Ladminis-
tration a trouvé moyen de solder sur les fonds
en caisse et les recettes ordinaires une partie
île ce déficit, c'est-à-dire une somme de fr.
15.024-41, et elle a emprunté 20,000 fr. au
bureau de bienfaisance, ni plus ni moins.
2° La ville d'Ypres a reçu en prêt sur les
fonds du trésor une somme de 60.000 fr.donc,
dira l'auteur de l'article, sa situation financière
est grèvée de pareille somme, qui jointe aux
20,000 fr. empruntés au bureau de bienfai
sance, constate un déficit de 80.000 fr. au lieu
de 95,021-41 que j'avais indiqué, je ne me suis
donc trompé que de 15,000.
Pardon, c'est encore là une erreur.
Cette allégation serait fondée, si la somme
de 60,000 fr. était dépensée, car il faudrait
recourir des rentrées futures pour la rem
bourser, c'est-à-dire que l'avenir en serait dé
biteur; or, quoique le montant du prêt fait,
après la confection du budget de 1848, n'ait pu
être porté en recettes et en dépenses, que par
rappel au budget de 1849, et que cet exercice
ne soit point clos, il est certain qu'une partie
de cette somme est aujourd hui rentrée dans
la caisse communale.
brutale passion; il demanda justice au shérif; le shérif
était un blanc comme toi; Biafra ne fut pas écouté; il
s'introduisit par la ruse dans l'intérieur de ta maison
pour y chercher Cora et la soustraire tes infâmes vio
lences; découvert et arrêté par tes gens, il fut conduit
devant toiet tu répondis ses reproches par le plus
atroce des supplices. Biafra fut enchaîné par ton ordre au
tronc d'un lentisque, dans ton jardin il y resta six jours
jusqu'à ce que les douleurs de la faim l'aient fait expirer,
ayant devant les yeux pour irriter son agonie, un pain
suspendu une branche où il lui était impossible d'at
teindre. Le moment est venu de venger la mort de Biafra.
Un autre disait
Qu'avait fait le vieux Sango pour s'attirer ta colère?
Il s'était enfui parce que tu prenais plaisir augmenter
sa tâche, mesure que ses forces diminuaient; et pour
ce crime tu le fis condamner aux flammes. Le pauvre
vieillard fut couehé sur le ventre; on lia ses bras et ses
jambes étendus, quatre pieux, avec des chaiues de fer;
on lui brûla les pieds d'abord et successivement toutes les
parties du corps en ayant la barbare précaution de mo
dérer l'ardeur du feu, afin de prolonger la durée du sup
plice. Depuis ce momentl ame du vieux Songo nous
Après les événements de 1848 afin de don
ner du travail la classe ouvrière, la ville fit
exécuter simultanément la plupart des travaux
ordinaires et extraordinaires prévus au budget,
de plus, elle décida l'exécution detravaux non
prévus et dont la dépense devait être et a été régu
larisée en 1849. Il est facile de comprendre que
pour fa ire fa ce ces dépenses multipliées en raison
des circonstances, les rentrées ordinaires étaient
insuffisantes et qu'il fut indispensable pour les
couvrir, d'employer tout ou partie des 60,003
fr. Mais cet emploi n'était que provisoire, car
fur et mesure que les recettes ordinaires
rentraient en caisseles mandats provisoires
sur les 60,000 fr. furent remplacés par des
mandats définitifs imputables sur les divers
crédits ouverts au budget.
Une seule dépense reste régulariser, celle
faite pour le curement de l'étang de Zillebeke,
et qui s'élève fr. 15,062-51. Et encore est-il
permis d'espérer qu'elle pourra être couverte
sans imposer de trop lourdes charges l'avenir,
si nous restons dans des circonstances nor
males, si l'état accorde les subsides sollicités et
si le travail peut s'exécuter en un certain nom
bre d'années.
Il résulte, je pense, des explications qui pré
cèdent, que la situation financière de la ville se
trouve chargée, non pas de fr. 95,024-95, mais
de 20.000 fr. seulement.
Si l'on considère la position de nos finances
dans son ensemble, loin d'avoir augmenté sa
dette en 1847 et en 1848, la ville, au contraire,
l'a allégée car si elle a emprunté 20,000 fr.
elle a remboursé en exécution de ses engage
ments et malgré les circonstances difficiles, une
somme réelle en argent de fr. 15,436-42 eu
1847, et de fr. 7,936-86 en 1848, total fr.
23.373-28, montant des créances exigibles de la
dette ancienne. La ville doit donc fr. 3,373-28,
de moins qu'au 1er janvier 1847.
El après tout, si pour combattre la crise ali
mentaire de 1846 et 1847, la crise ouvrière de
1848, la ville eut contracté 95 ou 100,000 fr.
de dettes quel homme ayant du cœur oserait
en faire un reproche l'administration? Quand
le blé se vendait 60 fr. le sac, quand une partie
de nos concitoyens privés de travail et de nour
riture, pauvres mais honnêtes, souffrants mais
résignés, venaient demander un morceau de
pain pour nourrir leurs femmes, pour disputer
apparaît toutes les nuits et nous demande vengeance;
l'heure est venue de la lui accorder.
engeance, fit un troisième, vengeance pour Zarai
qui se trainail expirant tes piedspour te supplier de
1 exempter de sa lâche et que tu as fais mourir impitoya
blement sous le fouet!
Vengeance pour Tomby, s'écria un quatrième.
Et toutes ces voix se réunissaient dans un seul cri: ven
geance 1
Et Stevens, demi-mort de frayeur, se laissait tomber
la face contre terre mais deux nègres le relevaient aus
sitôt et le maintenaient genoux, en le soutenant par
les épaules.
Enfin le silence se rétablit Yambo sortit des ran"s et
s'approchant de Stevens, lui dit d'unevoix lente et "rave
Il y a longtemps que le noir gémit écrasé 'par la
justice des blancs; ton tour, blanc, de connaître la jus
tice des noirs.
Au même instant, quatre nègres se mirent en devoir
de lier Stevens de la même manière que, le matin, on
avait lié le malheureux Tomby. A défaut de chevaux,
vingt autres nègres s'attelèrent aux cylindres du moulin.
Déjà on avait soulevé le corps du planteur ses pieds