leurs enfants la mort, les tuteurs de la ville
pouvaient-ils leur dire en froids financiers:
retirez-vous, nous ne voulons pas créer de dé
ficit? Quand nos concitoyens affaiblis par la
privation demandaient genoux la nourri
ture qui leur était indispensable, pouvait-on
les repousser? Devait-on i»ser de la force pour
maintenir dans l'ordre des hommes qui ne de
mandaient qu'à vivre?
Tels ne sont pasje le sais et j'ai hâte de le
dire, les sentiments de l'auteur de l'article, ces
sentiments n'existent pas dans le cœur d un
homme civilisé, et puisque ces sentiments n ex
istent pas, j'en conclus que l'administration
n'eut fait que son devoir, si, forcée par les cir
constances, elle eut imposée l'avenir une dette
même lourde pour maintenir l'ordre public,
alléger les souffrances et peut-être sauver la
vie de quelques-uns de ses administrés. Heu
reusement. pour faire face aux besoins du mo
ment, l'administration ne s'est pas trouvée dans
la nécessité île créer un déficit et loin de gre
ver l'avenir, elle a pu, au milieu des circon
stances difficiles, diminuer la dette, d'une som
me de fr 3,373-23. Les chiffres cités plus haut
en sont la preuve. Communiqué
Le Journal des Bazilesdans un article qu'on
dirait écrit par un épileptique, laisse échapper
toute sa fureur l'endroit de quelques réflex
ions du Propres, qui blâmaient le gouverne
ment pontifical de ne pas faire quelques con
cessions l'esprit du siècle et de refuser aux
Romains des institutions politiques moins ré
trogrades que celles qui ont été cause de la
proclamation de la république. Nos ardents
promoteurs de la liberté en tout et pour tous,
aussi longtemps qu'ils ont espéré ici pouvoir
en faire un instrument de domination, ne
veulent pas d'institutions libérales pour les
Romains, pareeque dans les étals de l'église,
ils étaient les maîtres absolus. Le despotisme
clérical y brillait dans toute sa hideuse splen
deur. L'inquisition, pour donner signe de vie
et protester contre l'opinion publique de l'Eu
rope c]ui l'avait bannie de tous les pays civilisés,
persécutait les hérétiques ou soi-disant tels,
jugeait et séquestrait secrètementpour prou
ver que les institutions les plus àdhorrées
n'avaient rien perdu de leur vitalité. Les cours
c elésiastiques, les tribunaux de prêtres avaient
été abolis par la révolution et la triade émi-
nenlissime s'est empressée de les reconstituer.
Enfin, les vieux abus vont refleurir et la jubi
lation doit rentrer dans les âmes fanatiques,
car l'absolutisme le plus abject sera le régime
imposé aux étals de Die ix.
Comme nos ardents défenseurs de la liberté
cléricale se décèlent! En Belgique, où laide
des élections et d intrigues électorales, ils sont
parvenus pendant dix-sept ans courber le
pays sous le joug clérical, il leur fallait une
liberté entière, sans limites. Ailleurs, où le parti
clérico-polilique est le maître absolu, ii n'a
que des coups de sabre et des fusillades pour
les populations qui demandent un régime plus
touchaient presque ce fatal instrument de supplice qui
semblait une gueule béante prèle se refermer pour
broyer sa victime, lorsqu'il se fil un grand mouvement
dans l'intérieur du Moulin. Ce fut, pendant quelques mi
nutes, une horrible confusion de cris et de coups, durant
laquelle Slevens, jeté terre fut indistinctement foulé
aux pieds par ses bourreaux et par ses libérateurs. Quand
le combat cessa, tous les esclaves avaient disparu il ne
restait plus dans le moulin que les engagés et I). Gnspar.
Alors seulement on aperçut Stevcns; il avait la figure
gonflée, cramoisie, les yeux injectés, presque hors de la
téte. On s'empressa de dénouer le mouchoir qui le bâil
lonnait, de couper les liens qui le garrolaient on le
transporta hors du moulin, pour lui donner de l'air. Ra
nimé bientôt par la fraîcheur de la brise de terre, il res
pira plus librement mais le premier usage qu'il fit de la
parole ne fut pas pour remercier les auteurs de sa mira
culeuse délivrance; il se répandit en imprécations contre
les révoltés.
Les misérables, s'écria-t-il d'une voix rugissante;
jeveux faire dresser demain en face de ma maison autant
de poteaux qu'ils sont de rebelles on les y attachera tous
on les y laissera mourir de faim, et ils y resteront exposés,
pour servir d'exemple aux autres, jusqu'à ce que les oi
seaux aient arraché leur dernier morceau de chair.
approprié aux exigences de la société actuelle.
En Belgique, on ne pouvait accorder assez de
liberté, dans d'autres pays, on ne veut pas
même accorder au peuple la garantie <1 une
administration loyale et probe 11 est facile de
comprendre les motifs de cette différence de
tactique. Dans les états romains, les habitants
sont façonnés au joug clérical; on espère pou
voir les forcer reprendre leurs chaînes. En
Belgique, il a fallu parler de liberté pour sus
citer la révolution, mais le parti clérical n at
tend que le moment propice de faire I essai de
ses forces et de ramener la Belgique en arrière.
Jusqu'ici le parti libéral, par un rude et inces
sant combat contre les empiétements du clergé,
est parvenu empêcher la faction cléricale de
nous faire jouir du régime absolu. Si I opinion
libérale, moins dévouée au pays et moins con
fiante dans la justice de sa cause qui est celle
de la liberté et de toutes les conquêtes politi
ques accomplies depuis soixante ans, s était
plus mollement opposé aux entreprises cléri
cales, il est fortement supposer que la con
stitution, depuis longtemps, eut été une lettre
morte, et que le régime du bon plaisir théo-
cratique eut remplacé la liberté eu tout et pour
tous si perfidement prêcbée par le clergé.
Tous les hommes impartiaux doivent con
venir que des expositions agricoles sont des
institutions fort utiles, que c'est l'aide des
concours que les anglais sont parvenus ren
dre leur agriculture la plus avancée et la plus
perfeclionnnée de l'univers entier. Eh! bien,
croit-on qu'il y a des gens assez ennemis dti
bien-être général, assez opposés au développe
ment de la richesse agricole pour faire tous
leurs efforts, afin d'empêcher les cultivateurs
de prendre part aux expositions. A la campagne,
on sème toute espèce de faux bruits et I on pro
page les insinuations les plus malveillantes, pour
tromper les cultivateurs et les engager mé
connaître leur propre intérêt Les associations
agricoles qui sont créées dans l'intérêt des ha
bitants des campagnes et dans le but de leur
venir en aide, ne sont pas appréciées par les
personnes qui devraient se trouver heureuses
de les voir prospérer.
Nous devons dire aussi, bien qu'il n'y ait rien
de politique dans ces institutions on ne ren
contre pas cette coopération qu'on pouvait
espérer, puisqu'il ne s'agit que d'intérêts maté
riels et que tous doivent pousser au développe
ment de la production agricole. C'est fâcheux,
car nous croyons qu'aux sociétés agricoles se
ront dévolues de brillantes destinées.
Nous apprenons que l'arrondissement d'Ypres
s'est distingué l'exposition agricole de Ganil
et que sur les cinq médailles d'or, notre district
en enlèvera trois. Convenons que de pareils
succès devraient aiguillonner nos fermiers et
développer parmi eux cette émulation, sans la
quelle tout progrès est impossible.
AVIS,
Le public est prévenu que des listes de souscription
pour l'achat des objets qui figurent l'exposition indus-
L'irritalion du planteur était si violente et son désir
de se venger si impatient, que les forces lui revinrent
comme par enchantement. 11 se leva, ordonna aux en
gagés de le suivre et se mit marcher avec autant d'as
surance et de rapidité que s'il avait reposé paisiblement
toute la nuit dans son lit. Le jour commençait poindre,
lorsqu'il arriva sur le petit plateau que couronnait son
habitation. Il s'y passa en ce moment une scène singu
lière qui ne fit qu'accroître sa fureur.
Quatre nègres portant sur leurs épaules un cercueil où
était renfermé le corps de Zamimarchaient d'un pas
lent et mesuré, accompagnés d'une multitude d'esclaves
venus de toutes les plantations de la paroisse. Au lieu de
prendre directement le chemin de la Savanne où était
situé leur cimetière, ils avaient fait un long détour, afin
de passer devant la maison de Stevens. Derrière le cer
cueil le plus proche parent de Zami conduisait le porc
destiné être immolé sur sa tombe; venait ensuite un
second parent portant la calebasse qu'on devait placer
sur la téte du mortpleine d'une soupe préparée avec
les entrailles de la victime un troisième s'était chargé de
la bouteille de rhum destinée être couchée dans la fosse,
aux pieds de 1 inhumé. Tous poussaient des grands cris,
moins de douleur que de joie, car, ainsi que nous l'avons
vu, les noirs esclaves n'envisagent dans la mort que le
trielle des Flandres, se trouvent déposées dans les bureaux
de l'administration communale de celte ville.
Ces objets seront ensuite répartis entre les souscripteurs
par la voie du sort.
Le prix de chaque action est de cinq francs.
Un chirurgien-accoucheur, un compatriote, M. L.
Verhachc, établi Ostende depuis 1851, frère d'un de
nos pharmaciens, vient de subir ses examens de docteur
en médecine, chirurgie et accouchements, devant le jury
mixte de Gand, avec grande distinction.
Un jeune garçon de 12 13 ans s'est noyé, il y a déjà
plus de 12 jours. On attribue cette fatale résolution au
refus de sa mère de lui donner l'argent nécessaire pour
consommer une pinte de bière, la Congrégation.
On nous écrit de Messines:
La féte communale de notre petite cité a été brillante
cette année et avait attiré, pendant les trois premiers
jours de la kermesse, une grande foule de monde. Lundi
a eu lieu la distribution des prix aux élèves de l'école
communale. Cette fête de famille avait réuni en la salle
de l'hôtel-de-villc presque toute la population de Messi
nes chacun prenait intérêt au succès des jeunes gens
qui allaient recevoir la récompense de leur bonne con
duite et de leur application pendant l'année scolaire.
L'instituteur communal a prononcé une allocution aussi
bien pensée que bien exprimée, avant de procéder l'ap
pel des élèves qui devaient recevoir des prix. Ce discours
a été suivi par l'exécution de quelques chœurs sans ac
compagnement par les élèves des deux sexes. Ces mor
ceaux de musique, simples et solennels cependant, ont
été très-bien rendus et ont fait plaisir.
Les élèves sont venus, après les chants, recevoir des
mains des bourgmestre et échevins, les prix qui leur ont
été décernés. La remise des récompenses a été suivie par
une allocution du bourgmestre aux élèves, par laquelle
il les engageait persévérer dans l'élude et le travail
seul moyen de devenir pllis tard des citoyens utiles et
estimables.
La cérémonie s'est terminée par l'exécution d'un chœur
que les apprentis-musiciens ont chanté avec beaucoup
d'ensemble et d'aplomb.
L'impression qu'on semblait avoir ressenti en assistant
cette solennité, était l'idée que la ville de Messines
possède une école communale bien dirigée par un institu
teur capable et loborieux, ce qui n'est pas le lot de tou
tes les communes.
On écrit de Liège, le 13
Hier, vers deux heures et demie de l'après-dinerun
violent incendie, qu'on apercevait de la ville, a éclaté
Jupille, dans une grande maison située sur la route, un
peu en deçà de l'atelier de MM. Pied bœuf frères.
Le feu qui s'est déclaré d'abord dans le fournil où il
y avait un dépôt de fagots a gagné la partie supérieure
du bâtiment d'habitation avec d'autant plus de rapidité
que les greniers étaient remplis de foin. Heureusement
que le vent soufflait dans la direction opposée du côté de
maisons dont les bâtiments incendiés forment le com
mencement sans cette circonstance, les flammes auraient
immanquablement envahi les bâtiments de M™» veuve
Rasquinct, dont une partie sont couverts en chaume, et
les conséquences eussent été bien autrement déplorables.
Néanmoins, la prudence a exigé la démolition des toits
qui joignaient immédiatement le théâtre de l'incendie et
1 on a cru devoir faire sortir tous les meubles des loca
taires. Une poutre enflammée a traversé, dans sa chute,
les divers étages de l'un des bâtiments voisins.
L'incendie se communiquant de haut en bas, il a été
possible de sauver les meubles; tout le reste est devenu
entièrement la proie des flammes. Il n'y a plus que des
murs calcinés.
Le bâtiment d'habitation et le fournil qui est adossé au
pignon, du côté de Jupille, couverts en ardoises et élevés
depuis peu d'années, appartiennent M. Trillet, maitre-
ardoisier. Us étaient occupés par M. Piedbœuf-Houbaer,
cabaretier. Les bâtiments sont assurés contre l'incendie.
terme de leur misère et de leur exil et ces cris, mêlés
au roulement de leurs tambours de bois, au bruit des
sonnettes qu'agitaient incessamment les négressesfai
saient retentir l'air d'un horrible vacarme.
Arrive devant 1 habitation de Stevens, le cortège s'ar
rêta; les tambours cessèrent de battre; on n'entendit
plus le bruyant tintement des sonnettes et aux cris suc
céda le silence de la consternation. Les nègres qui por
taient le cercueil venaient de tomber terre, comme
poussés par une force invisible; lecereueil gisait au milieu
d'eux, les pieds tournés vers l'habitation: preuve évi
dente, suivant la religion des nègres, que Stevens avait
été injustement cruel envers son esclave et que les mânes
de celui-ci exigeaient une réparation.
Cette jonglerie, adroitement préparée dès la veille par
Yambo, produisit sur les assistants un effet immense; ils
s imaginèrentdans leur superstitieuse croyance, que le
ciel leur imposait tous la loi de punir le bourreau de
leur frère, et la fermentation qui s'empara des esprits,
devint en peu d'instants si menaçante, que Stevens, mal
gré sa colère, jugea prudent de se tenir l'écart, pendant
que le cortège relevait le cercueil et se remettait en
marche du côté de la Savanne.
{La suite au prochain n".)
■m-tiai m