Jeudi, 2? Septembre 1849. INTÉRIEUR. Yainho. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, La ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 26 Septembre. DE L'ARRONDISSEMENT D YPRES. Dimanche dernier, la ville d'Ypres a eu pour la seconde fois, une fêle agricole qui a dépassé de beaucoup la première exposition sous le rapport de la beauté des produits, de la quantité et de la variété. M. le Gouverneur, baron De Vrière, est venu assister l'ouverture de cette solennité et, arrivé vers onze heures et demie du matin, il a été reçu vers midi l'en trée des Halles par MM. les président et mem bres du comité de l'Association agricole. M. Carton, commissaire d'arrondissement et prési dent de la Société d'agriculture, lui a adressé une allocution pour le remercier d'avoir voulu rehausser de sa présence, une cérémonie qui ne peut que relever l'industrie agricole dans l'opi nion publique, stimuler noscultivaleursqui ont obtenu plusieurs palmes l'exposition deGand, et qu'il pourrait aujourd'hui apprécier l'ensem ble des produits agricoles de l'arrondissement. M. le Gouverneur a répondu qu'il était heu reux de pouvoir examiner les productions d'un arrondissement renommé par son agriculture, et qui jouit de la réputation bien méritée d'être cultivé avec soin et succès. Le gouvernement, d'ailleurs, désire que ses représentants dans les provinces assistent toutes les fêtes de ce genre, afin de donner un haut témoignage de sympa thie et d'intérêt ces luttes pacifiques qui doi vent précéder les améliorations qu'on pourrait introduite dans notre système de culture. D'ailleurs, la Société agricole de l'arrondissement d'Ypres méritait que je réponde son appel, elle qui, une des premières, a répondu l'ap pel du gouvernement, guidée par des hommes qui ne sont mûs que par l'idée d'être utiles leur pays. C'est pour moi personnellement un véritable plaisir, a ajouté M. le Gouverneur, de me trouver ici dans votre ville qui contient tant d'hommes dévoués sa prospérité et son bien-être matériel. Je n'ai pas oublié l'accueil si flatteur que j'y ai reçu et je lâcherai de le reconnaître en toute occasion, par mes efforts (Suite.) IY. Marybrisée par les émotions qui s'étaient succédées si rapidement pour elle en quelques heures, s'était ren fermée dans son appartement afin d'y goûter un instant de repos mais en vain elle avait vu se dissiper toutes les causes de ses frayeursle sommeil s'obstina ne point approcher de sa paupière. C'est que, pour entretenir les agitations de son cœur, elle avait eu, depuis la veille, deux révélations, sujets éternels de méditations et de luttes in térieures pour une jeune fille deux hommes l'aimaient, et de ces deux hommesl'unqu'elle haïssaitavait tout pouvoir sur elle; l'autre, esclave misérable, ne possédant d'autre bien que la préférence qu'elle lui accordait, ne pouvait rien ni pour elle ni pour lui. Assise près d'une fenêtre d'où le regard atteignait jus qu'à la mer, elle admirait et enviait le calme de cette nappe immense dont aucune ondulation ne ridait en ce moment la surface. Moins préoccupée, elle eût au con traire senti l'épouvante se glisser dans son âme, elle se fût rappelée ce que signifiait un pareil calme aux Antilles, elle eût reconnu sous cette apparence trompeuse les ap proches d'une effroyable tempête. En effet, le ciel n« tarda pas s'obscurcir. Des nuages, pour être utile la ville d'Ypres et l'arron dissement. Après ce discours, M. le Gouverneur, entouré des membres de la commission de l'Association agricole, a examiné attentivement les riches produits de l'agriculture de notre arrondisse ment. Nulle part il eut été possible de trouver une plus belle collection de froment blanc. Les betteraves, les navets, les rutabagas ou navets jaunes de Suède, prouvent que les cultures dé robées sont très-praliquées par nos fermiers. Nous devons passer légèrement sur les objets qui se trouvaient rassemblés dans la moitié du grand bâtiment des Hallesle temps nous manque. Disons que l'arrangement de cette exposition était belle et les décorations bien choisies. L'or nementation a été dirigée par M. Bôhno qui s'en est tiré avec honneur. Ce n'est pas chose facile de décorer uu vaisseau aussi immense que celui des Halles, mais nous pouvons le répéter, le coup-dœil était ravissant et les objets exposés rassortaient et sollicitaient l'attention. Après avoir attentivement visité l'expo sition, M. le Gouverneur aété conduit dans une autre partie des Halles, en cortège, précédé de la musique des Sapeurs-Pompiers qui pen dant la présence de M. le baron De Vrière, dans la salle, n avait cessé de se faire entendre et a présidé la distribution des prix du concours agricole. M. le président a prononcé un discours qui a été vivement applaudi. Il a rappelé que pen dant que les autres nations se débattaient dans des luttes anarchiques la recherche d'un ave nir incertain, la Belgique a continué sa mission de paix et de progrès au milieu du développe ment régulier de ses institutions. Elle a taché de donner l'agriculture une organisation, afin de créer une direction qui préside toutes les améliorations et les propage. C'est le but des comices et des sociétés d agriculture les expo sitions agricoles en sont un des moyens. Les succès obtenus par les produits de nos cultiva teurs, Bruxelleset àGand, ne tarderont pas faire ressortir l'influence bienfaisante de cette institution sur les progrès de notre industrie agricole. épars et légers d'abord, grandirent en prenant une teinte plus sombre, et se rapprochèrent les uns des autres, puis se confondirent et ne formèrent bientôt plus qu'un vaste linceul embrassant toute la voûte célestejusqua l'horizon. Des flancs déchirés de la nue s'élançaient de longs dards de feu qui semblaient se poursuivre et sillonnaient l'air dans tous les sens. A ces terribles lueurs qui se succé daient sans relâche et auraient pu faire croire un em brasement général, se mêlaient de si furieux éclats de tonnerre qu'on eût dit que les cieux s'abîmaient. Une agi tation extraordinaire se manifestait dans toute la plaine; on voyait courir, travers les champs de cannes, les nè gres des plantations voisines; les plus expérimentés cher chaient un abri dans des cavernes ou se réfugiaient sous leurs huttes de roseauxqui étant fort bassesse trou vaient moins exposées au choc de la tempête; quelques uns grimpaient aux arbres plantés sur le bord des che mins et seblolissaient entre les branches les plus touffues d'autres enfin se dirigeaient vers les montagnes espérant trouver dans les inextricables forêts dont elles sont cou vertes, un rempart assuré contrôles fureurs de l'ouragan. Marypartageant la terreur générale, s'était hâtée de quitter l'habitation, de même que tous ceux qui l'occu paient; elle fuyait au hasard et se laissait guider par l'exemple de quelques engagés qui se hâtaient de gagner la forêt la plus voisine. Mais ses force?, épuisées déjà par M. le président rappelle qu'à l'aide de l'asso ciation, les cultivateurs ne doivent plus réclamer isolément, que la société a qualité pour défendre leurs intérêts et que c'est ainsi qu'elle a reclamé et contre quelques dispositions du règlement pour l'amélioration de la race bovine et contre la caisse d'assurance agricole. Ces réclamations ont été admises et des changements ont été in troduits dans ces règlements provinciaux. Enfin la société a créé une caisse de pré voyance pour les ouvriers qui pour leur habi leté, leur courage, leur moralité,, obtiendront du gouvernement ou de lassociation, des dis tinctions, ce sera un moyen d'affranchir l'ou vrier honnêle et laborieux de l'humiliation de l'aumône. En terminant, M. le président a remercié le chef de la province d'avoir bien voulu assister celte fête, et après avoir parcouru nos belles campagnes, d'avoir voulu apprécier la réunion de leurs produits. Après ce discours, le secrétaire de l'associa tion a fait l'appel des noms des ouvriers qui ont reçu des distinctions et ensuite les médailles ont été décernées aux exposants. Ces médailles en argent sont d'un assez grand modèle, et bien frappées. D'un côté se trouve l'effigie de S. M. Léopold, et de l'autre, les armes de la ville entourées d'une couronne. Ouvriers décorés. 1Casier, Pierre, Kemmel. 2. Leclercq, Romain, Bas-Warnêton. 3. Vermeersch, Pierre, Becelaere. 4. Verstraetc, Pierre, Passchcndaele. 5. Bruneel, François, Vlamertinghc. G. De Seghcr, Pierre, Poperinghe. CONCOURS OU 30 JUILLET 1819. 1Bœufs. classe, b. De Turck, frères, Ypres 40 fr. 2" idem. 6. Van Eecke, Charles, Langemarcq; 40 fr. Chevaux de race dite flamande. 2. Etalons. 1e prime, a. Yan Wontcrghem, veuve, Zonnebeke. 2° id. 6. La susnommée. 3. Juments poulinières nées dans l'arrondissement Ie prime, a. De Bailleul, Jean-Baptiste, Messines. 2" id. b. Van Zuyt, Pierre, Zonnebeke. 4. Poulains nés et élevés dans l'arrondissement 1° prime, a. Van Zuyt, Pierre, Zonnebeke. 2° id. b. Van Heule, P., Langemarcq. -J les événements de la nuit, ne lui permirent pas de fournir une bien longue course. Haletante, elle allait se laisser tomber au milieu d'un champ de cannes, et attendre là ce qu'il plairait au Ciel d'ordonner de son sort, lorsqu'une voix vint frapper son oreille, faire battre son cœur et ra nimer son esprit. Mary, est-ce bien vous Gaspar Au nom du Ciel, sauvez-moi Et d'elle-même elle se jeta dans les bras de D. Gaspar. L espagnol, puisant une force invincible dans son amour et dans la confiance de Mary, au lieu d'être ralenti par le poids de son précieux fardeause remit courir avec plus de rapidité et ne tarda pas gagner un bois touffu, situé au pied de la montagne. Il était temps; peine D. Gaspar avait-il déposé Mary sous uue grotte dont la pro fondeur offrait un asile assuré, que l'ouragan se déchaîna dans toute sa violence. Aux éclairs dont le reflet rou- geàtre donnait la forêt l'aspect d'un vaste incendie, aux roulements de la foudre que répétaient et prolongeaient avec un horrible fracas les échos de la montagne, se joignit le vent avec ses sifflements aigus, sa course impétueuse, sa force irrésistible; pliant, brisant, arrachant tout sur son passage, il était, lui, le véritable fléau destructeur; les autres phénomènes n'avaient été que ses symptômes. Alors on vit, tantôt sur un pointtantôt sur l'autres'é lever jusqu'aux nues d'immenses tourbillons dans les-

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