par le premier médecin, homme versé dans la pra tique des accouchements, étaient restées sans ré sultat; l'enfant situé transversalement la tête droite, présentait le dos avec sortie d'une main, et fut reconnu sans vie par les signes les moins équivoqu^. La conservation de la mère dont l'exis tence était fortement compromise, exigeait les soins les plus pressants, mais pendant le peu de temps qui se passa pour la remettre en position favorable, et reprendre les manœuvres de version, elle perdit le restant de ses forces, et expira. On se représenta la convenance de l'opération césarienne prescrite en telle circonstance, mais vu la mort de l'enfant, et pour ne pas ajouter la scène de désolation qui venait d'affliger la famille, il fut convenu de ne pas la tenter. Nous laissons juger les collègues raisonnables et qui se sont trouvés dans ces positions difficiles, si dans cette conduite il s'est passé quelque fait ou négligence digne de blâme pour M. L... Il est déplo rable que les docteurs G... et D... ne se trouvèrent pas sur les lieux, car il est permis de croire qu'ils auraient opéré des merveilles par l'assurance qu'ils mettent dans leurs récriminations! Mais au premier appartiendra toujours l'occasion de médire des accoucheurs, s'il en existe parmi ceux-ci qu'il n'affectionne pas, parce que n'étant pas accoucheur lui-même, il lui sera toujours facile d'éviter les graves circonstances où ceux-ci pourraient se trou ver, et par suite se poser en juge et accusateur. 11 est déjàfort étonnantqu'élant tenu de connaître l'obstétrique théoriquement, il ait pu commettre quelques erreurs de diagnostic et méconnaître des grossesses, dont les faits sont passés en anecdotes et racontés par toute la ville. Le second, docteur dans l'art des accouchements avec la plus énorme dis tinction, vient de fournir un spécimen de sa valeur par un fait récent dont nous nous occuperons plus bas et qui ne s'effacera pas de sitôt de la mémoire des commères. Voilà de ces cas qui sont plutôt de nature jeter de la déconsidération sur le corps médical, parce que le ridicule qui en résulte est irréparable. Tandis qu'il n'est aucun praticien qui ne conviendra que l'accident de la femme Vierens, ne soit un des plus graves et des plus foudroyants qui peuvent se présenter en obstétrique, et le plus souvent d'une issue funeste malgré toute l'activité et le savoir du médecin. L'article de la Gazette Médicale porte pour titre: Opération Césarienne. Celle-ci aurait été faite tardi vement, c'est-à-dire 24 heures après le décès de la mère. Qui dit opération césarienne suppose toujours une opération exécutée dans l'intérêt de la vie du fœtus; elle a toujours lieu immédiatement après le décès de la mère ou pendant sa vie; plus lard, ad mettez n îi 24 heures après, elle ne pourra plus entraîner que la signification d'investigation cada vérique, d'autopsie, et il est impossible d'y attacher un autre sens, h moins de vouloir commettre de la confusion qui dans la science de nos savants anta gonistes seule est possible. Une investigation cadavérique fut donc faite très- sciemment par MM. H... et L... Celui-ci, considé rant l'importance du cas, la surveillance dont il est l'objet, et la responsabilité qui aurait pu en résul ter, engagea le lendemain M. H... de se joindreà lui, pour aller prier le mari de leur permettre un examen cadavérique, et adoucir ce que cette démar che aurait pu causer de pénible. L'examen fut per mis et exécuté le plus convenablement possible, confirmant pleinement le dagnostic posé ci-dessus. Mais ce qui dans l'article de la Gazette Médicale est vraiment séduisant, c'est d'y voir un chirur gien qui nécessairement est un être sans érudition, sans aptitude, ce qu'au moins nos savants docteurs Je n'ose te blâmer, dit l'Espagnol en faisant un mouvement pour s'éloigner. Où vas-tu? demanda Yambo. Que t'importe? Avant une heure, les rochers et les ronces auront ensanglanté les pieds délicats de ta fiancée; tu ne rejoin dras pas, au jour dit, tes frères l'embouchure de la rivière noire. Qui a pu t'apprendre?.. Toi-meme; j étais la tout l'heure entre ces ar bres. Yambo, dois-je voir en toi un ami ou un ennemi? Je suis ton ami; tu as été esclave comme moi. Je suis l'ami de cette jeune blanche; elle a plus d'une fois bravé la colère de son oncle pour calmer les douleurs du pauvre noir. Eh bien, tu connais ces forêts, ces montagnes; sois notre guide. Si j y consens, dans huit jours tu vogueras heureux et libre vers ta patrie; mais que deviendra Yambo? Yambo sera libre aussi; je jure sur l'honneur de t'emmener avec moi. Et que deviendront les milliers de noirs qui gémis- tiennent propager, rester ii heures les'bras croi sés devant un cas pressant, chercher du renfort, pour ne plus extraire qu'un enfant sans vie. Mais c'est monstrueux! Ce sont là'de ces épouvantails digues des contes de ma mère-l'oie, et d'un ellet sur, pour peu que l'auditoire ajt de la disposition. Ln revers de ce genre qui arrive dans la pratique d un vil chirurgien (expression verbale du docteur D...), doit nécessairement amener sa perte."C'est ce qu ils croient, les badauds! C'est pour cette raison qu'ils font de la propagande, mais qu'ils soient convaincus que si le vilain doit périr, il ne périra jamais seul Si le docteur D... était le dispensateur des lois, il n'aurait certes jamais promulgué celle par la quelle les chirurgiens et les officiers de santé sont admis devant le jury universitaire faire valoir leurs talents; heureusement qu'il ne lui est donne que de vonloir dicter des lois des collègues, même ses aînés, qui, convaincus de sa parfaite nullité, se moquent de sa présomption, de ses airs de fonta- narose, et s'occupent peu de sa censure. Les docteurs C... et D... n'aiment point les chi rurgiens, c'est-à-dire ceux qui les gênent, il n'y a que ceux de la campagne qui sont toujours bien venus chez le premier, qui a ses raisons pour cela; le second n'aime non plus que ceux qui lui procu rent des avantages attachés la profession. En effet, il n'a pas dédaigné d'accepter la place de médecin- adjoint aux anciens Frères d'armes de l'Empire qui lui fut procuré par un ancien officier de santé homme respectacle et praticien distingué; il n'a pas dédaigné de faire sa cour au chirurgien Deppureux, d'hériter de sa clientèle et surtout d'un petit com merce assez lucratif; nous voulons parler du mono pole de l'examen de6 remplaçants pour le service militaire. Mais ce n'est pas tant la dégradante profession de chirurgien qu'en veulent les huppés docteurs C... et D..., qu'aux personnes porteurs de ces titres, puisque cet artestexercé par ceux mêmes, qui n'en ont pas le droit, et encore dans ce qu'il offre de plus infime et de plus ravalant. Que risque-t-on de plâtrer, saigner, clystériser, de tirer de bonnes dents pour les mauvaises, pourvu quecela rapporte; d'ailleurs l'immunité du parchemin peut bien permettre quelques méprises. Il est dit la fin de l'article de la Gazelle médi cale, il n'y avait pas assez de bouches dans la ville et le village pour tambouriner la nouvelle» cette conclusion met nu toute la perfidie qui a présidé sa rédaction; il est impossible qu'elle échappe celui qui possède quelque lucidité; elle permet de toucher du bout du doigt ses dramatiques auteurs, très-enclins tambouriner leur innocence par force certificats signés, contresignés, apostilles, légalisés; proclamer les hauts succès de mémoires typhoïdes jamais perdus dans les cartons de l'Académie de médecineet d'essais d'éthérisation mal réussis. Qui ne sait que le tambourinage dont les docteurs C-" et D... font seuls les frais, n'est qu'une pure invention, un stratagème propre devoir donner le change la rumeur publique, et la détourner d'une histoire qui l'occupait bien autrement, et qu'on a déjà aussi essayé de cumuler sur le dos de M. L... Or, voici ce qui ce moment faisait le sujet de tous les caquets: Une domestique d'un cabaret de la Petite Place venait d'accoucher; peine avait-on eu le temps de la mettre dehors et éviter un scandale, que dans son nouveau logis, elle se vit mère d'un gros et frais rejeton. Ce fut, disait-on, le docteur D... qui avait traité cette malheureuse pour hydro- pisie, stonalgie, bypochondrie et autres niaiseries qu'il lui plut de débiter, et avec lesquelles il la berça pendant huit mois, sans parvenir découvrir la véritable source de ses incommodités. On dit que sent dans cette île sous le fouet des Anglais? Nous n'avons, hélas! que des vœux former pour l'allégement de leurs souffrances. Blanc, tu peux faire plus que de former des vœux. Moi Yeux-tu que nous reprenions notre entretien d'hier? A quoi bon Comment d'infâmes brigands t'ont volé ta liberté comme ils m'ont ravi la mienne Ils t'ont voué au tra vail, la misère, la dégradation, toi blanc comme eux, sans plus de pitié qu'ils n'en ont eu pour le noir, et tu hésites t'unir moi pour les châtier! Et quand je viens toffrir la vengeance, une belle et noble vengeance, ton affranchissement et celui de tes frèrestu demandes quoi bon? Oui, ce serait, ainsi que tu le dis, une belle et noble vengeance! Et les moyens ne te manqueront point pour l'ob tenir, car moi, misérable esclave, je te dirai voici trois mille bras armés qui n'attendent, pour se lever, que le commandement d'un chef veux-tu être ce chef? Et j'a jouterai: nous avons de la poudre, des balles, des boulets, pour une campagne de six mois nous avons une ville en l'erreur fut si complète que pour calmer les pre mières douleurs, on emmaillota la patiente de sacs farine tout chauds, et que pour opérer le dégorge ment de 1 hydropisie toujours croissante, alors que les remèdes ordinaires n'avaient pas opéré, on alla a la campagne racler toutes les tiges de sureau, dont la seconde écorce passe pour un bon diurétique. Un cas si complexe, un traitement si combiné exigeait naturellement un salaire proportionné. 4i fr. fut le prix accordé, qui peut être reparti comme suit 3o fr. pour l'hydropisie, io francs pour l'accouche ment, i franc pour la section du filet, placement en nourrice du moutard, gratis. Ce fut tout ce dont la malheureuse put disposer, qui, se voyant ainsi aidée la bourses entend, jura qu'on ne l'y attraperait plus. Les erreurs sont possibles dans toutes les sciences, elles forment le triste apanage de la nature hu maine. Il n est personne qui ne sent mieux cette vérité que ceux qui depuis plus de deux ans se voient constamment en butte aux attaques et épi- grammes les plus insensées et les plus basses. Il n'est personne qui ne déplore davantage ces divi sions entre gens d'une même profession, et les pas sions diverses qui les nourrissent. Aussi n'ont-ils h se reprocher aucune agression, et se sont-ils tenus constamment dans les limites de la plus légitime défense. C'est ainsi qu'ils continueront agir, tout en restant véridiques, loyaux, c'est-à-dire accor dant revanches et satisfaction qui en désire, et discrets, c'est—a-dire sans recourir des plumes étrangères, ni même la Gazette médicale, pour tambouriner leurs assertions ou faire de l'éclat. Comsjioiidiiiicc. Poperinghe, le 27 Septembre 1849. VÏSITE OFFICIELLE DE M. LE GOIIVEB.VECR I.E B1K(|\ DE VRIÈBE, A POPEUMGIIE. Les fêtes publiques sont rares h Poperinghe. C'est pourquoi nous nous empressons de saisir l'occasion de décrire la fête vraiment extraordinaire qui vient d'avoir lieu en cette ville, lundi, 24 de ce mois, l'occasion de l'entrée officielle de M. le baron De Vrière, Gouverneur de la Flandre occidentale. Depuis bien longtemps Poperinghe n'avait vu pareille solennité. L'animation était générale, l'en thousiasme h son comble, et chacun rivalisait avec ses voisins pour contribuer l'ornement des rues par lesquelles devait passer le cortège qui allait se rendre au-devant du Gouverneur. Figurez-vous, depuis l'entrée de la ville par la rue d'Ypres jusqu'à la sortie par la route de Duukerque, deux longues lignes de sapins entièrement couverts de verdure, de fleurs ou de houblon,entrelacées dans la plus grande partie de leur étendue de haies artificielles, d'ins- criptionset de décorations variées, surmontées d'une infinité de petits drapeaux tricolores aux armes du Gouverneur de la province et de la Belgique, au- dessus desquels flottaient une masse de banderolles et de grands drapeaux nationaux, vous n'aurez en core qu'une idée imparfaite du spectacle extraordi naire et féérique que présentait notre ville, lundi matin, malgré l'état nébuleux du ciel qui a fini néanmoins par s'éclaircir et donner place un bril lant soleil d'été. Toutes les sociétés de la ville, toutes les confréries au nombre de douze quinze avec les emblèmes qui leur sont propres, se sont adjoints h nos magistrats pour introduire solennellement le chef illustre au-, quel Sa Majeté a récemment confié le gouvernement de notre belle province. A l'extiémité de la rue d'Ypres, un arc de triom phe majestueux et imposant avait été érigé. C'est là que le cortège s'est rendu 8 1/2 heures du matin, en attendant l'arrivée de l'auguste voyageur. Bientôt état de soutenir un siège, pour couvrir l'armée qui s'y renfermerait; tout cela est le produit de cinquante an nées de patience et de persévérance: ouvrage entrepris par nos pères et continué par nous faible noyau d'abord, dont le germe, fécondé par le temps, s'est développé, ra mifié, et n'attend, pour mûrir ses fruits, qu'une journée d'effervescence, tout cela, nous te l'offrons, toi élevé dans le métier de la guerre, pour faire la guerre, toi ennemi des Anglais. A cet offre, que répondras-tu? Le tableau brillant dont tu viens d'éblouir mon esprit ne saurait avoir sa réalité; tu me trompes, Yambo, ou tu fais illusion toi-même. Suis-moi donc et viens te convaincre par toi-même que je ne t'ai pas dit un mot qui ne fut encore au-dessous de la vérité. Si tu en juges autrement, je jure par le grand Tunnew, de ne plus insister et de te servir de guide jus- qu 1 embouchure de la rivière noire. Mais dans la préoccupation où cet entretien avait jeté les trois personnages, ils n'avaient rien vu, rien entendu de ce qui se passait autour d'eux tout coup un cli quetis d'armes leur fit jeter un cri de surprise et d'effroi ils se trouvaient au milieu d'une troupe de jsoldats an glais. [La suite au prochain n

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2