EXTÉRIEUR.
fondés, c'était uniquement pour qu'on ne vint pas enle
ver les moyens d'existence une malheureuse servante.
Admettons en dernière analyse comme le prétend in
considérément l'anonyme que j'aurais traité sa grossesse
comme hydropisie, qu'elles en auraient du être indubita
blement les conséquences? eh mon Dieu elles sont bien
faciles prévoir l'avorteinent ou la mort de l'enfant, or
c'est justement là ce qui n'a pas eu lieu puisque la mère
et l'enfant se portent bien: ce qui a lui seul suffit pour
prouver ma manière d'agir dans cette occasion et con
vaincre, que son sort est envier beaucoup d autres.
En agissant comme je l'ai fait je suis convaincu et per
suadé que j'ai fait ce que je devais faire, et ce que
commandait ma conscience la seule preuve qui me reste
en donner c'est qu'une éternelle reconnaissance m'est
acquise de sa part.
Dire que je lui aurais fait payer 41 fr. c'est faux encore
et complettcment faux, je crois avoir donné déjà assez
de preuves de ma philantropie et de mon humanité pour
convaincre que je ne prends pas pour principe de tacher
de m'enrichir de la sueur du pauvre.
Voilà Monsieur l'éditeur les quelques mots dont j'avais
vous demander l'insertion, vu la modération employé
dans les termes et le respect des convenances que j'y ai
observé, vu le silence absolu dans lequel je me suis tenu
sur les récriminations qu'il m'aurait été on ne peut plus
facile de renvoyer leur auteur, j'attends de vôtre impar
tialité et de vôtre équité que vous voudrez bien donner
place ma réponse et cela dans vôtre plus prochain n°,
car il n'est que juste qu'une défense légitime suive sans
retard des accusations que je dis mal fondées.
Je préviens en même temps l'auteur de l'épitrc, que
pour cette fois j'ai trouvé que je devais une réponse,
mais que désormais toute attaque de sa part n'aura plus
aucun effet sur moi, jusqu'à ce qu'il ait le cœur et la
franchise de signer ce qu'il écrit, comme c'est mon habi
tude; car ce n'est qu'alors qu'il y aura chance égale et
que je pourrais peut-être lui apprendre les moyens em
ployer pour rester dans le justevoir même dans la
légalité.
Agréez Monsieur l'éditeur l'assurance de ma parfaite
considération. le docteur,
F.-X. DALMOTE.
Y près, le 2 ootobre 1849.
La correspondance du Journal de Liège fait jus-
lice des fanfares exagérées decertaine presse dans les
lignes suivantes. Les murs de Jéricho tombèrent au
bruit des trompettes; prenons garde que l'enthou
siasme si vrai de la nation ne tombe au bruit de la
trompel'e courtisanesque
La revue a été belle, quoiqu'un peu longue. Je
no dirai pas, comme je l'ai lu quelque part, que
jamais plus splendide soleil n'a éclairé un plus vif
enthousiasme]; mais il y avaitévidemment une satis
faction générale, et les cris habituels en pareille
circonstance se sont fait entendre, quoique moins
nombreux que dans les derniers temps.
Et si je remarque cet effet, c'est que je crois en
savoir la cause. Il y a eu trop de phrases exaltées,
publiées au sujet de l'exaltation publique. On ne
s'est pas borné dire la vérité simplement, on a
exhumé de ces expressions des temps passés pou
drées et paillettes, qui blessent les hommes de
goût et mêine ceux qui n'en ont pas. J'ai entendu
des gardes civiques parfaitement dévoués aux insti
tutions du pays, se plaindre de voir certains jour
naux les travestir en courtisans, et traduire leurs
sympathies sous des formes trop fiévreuses. C'est
probablement cette classe de gardesqui a voulu faire
noise aux chroniqueurs un peu trop ampoulés et
qui s'est abstenue de jeter les cris de l'an dernier.
Ces expressions brûlantes et exagérées ne profitent
donc personne. En haut, on y voit une espèce de
flagorueriequi ne peut que faire du lortâceux qu'on
souvent pour quelques contusions. La victoire, quoique
énergiquement disputée, ne pouvait rester bien long
temps indécise; elle allait se déclarer pour les Anglais,
lorsque le cri de Yombo se fit entendre une seconde fois,
mais une assez grande distance du lieu où l'on se bat
tait. Au même instant, le combat cessa; tous les nègres
disparurent comme par enchantement; il ne resta plus
sur le plateau que le détachement réduit quinze sol
dats et environné d'une vingtaine de cadavres noirs.
L'officier qui commandait cette petite troupeatteint
d'un coup de bâton la jambe, marchait trop difficilement
pour qu'il fut permis de songer regagner la plaine; la
prudence exigeait toutefois qu'on s'en rapprochât le plus
possible: mesure qu'on descendait les bois étaient inoins
touffus, les routes plus praticables et le danger d'une sur
prise moins imminent. L'ordre du départ f ut donné et les
vainqueurs se mirent en marche, emmenant eoinme uni
que trophée la nièce de Stevens. Ils n'avaient pu réussir
faire aucun autre prisonnier.
La pauvre Mary, demi-morte d'effroi, se laissait ma
chinalement conduire par deux soldats qui la soutenaient
pour 1 aider marcher. Ceux-cibien éloignés de soup
çonner ses véritables sentiments, se regardaient comme
ses libérateurs et, par leurs félicitations, essayaient de
relever ses forces et son courage; obligés de régler leur
pas sur le sienils se trouvaient quelque distance de
leurs camarades et formaient une sorte d'arrière-garde
veut servir; en bas, on se dit qu'on ne donnera plus
lieu de pareilles trompetteries.
Par acte passé devant le notaire Toussaint,
Bruxelles, le ag septembre 1849, une société
s'est instituée pour suivre la demande en conces
sion et l'exécution d'un port de reluge, de pêche et
de cabotage Blankenbergheavec chemin de fer
latéral la roule pavée et exploitée pardes chevaux,
et prolongement du p3vé et prolongement du ca
nal de Blankenberghe vers Bruges. La demande qu il
s'agit de suivre est celle déposée par M. Dagobert,
qui est en voie d'instruction.
On écrit de Liège
Nous annonçons avec satisfaction que le choiera
a presque totalement disparu de notre ville. I.a pe
tite vérole fait encore quelques ravages parmi les
enfans.
Charleroi, 39 septembre. On avait fait de
grands préparatifs la station de Charleroi pour y
recevoir la famille royale son passage pour se ren
dre Namur. Un pavillon élégamment décoré de
fleurs et d'arbustes, et pavoisé aux couleurs natio
nales, avait été dressé au centre de la station. Le ba
taillon de la garde civique, la compagnie d'artillerie
de la même garde étaient rangés en ligne de bataille
tout lelongdu railvvay, la tête s'appuyant h la droite
de l'estrade. Une foule immense encombrait tous
les abords du chemin de fer et l'intérieur de la sta
tion.
Par arrêté royal du art septembre, les souverains
anglais (7 grammes y81 milligrammes, au titre de
g 1 fi millièmes) cessent d'avoir cours légal en Bel-
gique.
Jusqu'au 3 octobre prochain inclusivement, les
agens du caissier-général dans les divers arrondisse
ments du royaumesonlchargés d'effectuer l'échange
de cette monnaie au taux fixe de 25 fr. 5o c. contre
d'autres monnaies ou billets de banque ayant cours
légal en Belgique.
On écrit d'Anvers, 28 septembre
Un malheureux accident est arrivé hier soir. La ser
vante d'un négociant demeurant llourse-Anglaise, était
montée au grenier pour voir l'illumination de la tour de
la Cathédrale. Voulant descendre pour appeler les autres
domestiques, et l'obscurité ne lui ayant pas permis d'a
percevoir la trappe ouverte, elle est tombée d'une grande
iiauteur, et s'est mortellement blessée. M. le médecin
Pecters, est aussitôt accouru, mais tous jles soins qu'il a
prodigués étaient vains; quelques instants après l'infor
tunée avait cessé de vivre.
On lit dans le Journal de Liège:
Notre ville vient de perdre un de ses principaux in
dustriels, un de ses meilleurs citoyens M. P.-J. Mal
herbe, fabricant d'armes, a été subitement enlevé sa
famille, ses amis et ses nombreux ouvriers, dont il
était plutôt le prolecteur que le maître. Il avait été élu
conseillerde régence par ses concitoyens, il était membre
de la chambre de commerce ces distinctions, les divers
ordres dont il fut décoré par notre gouvernement et par
les gouvernements étrangers, le grand nombrede citoyens
de toutes les classes qui accompagnaient ses dépouilles
mortelles, sont des preuves évidentes de l'estime dont il
jouissait parmi nous et au-dehors.
FRANCE. I'aiiiw, 28 Septembre. On disait
hier que le gouvernement avait reçu d'assez mauvaises
nouvelles de Rome, et les renseignements qui nous ont
lorsqu'un homme, se précipitant tout-à-coup au-devant
d'eux, travers le sentier, les somma de faire halte.
Marycomme éveillée par le son de cette voix redressa
la tête et fit un mouvement pour se dégager. Ses deux
guides s'arrêtèrent d'abord interdits; mais, reconnaissant
bientôt qu'ils n'avaient faire qu'à un seul ennemi, ils
reprirent assurance, et tandis que l'un, passant son hras
autour de la taille de Mary, l'enlevait et l'entraînait avec
lui, l'autre prit le devant avec une résolution pour forcer
le passage. Cette fois encore, la victoire demeura aux
Anglais; l'homme tomba, terrassé d'un coup de crosse
dans la poitrine, et les deux soldats, faisant de leurs mains
un brancard pour la jeune fille dont la faiblesse avait re
tardé leur marchene tardèrent pas réjoindre leurs
compagnons.
D. Gaspar, on se doute bien que c'était lui qui venait
de tenter un dernier effort pour délivrer Maryresta
plusieurs heures sans connaissance. Lorsque, réchauffé
par les premiers rayons du soleil, il reprit enfin ses sens,
il demeura longtemps encore couché sur le sol, ayant le
sentiment de son existence, mais incapable de fixer et de
coordonner ses idées son cerveau semblait plongé dans
cet engourdissement qui suit d'ordinaire un sommeil lourd
et pénible; le passé ne se retraçait son esprit que con
fusément, semblable au souvenir d'un songe; les objets
environnants paraissaient ses yeux sans formes arrêtées,
comme travers un nuage. Une vive douleur qu'il res-
été communiqués semblent indiquer que si les négocia-
lions diplomatiques directes entre Paris et Gaëte ont pris,
comme les journaux ministériels le prétendent, une
tournure amicale, il n'en est pas de même des relations
des Français Rome avec les délégués du Pape.
Il parait que Mgr Savelli, qui a été nommé ministre
de l'intérieur Rome, fait tous ses efforts pour détermi
ner une rupture complète avec les Français et que le parti
des prêtres déclare tout haut qu'il n'y a pas de conces
sions possibles, et que le Pape ne doit pas laisser échap
per l'occasion qui se présente d'annuler les réformes qu'il
avait eu la faiblesse d'accorder avant l'assassinat de
M. Rossi.
Le tribunal correctionnel de la Seine a rendu aujour
d'hui son jugement dans l'affaire relative la colonisation
icarienne. Le tribunal, après avoir renvoyé de la plainte
M. Kroli Rouwskia condamné M. Cabet comme cou
pable d'escroquerie 2 ans d'emprisonnement, 50 francs
d'amende et cinq ans d'interdiction de droits civiques.
Le Journal des Débats mentionne dans les termes sui
vants un bruit qui circulait hier Paris
Le bruit a couru aujourd'hui la bourse que l'affaire
de Rome touchait une solution pacifique.
L'armée française se retirerait de Rome qui serait
occupée par le corps d'armée espagnol en ce moment en
Italie, et l'on l'efforceraitpar voie diplomatique, d'ob
tenir du Pape une plus large amnistie.
Depuis quelques jours Dieppe, la municipalité de cette
ville laisse aux boulangers la faculté de vendre leurs
produits aux taux qu'ils jugeront convenable. C'est une
innovation dont l'expérience montrera le danger ou l'a
vantage.
On disait ce matin l'assemblée législative que décidé
ment il n'y aurait pas de message du président de la ré
publique. Plusieurs représentants s'attachaient aussi
démontrer l'impossibilité du rapprochement dont on fait
tant de bruit et que l'on dit exister entre Louis Napoléon,
(qui doit diriger la révision de la constitution), et la cô-
terie Marrast, Bûchez et Sénard, parrains jaloux de cette
œuvre de la constituante.
Il paraît définitivement résolu dans le parti montagnard
qu'on laissera l'indisciplinable M. Proudhon diriger tout
seul et comme il l'entendra le journal qu'il vient de fon
der. On se ralliera principalement autour du Tribun du
peuple qui va paraître sous le patronage et avec la colla
boration des ouvriers représentants l'assemblée législa
tive. MM. Lcdru-Rolliu et Flocon prêteraient au nouvel
organe l'appui de leurs conseils et de leur plume.
On lit dans le Morning-Post, du 28 septembre
Il est question d'introduire dans le service des télégra
phes électriques une nouvelle invention, imprimant des
messages au taux de 200 lettres par minute. L'invention
est partie anglaise et partie américaine. La nouvelle com
binaison sera exécutée par MM. Wilmere et Schmidt, qui
sont en rapport avec ia presse américaine. Deux négo
ciants entrant dans un bureau particulier de l'embarca
dère de Londres, Douvres ou Liverpool, pourront converser
ensemble sans intercession d'autres, et quand ils parti
ront, nulle trace 11c révélera leur conversation. Le gou
vernement français a donné aux entrepreneurs le droit
exclusif de transmettre les messages du télégraphe élec
trique entre l'Angleterre et la France.
La bourse d'aujourd'hui a été complètement nulle. Les
affaires ont été tellement languissantes, que les rentes
n'ont pour ainsi dire pas varié. Le b reste exactement
au même cours qu'hier le 5 baisse de 5 fr.
Les habitués étaient peu nombreux et ne s'occupaient
pas de la rente. Les conversations étaient elles-mêmes
fort peu animées, a délaut de certitude acquise sur la
marche du gouvernement la réouverture de l'assemblée
chacun faisait ses conjectures. L'opinion la plus accré-
sentit la poitrine le tira de cette espèce de torpeur qui
n était ni la mort ni la vie sa vue séclaireit; la mémoire
lui revint il se leva brusquement et promena avec an
xiété ses regards tout autour de lui; il était seul! Il ap
pela aucune voix ne répondit la sienne il voulut faire
quelques pas: ses jambes, raidies par la rosée de la nuit,
se refusèrent la marche. Obligé de s'asseoir au pied
d'un cannelier sauvage, il tomba dans une de ces som
bres rêveries d'où la souffrance physique elle-même n'a
pas la puissance de distraire.
Le ciel, souriant aux vœux de D. Gaspar, lui avait ac
cordé, depuis un jour, plus de bonheur qu'il n'eut osé la
veille en espérer pour toute sa vie; mais le cœur de
I homme est ainsi fait qu'une espérance instinctive 1e
soutient, au milieu de ses souhaits les plus extravagants,
de ceux même dont il ne saurait attendre l'accomplisse
ment dans 1 avenir le plus reculé, tandis que le moindre
obstacle a une réalisation devenue possible suffit pour le
plonger dans 1 abattement et le désespoir. D. Gaspar eût
vécu longtemps encore avec résignation près de Mary
nourrissant son amour dans le silence, bornant tous ses
désirs pouvoir jeter parfois sur elle un regard la dé
robée, n osant élever son ambition jusqu'au bonheur de
lui déclax'er ses sentiments; et maintenant qu'il se trou
vait avoir parcouru en quelques heures un espace qu'il
"n avait jamais dû compter de franchir, maintenant qu'il
savait sou amour partagé, qu'un serment solennel liait