Ht 880. 9' Année.
Jeudi, 11 Octobre 1849.
JOIRYAL D'ÏPRES El DE L'A RROY'DISSEMEIIT.
Vires acquirit eando.
EXTÉRIEUR.
Yamho.
EXTERIEUR.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30cProvinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
YPRLS, le 10 Octobre.
Nous apprenons que l'avocat De Souter, natif de
cette ville et fils de l'ancien secrétaire-receveur du
bureau de bienfaisance, bien qu'enlevé inopinément,
n'est point mort sans laisser des dispositions testa
mentaires. I<a levée des scellés qui avaient été ap
posés après son décès, a eu lien hier et lecture a
été faite de son testament. Il paraît qu'il n'a pas
oublié sa ville natale, car il a légué une de ses ad
ministrations charitables une propriété avec des
dépendances considérables, qu'on évalue une va
leur de 100,000 francs, mais avec l'obligation de
payer une rente viagère de 2,5oo francs, sa sœur
Mme Becuwe-De Souter. En outre, il donne la ville
d'Ypres, la maison qu'il habitait et sa bibliothèque,
niais nous ignorons si des conditions sont attachées
ce legs.
Voilà, certes, des avantages qui sont faits notre
cité, sans qu'elle eut pu le moins du monde se dou
ter que M. l'avocat De Souter qui depuis longtemps
habitait la ville de Gand et venait rarement ici,
allait songer elle, en écrivantes dispositions tes
tamentaires.
M. Vleminckx, inspecteur-général du service de
santé pour l'armée, ainsi que pour les prisons, est
arrivé en cette ville samedi dernier. Après avoir
examiné, dans ses plus minutieux détails, l'infir
merie militaire, il a quitté la ville lundi, dans la
journée, après avoir été visiter l'institution royale
de Messines, dans l'après -midi du dimanche.
Nous sommes informé que la commission orga
nisatrice du bal de la garde civique n'ayant pas eu
besoin de tous les fonds mis sa disposition, a
décidé de faire une distribution de 4°o pains aux
indigents du bureau de bienfaisance. Elle aura lieu
demain l'hôtel—de-ville, 2 heures de relevée.
M. Cornette, élève du collège communals'étant
fait inscrire Gand pour passer son examen d'élève
universitaire, a subi celte épreuve devant le jury
nommé h cet effet et qui a siégé Gand, avant de se
rendre Bruges, où la session pour l'admission des
jeunes gens au grade d'élève universitaire commen
cera Lundi, i5 Octobre 1H49.
LE PARTI CATHOLIQUE EN! FRANCE.
Voici comment le portrait du parti catholique est
tracé par la Gazette de France
Le parti catholique est l'ennemi du parti légitimiste,
ennemi par son esprit, ennemi par ses pratiques; par
conséquent, nous ne pouvons ni ne voulons être enve-
VI. [Suite,)
Le capitaine, se remettant en marche, reprit ainsi le
fil de son discours:
Je disais donc, monsieur, que la milice était plus
que suffisante pour aller la découverte d'établissements
imaginaires et pour venir bout de quelques misérables
fuyards que la vue d'un fusil ferait tomber genoux
deux cents pas.
Erreur, capitaine, ces nègres qu'il vous plaît d'ap
peler de misérables fuyardssont d'atroces coquins que
rien n'intimide. Vous me croirez, sans doute, quand je
vous dirai que moi, Stevens, dont le nom seul passait
pour un épouvantail dans toute ma plantation, ils ont eu
l'audace de me saisir, de me garrotter, et que si l'on n'é
tait venu temps mon secours, ils me faisaient passer,
sans autre forme de procèsentre les cylindres d'un de
mes moulins.
Je ne prétends pasmonsieur, contester le fait que
vous avancez mais de ce que vos nègres se sont permis
de manquer ce point d'égards envers votre personne
il ne s'en suit pas rigoureusement qu'ils soient des ennemis
loppés, en quoi que ce soit, dans la responsabilité des
actes de ce parti.
C'est une prétention inouïe de la part du parti catho
lique de vouloir nous forcer le subir, de parler de nos
affaires comme si elles étaient les siennes de nous juger
et de nous condamner au point de vue de ses intérêts
qui sont contraires aux nôtres; de rester malgré nous
dans notre sein pour nous calomnier,'et de s'offenser
comme d'une injustice des efforts que nous faisons pour
expulser ce poison hétérogène qui nous donnerait la mort
si nos principes n'étaient pas la vie.
Que le parti catholique se conduise comme il le voudra
avec la république; qu'il continue, si cela lui plaît,
égarer le bon sens national sur les questions vitales de
l'enseignement et des rapports des citoyens avec l'Église
et avec l'État; l'Église de France, nous en sommes sûrs,
se délivrera de ces pernicieux auxiliaires. L'épiscopat
n'aura besoin que de reprendre son unité parles conciles,
pour faire évanouir cette source d'anarchie, cette usur
pation qui est née d'un régime d'usurpation. Que les
hommes du parti catholique le sachent bien, nous ne
voulons pas d'eux dans nos rangs, tant qu'ils n'accepteront
pas notre symbole politique, tant qu'ils ne dépouilleront
pas cet esprit d'absolutisme nui est au fond de leurs
invocations en faveur de la liberté, tant qu'ils voudront
conduire les peuples transporter laroyanlé spirituelle
ce qui est dû la royauté temporelle, tant qu'ils voudront
dénaturer et détruire les devoirs du citoyen, et faire de
notre France une province comme la Belgique.
M. le docteur Édouard Stollé, de Berlin, a fait paraître
l'occasion du procédé Melsens une série de lettres qu'il
a adressées aux membres de l'assemblée législative de
France, au ministre du commerce et M. Breton, repré
sentant de la sucrerie indigène française.
Ces lettres ont pour objet de revendiquer en sa faveur
la priorité de la découverte de M. Melsens. L'une d'elles
(celle qui est adressée M. Lanjuinais, ministre du com
merce), rappelle que dans une brochure qui a paru sous
ce titre: L'industrie sucrière et ses progrès en 1838,
M. Stollé exposa qu'il avait mis en pratique sur une
échelle tout fait manufacturière et avec succès, dans la
fabrication du sucre blanc de betterave le bisulfite de
chaux substitué au noir animal.
M. Stollé cite les paroles suivantes insérées dans sa de
mande de brevet de perfectionnement:
3° Ajouter soit la pulpe, soit au jus, une quantité
déterminée de sulfite de chaux excès d'acide.
Nous désirons beaucoup pour M. Melsens qu'il puisse
opposer une réponse victorieuse aux diverses imputations
que dirige contre lui M. Stollé. Notre premier devoir était
de faire mention de l'incident, en ouvrant au besoin nos
colonnes M. Melsens, s'il juge propos de publier une.
justification. Émancipation
Une de ces fêtes qu'aimaient tant nos aieux aura lieu
prochainement S'-Denis-Westrem. Quatre ménages la
fois donneront leur jubilé de cinquante ans de mariage.
Une brillante cavalcade conduira les époux l'église le
matin 8 heures et l'après-diner au salut.
bien redoutables ce sontvous me permettrez de vous
le dire, deux choses essentiellement distinctes.
Pour le coup, s'écria Stevens, voilà une troupe de
mes bandits
Dans quelle directions'il vous plaît?
Là-hasau bout de ce maudit défilé.
Le capitaine se prit rire:
Vous n'êtes pas heureux dans vos découvertes; par
donnez-moi de m'exprimer si franchement; mais il ne
peut appartenir qu'à un esprit fortement préoccupé, ou
une vue bien peu exercée, de confondre ainsi la peau
noire d'un cafre avec la magnifique teinte ronge que nous
voyons éclater au soleil. Ce sont, monsieur, de braves et
dignes soldats de Sa Majesté, en expédition, comme nous,
et qui auront jugé propos de faire haltece dont assu
rément je n'ai point l'intention de leur faire un crime dans
un tel pays et par une telle température.
Le capitaine Ivy ne s'était point trompé; le petit groupe
que Stevens avait aperçu se composait d'un lieutenant, de
quinze soldats et d'une femme; c'était le détachement que
nous avons vu aux prises avec les nègres d'Yambo, trop
maltraité pour continuer sa marcheil s'était arrêtéde
puis le matindans un vallonl'extrémité de la gorge
Toute la tour de l'église de Leuze, qui était d'une belle
architecture, est détruite, ainsi que l'horloge les cloches
ont été brisées en tombant, et toute la toiture de l'église
est également devenue la proie des flammes. Heureuse
ment la voûte de l'église a résisté, et l'on a pu sauver le
matériel, les ornements et la belle chaire de vérité qui la
décoraient.
Il y a quelques mois encore, c'est-à-dire la fin de
juin dernier, ce monument était assuré contre les risques
d'incendie pour une somme de 80,000 fr., c'est par une
résolution récente que le conseil de fabrique a impru
demment renoncé cette garantie.
Nécrologie.
Le G de ce mois est décédé Bruges, l'âge de 73 ans,
M. Charles Vercauteren, père. Homme de bien, sa perte
inspire ses nombreux amis de vifs regrets qui seront
partagés par le pauvre et l'ouvrier.
M. le chevalier Justin de Labbeville de Cerf, échevin
de la ville de Namur, membre du conseil provincial, dé
coré de la croix de fer, chevalier de l'ordre de Léopold,
vient de mourir l'âge de 73 ans. Il laisse un fils héritier
de son titre et une fille mariée M. Henri, ancien officier
de cavalerie.
FRANCE. Paris, 7 Octobre. MM. Thicrs et
Molé ont présenté des observations qui indiquent deux
opinions bien nettement divisées, mais en force inégale
dans ta commission. D'après M. Molé et M. Thicrs, le inotu
proprio du pape contient tout ce qu'il est possible d'ac
corder dans la situation présente des choses. D'après M.
Victor Hugo, au contraire, la politique gouvernementale
devrait se conformer la lettre du président de la répu
blique et exiger plus. M. Thierssera probablement nommé
rapporteur; M. Molé remplissant déjà les fonctions de
président.
Dans la commission il n'y a que trois membres en op
position avec les idées exprimées par les deux anciens
ministres, ce sont MM. Victor Hugo, Casabianco et Ney
de la Moskowa.
La commission a tenu aujourd'hui une nouvelle réunion
quoique plusieurs de ses membres n'y fussent pas présents.
On pense que le rapport sera fait mardi et que la discus
sion s'ouvrira jeudi. La décision de l'assemblée est prévue,
ce sera celle de la majorité de la commission.
C'est positivement demain lundi, 8 octobre, que les ac
cusés du 13 juin partiront tous ensemble pour Versailles
par un train spécial du chemin de fer. L'autorité a pris
les mesures nécessaires afin d'assurer le départ, le voyage
et l'arrivée. Cependant des frères et amis veillent nuit et
jour, assurc-t-on, pour saluer les nobles victimes leur
passage.
On dit que le lieutenant-général Alphonse D'IIautpoult
doit aller Rome remplacer le général Rostolan, qui per-
que venaient de parcourir le capitaine et sa compagnie.
Lorsque les deux troupes eurent rempli les formalités
prescrites par les règlements militaires, le capitaine et le
lieutenant s'abordèrent en se serrant la main.
Je remarque avec peine, lieutenant Edmunds que
vous marchez difficilement et que vous boitez de la jambe
gauche je ne serais pas surpris de lire dans votre rapport
que le pied vous a manqué au bord de quelqu'un de ces
maudits ravins qu'on rencontre chaque pas dans ces
montagnes que Dieu confonde Il ne faut pas que cela
vous humilie c'est un accident auquel les plus braves
sont exposés et qui a failli m'arriver deux fois moi-
même, pendant que je m'entretenais avec l'honorable M.
Stevens.
Vous reconnaîtrez, capitaine, répondit le lieutenant
en se frottant la jambe, la nécessité d'admettre une autre
supposition, quand vous aurez remarqué que des vingt
hommes confiés mon commandement, j'en ramène seu
lement quinze; encore ne sont-ils pas tous dans un état
plus satisfaisant que le mien.
Le capitaine arrêta successivement son regard sur
chacun des soldats qui composaient le détachement.
En effetreprit-il après avoir terminé sa rapide