8S5. 9e Année. JOIIEVAL D'ÏPRES ET DE L AKIIOYDISSEIIEVT. Vires acquirit eundo. Yambo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. lVlIKUiBS. YPISES, le 17 Octobre. LE PARTI CLÉRICAL ET LES EXPOSITIONS AGRICOLES. On n'a point oublié les agréables plaisanteries lancées par la presse catholique l'enconlre des expositions agricoles, quand le ministère libéral a essayé d'acclimater en Belgique, ces concours qui ont porté en Angleterre l agriculture un haut degré de perfection. Les hommes clair voyants de l'opinion cléricale ne se sont pas fait illusion sur la portée que pouvaient avoir les exhibitions des produits de la terre et com prenaient parfaitement que c'était le moyen de donner une énergique impulsion l'agriculture si négligée depuis que'que temps. Convaincus de l efficacité des concours agri coles, les journaux catholiques n'en ont pas moins tenté de les faire échouer par le ridicule Toutes les feuilles qui tenaient de loin ou de près la sacristie se sont efforcées de railler avec tout l'esprit que vous savez, les efforts du pouvoir qui, en guise d'essai organisait une exposition agricole Bruxelles. Cette tentative, peut-être cause du dépit du parti clérical, a répondu aux désirs des hommes qui mettent l'intérêt du pays au-dessus des rancunes des factions. Les feuilles jésuitiques en ont donc été pour leurs frais d'esprit plaisant et goguenard. Mais comme ces luttes pacifiques, ces concours n'out pas acquis depuis, l'heur de leur plaire, elles ont recours leurs armes favorites, la calomnie et aux insinuations méchantes. On a donc répandu dans les campagnes que c'était dans le but de pouvoir faire apprécier aux propriétaires la va leur de leurs terres et de fournir au gouverne ment le moyen de pouvoir augmenter les impôts. Certes, pour des hommes de bonne foiil est con stant qu'un propriétaire n'a que laire des expo sitions agricoles, pour évaluer la valeur locative de sa propriété. Avant I institution des concours, les redevances ont toujours progressivement monté et nous devons le dire, la loi sur les céréa- (Suite.) VII. Quand D. Gaspar revint de son évanouissement, il lui sembla qu'il sortait d'un rêve pour en commencer un nouveau. La forêt et ses inextricables huiliersle plateau entrecoupé de frais ruisseaux et semé de délicieux om brages, la ville avec sa riante ceinture de champs cul tivés et de collines verdoyantes, tout cela avait disparu. Il se trouvait sur un lit, dans une chambre de modeste apparence. La fenêtre ouverte lui laissait apercevoir, la suite d'un petit jardin, une foule d'habitations que sé paraient quelques bouquets d'arbres. En face du lit, au- dessus d'un prie-dieu, était suspendue une magnifique image du Christ sculptée en bois de cèdre, et, devant cette image, priait agenouillé un vieux prêtre dont une longue barbe blanche encadrait la belle et vénérable figure. Aprèsavoir examiné l'un après l'autre, avec la curiosité d'un enfantles objets qui l'environnaientet s'être as suré qu'il était réellement éveillé, D. Gaspar se demanda quelle était cette maison et comment il y avait été trans porté; mais il ne put trouver dans ses souvenirs aucune réponse satisfaisante ces deux questions. Le bruit qu'il fit en essayant de se soulever ayant interrompu le prêtre dans sa méditation, celui-ci se leva et s'approcha du lit: Le ciel a enfin exaucé ma prière je vois avec joie mon fils, que vous allez mieux. Je vous en conjuremon pèredites-anoi ou je suis les, loi si regrettée par le parti clérical, n'a pas été sans influence sur l'élévation progressive de la rente du sol. Sous prétexte de proléger les pro duits de l'agriculture et de sauvegarder le fer mier contre la concurrence c'était la rente de la terre qu'on élevait d'une façon factice l aide de droits dits protecteurs. Voilà des mesures légales qui ont eu pour résultat de surtaxer le prix des baux, et quand on insinue que les concours agricoles doivent avoir un effet sem blable on leur attribue une influence qu'ils ne peuvent avoir. L'exposition agricole ne peut donner davan tage au gouvernement des renseignements exacts pour établir ou modifier l'assiette de l impôt, et d'ailleurs l'administration financière a des modes plus sûrs pour procéder l'étude et la préparation des lois fiscales, qui ne peu vent être basées sur des hypothèses ou des évaluations approximatives. Sous ce rapport encore, cette institution ne peut donner des arrière-pensées aux cultivateurs qui sont telle ment habitués être abandonnés leurs pro pres forces, que la sollicitude du gouverne ment soulève parmi eux une certaine méfiance qui ne fait pas l'éloge des cabinets qui ont précédé le ministère libéral. Le parti catholique qui, par égoïsme, n'a jamais posé un acte sans qu'il dût lui profiter, qui a toujours soigné ses intérêts de caste aux dépens même de ceux du pays, ne peut com prendre que l'administration libérale, en insti tuant les concours agricoles, en donnant une impulsion salutaire l'agriculture, n'a eu en vue que intérêt bien entendu de la nation. Il est hors de doute que la culture du sol était parvenue en Belgique un degré assez avancé de perfection, mais qui dégénérait en routine. Les anglais, depuis trente ans, avaient fait des pas immenses dans l'art de cultiver la terre et d'en tirer des produits plus féconds avec moins de dépense qu'autrefois. D'autres pays voisins tâchaient d'améliorer les procédés agricoles et marchaient hardiment et cc qui m'est arrivé. Je vous répondrai quand vous aurez pris ce breu vage que j'ai préparé moi-même et sur lequel je compte pour rétablir vos forces. D. Gaspar vida d'un trait la tasse de coco que lui pré sentait le prêtre. Je puis maintenant, mon fils, satisfaire votre curio sité: vousêles dans la ville de Nauny quelques habitants, sortis ce matin de bonne beure, pour couper le maïs et le mettre en gerbes, vous ont trouvé au bord d'un chemin, étendu sur la terre et privé de sentiment. Comment vous étiez là et quel accident vous était arrivé, ces bonnes gens n'ont pu le savoir; mais ils se sont empressés de vous transporter chez moi qui suis leur pasteur et leur ami. Après in'êlre aidé de quelques connaissances en médecine que je dois une vieille expérience, j'ai prié Dieu de se conder mes efforts pour vous rappeler la vie; et Dieu, toujours prêt venir au secours de ceux qui ont foi dans sa bonté, a daigné m'accorder la faveur que je sollicitais. Je pourrai mon tour vous adresser quelques questions mais je me garderai de vous causer par mon indiscrétion une fatigue qui compromettrait votre rétablissement; qu'ai-je besoin d'ailleurs de savoir qui vous êtes et d'où vous venez. Pour in'intéresser vous? ne suffit-il pas que je vous aie vu souffrir? Je me sens assez bien, répliqua D. Gaspar, pour continuer un entretien qui peut éclaireir mes doutes et mettre fin mon inquiétude; veuillez donc m'écouter d'abord, afin que vous puissiez ensuite me dire ce que je dois faire et quelle espérance il m'est permis de concevoir. 'dans la voie ouverte par l'Angleterre. En Bel gique, on ne s'occupait pas de l'agriculture, ou abandonnait les améliorations agricoles l'ac tion de l'industrie privée, sans lâcher de les généraliser. Si l'agriculture avait végété encore pendant quelques années dans cet oubli, les autres peuples prenaient le pas sur nous et probablement ils auraient, en perfectionnant les modes de culture, su produire davantage et meilleur compte. Alors une concurrence se se rait établie et pour permettre au cultivateur belge, produisant moins et plus haut prix, de vendre ses céréales au taux de revient, on au rait eu recours la législature pour demander une loi décrétant des droits prolecteurs qui n'auraient nullement amélioré le sort du fer mier mais donné au propriétaire une majo ration de revenu d'autant plus grande que le droit eût été plus élevé. Eu encourageant la culture, en vulgarisant par tous les moyens les nouveaux procédés, en étendant l'enseignement agricole, le ministère libéral n'a eu eu vue que d'empêcher que la Belgique ne se trouvât un jour dans une situa- lion inférieure vis-à-vis des nations voisines, et qu'on n'eût par ignorance, le second tome des maux qui ont assailli les Flandres, parcejque le parti alors au pouvoir a voulu se raidir con tre les progrès accomplis dans l'industrie linière, au lieu de se hâter d'en profiler. M. le général Plettinckx, commandant militaire de la province, est arrivé en cette ville, samedi dernier. Il a visité les bâtiments militaires, l'hôpital, les casernes et l'arsenal avec beaucoup d'attention et est parti pour Nieuport, lundi dernier. La commission de la société des beaux-arts de cette ville, vient de faire l'acquisition du groupe exécuté par notre jeune artiste M. Fiers, représen tant Pau et l'Amour. Le concours des bestiaux ouvert par la société agricole du canton de Passchendaele qui vient d'avoir lieu Moorslede, a été extrêmement inté ressant et peut compter parmi les plus belles solen- Lc bon vieillard, après avoir consulté le pouls du ma lade, convaincu qu'il pouvait sans imprudence se rendre son désirs'assit au chevet de sou lit et lui fit signe qu'il était prêt l'écouter. Alors D. Gaspar, prenant son récit au moment où les pirates l'avaient enlevé de Cuba et vendu comme esclave la Jamaïque, le conduisit sans omettre une seule cir constance, jusqu'à son arrivée devant Nauny, et pour suivit en ces termes: Je vous le demande présent, mon père, le dessein qui m a fait surmonter tant de fatigues pour parvenir jusqu'ici est-il coupable ou légitime? J'ai vu les malheu reux nègres soumis touteeque la cruauté la plus raffinée peut imaginer de plus horrible, et mon cœur s'est révolté, et le souvenir seul de leurs souffrances suffit pour m'in- digner encore. Mais je suis blanc, je suis chrétien; puis-je sanscrime, pourl affranchissement des nègres, m'exposcr verser le sang des Anglais qui sont chrétiens et blancs pomme moi? Comme la réponse du prêtre se faisait attendre D. Gaspar se tourna de son côté et fit un mouvement de surprise en le voyant joindre ses mains et lever au Ciel ses yeux baignés de pleurs. Pardonnez-moimon peresi mon récit a réveille dans votre esprit quelque souvenir. Mon fils, repondit le vieillard, ne vous affligez point de mes larmes, car ce sont des larmes de joie. Oui, je rendais grâce au ciel de ce qu'il m'accorde aujourd'hui le plus grand bonheur qu'il me fût permis d'ambitionner

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1