IV 885. 0e isinée.
Disiianclic. 28 Oclobrc 18 19.
JOTRYAL D'YPRES ET DE L'ARROXDISSEMEXT.
Vires acquint eundo.
IXTÉKIELII.
Yambo.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4francs.
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Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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C'est
YFRF.8, le 27 Octobre.
LE GRADE D'ÉLÈVE UNIVERSITAIRE.
avec une satisfaction bien vive que nous
pouvons faire connaître les succès obtenus par les
élèves du collège communal, devant le jury d'exa
men des deux Flandres, pour l'admission au grade
d'élève universitaire. Le premier qui s'est présenté,
M. Cornette, s'est fait inscrire Gaud, et il a été
admis quoique interrogé par un jury dont aucun de
ses professeurs ne faisait partie, et celui qui a été
élève et qui a passé des examens, sait quel aplomb
donne la présence d'un de vos professeurs, d'un
homme qui s'intéresse vos succès, qui souffre de
vos mécomptes.
Au jury dont les opérations viennent de se ter
miner Bruges, trois autres élèves ont subi la pre
mière épreuve universitaire, ce sont MM. Kilsdonck,
Alexiset Vande Walle, et tous trois ont été admis
l'unanimité. Le jury, dans le procès-verbal, a fait
insérer qu'il regrettait de ne pouvoir donner la
distinction à- Jules Kilsdonck. Les élèves du collège
communal n'ont point démérité. Us ont souteuu la
réputation du collège d'Y prèsqui depuis long
temps peut se glorifier d'avoir mis les jeunes gens
qui en ont fréquenté les cours, en position de pou
voir faire leur chemin dans le inonde.
Celte institution est noblement vengée des ca
lomnies et accusations absurdes qui lui étaient lan
cées par certains journaux et commentées par cer
tains affiliés du parti jésuitique. De longue date,
elle a été un sujet de polémique pour la presse
cléricale de celte ville, et on a essayé de la perdre
dans l'esprit des pères de famille. Ceux-là peuvent
être satisfaits d'avoir eu confiance dans le corps pro
fessoral et la commission administrative. Ils n'ont
pas été trompés par des promesses fallacieuses.
L'administration communale sait maintenant par
des faits irrécusables, que les élèves du collège
communal ont reçu une instruction qui les rend
aptes continuer leurs études et suivre une car
rière libérale. Elle aussi ne doit nullement regret
ter les luttes qu'elle a soutenues pour le maintien
de son établissement laïc d'enseignement moyen,
ni les dépenses que la ville fait annuellement pour
continuer son existence. Les succès obtenus par les
élèves du collège communal doivent faire sanction
r
VIII. (Suite.)
Quelques heures après cet entretienvoici ce qui se
passait au camp des Anglais:
Un vieux nègre, qu'on avait surpris rôdant autour d'un
poste avancé, venait d'être conduit, sur sa demande, de
vant le colonel Cburlcton.
Qu'ai-je besoin de t'entendre? lui dit brusquement
cet officier; tu sais quel châtiment nous réservons aux
espions.
Je n'espionnais point je cherchais le moyen d'ar
river jusqu'à toi.
Dans quel but?
J'ai une grâce solliciter.
Laquelle?
Il y a trente ans que je me suis enfui de la planta
tion de mon maître.
Te crois-tu moins coupable que si ç'avait été hier?
Ce n'est pas pour moi que j'implore ta pitié.
Pour qui donc?
Pour ma femme, pour mes enfants qui sont nés dans
ces montagnes et ne furent jamais esclaves. En les punis
sant, tu ferais retomber sur eux la faute de leur père ce
serait une injustice.
Où sont-ils?
Dans Nauny.
S'ils n'ont pas encore été coupablesils le seront
demain en se battant contre nous.
Us ne se battront pas, si tu le veux.
ner la conduite du conseil communal en matière
d'enseignement, par tous le» hommes indépendants
et libéraux de la ville d'Ypres.
le 26 Octobre 1849.
Monsieur
J'ai reçu le n" du journal la Commune que vous
m'avez envoyé je ne savais pas que cette feuille
existât en votre ville. Je n'aurais pas eu me mêler
de répondre ce qu'elle coutient et qui concerne
les choses de votre localité, si elle ne me supposait
des intentions que je n'ai pas eues, en prenant la plume
propos des doctrines des Jésuites.
Je n'ai pas voulu détourner l'attention publique
ce serait, comme dit la Communeune tactique et
une tactique de ceux que je combats, mais j'avais lu
dans le Propagateur plusieurs articles laudatifs
pour l'Ordre et j'avais cru comprendre qu'on vou
lait jeter la désunion parmi ceux qu'on appelle
aristocrates et oligarques et qui sont sans doute des
premières familles d'Ypres.
Ces deux observations m'avaient fait croire que
la société méditait quelque entreprise sur votre
ville et qu'elle voulait, cet effet, se faire bien venir
et préparer la réussite de son projet. Car c'est tou
jours dans cette voie qu'elle marche, elle se loue
elle-même et divise les autres. Les RR. l'P. ensei
gnent même ces préceptes. Dans un de leurs ou
vrages, on lit cet enseignement il ne sera pas peu
important, d'entretenir secrètement et avec pru-
dence (caute) les divisions des grands, même en
ruinant mutuellement leur puissance et encore
que tous (les membres de l'ordre) tâchent princi
palement, même en des choses de petite consé
quence, d'être du même avis ou du moins qu'ils le
disent extérieurement, car ainsi quelque trouble
qu'il y ait dans les affaires du monde, la société
s'augmentera et s'affermira nécessairement. Je n'ai
eu d'autre intention, je le repète, que celle de dé
truire l'effet que cette lactique pourrait faire.
Les rédacteurs de la Commune croient que je
pense qu'ils appartiennent la sociélé; je n'ai point
cette idée; car on lit dans un des règlements de l'or
dre il faut tâcher avec beaucoup de prudence de
choisir des jeunes gens d'esprit, d'un extérieur con
venable (fortnâ non conlemnenda) ou du moins qui
excellent en l'une de ces choses. Je ne sais quel est
l'extérieur {forma) du rédacteur de la Commune
Quelle preuve en aurai-je?
Leur présence dans ton camp.
Qu'ils viennent je te promets de les épargner.
Sois donc béni pourvu que ma famille soit sauvée
je subirai avec joie le châtiment qu'il te plaira de m'in-
fliger.
Le nègre fit un mouvement pour se retirer.
Où vas-tu?
Je retourne Nauny.
Le colonel se mit rire.
Tu e», pardieu, bien peu rusé pour un vieillard,
ou tu me fais l'honneur de me croire bien dépourvu de
sens.
Le nègre regarda le colonel avec un air d'étonnement
si naturel que celui-ci sentit redoubler son accès de gaîté.
Comment feras-tu pour rentrer dans Nauny.
Oh! ce n'est pas une difficulté pour moi, répondit
le nègre avec bonhomie; il y a du côté des collines, un
chemin souterrain qui conduit une porte dont le gar
dien est mon ami je n'aurai qu'à donner le signal dont
nous sommes convenus et la porte s'ouvrira.
Rien de plus simple en effet et tu pourras alors
t'égayer ton aise avec les tiens sur la naïveté du chef
qui t'aura relâché après t'avoir laissé pénétrer dans son
camp, faire le dénombrement de ses forces et prendre
note de ses dispositions Qu'on emmène ce misérable,
poursuivit le colonel en s'adressant aux soldats qui avaient
amené le nègre, et qu'il soit fusillé sur le champ.
Mais se ravisant aussitôt
Non qu'il reste
mais la lecture des oeuvres on est persuadé qu'il
n'est pas doué d'un bon esprit ingénia bono).
Du reste, Monsieur, je suis prêt suspendre mes
citai ions, si le Propagateur cesse ses louanges inté
ressés de la Compagnie et qui doivent avoir un but
assuré.
Agréez, etc.
PS. Je fermais cette lettre quand j'ai reçu le
Propagateur du 24. Je vous avoue qu'il m'est plus
difficile de comprendre la réponse que les écrits
dont j'ai traduit quelques passages si j'ai dit qu'il
ine sera impossible de traduire quelques textes, ce
n'est pas parce qu'il me sera impossible de rendre
ces passages en français, mais parce que je crois que
pour la morale, il est impossible de traduire certai
nes choses en langue vulgaire, surtout pour un
journal qui a des lecteurs de toute condition, sexe
et âge. Ainsi, par exemple, peut-on rendre en fran
çais le passage suivant, extrait de l'ouvrage d'Em
manuel Sa?
Note de la rédaction. Nous croyons devoir nous
dispenser de citer cet exlrait même eu latin; les
personnes qui voudront le lire pourront se con
vaincre que nous avons raison; il est extrait comma
l'indique notre correspondantde l'ouvrage d'Em
manuel Sa, jésuite, intitulé: Aphor. oerbo Luxukia,
page 249, et verbo debiturn conjugale, page 80, édi
tion de Clèves.
On nous écrit de Poperiughe, 26 Octobre:
Une Société de Choeurs vient de s'organiser ino
pinément en cette ville sous les auspices les plus
favorables. Composée presque exclusivement de
jeunes gens indépendants et animés tous d'un même
zêleet des sentiments les plus parfaits d'union et de
fraternité, tout porte croire que celte association
obtiendra des succès qu'on oserait peine espérer
dans une ville qui est restée jusqu'ici si indifférente
aux progrès de tout genre. Ce qui nous est surtout
garant de cette prévision c'est l'empressement
unanime qu'ont mis les amateurs de chant con
courir la formation de cette institution, et l'adhé
sion de quelques personnes honorables qui, san»
être musiciens, n'ont été mues en cela par d'autre
mobile que l'amour des beaux-arts, car peine
cette entreprise a-t-elle été conçue depuis trois se
maines, que déjà trente membres exécutants et six
membres honoraires se sont fait inscrire. Après
Puis il se mit se promener', tout pensif, de long en
large.
Après quelques minutes de réflexion il s'approcha de
son aide-de-camp qui écrivait une petite table, dans un
coin de la tente et, se frottant les mains, comme, s'il était
enchanté de l'idée laquelle il venait de s'arrêteril lui
donna tout bas quelques ordres
L'aide-de-camp sortit aussitôt, et le colonel, se plaçant
en face du nègre, lui dit avec un sourire moqueur:
Tu ne seras point fusillé; tu retourneras Nauny,
et ma bonté pour loi ira jusqu'à te donner une escorte,
afin qu'il ne t'arrive pas malheur en route.
Si le colonel avait été moins préoccupé du plan qu'il
venait de concevoir, peut-être eùt-il remarqué une cer
taine expression railleuse dans la joie qui se manifesta
sur la physionomie du nègre.
Vers le milieu de la nuit, un détachement de cinquante
hommes sortait du camp et s'avançait silencieusement du
côté de Nauny, en suivant les indications du vieux nègre.
Dans la crainte que celui-ci n'essayât s'échapper, on
avait eu le soin de le placer entre quatre soldats auxquels
on avait donné, tout haut en sa présence, l'ordre de faire
feu sur lui au premier mouvement suspect.
A deux cents pas de cette avant-garde, suivait, en ob
servant aussi le plus profond silencetoute la colonne
anglaise commandée par le colonel.
Au bout d'une demi-heurela petite troupe qui mar
chait en avant s'engagea dans un chemin souterrain
c'était celui dont le nègre avait fait mention dans son en
tretien avec le colonel. 11 s'était peine écoulé, quelques