avoir élaboré el discuté son règlement qui a été
adopté l'unanimité, la société a procédé au choix
de son directeur et a élu ce titre M. Begerem, dont
les connaissances musicales incontestables, quoi
qu'elles aient été toujours indignement méconnues
pendant les vingt ans qu'il habile Poperinghe
trouveront enfin une occasion favorable de se mon
trer au grand jour et de se faire apprécier par le
public. Les progrès qu'on remarque déjà parmi ses
membres depuis le peu de temps qu'elle existe,et
qui sont surtout dus au dévouement et au zèle de
son directeur, témoignent assez de l'avenir qui
paraît être réservé cette société naissante.
Nous avons reçu la note suivante, mais trop tar
divement, pour qu'elle ait pu trouver place dans le
dernier u* de notre journal
«11 vient de s'ouvrir une exposition de fruits et de
légumes dans la commune de Passchendaele. Son
extension est devenue tellement importante que le
comité directeur de la société du canton a cru devoir
faire un appel aux communes environnantes, pour
partager le plaisir de voir s'établir une noble et rare
émulation entre différents amateurs, d'une manière
tout fait spontanée.
M. le général-major Greindl, arrivé lundi passé en
cette ville, s'est occupé pendant ces jours derniers de
passer l'inspection annuelle des bataillons du 10* régi
ment de ligne en garnison eu cette ville.
t'nc revue a eu lieu hirr des trdupes de ce régiment.
Aujourd'hui il aura terminé, dit-on, l'inspection, et M.
le général compte quitter Ypres Dimanche dans la
journée.
M. le Ministre de la justice est arrivé hier soir
Courtrai. où il a logé, et aujourd'hui, samedi, il est allé
par la route de Wervicq Warnéton, visiter l'hospice
royal de Messines. Après avoir vu celte noble institution,
M. le ministre revient Ypres et reçoit l'hospitalité chez
M. Ernest DeGheus, président de la commission direc
trice de l'hospice royal de Messines.
Nous apprenons que le gouverneur de la province, M.
le baron De Vrière, accompagne M. le ministre de la jus
tice, qui depuis longtemps avait manifesté le désir de voir
en détail un hospice qui ressort du département de la
justice.
Un journal de cette ville, cr annonçant l'arrivée de M.
De llaussy, a touché la question des donations charitables,
et fait des vœux afin que le ministre daigne, en violant
la loi, permettre la commune de Vlamerlinghe, de jouir
des dons de Mœ* la duchesse de Montmorency. Nous trou
vons dans ces insinuations quelque chose d'ignoble car
le journal n'ignore pas que, si la commune de Vlamer
linghe n'a pas eu la donation que se proposait de faire
Mme la duchesse de Montmorency, c'est aux hommes du
parti clérical, du parti que ce journal défend qu'on le
doit. M. le ministre n'est pour rien dans le changement
des dispositions de M"™ la duchesse de Montmorency, qui
est libre de donner ou de ne pas donner, tandis que M.
le ministre, lui, doit appliquer les dispositions légales
et qu'il ne lui est pas libre de les laisser violer. N'ous
croyons même que certains catholiquesl'instar de
quelques-uns de leur co-religionnaires en d'autres loca
lités, ont été pour quelque chose dans le retrait des dons
que Mme la duchesse paraissait disposée faire la com
mune de Vlamerlinghe et le Journal des Dazilcs qui prie
minutes que Charleton, dont les soldats avaient fait halte
a 1 entrée du chemin, vit accourir au-devant de lui l'un
des deux officiers auxquels il avait confié le commande
ment du détachement.
Victoire, mon colonel Au signal du nègre, la porte
s est ouverte; nous en avons pris possession sans donner
un coup de sabre; il n'y avait qu'une sentinelle moitié
endormie dont lions nous sommes assurés, afin qu'elle
n'aille pas jeter I alarme dans la ville; il nous a semblé
du reste que la plus grande tranquillité régnait l'inté
rieur.
Pauvres gens! fit le colonel en haussant les épaules;
ils dormentj'en suis sûrtout aussi profondément que
s ils n avaient pas une armée ennemie la portée du canon
de leurs remparts. Ce serait vraiment faire en pure perle
parade d'expérience et de savoir, que de s'astreindre
suivre scrupuleusement les préceptes de l'art, pour venir
bout de ces misérables adversaires. Allons, messieurs,
en avant! Donnons ces dormeurs une leçon de vigi
lance... Cependant, ajouta-t-il en s'adressaut loflicier,
précédez-nous et envoyez dans les rues quelques soldats
en éclaireurs, afin de nous prémunir contre toute possi
bilité de surprise.
Les Anglais se divisèrent en plusieurs corps espacés de
maniéré ne pouvoir pas être facilement enveloppés,
chargèrent leurs armes afin d'être prêts h faire feu au
premier commandement cl marchèrent a pas de loups
comme font les patrouilles dans leurs rondes de n i Ils
armèrent ainsi jusque sur une grande place, au milieu
de la ville, sans rencontrer un habitant, sans qu'une porte
s ouvrit sur leur passage; pas le plus petit bruit dans
intérieur des maisons pas même travers les fenêtres,
le scintillement d une lumière.
Oh oh pensa le colonelvoilà une physionomie
de ville surprise, qui me semble quelque peu'siispecte
hypocritement H. le Ministrede faire ce qui serait illégal,
n'ignore probablement pas, quels sont les conseils qui
ont modifié les dispositions bienfaisantes de Mme la du
chesse de Montmorency et au besoin nous pourrons le
mettre sur la trace.
N'ous croyons très-bien que la stricte légalité telle-que
M. De Haussy la fait prévaloir depuis l'avènement du mi
nistère libéral, gène considérablement les projets d acca
parement du parti clérical qui était parvenu par la faiblesse
et la couardise des prédécesseurs de M.DeHaussy,àémailler
le sol de la Belgique de main-morte de toute façon et sous
toute espèce de prétexte. Mais le parti clérical a beau
geindre, la question des fondations charitables est une
mine qu'il n'exploitera plus son bénéfice el le pays doit
la fermeté et l'énergie de M. De Haussy d avoir vu
mettre une digue non pas aux libéralités envers les pau
vres, mais la spoliation des familles au profit exclusif
du clergé, sous prétexte de charité.
VILLE D'VPRES.Coxseil cflflmixtl,.
Séance publique du Mercredi, Octobre 1849-
Présents MM. le baron VanderstichkledeMiu-
bus. Bourgmestre, président; Alphonse Vanden
PEEREBooMet I\vetns-FoNTEYNE,échevins; Gérard
Vandermeersch, Chxules Vande Brouke, Boedt-
LtTCiEN, Legraverxnd, MartinSmaelkk,Edouard
Cardinael, Auguste De Ghelckr, Ernest Mer-
ghelynck, Boedt, avocat, Louis Annoot, con
seillers.
M. le Secrétaire est prié de donner lecture du
procès-verbal de la séance du d Septembre 1849; la
rédaction en est approuvée.
11 est donné communication d'une lettre de M.
Lequime de S1 Hilaire, qui soumet une liste de sous
cription pour l'achat d'un médaillon représentant
la tête du Roi Prise pour notification.
M. le président, au nom du collège, dépose le
rapport sur l'administration et la situation des af
faires de la ville pendant l'année 1848. Le Conseil
décide qu'il sera imprimé et inséré parmi les actes
de la ville.
Le Conseil, sur la demande du Conseil comin unal
de Comines, tendante h voir déclarer chemin vi
cinal de grande communication la traverse d'Ypres
vers Coinines, est d'avis de l'accueillir. Les publi
cations voulues par la loi ont été faites et aucune
opposition n'a eu lieu contre la classification de cette
communication qui, améliorée, peut devenir très-
importante.
Le Conseil approuve le cahier des charges,clauses
et conditions pour une vente d'arbres, la plupart
hors de croissance, existant sur quelques propriétés
de l'administration des Hospices civils. L'impor
tance eu est évaluée G,000 francs.
Sur la proposition du co'mité administratif du
Mout-de-piélé et de son avis, le Conseil, vu que
les opérations de cet établissement charitable sont
tellement diminuées qu'une partie importante des
fonds consacrés par l'administration des Hospices
la dotation du Mont—de-piété reste sans emploi,
autorise la commission du Monl-de-piété con
vertir en fonds publics les capitaux qui restent im
productifs dans la caisse du directeur.
En vertu du mandat qui lui a été donné par le
Conseil, le collège s'est mis en rapport avec M.
on serait tenté de croire que toutes ces habitations sont
désertes. Ce n'est pas que j'en conçoive une bien grande
inquiétude; eependant la prudence exige qne nous res
tions tranquilles ici jusqu'au jour. On s'est trouvé mal
quelquefois d'avoir fait ses affaires l'aveugle.
Cette réflexion fort sage l'eût été bien plus encore, si
elle était venue deux heures plus tôt l'esprit du colonel.
A peine avait-il donné l'ordrede faire halte, qu'une épaisse
colonne de fumée, chassée par le vent, s'abattit sur la
place, enveloppant les soldats comme d'un nuage au
même instant, des flammes se firent jour travers le toit
d'une maison voisine.
A la bonne heure, dit Charleton, voilà du moins un
signe d'existence; il n'y a pas de feu sans hommes.
Mais de nouveaux tourbillons de fumée vinrent se
joindre aux premiers; des jets de flamme s'élancèrent
presque en même temps de toutes les maisons el pas un
cri, pas uii mouvement
Les soldats, fantastiquement éclairés par cette immense
lueur, se regardaient les uns les autres avec une muette
stupéfaction.
Ah! les chiens! s'ccria le colonel qui s'aperçut enfin
qu il avait donné dans un piège, ils ont évacue la place,
et, avant de partir, ils y ont mis le feu Après tout,
N'auny n'en sera pas inoins détruite, et c'était le but prin
cipal de notre expédition.
Que faire cependant? Passer le reste de la nuit au mi
lieu de cette ville en flammes? La position n'était pas
tenable. Reprendre, avant le jour, la route du camp?
était s exposer tomber dans quelque embuscade.
Tandis que 1 esprit du colonel flottait incertain entre ces
deux partis également dangereux, une épouvantable dé-
tonnnlion se fit entendre; une grêle de pierres et de dé
bris de toute nature s'éleva dans les airs: c'étaient les
murailles qui sautaient.
Valcke-Hage qui a demandé l'entreprise de l'éclai
rage au gaz d'un certain nombre de rues de la ville.
Un projet de convention a été formulé dont il est
donné lecture et que deji les membres de l'as
semblée ont pu examiner domicile. Presque tous
les articles sont acceptés par M. Valcke-Hage et il
est donné connaissance des dispositions sur les
quelles on se trouve en désaccord.
A midi la séance est suspendue pour être reprise
trois heures.
A trois heures, la séance est reprise. Les mêmes
conseillers sont présents, l'exception de MM.
Vandermeersch et De Ghelcke, mais M. Vanden
Bogaerde, absent pendant la séance du matin, fait
partie de l'assemblée.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal
de la séance du 37 Septembre i84j; la rédaction en
est approuvée.
On continue l'examen et la discussion de la con
vention pour l'éclairage au gaz. Elle consiste en 45
articles dont plusieurs sont modifiés, quelques-uns
sur la demande du demandeur en concession, d'au
1res par le Conseil sur des explications données.
Enfin le projet formulé par le collège échevinal et
admis pour la majeure partie par le futur entrepre
neur, est adopté et sera soumis l'approbation de la
députation permanente. O11 estime que sur les i38
réverbères, 4° environ pourront être éclairés au
gaz. L'autorisation est demandée au Conseil par le
collège pour tenter l'essai d'abandonner le restant
de l'éclairage public l'huile, un entrepreneur
avec lequel un contrat serait conclu dans le même
genre que celui qu'on est en voie d'adopter pour
l'éclairage au gaz. Jusqu'ici ce service public se fai
sait par économie, el il y a lieu de croire qu'il serait
plus favorable aux intéiêlsde lu ville d'abandonner
le soin d'éclairer les rues de la cité l'industrie
privée.
Comme annexe la convention pour l'éclairage
au gaz, M. l'échevin Iweins fait rapport sur les pro
positions faites par M. Valcke-Hage pour l'éclai
rage de la salle de spectacle. D'après un calcul
approximatif, on compte qu'environ soixante becs
seront indispensables. D'ailleurs l'entrepreneur se
rait tenu de fournir le lustre, les girandoles, les
becs, conduits, etc., ses frais. L'admiuistration
communale ne serait pas tenue de lui payer les
fournitures et les travaux de premier établissement.
En outre, l'entretien serait sa charge. La salle
serait ornée d'un lustre de douze becs au milieu, de
huit girandoles, el d'un lustre ou candélabre sur
la scène pour les concerts. M. Valcke-Hage demande
5 fr. 10 centimes par heure, plus que ne devrait
coûter un éclairage suffisant l'huile avec fourni
ture des lampes.
Une proposition est faite de lui accorder 5 centi
mes par heure et par bec, mais avec garantie qu'il
y aura quarante soirées pendant lesquelles il faudra
éclairer lu salle. Une indemnité évaluée de commun
accord, serait payée pour chaque soirée en moins
que le nombre quarante. Une autre motion est laite
d'accorder G centimes par bec et par heure, sans
aucune garantie, l'entretien 3 la charge de l'entre
preneur, et sans que la ville ait intervenir dans
A cet événement inattendu, une terreur indicible s'em
para des troupes anglaises; la confusion se mit dans les
rangs. Les soldats éperdus se mirent courir dans tous
les sens pour échapper aux projectiles qui pleuvaient de
tous côtés sur eux; il y en eut un nombre considérable
de tués et do blessés.
Comme le feu n'avait pas été mis en même temps
toutes les mines, cinq explosions eurent lieu successive
ment augmentait chaque fois le nombre des victimes et
portant jusqu'au délire la rage impuissante des braves
aussi bien que l'effroi des poltrons.
Enfin le calme se rétablit le colonel Charleton et quel
ques vieux officiers, qui avaient conservé leur sangfroid,
essayèrent de rallier les Anglais la lueur de l'incendie
qui durait toujours. Déjà même ceux-ci, reprenant un
peu d'assurance, commençaient répondre, la voix de
leurs chefs, lorsque tout-à-coup et dans toutes les direc
tions, d'effroyables cris retentirent, s'approckant de mo
ment en moment, devenant plus forts mesure qu'ils
s'approchaient, et formant comme un cercle autour de la
ville.
Six mille noirs descendaient du haut dos collines oû
ils avaient été prendre position avant l'arrivée de l'en
nemi faisaient invasion par les portes, par les brèches
et accouraient donner le coup de grâce aux Anglais.
La lutte, en de pareilles circonstances, ne pouvait être
ni longue ni douteuse.
Quand le soleil revint éclairer N'auny, qui n'était plus
qu'un monceau de ruines fumantes, il y avait environ
trois cents cadavres étendus sur le sol les noirs retenaient
quinze cents prisonniers, au nombre desquels se trouvait
le colonel avec une vingtaine d'officiers distingués deux
cents hommes seulement avaient eu le bonheur de s'é
chapper et de regagner la forêt.
(La suite au prochain n".