EXTÉRIEUR. M. le secrétaire est prié de donner lecture du procès-verbal de la séance du a4 octobre 1849. La première partie est rédigée et la rédaction en est approuvée. Le Conseil s'occupe incidemment du legs, fait la viile, par feu M. l'avocat De Souter, consistant en une petite maison, rue d'Angleterre, a («and. habitée en dernier lieu par le donateur, sa biblio thèque et tout ce que contient son bureau. M. le conseiller Pierre Boedt, qui a été invité par 1 auto rité communale, de vouloir se rendre Gatid, pour prendre des renseignements sur celle donation, fait connaître eu quoi elle consiste et la valeur présumée qu'elle peut avoir. 11 émet l'opinion quel" Conseil devrait d'urgence adresser, l'autorité supérieure, une demande tendante autoriser l'administration communale accepter le legs de feu M. l'avocat De Souter, et l'assemblée l'unanimité se rallie cette proposition. M. le notaire Lammena sera, en outre, d'après le voeu du Conseil,priédefaire parvenir une expédition authentique du testament do M. De Souter et une copie sur papier libre de l'inventairequi a été dressé, toutefois simplement pour ce qui concerne le don fait la ville d'Ypres. Une liste de souscription pour la grande fête artistique du 5 Janvier i85o, est soumise au Conseil; la Société des beaux-arts est inscrite pour un billet de série. Le budget de l'administration des Hospices civils pour i8fjo, est présentéauConseil. Quand iecompte pour i«48 aura été transmis l'administration communale, on renverra ces pièces la section des finances. L'acte d'échange passé entre l'administration des Hospices civils et M. Henri Carton, et dont le proje1 a déjà obtenu la sanction de l'autorité provinciale est définitivement approuvé l'unanimité; deux membres s'abstiennent aux ternies de l'art. C8, t. Les deux demandes de radiations d'inscriptions hypothécaires prises l'une au profil des Hospices, l'autre en faveur du Bureau de bienfaisance, en ga rantie de capitaux prêtés, sont approuvés sur le vu de la quittance délivrée par ces administrations. Le Conseil s'cocupe d'urgence de l'éclairage au gaz de la salle de spectacle et de la convention conclure avec M. Valcke. On finit par admettre en principe, que l'entrepreneur recevra quatre francs par heure d'éclairage de 60 becs douze jets, consommant 14° i5o litres et qui éclaireront la salle, la scène, le vestuaire et autres dépendances du théâtre. D'autres conditions accessoires restent encore débattre, mais la commission qui est chargée de diriger les restaurations opérées la salle du théâtre, présen tera la sanction du Conseil un projet d'acte con clure avec l'entrepreneur. M. l'échevin Vandeu Peereboom donne lecture au nom du collège d'un rapport très-délaillé sur l'op portunité et la nécessité d'établir un atelier-modèle d'apprentissage. Il fait connaître les bases sur les quelles cet établissement sera fondé et la part d'in tervention de la vil le et du gouvernement. Ce rapport et ce projet seront examinés domicile par MM. les conseillers pourêtrediscutes une prochaine séance. Rien n'étant pins l'ordre du jour public, le Conseil se constitue en comité secret et la séance continue. Le cercle artistique et littéraire de la ville et de l'ar rondissement de Courtrai a résolu, dans sa dernière réunion, sur la proposition de deux de ses sociétaires, artistes musiciens, membres actifs du cercle, de donner prochainement une soirée musicale, vocale, et instrumen tale, sous la direction de deux jeunes artistes distingués de celte ville, MM. Vancauwenberghe et Vaneeckhout, avec le concours de plusieurs autres artistes et amateurs de Gand, Bruges et Yprès. Ce concert aura lieu par sous cription, au profil des pauvres de la ville. Le montant en sera remis soit au bureau de bienfaisance pour faire une distribution extraordinaire aux indigents pendant l'hiver, soit une commission spéciale nommer par le conseil communal qui serait saisi de la question par une demande directe du cercle artistique et littéraire de la ville de Courtrai. (Chronique.) On lit dans le Journal des Flandres: Dans la séance du conseil communal d hier, M. Van de Velde a pris la pa role pour demander où en était la requête des faubou riens (laboureurs-citadins) de la porte d'Anvers, requête dans laquelle on signalait les dangers provenant du tir la carabine dans la Vieille-Citadelle. Sur les observations de M. Grovcrman, qui avait connaissance des mêmes dan gers, la requête des faubouriens de la porte d'Anvers sera oumise aux délibérations du conseil communal dans une séance prochaine. Dans la même séance, M. Groverman a donné lecture d'une lettre de M. Pecters-Morel, par laquelle, celui-ci n forme l'assemblée qu'il donne sa démission de membre du conseil communal. Des instances seront faites pour que l'honorable membre revienne sur sa résolution. On lit dans la Gazette de Liège: Nous avons annoncé dernièrement qu'une jeune fille, la nommée C. S., dé tenue la prison des femmes de cette ville, se trouvait sous le coup d'une prévention d'infanticide. La prévenue a exercé pendant deux ou trois ans une industrie assez étrange. Cette jeune fille se rendait chez les personnes charitables et attachées la foi elle leur exposait que grâce l'intervention de familles extrême ment honorables (les noms propres ne lui faisaient jamais défaut), elle allait entrer dans un couvent Vervicrs: malheureusement l'argent lui manquait pour faire la route et payer sa place au chemin de fer, ce qui la mettait dans l'embarras. Elle demandait qu'on voulût bien l'aider sortir de cette position difficile. Du reste, si on l'interrogeait sur les mutiTs qui pou vaient la déterminer entrer en religion, elle répondait qu'elle agissait ainsi pour se soustraire un grand dan ger son père (car c'était ordinairement ce dernier qu'elle attribuait ce rôle), homme brutal, aimant s'é- nivrer, voulait qu'elle se livrât au vice pour qu'il en re tirât le profit... Elle faisait cet aveu avec la réserve et l'hésitation d'une pudeur naturellement ombrageuse. Ajoutez cela, que tout dans l'extérieur de cette jeune fille fortifiait ces allégations. Sa mise était extrêmement simple, mais d'une simplicité qui n'excluait pas la pro preté; son air doux, et modeste, et jamais quakeresse ne porta sur ses traits l'empreinte d'une ingénuité plus placide et plus calme. Il était difficile de ne pas y être pris, et, en effet, les dupes furent très-nombreuses. Malheureusement la fille C. S. s'avisa de faire une de ses tentatives d'escroquerie chez un magistrat qui a trop d'expérience pour que les dehors les mieux apprêtés puissent lui en imposer. Cette tentative ne valut C. S. que d'être signalée l'attention de la police de notre ville. Les recherches durèrent assez longtempscar la jeune fille avait soin de ne donner aux personnes qu'elle cher chait tromper que des noms et des domiciles également faux d'ailleurs elle changeait de demeure assez souvent, et il parait même que parfois elle quittait Liège. Enfin elle fut arrêtée. Interrogée par M. le juge d'instruction Cartuyvcls, elle Sentit, en présence de l'évidence et du nombre des faits, que tout système de négation était impossible elle avoua. Il y a plus, elle reconnut que dans aucun cas il ne lui au rait été possible d'entrer dans une maison religieuse, at tendu qu'elle avait renoncé la religion catholique pour abjurer au profit d'une des sectes protestantes établies maintenant dans notre ville. Le tribunal correctionnel de notre ville condamna la fille C. S. trois ou quatre mois de prison. La fille C. S. avait peu près subi la moitié de sa peine, lorsque l'on s'aperçut qu'elle se trouvait en état de gros sesse. Effectivement quelques semaines plus tard, elle donna le jour un fils. L'enfant était ne terme, parfai tement viable, et dans d'excellentes conditions de santé. Le dixième jour, la fille C. S. se trouva seule pendant quelques instants, et quand ses compagnes d'emprison nement reparurent, l'enfant qui, une demi-heure aupa ravant se portait très-bien, et qui même sa mère avait donne le sein, n'existait plus. Cette mort éveilla les soupçons. Une enquête fut or donnée et les médecins chargés de l'autopsie reconnurent que l'enfant était mort de mort violente. Depuis, la fille C. S., interrogée par M. le juge d'instruction Cartuyvcls, a fait 1 aveu de son crime et des circonstances qui l'ont accompagné. Elle explique ce meurtre en disant qu'elle y a été poussée par une pensée de désespoir, en préten dant qu I expiration de sa p.inc d'emprisonnement, sa lamille n aurait pas voulu la recevoir avec son enfant. La fille C. S. qui de l'apostasie a passé au vol et du vol a un meurtre horribledoit être âgée d'une vingtaine d'années; son extérieuren accuse peine seize dix-huit, sa physionomie est assez intéressante et douce; elle a l'air frêle. Il parait que sa placidité habituelle ne l'a point aban donnée lorsqu elle a fait 1 aveu de son crime. Par afrété royal du 23 octobre, la démission offerte par le sous-lieutenant V.-L.-H.-M.-R. Gerber, du 5« de ligne, est acceptée. FRANCE. Paris, 0 Novembre. Avant-hier vers 3 heures, les promeneurs des Champs-Elysées ont été témoins d'un spectacle effrayant. Une calèche parti culière était emportée depuis le haut de l'avenue par deux vigoureux chevaux bais, ayant pris le mors aux dents. Le cocher heureusement n'avait pas perdu son sang-froid et avee une adresse admirable passait comme un ouragan au milieu des nombreuses voitures qui cir culaient dans l'avenue; ne pouvant arrêter ses chevaux furieux par le moyen des rênes, il espérait les arrêter par la fatigue d'une course si rapide, et il tournait toute son attention les diriger. Déjà il avait traversé une partie de la place de la Concorde et il allait entrer dans la rue Nationale. Quand il fut accroché par une lourde char rette, le choc brisa les deux grands ressorts de la calèche et le cocher fut jeté bas de son siège et tomba en avant sur ses chevaux. La secousse et la chute du cocher im primèrent un temps d'arrêt aux deux bêtes ce moment fut heureusement saisi par un courageux passant qui se jeta aux naseaux des chevaux et parvint les maîtriser. Personne ne fut blessé. La voiture renfermait un mon sieur avec sa dame et deux jeunes enfants. Les frères inquisiteurs. Ces moines bourreaux, qui ont débuté par le massacre des Albigeois, et qui pendant des siècles ont prêté leur appui cette monstrueuse in quisition, vantée eu France par M. de Falloux, restaurée dans Roinc par le même, les dominicains, en un mot, viennent de célébrer, en présence de l'archevêque, leur 1-cinstallation dans Paris. Nous savons qu'ils 11e pourront brûler personne, mais nous ignorons dans quel intérêt on s'attache perpétuer des noms et des souvenirs odieux, moins que ce ne soit pour afficher le triomphe momentané de l'esprit du moyen-âge sur le socialisme. Cette joie ne sera pas longue. Le président de la république est parti hier malin dix heures pour Versailles, afin d'assister de grandes manœuvres de cavalerie commandées par le général Corte, un des meilleurs manœuvriers de l'armée. Il était accompagné du général Changarnicr et de trois descs officiers d'ordonnance: MM. Ney, Persigny et Fleury. Le ministre de la guerre de Belgique, le général anglais Fox, et lord Cardigan, colonel de hussards, accompa gnaient également le président. A onze heures et demie, il est arrivé dans la vaste plaine de Satory, où les troupes étaient rangées en bataille. Six régiments de grosse ca valerie et de cavalerie de ligne des garnisons de Paris Versailles et Saint-Germain, avaient été convoqués pour prendre part aux manœuvres. C'était les 1er et 2° cui rassiers, les 1er et 2" dragons, les et 3" lanciers. Ces six régiments, formant vingt-quatre escadrons, présentaient plusieurs lignes de l'aspect le plus imposant. La vue de ces beaux régiments rappelait ce mot célèbre Ce sont de ces troupes qu'on peut montrer également d ses amis et d ses ennemis. L'arrivée du président a été saluée par les plus vives acclamations; officiers et soldats ont été unanimes dans l'expression enthousiaste de leurs sentiments. Une foule immense s'était portée sur le champ de manœuvres et encadrait, pour ainsi dire, ce tableau militaire, et mêlait ses acclamations celles des troupes. Le général Corte a ordonné plusieurs manœuvres d'en semble, qui ont été exécutés avec une rare perfection dans l'intervalle des manœuvres, le président a réuni autour de lui les chefs de corps et officiers de tout grade, et leur a adressé des éloges. Il s'est entretenu longtemps avec eux avec cette affabilité qui lui est particulière. Il a ensuite distribué plusieurs décorations des officiers et soldats proposés pour cette distinction. A quatre heures, le président était de retour l'Élyséc. (Moniteur.) On lit dans le Journal de Seine-et-Marne: Dimanche dernier, la rue Saint Remi, Meaux, a été le théâtre d'un drame épouvantable: voici dans quelles circonstances. Vers 6 heures du soir, quatre individus de Neuf- moutiers, les nommés Belleville (Augustin,) Belle ville (Jules-Joseph), Hostellct (Bernard) et Hostellet (Mathieu), rencontrèrent, dans les environs du Coin-au-Lait, le nom mé Vapaille, dit Polignac, ouvrier fumiste, et voulurent le contraindre leur payer boire; sur son refus, ils l'injurièrent, et des injures ils passèrent bientôt aux voies de fait avec une férocité révoltante. Vapaille, succombant sous le nombre, fut renversé par eux tout meurtri de coups détalons de bottes et traîné dans un ruisseau le nommé Moreljardinier Meaux témoin de cette scène, voulut leur faire des représenta tions qui demeurèrent sans effet; c'est alors que le mal heureux Benoist intervint en disant: S'ils sont quatre, nous sommes deux.» Les agresseurs prirent alors la fuite dans la direction de la rue Saint-Remy, après avoir vio lemment frappé Benoist, qui, pour en tirer vengeance, se mit leur poursuite. Arrivé en face de la maison de M. Fuisieux, Belleville (Augustin) feignit de tomber, tira de sa poche un couteau- poignard très-aiguisé et tranchant des deux côtés la pointe; au moment où Benoist s'approchait de lui, il se releva et le lui enfonça jusqu'au manche dans la poitrine, la lame, glissa entre deux côtes et atteignit le cœur qu'elle traversa. Benoist entra en chancelant dans la boutique de Mme Leclerc qui, le croyant ivre, voulut le mettre la porte. Cette dame, cependant, le voyant pâlir, s'approcha de lui, alors Benoist, que ses forces abandonnaient, s'af- faisa sur lui-même, et dans sa chute entraîna Leclerc qui tomba sous lui.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2