JOIIIWL DÏPKES El DE L'AItROXDISSEMEAîT. §90. 9' Année. Jeudi. 15 Novembre 1S49. Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes, être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. lATÉIUELIt. YPRES, le 14 Novembre. Hier a eu lieu, avec le cérémonial ordinaire, l'ouverture de la session législative. L'opinion publique était curieuse de connaître le dis cours de la Couronne, qui est en même temps le programme de la session. Vers une heure, le Roi s'est rendu au Palais de la nation, S. M. est monté sur le trône et a prononcé le dis cours suivant Messieurs, La situation du pays continue de se montrer sous un aspect très-favorahle. Le calme dont il jouit atteste l'ex cellent esprit qui l'anime et la bonté de ses institutions. La Belgique, tranquille et libre, tient une place hono rable parmi les nations, et les gouvernements étrangers ne cessent de nous donner des témoignages de confiance et de sympathie. Les récoltes de celte année ont été d'une grande abondance. Elles ont assuré nos populations laborieuses le bienfait d'une nourriture bon marché, tout en per mettant nos cultivateurs d'exporter une plus grande quantité de leurs produits. it Les esprits se tournent aujourd'hui avec une ardeur nouvelle vers les progrès de l'agriculture. Les diverses mesures prises par mon gouvernement et secondées par les efforts des administrations provinciales et communales, ainsi que par le concours des comices et des particuliers, ne peuvent manquer d'exercer sur l'avenir agricole une influence dont nous pouvons déjà constater les heureux effets. La situation de nos industries est, en général, satis faisante. Il se manifeste dans nos exportations vers les marchés lointains une progression assez notable que nous devons nous efforcer de soutenir et d'accroître. Une amélioration sensible s'est fait remarquer dans l'état des districts flamands qui ont eu le plus souffrir. La récente exposition de Gand a révélé l'aptitude et l'é nergie de ces populations si dignes d'intérêt. C'est avec bonheur que nous constatons les résultats obtenus. Le régime postal que vous avez voté dans votre der nière session, a répondu jusqu'ici aux espérances qu'il avait fait concevoir. Les nouvelles conventions postales que nous avons conclues avec plusieurs pays étrangers et celles que nous sommes sur le point de conclure, au ront l'avantage d'étendre le bienfait de la modération et de l'uniformité des taxes. La session qui s'ouvre sera, je n'en doute pas, Mes sieurs, digne de celles qui l'ont précédée. Le même zèle et le même patriotisme présideront aux travaux qui vous sont réservés. La dernière session a été close par le vote de la loi sur l'enseignement supérieur. L'exécution qu'a reçue jusqu'ici cette loi importante, a été couronnée de succès. Le temps fera apprécier de plus en plus les améliorations qu'elle renferme. Vous aurez, Messieurs, compléter votre œuvre en volant cette année les lois annoncées sur les autres branches de l'enseignement. Ainsi se trouvera définitivement établi sur les hases constitutionnelles, et parallèlement l'enseignement libre, l'enseignement pu blic donné aux frais de l'État. Notre système pénal appelle depuis longtemps des modifications en rapport avec les mœurs et l'esprit de l'époque. J'espère que vous pourrez vous occuper dans cette session des modifications du premier livre du Code pénal. n La peine de la flétrissure doit maintenant disparaître de nos codes. Un projet spécial vous sera présenté dans ce but. L'expiration prochaine du terme assigné au privilège de la Société Générale dans les conditions qui régissent aujourd'hui cet établissement, et l'obligation imposée par la loi de comptabilité d'organiser le service du caissier de l'État, avant le 1er janvier prochain, exigent des mesures qui occupent toute l'attention de mon gouvernement. Des lois portant organisation des caisses d'Epargnes et du crédit foncier seront soumises vos délibérations. La présentation de cette dernière loi rend plus pres sant l'examen du projet sur la réforme du régime hypo thécaire qui vous a été soumis dans votre dernière session. Je recommande également votre sérieux examen, le projet relatif aux caisses de retraite en faveur des clas ses ouvrières, dont le bien-être matériel et moral excite si juste titre notre constant intérêt. L'armée continue de se montrer digne de la confiance du pays par sa discipline, son instruction et son dé vouement. La garde civique, par sa bonne organisation et par les sentiments qui l'animent, est un nouveau gage de sécurité. J'ai eu l'occasion de visiter cette année plusieurs de nos provinces. Partout j'ai recueilli des marques de sym pathie et de confiance, dont le souvenir me sera toujours cher. Je suis heureux de proclamer ici cette union intime entre le pays et son gouvernement et l'harmonie parfaite qui règne entre tous les pouvoirs de l'État. Là réside notre force principale dans le présent et dans l'avenir. En continuant de prêter mon gouvernement votre concours loyal, vous contribuerez, messieurs, mainte nir un système qui garantit les droits et les intérêts de tous, et vous acquerrez par là de nouveaux titres la reconnaissance de la nation et l'estime des autres peuples. Ce discoui's a clé accueilli par les applaudissements longtemps prolongés de l'assemblée et du public nom breux entassé dans les tribunes. Les applaudissements et les cris de Vive le roi! vive la reine! se sont renouvelés au moment du départ de LL. MM. qui a eu lieu immé diatement après. Le discours de la Couronne n'est pas long, mais il contient une appréciation exacte de la situation du pays qui fait l'éloge du ministère libéral. Il a su engager l'esprit public s'occuper des améliorations agricoles indispensables, si l'on ne voulait voir la Belgique, si renommée an ciennement pour sa belle culture, dépassée par d'autres peuples. A notre époque, il n'est, pour une nation qu un moyen de garder sa place en ce monde, c'est de s'élever au niveau des améliorations et progrès inventés et mis en œuvre par les autres peuples si non une ruine im minente menace les populations qui s'énervent et sommeillent pendant que leurs voisins amé liorent les conditions du travail. L'amélioration obtenue par les efforts du mi nistère libéral dans la situation des districts flamands et la bonne direction imprimée aux moyens employés pour venir au secours de ces populations si digues d intérêt, sont de nou veaux titres du ministère libéral aux sympathies du pays. On n'a pas oublié qu'au moment de la retraite du ministère catholique une effrayante misère décimait les Flandres. Le cabinet de Theux-Malou s'était borné essayer de misérables palliatifs dans le but de galvaniser l'ancienne industrie linière que le parti catholique, par un entêtement systémati quevoulait maintenir contre vent et marée. Le ministère libéral a essayé ce qu'il aurait fallu mettre en œuvre depuis longtemps, diver sifier la fabrication et le tissage et faire péné trer au sein des centres liniers des modes de travail inconnus aux tisserands flamands. L'ex périence a prouvé que le cabinet Rogier a vu juste, et quoiqu en disent les feuilles catholi ques et mixtes qui ne peuvent pardonner au ministère d'avoir obtenu des résultats favora bles là où leurs patrons ont échoué, les Flan dres commencent respirer. Il est espérer que la session actuelle verra enfin la discussion et la promulgation de la loi sur 1 enseignement moyen et des changements indispensables celle de l'instruction primaire. Ce sont des questions de la plus haute impor tance et plus que jamais il est nécessaire d'in troduire dans la législation sur [instruction publique, le principe de l'indépendance du pouvoir civil, jusqu'ici comprimé par le clergé qui rêve le monopole de l'enseignement, sans se douter que c'est un fardeau beaucoup trop lourd pour lut. ERREUR DE REMISE DE MEDAILLES A L'EXPOSITION DE GAND. Nous trouvons dans la Chronique de Courtrai un article sur une erreur plus ou moins volon taire dans la réception de médailles deux ou vrières dentellières de celte ville, ayant travaillé aux objets exposés par la demoiselle Palmyre Pringiers, de Courtrai. Le jogrnal qui s'occupe de ce fait a été induit en erreur et sa religion a été grossièrement trompée, et nous tâcherons, l'aide de pièces authentiques et de lettres de la demoiselle Pringiers, de rectifier les faits qui, loin de constituer MM. Hammelrath et Raemae- kers dans leur tort, sont de nature jeter de la déconsidération sur la demoiselle Pringiers elle-même. Cette fabricante de dentelles de Courtrai, ex ploitant un brevet d'invention pour la confec tion de dentelles Valenciennes en soie noire, et pour l'exploitation du quel brevet elle a ob tenu du gouvernement un subside de 5,000 francs, a fait confectionner les premiers patrons par les deux sœurs Lucie et Marie Legou pa- troneuses en cette ville, et les objets exposés Gand, consistant en une voilette, des coupons en soie noire et un coupon dentelle soie blan che, avec fleurs en fil d'argent, ont été exé cutés par les dites sœurs Legon, assistées des deux sœurs Virginie et Adèle Braem, bien qu'un personnage de Courtrai qui porte de l'intérêt M"0 Pringiers, ait voulu faire passer ces ouvrages comme fubricals de Courtrai. Mais la demoiselle Pringiers ayant eu vent d'une conversation qui avait eu lieu l'ouver ture de 1 exposition de Gand, écrivit le lende main Marie Legonqu'une enquête serait peut-être faite pour savoir où les dentelles ex posées par elle avaient été exécutées; qu'elle la suppliait de ne pas avouer que les objets avaient été fabriqués par des ouvrières d'Ypres, et que si elle était obligée de dire d'où ils provenaient, de soutenir quils avaient été faits par des ou vrières de Poperinghesous sa surveillance. Quant la dentelle en soie blanche, qu'elle pouvait hardiment prétendre qu elle n'a pas été faite Ypres (quoique la sœur Lucie y eût travaillée seule). En présence de celte lettre dont l'original se trouve entre les mains du se crétaire-général du jury, il faut l'avouer, la demoiselle Pringiers fait preuve de légèreté, en prétendant que ce sont ses ouvrières dres sées par elle qui ont confectionné les objets ex posés sous son nom Gand et qu'ils ont été travaillés Courtrai par la nommée Thérèse Braempersonne dont l'existence en celte ville paraît très-problématique. La demoiselle Pringiers qui veut aujourd'hui faire honneur de ces fabricats aux ouvrières de Courtrai, en envoyant sas produits Gand, a seulement indiqué quils étaient faits dans le pays. Alors pour ne pas donner matière

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1