JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NTo 894. 9e Année. Jeudi, 29 Aovemlire 1849. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. Venise et l'Archipel. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 98 Novembre. Pourquoi le parti catholique chérit-il, avec tant de jalousie, la liberté d'enseignement? Seul en position d'en user et d'en abuser, s'il peut mettre le gouvernement dans l'impossibilité de donner l'éducation aux générations futures, de voir qui a été de tout temps considéré comme obligatoire pour le pouvoir qui préside aux destinées d'une nation, la liberté se transformera en monopole son profit et nous retournerons sous prétexte de libertéau moyen-âgealors que le clergé seul avait le droit d'enseigner. Rien ne prouve mieux l'insatiable soif de do mination de la caste sacerdotale que la variété des rôles qu'elle joue avec une impudeur et une aisance remarquables pour atteindre son but. Avant 1830 on criait haro sur le mono pole de l'enseignement, et le clergé qui n'était pas un des moins furieux contre cet état de choses, marche pas lents mais sûrs, la con quête de ce monopole, objet de ses plus ar dentes aspirations. l Il va de soi que la liberté de l'enseignement ne peut être favorable qu'au clergé, qui par son organisation et sa formidable hiérarchie, est seul en position d'en profiter au dépens de la société représentée par son gouvernement, qui n'en est que l'émanation. Aussi la caste clé ricale use-t-elle amplement de la faculté qui lui est octroyée, puisqu'elle possède un nombre double de celui de l'état d'établissements d'in struction moyenne, où renseignement est pi toyable, mais où il est ce qu'il doit être au gré des partisans de l'obscurantisme. Voici en effet quelle est la situation des choses, sous ce rap port, dans chaque province: Province d'Anvers. En 1840, le conseil communal de Malines consent supprimer le collège d'humanités et confère l'archèvèque de Malines la direction d'un nouvel établissement fonder. Cette décision n'étant point approuvée par la députation permanente, il se borne allouer un subside. En 1844, pareille chose se passe Lierre. Même con cession primitive de la part du conseil communal, même refus de la part de la députation permanente, et en dé finitive même arrangement. Le cardinal-archevêque de Malines établit, sous son patronage et sous sa direction exclusive, un établissement d'instruction moyenne. En 1845, le conseil communal de Turnhout traite avec une congrégation religieuse, lui concède des bâtiments, une chapelle et alloue une indemnité annuelle'. A Gheel, Herenthals et Westerloo, c'est l'autorité ecclésiastique qui désigne les professeurs, quoiqu'il n'y ait pas de convention patente, mais il y en a une tacite. Province de Brahant. En 1847, l'administration communale de Louvain traite de son collège d'humanités avec le recteur de l'université catholique. En 1840, le conseil communal de Dièst abandonne son collège la direction de l'archevêqu'e de Malines et paye un subside de 3,700 fr. porté plus tard 4,300. Même tentative Tirlemont, mais, grâce la députa tion permanente et la récipisccnce du conseil, le résul tat a été autre. Flandre Occidentale. En 1851, la-ville de Furnes abandonne son collège l'autorité ecclésiastique. En 1839, celle de Thielt livre l'évêque de Bruges la nomination des professeurs. En 1842, celle d'Ostende conclut avec le même évêque une convention qui annihile complètement l'autorité communale. A Courtrai, il n'y a pas précisément concession, mais transaction. A Roulers, le collège est propriété épiscopale. A Poperinghe, il n'y a qu'une institution ecclésiastique. Flandre Orientale. En 1831, Alost cède son collège l'évêque de Gand. En 1835, par suite d'une transaction entre les bourg mestre et échevins de la ville de Grammpnt et le conseil de fabrique de l'église, concernant un bail emphytéotique de 99 ans, il est stipulé que dans tous les temps, l'évêque du diocèse aura le droit, s'il lui plait, de prendre le col lège sous son patronage et de nommer les professeurs. En 1840, d'abord, puis, en 1844, l'autorité commu nale d'Eecloo remet au supérieur d'une congrégation rè- hgieuse établi Termonde le soin d'établir un collégé épiscopal. Hainaut. En 1831, la ville d'Enghien met les bâti ments du collège la disposition de l'évêque de Tournay et lui abandonne le choix des professeurs. En 1840, Binche et Soignies remettent également leurs collèges l'évêque. En 1845, survint la fameuse convention de Tournay, trop connue, pour que nous ayons besoin d'en parler, et qui a d'ailleurs cela d'utile, qu'elle a fait ouvrir les yeux beaucoup de gens qui ne se doutaient pas le moins du monde du but auquel tendait certain parti. En 1857, l'administration communale de Chimay avait bien fait une convention tacite avec l'évêque, mais elle n'avait aliéné aucun de ses droits. Ellle a suivi l'exemple de Tournai, après la rupture. Province de Liège. La ville de Ilerve est la seule qui ait, en 1858, abandonné l'administration de son collège un directeur désigné par l'evêque. Limbourg. A S'-Trond, l'évêque nomme un prin cipal ecclésiastique qui dirige le collège. A ce prineipal revient le droit de présenter l'autorité communale une liste de candidats parmi lesquels celle-ci choisit les pro fesseurs. («Suite.) J'acceptai son offre, et le masque féminin qui savait si bien mon histoire se perdait dans la foule des dominos dont la salle était remplie. Une armée de gondoles se pressait au bas des degrés du palais Albrizzi. Je montai le grand escalier sans être annoncé, et je me trouvai au milieu d'une foule bruyante; mais aucun des assistons n'était masqué. J'éprouvai de l'embarras. Devenu l'objet de l'attention générale, je sentis un moment le désir d'échapper tous les regards par une retraite précipitée; il me sembla cependant que cette fuite n'était point compatible avec ma dignité. Je m'appuyai sur l'une des colonnes du grand salon, et je promenai mes regards sur tout ce qui m'environnait. Une dame laquelle on s'adressait avec respectet qui paraissait être la maîtresse de la maison, s'approcha de moi. Elle pouvait avoir quarante ans mais les années ne lui avaient pas enlevé tous ses charmes. Seigneur masque, me dit-elle, soyez le bien-venu, et doublement le bien-venu, si c'est un ami que je reçois ici. Je crains, signora, d'avoir abusé du privilège que A Beeringcn, les professeurs sont nommés parle con seil codimunal, mais sur la désignation de l'évêque. Luxembourg. Là il n'y a aucune convention avec l'épiscopat, ce sont les conseils communaux qui adminis trent. Le petit séminaire de Bastogne relève seul de l'évêque de Namur. Namur. Dans cette province ij n'y a que la ville de Dinant qui ait remis l'autorité ecclésiastique la direc tion de son collège. En résumé voici, sans parler des pensionnats secon daires, quel était en 1847 le nombre des établissements libres organisés de manière donner l'instruction moyenne. On en comptait 53 répartis de la manière suivante Province d'Anvers. 7 Collèges épiscopaux et 2 diri gés par des corporations religieuses. Brabant. 3 Collèges épiscopaux, 2 dirigés par des corporations religieuses, 1 collège annexé l'université de Louvain, 1 institution communale et 2 établissements privés. Flandre Occidentale. 8 Collèges épiscopaux et 1 di rigé par une corporation religieuse. Flandre Orientale. 2 Collèges épiscopaux, 5 dirigés par des corporations religieuses, 1 établissement com munal. Hainaut. 5 Collèges épiscopeux, 5 dirigés par des corporations religieuses, 1 établissement communal et 2 institutions privées. Province de Liège. 1 Collège épiscopal, 1 dirigé par une corporation religieuse. Limbourg. 1 Collège épiscopal. Luxembourg. Un établissementcommunal et 1 insti tution communale. Province de Namur. 1 établissement épiscopal et I collège dirigé par une corporation religieuse. Telle est la position, et l'on ne peut que gagner ce qu'elle ait été établie, avant d'aborder l'examen de la question en elle-même. Dimanche dernier, dans le salon de l'Hôlel- de-ville, une commission composée de M. le major commandant les gardes civiquesd'Ypres, Auguste Vanden Bogaerde, président, M. le capitaine Coenegracht, M. le lieutenant adju dant-major DiegerickM. le sous-lieutenant Dumortier, a procédé l'examen théorique et pratique de MM. les officiers du balaillon de la garde civique, aux termes de l'art. 54 de la loi du 8 Mai 1848. Tousont satisfait aux obli gations que leur imposait la loi et prouvéqu'ils possèdent les connaissances déterminées par le règlement d'administration. Après l'exercice obligatoire, le demi-bataillon de gauche a fait une promenade militaire qui s'est terminée vers une heure de relevée. donne le temps où nous sommes, et de n'avoir d'autres droits pour me trouver ici que votre indulgence et la li berté du carnaval. Je pense au contraire qu'en vous rendant chez moi, vous cédez un peu tard, seigneur, des invitations réité rées et pressantes. Ce doit être une erreur; je suis inconnu Venise, et il est peu probable que l'on se soit occupé do moi ici. Faut-il vous dire le nom que vous portez? Déjà ce soir, au bal de l'Opéra, on a voulu me donner ce renseignement assez peu nécessaire. Eh bien je ne vous trahirai pas, et j'espère que d'ici peu de temps vous récompenserez ma discrétion en la rendant inutile. Sans doute cette froideur que vous avez acquise dans le Nord fondra sous les rayons de notre soleil vénitien qu'en dites-vous vous m'entendez, sans doute? En parlant ainsielle s'esquiva. Cette dame, la même personne qui m'avait accosté dans le bal masqué, était la maîtresse de la maison, fort liée avec tous les Anglais qui passaient Venise. Ainsi s'expliquait la connaissance qu'elle semblait avoir de mon caractère et de ma nais sance. Je fis un mouvement pour me retirer. Une groupe s'é tait formé dans un coin du salon, où se trouvait une jeune dame que plusieurs seigneurs suppliaient de se rendre leurs instances et de donner des preuves de son talent sur la harpe. Je m'avançai. Je reconnus avec surprise la femme agenouillée que j'avais aperçue dans la vieille église et dont l'apparition s'était environnée d'un nuage mystérieux. La sensation inexplicable que j'avais éprouvée auprèsdes tombes se renouvela. Je luttaicontre cette Sen sation, mais je luttai en vain, un frisson involontaire me saisissait; il me sembla que cette figure si douce me pro phétisait des malheurs; cependant je la contemplais avec anxiété, avec attention; je ne pouvais détacher mes yeux du coin de la chambre où elle se trouvait: heureusement j'étais masqué sans cette circonstance, mon émotion eût attiré la curiosité générale. Cependant la comtesse Albrizzi passa près de moi je marchai vers elle. Ce n'est plus mon nom que je désire apprendre de vous, madame, c'est celui d'une autre personne que voici, ajoutai-je en lui montrant la jeune personne, oc cupée dans ce moment chereher une croix en diamant qui s'était échappée du collier auquel elle était suspendue.

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