Une jolie fêle a eu lieu Warnêton et elle a fait d'autant plus de plaisir qu'une fois n'est pas coutume. Il y avait plus de cinq ans qu'un bal ne s'était donné daos cette petite ville où autrefois cependant la gaieté régnait en sou veraine. A l'occasion de la Sl# Cécile, la société de musique a jugé convenable d'essayer s'il n'y avait pas moyen d organiser une partie de danse l'Hôtel-de-ville. Jeudi donc 22 Novembre, une jolie société s'était donné rendez-vous dans les salles de l'Hôtel, où se réunissait l'ancien magistrat de la ville et du bailliage de Warnêton. M. le bourgmestre et sa demoiselle, M. Jacques, le président de la société de musique et sa fa mille, M. le contrôleur et sa famille, M. le re ceveur Auguste Vande BroukeM. Thomas Godtschalck et sa famille, enfin toutes les nota bilités de la cité s'étaient empressées de se ren dre cette fête qui a duré jusque veis onze beuresdu soir, et en se séparant, on s'est donné le mot de répéter cette partie. Effectivement on s'y était bien amusé et les danses ont marché avec un entrain qui faisait comprendre que la proscription de la danse Warnêton, a dû être une privation pour le beau sexe de cette loca lité et de ses environs. Ou nous écrit de Poperiughe, 27 Novembre La Société des Chœurs qui s'est récemment constituée en cette ville, a célébré, jeudi der nier, par un brillant bauquel, la fêle de S,e Cécile. Celte fête s'est surtout distinguée par la grande cordialité et la franche gaieté qui ani maient tous les convives. L'un des commissaires, M. Jules VanMerris, a porté la première santé M. Begerem directeur delà société, qui, son ♦our, a proposé un toast, en des termes très-flatteurs, aux membres dé la commission. Ces deux toasts, ainsi que celui porté encore par M. H. Cauwelier, l'union, l'indépendance et la prospérité de la société, ont été accueillis par de chaleureux et d'unanimes applaudisse ments. Le banquet a été terminé par des sérénades que quelques choristes, malgré les amples li bations qui les avaient précédées et malgré l'heure avancée de la nuit, ont été donner au directeur et aux membres de la commission. Le Dimanche suivant la Société philarmo- nique, réorganisée depuis quelques semaines, a rivalisé avec celle des Chœurs pour donner sa fêle patronale tout l'éclat possible. A dix beuresdu malin, une messe, grand orchestre, a été chantée en l'église de S' Berlin, par les musiciens de la société et les enfants de chœur de l'école communale, lesquels se sont ensuite réunis un diner au local de Si Sébastien. Le lendeinaiu, un bal a été donné par déro gation aux usages contraires qui ont toujours prévalu dans cette société, avant sa réorgani sation. Quelque brillante qu'eût pu être cette fêle par elle-mêmeM. Van Benynghe-Ver- caetner a quitté expressément les Lravaux de la Chatubie pour veuir la présider et en rehausser l'éclat par sa présence. Celle jeune dame? s'écria la cointessd; elle est di gne en effet de voire attentionet la mérite sous plus d'un rapport. Le non» qu'elle porte est le même que le vôtre; c'est votre cousiue, Aleeste Conlarini, orpheline, et ia dernière de celte race laquelle vous appartenez, et que vos pères ont transplantée dans le Mord Aleeste, mon amie, ajouta-t-elle en s'approchant delà jeune personne, permettez-moi de vous présenter M. le comte Conlarini Fleming, un de vos parens les plus pro ches, et qui désire vous connaître. J'ai peu de parens, répondit la jeune fille, et cet isole ment a dû in'apprcndreqnpllcesl la valeur de ces rapports.» Ces mots fort simples étaient accompagnés du plus doux sourire. Les jeunes gens qui nous entouraient s'éloignè rent; nous restâmes seuls au lieu de cette foule, seuls, inuis réunis par cette sympathie délicate et secrète qui s'empare de nous notre iusu, et nous avertit que notre destinée va changer. Je vis ici dans une solitude si complète, que je dois au hasard seul de m'étro rapproché de vous, madame. Mais on m'avait dit que vous comptiez vous fixer Venise? Ce n'a |»as été pour moi un Pht, mais tin entraîne ment je suis venu ici sans plan, sans dessin; j'y suis res- On lit dans XImpartial de Br tiges Nous faisons suivre un extrait de la corres pondance de Bruxelles adressée au Journal de Liège qui apprécie parfaitement notre situa tion intérieure et le désappointement dont la plupart des journaux cléricaux o'nt été saisis, quand ils ont remarqué l'attitude calme et pleine de dignité des Chambres, lors du vote de l'adresse au disco urs du trône, l'absence de touteaigreur contre le ministère, même cette approbation unanime de ses actes et surtout les aveux des catholiques eux-mêmes, que les mesures prises par le gouvernement en faveur des Flandres, avaient arrêté le paupérisme dans sa marche envahissante, relevé le moral de nos populations, rendu le travail abondant et fait espérer un meilleur avenir. MM. Coomans, De Decker, Sinave et Lebailly qui, l'an passé, désespéraient de notre position, tant d'autres qui ne voyaient plus de remède aux maux de nos classes ouvrières, conviennent aujourd'hui qu'un grand bien a élé obtenu et qu'eu continuant marcher dans la voie suivie jusqu'à présent, on arrivera, sinon une posi tion tout fait brillante et exceptionnelle, du moins un étal normal. Dans les circonstances actuelles, alors que tous les Etats qui nous en vironnent ont été si fortement secoués par les bouleversements révolutionnaires et vu la for tune publique compromise, nous devons nous eslimer heureux d'avoir vu au contraire notre position intérieure s'améliorer et de pouvoir espérer une plus grande amélioraliôn encore. Heureusement c'est là que se dit la popula tion intelligente du pays; les clameurs inté ressées du parti catholique et surtout de la presse cléricale ne changeront pas les convic tions cet égard. Les habitants des campagnes eux-mêmes que beaucoup de gens croient in féodés au clergé, avouent que depuis 18 ans, jamais le gouvernement ne s'est donné plus de peine pour relever nos diverses industries de l'espèce de torpeur dans laquelle elles se trou vaient plongées et pour pousser l'agriculture da ns une voie de progrès. Nous pouvons donc laisser passer les atta ques qui nous viennent des mécontents, des blessés, des vaincus, sans tenir compte et des piqûres d'épingles et de la mitraille des con servateurs car il u'y a pas d'exemple, je pense, dans les gouvernements représentatifs, du spectacle que nous avons sous les yeux. La Chambre se montré unanime approuver la politique du gouvernement. Les opposans de 1 an dernier sont venus déclarer la tribune que leurs critiques tombaient faux et que notamment, dans la question des Flandres, le gouvernement a fait et continue d'heureux efforts pour ce qu il a appelé une question d'honneur reçoive une solulion favorable et relève les populations des Flandres au uiveau des autres proviuces. MM. Delehaye, Sinave, Lebailly, ont rendu justice aux moyens employés par le gouverne ment. El si, l'an dernier, ils n'avaient pas mon tré les mêmes sympathies, c'est par suite d une impatience qu'il làut alribuer un motif té grâce une fascination qui l'a emporté sur tous les autres motifs. Mon père est loin de partages mon fana tisme pour Venise, et je ne doute pas qu'il ne voie avec déplaisir Je séjour prolongé que je fais ici. Je le vois, vous avez imité ces écoliers qui font, comme disent les enl'ans l'école buissonnière. Précisément me pardonnerez-vous? Aimer Venise est, mes yeux, un crime que je vous pardonnerai sans peine; ma sympathie pour votre faute, si c'en est une, vous répond de mou indulgence. Vous n'avez pas connu mon père sans doute vous avez entendu parler de lui. Avec un nom vénitienmes aïeux m'ont donné quelques gouttes du vieux sang de Venise hélas la gloire de noire famille est éleinte. Oui, je le sens mieux que vous, peut-être, car je suis orpheline; notre maison est prédestinée au malheur. Je vous regardeet je trouve en vous un démenti formel votre opinion. Elle sourit faiblement puis ses lèvres s'abaissèrent et sajhgurereprit une expression de mélancolie profonde qui me rappella cette belle vision de l'église. Je lui en parlai. Oui, dit-elle, c'était moi. Venise n'a pas de lieu plus intéressant pour nousajouta-t-elle, en appuyant sur ces d'humanité bien plus qu'à une saine apprécia tion des faits, je devrais dire des possibilités. En résumé, proprement dire, il n'y a pas eu de discussion de l'adresse. La plupart des journaux de l'opposition, qui criaient si haut et si fort pendant l'entre-session, et qui comp taient sur un débat orageux dès le début, en sont pour leurs frais d'agitation. Ils subissent la loi des rappels intempestifs. La chambre, au nom de la nation, a crevé leur tambour. Ce qu'il faut voir dans ce vote, c'est la situation relativement satisfaisante du.pays, c'est plus encore celle de l'esprit public. Les députés, qui tous viennent de leurs provinces, n'ont point entendu bourdonner leurs oreil les ces plaintes, ces mécontentements, ces griefs qui leur avaient servi d'escorte pendant quinze ans, depuis leur collège électoral jusqu'à la capitalq.<Il y a nécessairement encore des abus qui sont restés debout, mais on n'en attribue pas la faute au mauvais vouloir de l'adminis tration son honneur est sauf. Il n'est plus question de ces gros méfaits qu'oo reprochait au pouvoir pendant que le parti théoeratique avait la majorité. Un arrêté royal du 21 novembre, porte qu'il sera construit, dans la Flandre occidentale, aux frais de l'Etal, et avec le concours de la pro vince et des communes intéressées, une route pavée du village d'higelmunster la poste aux chevaux Vive-Saint-Eloy par Oostroosebekè, reliant la roule de Gand vers Lille celle de Bruges Courtrai. Est acceptée l'offre faite par la province de la Flandre occidentale de contribuer, dans les frais d'exécution de la route décrétée, pour un tiers de la dépense totale. Sont aussi acceptés le subside de 21,500 fr. alloué aux mêin^s fins par la commune d Oosl- roosebeke, et celui de 10,000 francs acçordé par la commune d'Ingelmunster. On écrit d'Anvers, 25 novembre Ce matin, vers 6 1/2 heures, M. De Gottal, commissaire maritime, accompagné de ses agents, s'est rendu au bord du navire Thé<>dore arrivé de-la Havane, pour être présent au dé barquement des deux assassins du capitaine Lauwers, commandant du koff-goëlette llla^ie- Antoinette. Quatre gendarmes commandés pat- un brigadier les attendaient l'escalier nord de la tète de la grue. Une foule de monde s'y trouvait réunie. Après avoir mis pied terre, les deux prisonniers ont été remis entre les mains de la gendarmerie et ont élé conduits pied la maison d'arrêt. Coup d'assises de la ïlaudrc occidentale. Audiences du 23 et 24 novembre. Le nommé Fran çois Van Seymortier, fils de Jean âgé de 47 ans, né Bcrehem et domicilié Vive-St-Bavonboutiquier, ac cusé d'avoir incendié volontairement le 31 mars 1849, les bâtiments de la ferme appartenant au notaire Platteau Audenaerde et occupée par le cultivateur Léon de Bos- schere Anseghcm, a été acquitté. deux derniers mots avec la force de la délicatesse de sen sibilité qui n'appartiennent qu'aux femmes. Je suis Vénitiep, lui dis-je, je le suis sans réserve; ce n'est pas un sentiment nouveau que le génie de cette ville éveille dans mon sein: sous les forêts et dans les gla ces du Nord, il vivait, il m'animait, il donnait l'impulsion mon intelligence peine développée. Vous avez de l'enthousiasme, me dit Aleeste, et l'enthousiasme est ici peu commun de toutes nos qualités antiques, nous n'avons conservé que cette gaieté de cœur, cette légèreté d'impulsion qui nous consolent du moins. On riait peu Venise quand elle était maîtresse des mers; on y rit beaucoup, aujourd'hui que ses lagunes se remplissent de fange, et qu'elle n'est pas maîtresse d'un seul pouce de son vieux territoire. Et de quoi rit-on maintenant Vous pouvez adresser cette question tous ces messieurs. Eh bien! lui dis-je, je préfère encore aux noms mo dernes, même au plus brillant, ces noms de banquiers enrichis, de grands seigneurs diplomates et d'usuriers devenus rois, le vieux nom des Contarini. C'est là du roman, et votre père ne l'approuverait pas. [La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2