AVIS.
EXTÉRIEUR.
La procédure a recueilli sa charge une infinité
de voies de fait, violences et menaces.
En 1847 et 1848, l'accusé avait contracté des liai
sons amicales avec le jeune Gustave Malthys, alors
âgé de dix onze ans.
Si l'on doit s'en rapporter au témoignage d'Hip-
polite Van Zuit, celte amitié aurait été loin d'être
désintéressée, puisque Gustave Matthys l'aurait
entretenue eu procurant de l'argent l'accusé.
Quoiqu'il en soit, cette amitié fit place, au com
mencement de l'année 1848, une haine irrécon
ciliable.
La procédure a recueilli minutieusement une
foule de faits qui l'attestent.
A. Dans le courant de l'été 1848, le père Mat
thys réprimanda l'accusé, en présence de Jean Van
Hecke parce qu'il avait maltraité récemment son
fils, et le menaça de le dénoncer la police. Le père
Matthys àvait peine tourné le dos que l'accusé
s'écria plein de rage: J'assassinerai son fils!
B. Il réitéra ces menaces en présence de Charles
Mieghem.
C. Ayant répété les mêmes menaces chez Joseph
Hippolite Maes, cordonnier, où il travaillait en qua
lité d'apprenti, celui-ci fit remarquer qu'il se serait
fait arrêter; l'accusé re'pondil: Je le ferais néan
moins et je m'enfuirai après.
D. Un autre jour ayant poursuivi le jeune Mat
thys, un couteau la main, l'enfant se réfugia chez
le cordonnier Jean De Caluwe qui donna un soufflet
l'accusé. Celui-ci s'écria aussitôt: dès qu'il me
tombera entre les mains je l'assassinerai
E. Au témoin Charles De Geest il s'exprima en
ces termes: il vit contre mon gré, je le tuerai.
Ces menaces étaient du reste incessantes et son
opiniâtreté k poursuivre Matthys était invincible.
G. Au mois de septembre i84H, le témoin Charles
Ohrem ayant rencontré l'accusé porteur d'un arc
et de flèches, il lui demanda ce qu'il allait en faire.
L'accusé répondit c'est pour en tuer Malthys.
Plusieurs autres faits établissent ces menaces.
Le 18 juillet 1849, c'n<J heures et demie de l'a
près-midi, Pierre Van Peteghem et Auguste Van-
den Bossche virent Matthys et Van Laere traverser
le chemin de fer et se diriger vers Massemen. Ils,
furent vus ensuite longeant un ruisseau etsedi-
riger vers l'endroit où l'on forme un tournant et où
ce cours est plus large et plus profond que partout
ailleurs. Vers six heures, Jean-Baptiste Bracke
les vit tous les deux sur l'extrême bord du tournant.
Léopold De Jonghe et Pierre Maesschalck, se di
rigeant versle-même tournant pour y pêcher, vi
rent l'accusé venir seul de cet endroit. Van Laere
leur demanda en jurant où était Matthys, et il prit
immédiatement la direction de Quadrecht, en
disant; Je vais l'aller chercher. Ni Maltys ni Van
Laere ne furent revus le même soir.
Le lendemain le cadavre de Gustave Matthys fut
trouvé dans le tournant du ruisseau. A trois pas du
hord, on découvrit une cravate jaune encore mouil
lée et qui fut reconnue être celle de l'accusé.
Il résulte de l'autopsie que Gustave Matthys est
mort asphyxié par submersion et avait été pré
cédée de violences graves commises sur sa personne.
La notoriété publique signala aussitôt l'accusé
comme l'auteur du crime. Dans la nuit du 27 au
28 juillet il fut arrêté au domicile de ses parens,
où, exténué de fatigue, de faim et de misère, il était
allé chercher un abri.
Devant le juge d'instruction, l'accusé tenta, par
sa parfaite connaissance des localités, d'induire la
elle ainsi sa santé? que venait-elle faire celte heure, sur
cette grève solitaire? Je m'élançai vers elle; je voulais la
couvrir de baisers, entourer ses épaules d'un manteau
que je portais, et la reconduire l'habitation qu'elle n'au
rait pas dûquittcr. Il me sembla que, dans l'éloignement,
je distinguaisun sourire qui effleurait ses lèvres; je m'ap
prochai en m'écriant: Alceste! Aleeste!... Mais elle n'é
tait plus là; déjà elle avait disparu. Aucune grotte, aucun
asile ne se trouvait aux environs et ne pouvait la dérober
mes regards; je ne l'avais pas vu fuir, et déjà cette
image vaine, cette ombre légère, ce fantôme d'Alceste
s'était évanoui.
Un cri ne tarda pas repondre ce cri que j'avais
poussé; le gondolier Tita accourut vers moi, tout ému,
ne pouvant parler; il me saisit le bras et m'entraîna avec
lui. Je le suivis et n'osai j>as même l'interroger. Lausanne
était sur la porte; je lus le désespoir sur sa figure, je le
repoussai et j'entrai. Plusieurs personnes entouraient le
lit d'Alceste, se retirèrent mon approche et me livrèrent
passage. Elle était là, étendue:-eile ne voyait pas; ses
yeux étaient fermés; sa figure était pâle; ses lèvres tom
baient.
Qu'est-ce donc? qu'y a-t-il docteur, répondez-moi
Le docteur ne répondit que par son silence et en re
muant la tête. Je ne sais quelle impuissance de penser et
de parler s'empara de moi enfin, je m'écriai:
Parlez, parlez, est-elle morte?
la justice en erreur. Il nia d'avoir jamais été en que
relle avec Matthys et lui avoir jamais adressé des
menaces.
Il avoua avoir traversé le chemin de fer avec
Malthys, mais avoir pris une direction opposée au
ruisseau; qu'à un fossé, situé plus de deux cent
pas du ruisseau, il avait perdu Matthys de vue-
qu'il était allé ensuite sa recherche sans l'avoir
découvert.
Il déclare enfin ignorer de quelle manière il a vail
perdu sa cravate et être innocent du crime qu'on lui
imputait.
L'accusé, fidèle au système de mutisme qu'il a
adopté devant la cour, n'a proféré aucune parole
lors de sa condamnation, qu'il a écoutée avec la plus
grande impassibilité.
FRANCE. Pahis, 9 décembre. II avait été
question de proposer la chambre de suspendre ses tra
vaux demain 10 décembre, raison de l'anniversaire de
l'élection du président. Il parait que les dispositions qui se
sont produites dans la majorité ont décidé M. Dupin
ne pas même soulever la qnestion propos des ordres du
jour de la semaine.
Le temps magnifique dont nous jouissons depuis hier
fait regretter aux amateurs de spectacle la revue de
demain; mais le commerce se plaindra peu de suppres
sion de cette solennité, qui aurait pu être plus bruyante
qu'on ne l'aurait voulu.
M. lé président de la République est sorti cheval
hier et aujourd'hui. L'indisposition dont on a parlé il y a
quelques temps ne paraît pas avoir laissé les moindres
traces de son passage.
De nombreuses fêtes particulières ont eu lieu hier au
soir et cette nuit dans les faubonrgs Saint-Germain,Saint-
Honoré, du Roule et de la chaussée d'Antin.
Lord Normanby, au nom de la Reine d'Angleterre, est
ailé hier faire part au président de la République de la
mort de la Reine Adélaïde.
M. Thiers est, dit-on, très-malade d'une inflammation
au palais. Les médecins parlaient d'une opération la
langue, qui est enflée de manière inspirer les plus vives
inquiétudes.
Dans la petite ville de Saint-Jean et de Saint-George,
située dans la partie la plus sauvage de l'Erszbirg, il vient
de se commettre un crime horrible. Un garçon de 16 ans,
profitant de l'absence de son père, qui est chirurgien, a
tué avec une hache sa mère qui venait de se coucher il a
également assommé coups de marteau son petit frère,
âgé de 16 mois, qui dormait dans son petit lit.
Enfin, il s'apprêtait jetter dans le puits sa petite
sœur, âgé de quatre ans lorsque le père revint de son
excursion et parvint la soustraire au sort malheureux
qui l'attendait. L'assassin s'est lui-même présenté devant
les autorités et a fait l'aveu de son crime il avoua même
qu'il avait eu l'intention de guetter le retour de son père
et de le tuer également.
ITALIE. Rome, 29 novembre. On lit dans le
Giornale di Roma
Le général Baraguay-d'Hilliers, commandant en ehef
et ministre plénipotentiaire près le saint-siége, est parti
hier onze heures pour Portici.
On écrit au Nazionale:
u Hier, onze heures, une estafette arrivait de Portici,
et le matin, onze heures, le général Baraguay-d'Hilliers
parlait pour cette ville.
Le 8 décembre, les Espagnols doivent avoir complè
tement évacué le territoire de l'État romain.
Tous se taisaient.
u C'est impossible, morte non, je ne le crois pas, cela
ne peut être qu'on la saigne devant moi!
Mes paroles étaient violentes, confuses, incohérentes.
Le docteur, pour me contenter, prit la lancette, piqua le
bras d'Alceste; quelques gouttes de sang vermeil tombè
rent languissamment de la blessure.
Voyez-vous, m'éoriai-je, il y a du sang, elle n'est pas
morte; essayez encore, essayez de la sauver. Lausanne,
docteur, mes amis, aidez-moi
Le docteur lui tâta le pouls, quoiqu'il n'ignorât pas que
sa vie était éteinte. Je me promenais traversda chambre
en me tordant les mains. Y a-t-il de l'espoir? deman-
dai-je. Personne ne répondit. Docteur, sauvez-la; dites-
moi qu'elle va mieux, et la moitié de ma fortune, non,
ma fortune entière est vous.
Le pauvre médecin ne répondit plus; il s'assit et croisa
les bras, Je m'emparai de Lausanne, que je seeouai vio
lemment.
Tout serait-il fini lui demandai-je.
Depuis longtemps, me répondit-il.
Je poussai un cri, je tombai, et quand je repris l'usage
de mes sens, je me trouvai étendu sur le divan, dans les
bras de Lausanne. Je voulus revoir le cadavre; mais je
né voulais pas croire que la vie l'eût totalement aban
donné. Je parlais Alceste, je l'interrogeais, je la priais
de me répondreJe ne sais quelle folle et ridicule espé-
M. le général Baraguay-d'Hilliers sera de retour le
2 décembre, et ce jour-là, s'il ne pleut pas, il y aura une
revue générale des troupes françaises.
Il court toujours un grand nombre de bruits contra
dictoires sur la rentrée du pape; les uns disent qu'il
doit revenir avec le général français, d'autres qu'il arri
vera le 10 décembre et seul; d'autres enlin assurent qu'il
n'y a rien de décidé.
On écrit ail Slatuto:
M. de Corcelles n'est pas encore de retour. On at
tend le cardinal Maltci, ce qui fait croire que le pape ne
tardera pas rentrer, ce cardinal ayant, dans ces der
niers temps, exercé une grande influence Portici.
Les Autrichiens se concentrent Ancône. La cava
lerie espagnole a déjà commencé s'embarquer.
La situation financière devient pire chaque jour. On
ne paie plus la Banquedes sommes au-dcssûsdeâOécus.
ESPAGNE. m.tniuD, 3 décembre. Les jour
naux espagnols confirment la nouvelle de la grossesse de
la reine.
Dans la séance du congrès l'opposition modérée a pré
senté un projet de loi sur les incompatibilités.
Les journaux pensent qu'il ne sera pas pris en considé
ration, le gouvernement s'oecupant en ce moment d'un
projet de loi sur la même question.
RUSSIE. On écrit de Saint-Pétersbourg, le lf
la Gazette de Voss:
Un ouragan terrible, squi a éclaté mercredi malin, a
chassé la Ncwa hors de son lit, et a poussé vers la ville
les flots de la Baltique. L'eau montait de minute en mi
nute. En peu de Jemps, elle dépassait de 7 pieds le niveau
normal.
Le canon d'alarme tonnait de quart d'heure en quart
d'heure du haut de la forteresse et de la vieille amirauté.
La terreur était générale.
Déjà le pont d'Isaac était emporté, Wassili-Ostrow,
complètement coupé de la ville, était submergé en partie.
Dans la partie de la ville appçlée port des Galères, les
habitants s'étaient réfugiés sur le toit des maisons. Du
côté de l'amirauté, l'eau débordait par les aqueducs et
inondait les rues.
A cinq heures de l'après-midi, le vent tourna et mit
fin au danger.
La Newa, earentrant dans son lit, charriait d'énormes
quantités de bois; trente barquesavaientété submergées.
Des maisons de bains tout entières ont été entraînées
dans la mer.
On assure qu'à Wassili-Ostrow, un grand navire
deux mâts, poussé jusqu'au milieu de la ville, se trouve
sec et chaviré en travers de la rue.
Dixhode. Marché auxgrains du 10Décembre 1849.
SORTE
DE GRA1RS.
SOMBRE
d'hectolitres
PRIX
PAR HECTOLITRE.
FR. C.
FR. C.
46
16
17 50
24
9
10
522
8 27
9 14
53
5 58N
6 53
20
9
9 73
8
7 75
8
Le collège des Bourgmestre el Echevins a l'hon
neur de prévenir les personnes qui désireraient as
sister au banquet qui sera offert lé Dimanche, 16
Décembre 1849, par les membres du Conseil com
munal de cette ville, aux fabricants ouvriers et ou
vrières qui ont obtenu des récompenses ou distinc
tions la suite de l'exposition industrielle des Flan
dres, qu'une liste, destinée recevoir les inscriptions
restera déposée au secrétariat de l'iiôlel —de—ville.
rance vivait dans ma pensée: un miracle l'eut fait re
naître que je n'eusse pas été surpris. Ah quelle scène
quel moment De grands cierges brûlaient dans la cham
bre, une draperie noire en tapissait les murs. Je m'ap
prochai de son lit, je lui pris la main, je voulus que
Lausanne me laissât un moment encore seul avec elle.
Un étrange sentiment me saisit; je doutai de tout; je
doutai de mon existence; je doutai de ma vie. Je m'é
tonnai de reconnaître que le monde ne s'arrêtait pas
dans sa course, que le soleil brillait encore. Dirai-je les
embrassemens funèbres et terribles dont je l'enlaçai, et
ma conversation insensée avec ce corps privé de vie?
Un poignard turc me servit couper les plus belles
tresses de ses cheveux. Que de malédictions jetées sur ce
fatal Océan, sur cette île funeste, sur Venise, que j'avais
tant désirée et qui m'avait perdu
Ce fut lâ le grand événement de ma vie, mon seul
amour, la tragédie fatale qui décida du reste de ma des
tinée. Pendant cette époque, je goûtai la fois ce que la
passion la plus tendre, ce que la vie domestique et la vie
orientale ont de voluptueux, d'éclatant, de pathétique.
Depuis ce temps le monde est un désert pour moi; et,
désespérant de rien trouver jamais qui pût me consoler
ou me rendre l'équivalent de tant de bonheur perdu,
j'eus recours la création intellectuelle, faible ressource
contre des souvenirs si amers et des regrets si cuisans!
(Athenorm.)