Se ET 3e DÉPARTS
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De f©0 travailleurs chacun, qui vont avoir lieu, l'un d'Anvers, et l'autre du Havre, sur le navire le Grétry,
du port de 600 tonneaux, affrété par la Compagnie la Californienne, rue de Trévise, 44, Paris.
on croirait qu'il ne s'est passé aucun de ces drames légis
latifs qui intéressent et font palpiter ces classes.
Nous pouvons le dire, parce que cela est vrai, parce
que nous l'avons entendu dans tous les quartiers de
Paris, dans les lieux publics et au milieu des ouvriers,
chacun a compris que le maintien de l'impôt des boissons
sauvait la France de la banqueroute, des assignats et de
plus terribles conséquences encore; car tout s'enchaîne
dans la vie des nations comme dans celle des individus.
La misère produit l'exaltation, la colère et le désespoir,
et ce sont là de ces conseillers qui poussent aux plus af
freuses extrémités. La banqueroute rend criminel. Si les
finances de la France n'eussent pas été si misérables en
-1791, on n'eut pas été poussé battre monnaie en 93
avec la planche des assignats sur l'échafaud delà place de
la Révolution.
Le ministre de l'intérieur, M. Ferdinand Barrot, va
soumettre l'assemblée nationale un projet de loi qui
permettra aux préfets de révoquer les maires et de les
remplacer. C'est une mesure d'une grande importance et
qui obtient l'approbation de tous les hommes modérés.
Quelques réunions électorales ultra-démocratiques ont
eu lieu hier et avant-hier. 11 a été impossible aux co
mités socialistes, en présence de prétentions aussi nom
breuses qu'acharnées, de s'entendre sur le choix des
candidats.
On parle d'un nouveau journal qui doit parai ire très-
prochainernent sous le nom du Message. I! est fondé,
dit-on, sous le patronage de la présidence cl paraîtra
tous les huit jours.
ALLEMAGNE. On écrit de Francfor:, le 18 dé
cembre, au Journal des Débats:
Toutes les nouvelles du royaume de Poh ie s'accor
dent parler des grands préparatifs que I cabinet de
Saint-Pétersbourg fait présentement, afin d tre^prét
tout événement au printemps prochain. L'em dement des
conscrits se fait dans l'empire avec-une sévérité extraor
dinaire. Les contrats pour fournir la subsistance des
deux grandes armées sont conclus, et par un froid de 17
dégrés, l'exercice des nouvelles troupes se fait régulière
ment avec la plus grande, activité.
En même temps des masses de troupes se concentrent
dans les provinces baitiques de la Russie pour être trans
portées en cas de besoin dans le duché de Schleswig.
Le gouvernement de la Saxe se sépare de plus en
plus de la Prusse: un corps d'armée de 50,000 Autri
chiens est campé en Bohême, sur la frontière de la Saxe
royale, pour prêter main-forte au gouvernement Saxon
dans le nouveau conflit qui se prépare entre ce gouver
nement et le parti démocratique.
L'assemblée Constituante siège toujours Stuttgardt.
Dans sa neuvième séance, tenue le 14 de ce mois, le chef
du cabinet M. de Schlager, a déclaré que lui et ses collè
gues étaient très-décidés résister de toute façon l'affai
blissement du principe monarchique, et que 60,000 Au-
trichions étaient prêts, s'il le fallait, occuper le royaume
dans un laps de huit jours. Cette déclaration est con
forme aux arrangements récemment intervenus entre les
deux gouvernements.
Faits divers.
L'on a regardé longtemps comme impossible d'appri
voiser les hirondelles et de leur faire passer l'hivor sous
notre latitude. Cette impossibilité doit être ravée désor
mais de la liste. On voit chez M. Çossuim, propriétaire
et industriel Ferrièrcs, près Maubeuge, cinq jolies hi
rondelles, qui vivent dans une cage, en sortent la voix,
y rentrent pour s'y coucher, chantent toute la journée et
supportent très-bien la température d'hiver; on prend
seulement la précaution de couvrir leur cage pendant les
nuits de gèlées.
Dixmide. —Marché aux grains du 24 Décembre 1849.
SORTE
»E liBtlXS.
NOMBRE
d'hectolitres
PRIX
PAR. HECTOLITRE.
FR. C.
FR. C.
89
15 25
17
44
9 25
10
473
7 83
8 96
89
4 90
6 26
22
9 75
10
14
7 50
8
en Vente au bureau de cette feuille, les premières livraisons de
far F. STROOBANT, d'après HAGHE, (J. Buffa, éditeur, a Bruges).
I,'ouvrage sera complet en 10 livraisons, contenant chacune 4 belles lithographies, grand in 4», et sera terminé prochainement. Prix de l4 livraison: 3 francs. Les deux premières contiennent
Intérieur du couveut des Capucins Bruges. I Jubé de l'église S' Pierre, A I.ouvain. I Jubé de Dixmude. Autel de l'église s'Martin, liai.
Maison de Rubeus, Anvers. Intérieur de la bourse d'Anvers. Jubé de Lierre. Chapelle des duos de Bourgogne,Anvers.
POUR us M INES D'OR au CALIFORNIE
-
Le premier départ de soixante travailleurs organisés en Association mutuelle vient d'avoir lieu du Havre, sur le navire Jacques Laffitle, du port
de sept cents tonneaux, sous le commandement du capitaine Casper. Celle expédition, organisée par les soins de la société la Californienne, et
dont les bénéfices seront partagés entre ses actionnaires et ses travailleurs a emporté six machines amalgamation perfectionnées, pour le lavage
de l'or, payées 23,000 fr., cinq cornues en fonte pour la distillation trente creusets avec leurs fourneaux des lingotières sondes outils de me
nuiserie, charpenterie, mines, serrurerie, un matériel considérable d'exploitation, une grande quantité de vivres et de provisions. Les travailleurs
sont partis pour la Californie avec les membres de l'administration
MM. GAILLARD, ancien maire de Saint-Grégoire [Charenle-
Iiiférienre], directeur de l'exploitation en Californie;
POMMIER, d'Aurillac [Cantal], ingénieur, directeur des
travaux: f
MM. FOURNIER, de Nîines [Gard], sous-ingénieur;
CHATELÏER, de Nancras [Charente-Iuférieure], conducteur
des ponts et chaussées.
MAZERET, ancien maire de Vesdun [Cher], docteur en
médecine;
MM. VAX CROMBRUGGIIE, de Gand [Belgique], comptable;
DUPORT, de Prez-en«Pail [Orne], comptable.
[Voir les Journaux du fldvre et le Procès-verbal d'embarquement.
Capital: CINQ MILLIONS divisés en actions de 100 fr. Les actions donnent droit
A la propriété des terrains aurifères; 2" A an intérêt de 5 p. c. par an; 3° A 75 p. c. dans tons les bénéfices de la Compagnie.
D'après des bases consciencieusement établiesune action de cent francs doitchaque année, produire une somme égale son capital.
La Compagnie la Californienne est la seule de toutes les Compa
gnies anglaises et françaises qui soit propriétaire de terrains aurifères
en Californie.
Des contrat* en règle, en garantissant aux travailleurs les engage
ments de la Compagnie, assurent aux actionnaires sédentaires leur
part entière dans I exploitation des mines d'or.
Des voyageurs, arrivés récemment de la Californie et actuelle
ment Paris, ont réalisé des fortunes de quatre cinq ceut mille
fraucs, en quelques mois de travail.
Les associés.travailleurs doivent souscrire et acquitter comptant
neuf ou douze actions de cent francs, qui servent leur passage1; ils
doivent être munis de bons certificats.
La Compagnie délivre des actions contre des marchandises pro.
pres 1 exportation elle se chai ge aussi des consignations.
'.'émission des actions donnant droit aux bénéfees de la pre
mier, expédition devant être arrêtée sous peu. et la liste des cent
travailleurs composant la prochaine expédition allant être close.il
est important décrire immédiatement
|Sadresser M. C. HOCHGE3ANGT de Verviers directeur général de la Compagnie LA CALIFORNIENNErue de Trevise, Paris
et l'AGENT GÉNÉRAL de la Compagnie la CALIFORNIENNE, Bruxelles, Boulevard de l'Observatoire, n" 34
déroulé. Lorsqu'il le fut, nous regardâmes aussitôt autour
de nous avec une impatiente curiosité, pour voir ce qui
allait se passer. Mais, si comme notre attente eut du être
trompéejusqu'au bout, les préparatifs qui se faisaientsur
chaque vaisseau n'étant point visibles pour les autres, la
rade conserva pendant plusieurs heures le même aspect
tout au contraire même de ce qu'il eût été possible d'ima
giner, unnoruhre d'embarcations dix fois plus considérable,
que de coutume se. dirigea vers la terre; elles portaient
sans doute des gens qui couraient achever leurs affaires
dire un dernier adieu. Lorsqu'elles revinrent, beaucoup
d'autres les accompagnèrentqui entourèrent chacun de
nos vaisseaux de ligne, et il s'en éleva pendant quelques
instants de longs cris d'adieux, mille souhaits de bon
voyage.
Ce fut un bâtiment de transport dont chacun s'em
pressa de remarquer le numéro, qui le premier mit enfin
la voile. Passant près de la ville de Marseille que. je
montais, il inclina de son côté comme s'il l'eût saluée, et
gagna la pleine mer. Deux ou trois autres suivirent,
d'autres encore, et lorsque tous furent en mouvement,
arriva le tour des bâtiments de guerre. La. Couronne et
le. Duquesne dont nous .étions voisinsmirent auvent
leurs larges voiles; puis enfin le Trident, monté par l'ami
ral Rosamel, et dont l'équipage avait fait longtemps, dans
les mers du levant, l'admiration des anglais eux-mêmes.
En ce moment, la forte voix de notre capitaine retentit
sur le pont. Un peuple de matelots marchacourut en
tout sens dans les labyrinthes de cordages qui se croi
saient au-dessus de nos têtes. D'autres matelots tournè
rent le cabestan, appuyant leurs pas sur le pont avec une
cadence fortement marquée. Il s'agissait de lever l'ancre
en virant de bord pour prendre le vent. Déjà nous avions
quelques voiles déployées et d'autres préparées l'être
l'ancre était arrachée du fond et nous tournions sur nous-
mêmes avec une vitesse qui allait s'accélérantlorsque,
de grands cris s'élevèrent d'une embarcation prise dans
nos manœuvres, et que nous allions couler bas. A ce
bruit, les timoniers voulurent vainement arrêter le
mouvement du vaisseau l'aide du gouvernail le gou
vernail fut rebelle leurs efforts. Quelques seeondes de
plus, et c'en était fait de l'embarcation. Maisdcux ou trois
voiles déployées l'ordre du commandant paralysèrent
l'effet des premières et le vaisseau s'arrêta court, se ba
lançant fortement sur sa quille, craquant dans toutes ses
jointures, comme frémissant d'impatience sous la main
vigoureuse qui le domptait. L'embarcation s'éloigna
force de rames. Notre première impulsion nous fut
rendue, et bientôt présentant au vent toutes nos voiles
dans une direction favorable, nous nous élançâmes en
bondissant légèrement.
Nous vîmes successivement disparaître derrière nous
Wsse t"UF, le fort Lamalgue, le cap Sepé. Les îles
d llyeres se montrèrent encore quelque temps a notre
gauche empourpré de la lumière du couchant; notr
droite, une côte montagneuse s'enveloppait d'un voile d
vapeurs auxquels les derniers rayons du soleil faisaien
pendre de nombreux festons, attachaient deléganti
broderies; puis enfin la mer se déroula devant nousim
mense, sans limites, image de l'infini pour les faibli
yeux de 1 hoinme. Les étoiles ne tardèrent pas poindi
sur 1 azur du ciel devenu plus sombre, la vague étinci
1er. L escadre s'enfuit dans les ténèbres pendant que I
soleil s éteignit àThorisonet bientôt de tout ce raagnil
que spectacle qui peu d'inslans auparavant enchantait l<
yeux et 1 imaginationil ne resta plus que quelques fai
tômes blanchâtres qu'on apercevait ça et là dans l immei -
sitéfaisant jaillir leurs pieds milie lueurs phosphore -
ccnleg. (Lu suite au prochain n*.)