JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
J!# OOS. Année.Dimanche30 Décembre 1S40.
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INTÉRIEUR.
souvenirs
DE L'EXPÉDITION D'AFRIQUE.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. dire adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
YPRES, le 99 Décembre.
Nous croyons devoir donner une dernière
réponse au long fatras du journal qui se pose
ici comme l'organe spécial du commerce et de
I industrie et quice titre sans doutepour
suit de ses critiques et de ses drôleries, des
mesures tentées dans l'intérêt de ces branches
de la prospérité publique.
Et d'abord nous le laisserons enregistrer
son aise ce qu'il veut bien prendre pour un
aveu de notre part et qui après tout n'est que
le simple énoncé d'une idée fort élémentaire et
que personne n'a songé contester jusqu'ici.
En effet, il est absurde de nous attribuer la
pensée de faire passer l'alelier-modèle pour le
spécifique unique contre la torpeur dans la
quelle languit notre industrie; nous n'avons
jamais considéré la création d'un pareil établis
sement que comme un premier pas faire vers
l'introduction de nouvelles industries.
C'est ce qui ressort évidemment de notre ar
ticle du 10 de ce mois, dans lequel nous avons
présenté l'alelier-modèle comme devant éveiller
l'attention des spéculateurs et les engager
tenter des essais.
Voilà comme nous avons toujours envisagé
la question.
Ensuite, si pour stimuler davantage les ca
pitaux, on trouve utile d'encourager les pre
miers essais en accordant quelques privilèges
ceux qui viendront d abord doter notre ville de
nouvelles industries, nous approuverons volon
tiers cette mesure comme le complément de
l'érection d'un atelier-modèle. Mais nous ne
pouvons admettre que le système d encourage
ment puisse, lui seul et sans le concours
d'une école d'apprentissage, relever notre situa
tion industrielle.
Car, qu'on ne le perde pas de vue, c'est dans
ce sens qu'on a indiqué ce remède, il y a deux
ans et non pas comme on le dit actuellement
avec cette correction En même temps qu'on
établirait un atelier-modèle.
Si alors, on avait admis la création d'un ate
lier-modèle et consulté en même temps le sys
tème d'encouragement, depuis longtemps notre
(ALGER.)
{Suite.)
A leur sortie de la rade, les vaisseaux s'étaient mêlés,
s'étaient croisés en tout sens, jusqu'à ce que de cette con
fusion momentanée fut sorti l'ordre définitif dans lequel
nous devions marcher aussi le soleil du lendemain nous
les montra-t-il divisés en trois immenses colonnes, dont
les extrémités se perdaient l'horison. Les vaisseaux
s'avançaient majestueusement, voiles moitié déployées.
Les frégates, plus légères, semblaient avoir peine retenir
leur essor; mais tous marchaient rigoureusement enchaî
nés leur rang.
Seuls, nos bateaux vapeur n'avaient aucune place
assignée. Porteurs des ordre» de l'amiral, ils allaient sans
cesse de la tête la queue des colonnes, et traversaient
nos rangs en tous sens. Dans leur marche rapide, rien
n'était obstacle la force d'impulsion qu'ils puisaient
dans leurs propres flancs. Ils se jouaient dédaigneuse
ment du vent contraire. Ils se balançaient avec grâce sur
la vague écumeuse. Je les suivis alors de l'oeil avec un
inexplicable intérêt. Ce n'étaient plus pour moi de sim
ples machines c'étaient des êtres animés, puissans d'in
telligence et de volonté, et je me disais parfois, en les
ville aurait vu mettre en pratique des mesures
aussi sages et aussi favorables au développe
ment de l'industrie.
Mais non dans ce temps on repoussai!
l'école d'apprentissage pour des motifs dont il
a été fait bonne justice dans le rapport lu au
Conseil. Maintenant que I opinion publique se
prononoe avec force pour une institution aussi
éminemment utile et qui déjà, dans différentes
localités, rend des services incontestables on
vire de boni, et on semble vouloir accepter en
principe la création d'un atelier-modèle, mais
on ne le veut que dans une certaine mesure
Soit, pourvu que cette restriction ne cache en
core une tactique et ne serve revenir plus lard
sur l'opinion qu'on semble amplecter main
tenant.
Il nous reste répondre quelques mots
une accusation que nous lance notre contra
dicteur et dans laquelle il se plaint avecaigreur,
de ce que nous aurions dénaturé le princi
pal pour ne pas dire le seul argument aiguisé,
dans le temps, contre l'alelier-modèle; argu
ment qu'il se plaît tant reproduire et
présenter sous toutes sortes de formes.
Il prétend qu'il n'a jamais été question d'en
courager un ou plusieurs frfdustriels qui eussent
déjà des établissements Ypres, mais bien ceux
qui viendraient y introduire de nouvelles in
dustries. D'abord, nous dirons que nous avons
de bonnes raisons pour croire que cela n'a pas
été l'intention de ceux qui ont donné les pre
miers le conseil d encourager des établissements
particuliers et c'est aussi la première fois que
nous entendons interpréter leur avis dans ce
sens. Mais nous admettons volontiers la rectifi
cation seulement nous demanderons alors, si
l'intention de ces conseillers était de se croiser
les bras et d'attendre ainsi l'arrivée des spécu
lateurs pour les encourager ensuite, sans leur
procurer les moyens préalables pour la réussite
de leur entreprise.
Nous bornerons ici notre réponse, croyant
avoir rempli la tâche que nous noiisélions impo
sée; celled éclairer l opinion publique sur laques-
tion de la création d'un atelier-modèle Ypres;
nous croyons avoir suffisamment établi, que le
moyen le plus logique, le plus rationnel pour
regardant faire; ainsi cheminent noblement dans la vie
quelques hommes d'élite, peu soucieux du vent ou de la
vague qui pousse, ou soulève la multitude, et portant dans
leur sein quelque grande pensée, quelque noble senti
ment, où ils puisent toute leur destinée.
Tout en faisant le moins de voiles possible pour mar
cher unis, comme le vent ne cessa de nous favoriser,
nous nous trouvâmes dès le quatrième jour en vue de la
côte d'Afrique, mais, notre grand étonneinent, nous
virâmes bord, pour reprendre la direction de la France,
et le jour suivant l'escadre se trouvait dans la baie de
Palme.
Là il nous fallut subir de nouveau les longs ennuis de
la rade de Toulon, et cette fois avec moins de résignation
peut-être, parce que nous ne savions quoi nous en
prendre. La cause n'en était connue qu'à bord du vais-
seau-amiral. Pour nous, sur le pont de notre Ville de
Marseille, nous la cherchions vainement du malin au
soir travers le vaste champ des conjectures. Nous ne
savions laquelle nous arrêter. C'était cependant aux
deux qui suivent que se réduisaient en général celles que
nous imaginâmes ou biendisions-nous, il s'agissait
d'attendre nus bàtimens de transport ctde débarquement,
qui avaient dû nous rallier Palme et qui n'auraient pas
pu le faire ou bien quelque incident nouveau était sur
venu, des négociations étaient cntamcci entre la France
améliorer l'état industriel de notre ville, c'est
de commencer par y établir une école de ce
genre; de former des élèves, d'attirer l'atten
tion des particuliers sur les industries qui
peuvent s'implanter Ypres, d'engager ainsi
les capitalistes faire des essais el de les secon
der dans leurs premières tentatives, en leur
accordant certains encouragements, certains
privilèges.
Nous ne terminerons pas sans manifester
notre élonnemenl de voir reproduire des ex
traits de pièces qui ne sont aucunement destinés
recevoir de la publicité. (Voir ait. 9 de l'ar
rêté royal du 10 septembre 1841.) Non pas
que nous en souffrons pour notre compte,
mars parce que nous voyons avec peine un
corps qui doit jouir d'une grande considération,
permettre certains scribes «le fouiller dans
ses archives pour se faire des armes contre des
idées utiles et réalisables.
Nous reproduisons dans nos colonnes, les
paroles prononcées dans la discussion générale
du budget des travaux publics, par M. Alphonse
Vanden Peereboom. 11 a. une fois de plus, fait
ressortir avec lucidité l'indispensable nécessité
de doter l'arrondissement d Ypres d'un chemin
de fer. Bien que dans les circonstances actuel
les. il devienne fort difficile de trouver des fou ds
pour les appliquer des constructions de voies
ferrées, nous espérons que la société du chemin
de fer des FlanJres s'ouvrira, par l'exécution
de la ligne d'Ypres vers Courlrai, une source
assurée de revenus et mettra bientôt la main
l'œuvre.
M. Alph. Vanden Peereboom. Messieurs
j'ai demandé la parole pour appeler l'attention de M. le
ministre des travaux publics sur une question qui me
parait mériter la sollicitude du gouvernement.
Il y a quelques années, une compagnie obtint la con
cession d'un réseau de chemins de fer construire dans
la province de la Flandre occidentale. Toutes les lignes
qui le composaient devaient être exécutées el exploitées
dans un délai déterminé par la loi de concession.
La compaguie, dirigée par des hommes de talent et
d'action, s'empressa de mettre la main l'œuvre; toutes
les lignes furent étudiées; celle de Bruges Courtray fut
exécutée.
Mais des circonstances nées des événements ne permi
rent pas la compagnie concessionnaire de terminer avant
et Alger, et peut-être alors étions-nous réservés la mys
tification de voir se dénouer de nos yeuxpar la main de
la diplomatie, le nœud que nous avions eu mission de
trancher avec le sabre. Dans la première de ces supposi
tions, nous nous croyions en droit d'éprouver quelque
impatience; car il nous semblait que, dans le cas où elle
eût rencontré juste, la contrariété que nous éprouvions
eût été facilement prévenue. N'cut-il pas été suffisant
pour cela qu'au lieu de diviser les bàtimens de l'escadre
en plusieurs convois qui devaient se rallier en route on
n'en eût fait qu'un seulafin qu'ils partissent ensemble
fissent route ensemble et arrivassent ensemble? Si toute-
Ibis il était plus propos de marcher en convois séparés,
s'il était tellement craindre d'encombrer la mer, com
ment se faisait-il que toutes nos forces ne fussent pas
encore ralliées? Lors de l'expédition d'Egypte, cinq cent»
bàtimens, partis de dix ports différents, un jour, pres
que une heure indiqués, s'étaient bien trouvés un
même rendez-vous. La Méditerranée est-elle devenue plus
difficile depuis cette époque, ou bien les chefs moins
heureux dans leurs combinaisons? Mais la seconde
supposition, c'était plus que de l'impatience que nous
éprouvions c'était de l'irritation, de la colèra II iious
était pénible, insupportable, odieux de nous sentirarrëlés
par uucraain,oû nous croyions reconnaître l'Angl -.-terre,
l'entrée d'une carrière, au bout de laquelle quelque gloire