ÈIK&y JOTRNAL D'Y PRES ET DE L'AUROADISSEMENT. V J* Jeudi, 1Ai - -î fcll'U!t-l. liliiMts du rr.p.1 L. i.mçstre, 3 francs 30 c. PpoviKÈES,Âfranes» k Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. 1 ■jkjAfei. Réclames, la lignes 30ternîmes.*1 dire adressé l'éditeur, Marché au lîeurre. On ^Vires acquinf eundo. Tout ce qui concerne le journal difit ne reçoit que les lettres affranchies. j de leur bienfaisant maître, droite pics d'un grand MET AF:.,«NGE! woev,j E.v IAND,"'1 les par; îlérieurs et *iURCr rent jrons lu i.tppoi t que su point de vue des ie Cousidéi aul !que le "oui croyons que Neuf mille plants n terré tant sur les et terrassements des extérieurs des forlifica- peul estimer que chaque arbre pourra pporter un demi franc par an, soit quatre le cinq cents francs; mais le produit des i Si.l<;es s'élève actuellement une somme de „ii ;l mille francs. A mesure que les arbres croîtront, les revenus des prés faucher dimi nueront, car outre que la récolte sera minime, l'herbe qu'on pourra couper, ne donnera qu' un foin médiocre et sans qualité. Il est probable que le prix de location des herbages baissera de moitié et alors les plantations opérées autour de la place d'Ypres se résumeront pour l'Etal en une perle sèche d'environ cinq mille francs. Sous ce point de vue, nous croyons que c'est une déplorable spéculation sans vouloir en outre examiner jusqu'à quel point elle est loin d'être irréprochable eu égard la salubrité publique. III. LES RIVES DE LA DORE. (Suite.) Georges ne pouvait plus douter de la vérité de cette •flirmationil avait vu souvent une pâleur, une altéra tion subites se répandre sur les traits de Delphine. Mon Dieu! s'écria-t-il, s'il était vrai... Je us le jure par tout ce qu'il y a de plus sacré, dit Yvon. Mais partir ainsi sans la revoir 1 Vous le devez. Quel souvenir gardera-t-elle de moi? Qu'importe si elle est sauvée. - Et où pourrai-je vivre sans elle? Je ne vous comprends pas vous songez vous- même, quand il s'agit de son repos, de sa vie... Mais si je ne puis la quitter, mon Dieu... si cet effort est au-dessus de moi! Faut-il vous le dire encore une fois? il y va de sa vie. Eh bien! je le saurai... et s'il en est ainsi... demain... Demain, vous ne partirez pas. Je ne sais... Peut-on volontairement s'imposer un tel sacrifice?... Ah! si vous aviez hérité des traits de votre père, il vous a transmis bien peu de son courage! Mon père!... que dites-vous? Qu'à votre place il n'eût pas hésité. Comment!... vous l'avez donc connu? Moi... non... j'ai entendu parler de sa loyauté, de sa grandeur d'âme... Ainsi c'est vous-même que je le demande: croyez-vous qu'il eut balancé entre des propres penchants et un dévoùincnt généreux?.. Répondez. Non... il se fut sacrifié. Eh bien? - A'ous "dpnniins ici lin extrait de l'appréciation panier rempli de pains, un jeurre page se prépare a les ifile' parde jôurn^^lamajid de Broedertnindu distribuer et un moine 'surveiller la distribution qui va a!ou de t'expo'silfoade tableaux de Gaud, qui se faire. Aux pieds du comte rfÏTc femme agenouillée et onçeï:itS M- Delbeke, artiste de notre ville. -minée par la faim tend une n&atn pour recevoir l'aumône, e*S frappe dès l'abord dans le tableau deM.Dclbeke jtap,dls <IUC de l'aulpc clle licnt 5011 c,,fi,nt pcnvcpsé sup so,n Ypresïdistribuant des aumônes genou son mari la soutient; derrière elle une file de 23 A) c'esUa vigueur du coloris de la distribution de la mendiants va s'enfonçant dans l'ombre de la rue. Au lièri. La;iumière est concentrée au centre de la toile Premier plan gau^c, daps .cette ombre opaque que suÊle personnage principal, Charles-lc-Bon, et sur une nous signalerons Tattcntfott du peintre, un vieillard me genoux a laquelle il fait l'aumône. Puis droite «PW* sur une iL'unc fcnime scinble implorer la pitié de et gauche deux groupes, entièrement dans l'ombre, Cliarles-le-Bon. servent de repoussoir pour faire ressortir avec plus de ^Les types ont tous un caractère élevé. La figure de force le point éclairé. Cette manière d'attirer l'attention Cliarles-le-Bon émeut quand on la regarde avec atten- sur l'objet principal est bonne et elle contribue puissam- tion. On y lit l'expression d'une bonté religieuse et l'on ment imprimer de l'unité la composition. Mais M Defbcke n'a-t-il pas abusé de ce moyen rembranesque? Le groupe droite est évidemment trop sombre et surtout voit qu'il est tout pénétré de l'acte de bienfaisance qu'il accomplit, on sent qu'il remplit un devoir d'homme et un acte de chrétien sa pose est simple, remplie de trop noir. 11 n'est pas possible qu'en plein jour et par le dignité et de vraie grandeur, c'est plutôt un saint qu'un ciel bleu qui se déroule dans le haut de la toile, l'ombre 1 prince féodal. L'expression de la mère agenouillée est portée par un édifice puisse être aussi opaque. Si l'artiste avait fait ces ombres plus transparentes, plus chaudes, le repoussoir n'aurait point fait moins d'effet et l'ensemble n'eut point été troublé par ce groupe du premier plan qui forme en quelque sorte une lâche noirâtre. Plus Reinbrand concentre la lumière sur un point, plus il fait circuler dans les ombres, destinées le faire ressortir, de reflets chauds et de tons ardents. Nous avons indique ce défaut de l'œuvre de M. Delbeke parce que ce tableau révèle d'ailleurs un talent s; réel que sauf cette imperfection il n'y a presque que des éloges donner. L'artiste est un coloriste habile et c'esl en demandant la couleur un effet très-heureux, qu'il est tombé dans cette légère exagération. Charlcs-le-Bon semble avoir siégé pour écouter comme S'-Louis les plaintes des malheureux afin de soulager leurs misères, il se lève de son siège placé sous le portail d'une église romane et s'avance vers un groupe de pauvres qui il va distribuer ses libéralités. Des moines Ah! c'est mon arrêt que je viens de prononcer! Je partirai. Dans dix minutes, un cheval et un guide seront sous cette fenêtre. Je vous l'ai dit: je partirai. Je compte sur votre parole. Y von sortit. Georges resta seul, en proie tous les troubles de l'âme. 11 avait dû penser que réellement sa vue était fatale Delphine; des traces visibles de souffrances, redoublant par instant, ne le lui prouvaient que trop; il avait consenti s'éloigner, mais il ne pouvait le croire encore; lu pensée de ce départ précipité était entourée pour lui d'un étourdissement douloureux et cependant lui brisait le cœur... Maintenant, il comptait les minutes de l'attente avec l'angoisse de les voir écouler il se trouvait heureux encore d'être dans celte salle triste, solitaire, mais au moins sous le même toit que Delphine! Ce temps passa bien vite. II entendit sous la fenêtre quelque bruit, mêlé au piétinement d'un cheval, et reconnut qu'Yvon lui envoyait déjà le guide avec lequel il devait partir. En même temps, sous la fenêtre ouverte de la salle basse, une voix chantait en s'interrompant par instant. A la guerre comme A la guerre... Tiens-toi donc tranquille, Coco... A la guerre comme la guerre, 11 n'est point de trêve aux oombals; Le feu du mousquet nous éclaira Et dans la nuit guide nos bras... Mais tu ne veux donc pas que j'arrange ta selle... A la guerre comme a la guerre, Toute arme eu nos mains doit servir Pour faire rentrer sous la lerre L'ennemi qui veut l'asservir... déchirante on ne peut mieux rendre la reconnaissance adoucissant le désespoir. Dans cette figure M. Delbeke s'est souvenu avec bonheur de la Jane 'Soitr; de Robert Fleury mais pour embellir cc souvenir. La tête du jeune homme qui la soutient est d'une grande beauté et d'une expression profondément sentie.; le Lien- fait que reçoit la femme le pénètre d'admiration et de vénération pour celui dont elle le reçoit. La jeune fille qui se retourne pour chercher un appui sur l'épaule de son père est d'un contour très-pur. Son attitude est bien trouvée. C'est une figure des mieux rendues. La tête du moine debout près des pains est d'une finesse remarquable, et le jeune page vu par le dos est d'une vigueur de coloris et d'une force d'exécution qui étonne. Quant aux personnages du côté gauche, ils sont si sombres qn'on a peine les distinguer. Les figures sont belles mais pas assez variées; presque toutes sont de couleur tellement foncée qu'au premier aspect on croirait que la scène se passe dans le midi. et des guerriers se tiennent debout derrière le siège vide Quelques têtes blondes dans les groupes auraient donné Georges avait soudain prêté l'oreille, il reconnaissait dans ces lambeaux de vers, mal fendus par une voix rustique, un ancien chant vendéen... Il frémissait cet guet-apens, du meurtre mis la place des aveu du combats. A 1 instant, Toby entra dans la salle, une cravache la main. Monsieur, votre cheval est prêt, dit-il Georges. Qu'est-ce que tu chantais donc là Toby? demanda celui-ci. Une fameuse chanson.que M. Yvon m'a apprise. A la guerre comuie la guerre! Ah! ce chant vient d'Yvon Georges pressa son front dans ses mains et se mit marcher rapidement en se disant lui-même: Grand Dieu quelle pensée... Je ne sais pourquoi une telle supposition vient me saisir en ce moment... Est-ce une lumière... un funeste soupçon?... Il faut que je le sache... sur mon âme je le saurai... Et moi qui allais m'eloigner!... Emporter une telle idée dans mon esprit sans l'éclaircir,c'eût été l'enfer... Oh! non, non... c'est impossible Coco est là, monsieur, dit Toby. Remmène ce cheval... je ne pars plus. Tiens!... monsieur a peut-être peur de la nuit?... Oh il n'y a pas de danger... M. Yvon m'a dit de conduire monsieur par des chemins bien sûrs, afin que monsieur ne fût pas exposé rester en route... et puis de mener la bête du meilleur train possible. Laisse-moi... va-t-cn... je reste dit Georges avec violence. Toby s'en alla en sifflantet le fils du colonel Borelly remonta dans sa chambre. (La suite au prochain X'.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1850 | | pagina 1