Physiologie «la parti clérical.
Le Journal de Bruxelles a eu récemment l'obli
geance de taire ctqu'il appelle assez ingénieusement
la Physiologie du pa^ti libéral. Une honnêteté en
vaut une antre. Entre gens bien nés, il y a toujours
écTiauge de courtoisie. La feuille cléricale a daigné
(aire une excursion dans notre domaine, passons
dans le sien.
Qu'est-ce que le parti clérical? quels sont ses
caractères?de quoi vit-il?
Nous avons souvent cherché des principes dans la
presse cléricale, nous n'avons jamais trouvé que des
passions.
S'agit-il de questions économiques? Le Journal
de Bruxelles disait naguère: On nous demande
quel système économique nous professoos. Nous
répondons qu'à proprement parler, nous n'en avons
aucun.
S'agit-il deqhfestious politiques? Tout le monde
sait avec quelle ardeur la presse cléricale défendait,
il y a peu de temps, les franchises communales
prétendument menacées; partout les conseils com
munaux étaierft élevés sur un piédestal. Un de ces
conseils supprime un collège ecclésiastique; il a le
courage de revendiquer ses droits et son bien. Cette
même presse cléricale, qui naguère encensait les
conseils communaux avec tant de bassesse, les
accable aujourd'hui d'injures et appelle l'interven
tion du pouvoir central contre ces coteries intolé
rantes gui trônent Hôtel-de- Ville.
S'agil-il de questions îeligieuses? Toujours des
passions, des principes jamais. Nos lecteurs savent
comment la presse cléricale accueillit les fameuses
lois Siccardi. Or, en quoi consistent, en définitive,
ces lois qui ont été l'objet de si amères récrimina
tions? Ces lois ne font que consacrer le principe si
juste de l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
Elles enlèvent aux prêtres le droit d'être jugé par
des tribunaux ecclésiastiques spéciaux. Elles les
obligent de déposer devant la justice ordinaire. Elles
autorisent l'autorité laïque pénétrer dans les cloî
tres et dans les églises pour y rechercher les crimi
nels; en d'autres termes, elles abolissent le droit
d'asile. Elles décident enfin que les corporations
religieuses ne pourront dorénavant se constituer en
personnes civiles et acquérir des immeubles sans
l'autorisation du gouvernement.
Tout cela n'est pas parfaitement juste? Tout cela
n'existe-t-il pas depuis peu près un demi-siècle
en Belgique et eu France? Par quel miracle se fait-
il que ce qui est conforme l'esprit de la religion
chtélieiiue, chez nous, ne l'est pas en Piémont? Où
sont vos principes? Nous le répétons, en matière
religieuse comme en toute autre vous n'avez que des
passions.
Vous voudriez courber la Belgique sous le joug de
l'épiscopat. Vous voudriez le mettre la tète de la
société civile, lui donner le monopole de l'enseigne
ment, nous soumettre sa censure. Et que faites-vous
vous-mêmes? Un auguste prélat parle, aux applau
dissements de l'Europe entière, le vrai langage de
l'Évangile; et vous nous donnez l'exemple du dé
dain et du mépris pour ses paroles sublimes.
N'admettre aucun principe ni en matière écono
mique, ni en matière politique, ni en matière reli-
pourrai vivre encore pour Georges et pour Dieu
Le prêtre avançait sur le sentier sinueux; on le voyait
par instant passer entre les touffes de genêts, et il appro
chait du sommet de. la montagne.
Delphine porta un regard de ce côté; puis, ramenant
vers Georges son beau visage inspiré, elle dit d'un ton
plus solennel:
Georges, je suis toi comme si lu pouvais encore
comprendre mon amour et y répûndrc; je suis toujours
prosternée tes pieds comme devant l'homme que
j'adore, soumise comme devant le maître que Dieu m'a
choisi. Si aujourd'hui je dispose de nos destinées sans ton
consentement, c'est que je ne puis obtenir un mot, un
signe de toi qui révèle la volonté. Si ce que je vais faire
est coupable, pardonne-moi, il le fallait pour te consacrer
ma vie, et je n'ai vu que cela.
Te consacrer ma vie, Georges, ce mot renferme un
dévoùment éternel, un abandon complet de tout mon
être envers toi; mais il ne s'en exale aucune douceur,
aucune espérance pour moi-même. Ce n'est pas là
l'union bénie de deux êtres aimans où toutes les joies du
cœur sont égales, c'est un engagement où tu apportes
l'indifférence mortelle, et moi l'amour inutile et désolé,
un serment qui m'entraîne vivante toi qui n'es plus.
Le prêtre était arrivé sur le plateau des ruines et se
dirigeait vers la chapelle.
L'arrêt a été prononcé, ajouta Delphine en se
levant; on a dit que lu serais toujours privé de la lumière
de l'âme, ombre de toi-même; Georges, tu ne pouvais
rester ainsi seul, abandonné, il fallait que je devinsse
tr. femme aux yeux du inonde pour rester toujours ta
«œur, ta compagne, poiq- te donner irrévocablement tout
ce que je possède avec moi-même.
Un instant après, il y eut dans la chapelle ruinée,
gieuse, n est-ce pas faire|peuvédu plus déplorable jeune âge il a fait de cet instrument si
coanl mtc tu m 1 i J 1 I
scepticisme?!
Notissa-tons qu'au tniljeu du el^pc^des doc^ines,
il est auj^ml'hui de mode 'de'civjiT-c.qa'e la vérité
pas étrange que l'on, trouve
tète de cette phalaujjp de
n'existe pas. Mais n'est i
la presse cléricale la
sceptiques?
"~W C ifrOfS—T
La régence de Bruges vient de traiter avec M.
Poitevin poui une ascension en ballon sans précé
dent dans les annales du monde. Elle aura lieu le
3o Septembre, sur la tirand'Place Bruges. M.
Poitevin se laissera enlever en ballon avec deux
poneys en se tenant debout sur le dos des moutures;
et arrivé dix mètres de hauteur, il fera k la Fran
çon i le grand écart. A coup sûr ce spectacle hardi
attirera plus de 100,000 curieux aux fêtes de
Bruges.
Exécatlon de Lambert "nul.
L'horrible drame de Dilbeelc vient d'avoir soi
sanglant dénouement. Ce matin, neuf heures pré!
cises Lambert-Joseph Ernst, l'auteur principal de
l'assassinat des époux Dcsmedi, Dilbeek, a subi le
dernier supplice, en présence d'une foule considé
rable. Comme pour l'exécution
denplas, c'est devant la porte de t
ble expiation a eu lieu.
Nous serons très-Taref. Lambert Ern
les débats devant la Cour d'assises <jf
fourni la preuve de la plus profonde lïy
eu une fin digne de son passé. Il est'mort
moigner le moindre regret de ses forfaits.
U11 croyait généralement que le patient manque
rait de fermeté d'après l'attitude qu'on lui avait vu
tenir au moment de sa condamnation. Mais non,
pendant les funèbres apprêts, comme durant tout
le trajet de la prison au lieu de l'exécution ce
cynique criminel a conservé sou ignoble assurance.
Chaque fois que le prêtre approcha le crucifix de ses
lèvres il le repoussait en ricanant. Assis dans la
fatale charelte, devant l'aumônier en larmes, Ernst
s'est mis k rire et chanter, tel point que l'exécu
teur et ses aides ont dû plusieurs fois lui imposer
silence.
Tant de perversité ne pouvait manquer d'indi
gner la foule se pressant sur le passage du lugubre
cortège, qui est arrivé au pied de l'échafaud neuf
heures moins cinq minutes.
Une dernière fois, M. l'abbé présenta au patient
l'image du Christ au moment de descendre de la
charelte; mais un refus sec et formel vint appren
dre au digne aumônier qu'il n'y avait plus rien h
espérer de cet être infâme, véritable monstre moral.
Soutenu par les exécuteurs. Ernst gravit précipi
tamment les degrés1
fatal fil sou office.
une élude sérieuse et produit îoujoi
«ùdiloire une impression que der
sera donné^^apréc^-
Util
avoue lin-même aujouF3 liui
rément annoncé la conclusion!
[branches. Voioi les lignes par|
assez long article
Il y a quelques jburs, la
comme certaine le manj
paraître et nous puh
ment succède l'enllj
tion de M. Thiers,«
auiste, ont ajourait
de l'échafaud et le couteau
Nous apprenons que M. Edmond Hocmelle,
organiste de la chapelle de l'Hôtel des Invalides,
Paris, se fera entendre demain Dimanche,
22 septembre, l'église S1 Martin, durant la
grand'mesâe.
M. Edmond Hocmelle est un des arlistes les
plus connus de la capitale. Aveugle depuis son
mais encore bénie, une humble cérémonie, dont le secret
resta enfermé dans ces murs et dans la solitude. La lueur
de deux cierges posés sur le socle de marbre qui fut
l'autel, et qui allait réfléchir aux vitraux brisés des
ogives, la voix affaiblie d'un vieillard qui prononçait les
paroles consacrées, quelques flots d'encens sortant tra
vers les pampres verts de la ruine, apparurent seuls au
dehors.
Quand Delphine et Georges sortirent de celte enceinte,
ils étaient irrévocablement unis.
Dans la même journée, les hôtes de la masure quit
tèrent l'agreste sommet sur lequel un sort étrange les
avait jetés. Ils descendirent pied le penchant escarpé
de la montagne jusqu'aux chemins praticables, où les
attendait une berline de voyage qu'Yvon était allé la
vieille chercher Montrai.
La mère Dominique accompagnait la jeune femme,
laquelle elle se sentait attachée comme une fille, dans
!a dernière marche que celle-ci dut faire pied pour
terminer sa longue pérégrination. Dominique, après
avoir reçu toutes Tes confidences de Delphine dans leurs
entretiens solitaires, avait hésité longtemps lui don
ner la règle de conduite que la faible et timide femme
réclamait; mais lorsque les médecins eurent déclaré l'état
de Georges incurable, elle crut que le parti le plus en
rapport avec l'honneur et le devoir était que Delphine
prit le nom de sa femme, puisque c'était la seule condi
tion dans laquelle elle pùt dignement rester ses côtés
et veiller sur lui.
Cette résolution prise, Dominique fit toutes les dé
marches nécessaires pour qu'elle put s'effectuer. Elle
connaissait depuis de longues années le curé du hameau
de Solmont, où elle habitait autrefois, et il avait pour
elle une profonde estime. Elle était allée réclamer son
aller^ùsqSJ
autorise les
projet, mais^
tion du. chcn,
n'est pas enec
de sitôt,
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qùe le comité
constituer en 1
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Le prince élec
vernement dans 1<^|
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inférieure, le 13, la Ré/oi
Nous espérons ne pas vo
que la partie méridionale d'Eck
au départ de Kiel du convoi di!
de tous les rapports que les
qu'ils occupaient en-deça de la Set"
retirés derrière leurs retrancher
taque a conimeDcé en même temps au cent'
nôtres ne l'ont continuée que faiblement et
On manque jusqu'ici de nouvelles positives d'un ré
tal quelconque sur ce point, tandis qu'on répand le li
que le premier corps de chasseurs, faisant partie de notre
aîle gauche, a occupé Friedrichsladt. Douze voitures do
blessés, Danois et Schlcswig-Holsteinois, sont arrivées
Kiel.
ESPAGNE. La Gazette de Madrid publie le dé
cret royal suivant
Les biens-fonds provenant des commanderies de
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem seront vendus partir
de la promulgation du présent décretpartie en argent,
partie en titres de la dette consolidée du 3 p. c., dans la
proportion suivante
n En paiement des biens dont le produit en renies
n'excédera pas200réaux par an,il sera admis une moitié
en titres dudit 3 p. c., et l'autre moitié en argent
Pour les biens dont le produit annuel excède cette
quantité, il sera admis un tiers en titres 3 p. c. et les
deux autres tiers en argent.
assistance: et le vieil ecclésiastique, aussi simple et
ignorant du monde que les paysans mêmes de ces cam
pagnes retirées, avait consenti, sur la puissante inter
cession de Dominique, bénir le mariage d'un jeune
homme et d'une jeune femme qui, depuis quelque temps,
disait-elle, habitaient avec elle sa solitude. Le frère de
Dominique et Yvorr avaient suffi pour témoins.
Delphine, par une fatalité terrible, avait eu deux foi»
une influence bien funeste sur la destinée de Georges.
C'était par elle que le fils du colonel Borelly avait perdu
son pcrc et la raison. Les lois de la nature semblaient
s'opposer leur union. Mais quand Georges était tombé
dans un tel abîme, et que la privation de fortune et de
famille l'y laissait livré pour toujours l'abandon, ia
détresse, Delphine avait pensé devoir passer sur toutes
considérations possibles pour s'attacher son sort. Elle
lui rendait ainsi, autant qu'il était fcn elle, la tendresse
et la fortune que son père aurait pu lui donner. Cette
union, qui était la fois, de la part de Delphine, un
sacrifice admirable et une faute envers une sainte mé
moire, l'âme de Georges l'eût peut-être repoussée, mais
il devait toujours l'ignorer lui-même.
On arriva au pied de la montagne. Delphine embrassa
en pleurant les mains de la vieille ermite, et monta en
voiture avec Georges, Yvon et ses deux jeunes et fidèles
serviteurs. Mais là, clic jeta un dernier regard sur cette
hauteur esearpée, sur ce désert plus solennel pour elle
que tous les lieux du monde, et clic distingua encore une
fois la eîme des immenses sapins qui marquaient la place
où elle avait vécu des années en quelques jours, où elle
laissait des impressions si puissantes!
Dominique remonta lentement vers le sommet où son
vœu l'enchaînait, et retourna s'asseoir seule pour tou
jours au bord de la fontaine. [La suite au prochain N".)