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de condoléance ail Roi et la
a été envoyée par la Société
Une adresse
fairryite royale
royale de S'-Sébastien, pour déplorer le triste
événement qui est vfcnu affliger la Belgique et
leur offrir le témoignage du dévouement de la
confrérie dont le comte de Flandre a accepté
le patronage.
Pendant la célébration du service funèbre
pour le repos de lame de la Reine des Belges,
une messe basse était dite dans la chapelle du
curé, laquelle assistaient toutes les dames de
la ville la plupart en grand deuil.
Si une douleur aussi profonde que celle qui
accable la famille royale pouvait trouver des con
solations elle les rencontrera dans le deuil de
la nation et dans les manifestations du pays
chaque ville, chaque commune vole des adres
ses de condoléance l'armée, la milice citoyenne
mettent an pied du trône l'expression de leurs re
grets: lachaire épiscopale redit les vertus, la piété
de la Reine dans des mandements des services
funèbres sont célébrés dans les plus humbles
églises de village comme dans les plus somp
tueuses cathédrales; l'obole du pauvre s'unit au
don du riche, pour élever la mémoire de la
reine Louise un monument durable enfin les
regrets de la nation pour l'ange qu'elle a perdu
revêtent toutes les formes et s'élèvent vers le ciel,
dans un concert unanime qui doit réjouir l'âme
de la sainte qui prie près de Dieu pour le bon
heur de la Belgique. Il faudrait chercher long
temps dans les souvenirs du peuple et dans ses
annales pour retrouver l'exemple d'un semblable
hommage rendu la mémoire d'unesouveraine.
Il nous serait impossible d'enregistrer toutes
ces manifestations, notre publication n'y suffi
rait pas.
M. Conway, intendant de la liste civile,
accompagné de M. Bourdin, notaire du roi,
s'est rendu hier au cabinet de M. le vice-prési
dent Delecourt, faisant fonctions de président
du tribunal de première instance, et a déposé
entre les mains de ce magistrat le testament
olographe de la Reine.
SJ CI <1 9 g
Les journaux anglais s'occupent tous fort
longuement de la Reine des Belges, et paient
sa mémoire un juste tribut de regrets. Nous
devons nous borner aux lignes suivantes, ex
traites du .17orning-Post
La Reine des Belges unissait un jugement
très-sain l'esprit le plus élevé; elle avait en
outre des connaissances solides, une bonté iné
puisable, une piété sublime et une générosité
sans bornes. Le feu roi Louis-Philippe, dont elle
était l'enfant de prédilection, ainsi que son
royal époux étaient loin de dédaigner ses con
seils, qui étaient toujours dictés pariajuslice et
la clémence. Elle n'était pas seulement l'idole de
sa famille, on l'adorait aussi en Angleterre, et
notre souveraine la comptait au nombre de ses
meilleures amies. Les deux reines entretenaient
une correspondance active, et bien que la Reine
Louise connût parfaitement notre langue, la
Reine Victoriâ lui coin va:
langue qui permet l'inlt
duc dé Wellington, qui
-T
'trsen français,
../«■et du toi. Le
j une: a «rite»
ration et un respect des pi ifs profonds pour
elle, ne laissa j.irpais échapper-d occasion de lui
témoigner ces deux sentiments.
Nous lisons dans une feuille flamande
«La Reine ne se mêlait jamais de politique; Içs
partis sont d'accord ce sujet; aimée de tous,
elle est également pleurée de tous. Elle ne de
manda phs autre chose aux ministres que des
faveurs ou des diminutions de peines pour de
pauvres condamnés et elle s'acquitta de^eetyte
œuvre de charité avec une aménité extraordi
naire.
On nous a raconté que, passé cinq ou six
années, elle aborda, l occasioa des vœux émis
Je jour de l'an, le ministre de la justice d'alors,
M. le baron d'Anelhan, et le pria de ne pas
s'opposer une requête qui demandait grâce
pour un pauvre père de famille condamné
quelques semaines d'emprisonnement.
Le ministre, qui connaissait l'affaire, ré
pondit S. M. qu'il était d'avis de proposer au
loi la rémission de la peine.
La Reine n'a pas plutôt entendu ces paroles,
qu'elle courut au Roi et le pria d'agréer la pro
position du ministre, ce qui eût lieu après une
courte conférence de S. M. avec M. d'Anetïian.
Mais la Reine eut si grande hâte de voir sortir
son protégé de prison, que l'arrêté fut rédigé,
signé et expédié sous ses yeux. Voilà les
élrennes que la Reine donnait une famille
infortunée.
Tout annonce que la cérémonie funèbre quh>aura
lieu le 22 l'église Ste-Gudule, sera entourée de la
plus grande pompe,
IL sera chanté, en musique, une grand'messe de
Requiemet l'on porte 120 le nombre des artistes
qui seront réunis au jubé.
La messe sera dite par S. E. le cardinal archevê
que de Matines, assisté, dit-on, de tous les évèques
du royaume.
La grille du chœur de l'église sera enlevée, afin
de pouvoir ,4iu moyen d'un plancher, prolouger le
chœur jusque asse? avant dans la nef.
La décoration de la façade extérieure de l'église
est confiée M. Polaert.
C'est M*. Léon Suys qui est chargé de la décoration
intérieure.
r-a?» 8 frO rs II
On écrit d'Anvers, ifi octobre
Le g" régiment d'infanterie en garnison en cette
ville vient de faire l'abandon d'un dèini jour de
solde pour l'érection de la colonne de la Constitution
et un jour de solde pour l'érection d'un monument
élever la mémoire de feue S. M. la Reine des
Belges.
On croit que les autres régiments de notre gar
nison se proposent de suivre cet exemple.
ww ooe gfi»
Sous le titre de le Deuil de la Belgique, le
journal de Paris, l'Opinion publiquepublie l'article
suivant:
Une belle vie, une sainte mort,, le deuil d'un
peuple qui s'arrête cbmme glacé en recevant la triste
nouvelle, ce criqui s'élève partout et queles organes
de la presse consignent comme l'expression du
iietf
sentiment Universel: Nous ■•avons p\>,
bouriç mère! c'est un spectacle doulour'ei^
qui a ses consolations aussi grandes que ses
gnements. Pendant que les parents
pleurent, que la religion, veille a cqlé d
fut la Reine des Btdges, pendant qu e
est encore dressé auprès de la tombe qui s'
politique aussi parle^, car, elle n'esT
entrailles, comnle te disenLçeux j
ce qu'est la politique
Dans la chambre moi'-
Louise de Bourbon d'4
aussi et ne rétro idit
forme d'un peuple
le crucifix k la main,
pelle ardente, elle sai
qui a épuisé ses larmes}
les frères. A tous ces u
Nous avons perdu unèj
Ali! 1 es servilufl
grandes, mais dans les
douleur ou par la joi
Leurs joies s'ét
prend comme
entre comme cb
console cette fa
tant Dieu no'
La Providenc
Belgique, placé cc
modernes, donnât au m
gnements monarchiques p'ëi
naire la plus intense que l'Europe ait su
trois siècles.
Livrée successive
salique plusieurs d
es révc
ous tes grandS-e.tJ
demi-déchirée. l'esclave favori agitait au-dessus de sa
tête un vaste écran en feuilles de latanier, emploi de
confiance que bien des nègres enviaient parce qu'il
exemptait des corvées plus rudes de la campagne, poste
d'honneur qu'ils auraient voulu obtenir au prix de la
plus aveugle obéissance, mais que Tamariez ne devait
qu'è son courage.
Par suite d'un de ces complots si fréquents autrefois
aux colonies et qui témoignent de la haine permanente
qui anime l'esclave contre le maître, le feu avait été mis
la Ginesterre en l'absence du marquis. Surprise au
milieu de la nuit, lorsque la flamme l'enveloppait déjà,
M"* de Rambert allait périr, quand Tamariez la sauva.
Sur son front plus large que ne l'est ordinairement celui
d'un nègre, on voyait encore la cicatrice des blessures
qu'il avait reçues en emportant son précieux fardeau.
Tamariez appartenait la racecaffre. Son corps, que la
fatigue d'un travail pénible ne dégradait plus, déployait
toute la vigueur souple et gracieuse de la nature sauvage.
L'épaisseur de ses lèvres et de ses narines ajoutait l'air
de puissance répandu sur ses traits. Son œil blanc veiné
de rouge aurait pu paraître cruel si une expression de
mélancolie surprenantechezunCaffre n'en eût adouci l'é
clat. Ce regard qui uc se serait abaissé devant personne,
devenait timide en présence de sa jeune maîtresse, et
quand parfois il osait s'élever jusqu'à elle, il reflétait
"quelque chose du dévouement craintif et de la tendresse
du levrier. En ce moulent même, on aurait pu s'aperce
voir de l'espèce de fascination que M"" de Rambert exer
çait sur Tamariez, Rose chantait deini-voix une ariette
du Devin du Village. L'œil fixe, la bouche entr'ouvertc
par un sourire d'admiration, l'esclave semblait plongé
dans une extase profonde. Il se réveilla en sentant une
larme couler sur sa joue. Ramassant alors l'éventail qui
s'était échappé de ses mains, il recommença son balan
cement monotone avec ce chagrin qu'on éprouve en
voyant finir un rêve héureux.
La voix du marquis vint brusquement animer la scène.
Les malheureux, s'ccria-t-il, en déchirant les
feuillets qu'il tenait la main, voilà où ils sont venus
maintenant! Prêcher l'égalité aux esclaves, c'est leur
dire de frapper... et ils appellent cela de la pbilantropie!
Ah! messieurs les philanlropes, vous vous donnez la
peine d'apprendre le patois créole pour composer le
Catéchisme du nègre; vos efforts ne seront pas perdus;
vous pouvez compter sur mon active coopération. On dit
ique vos prosélytes ont la téte dure; j'ai trouvé un moyen
excellent pour inculquer vos principes. Tamariez, cours
gique est le pâyXe p
maniéré nationale j
le citait po$r su.Jui h Ue.iicu; vieil espj
silion y avait laiqfljpttrtnetil qui saj!
en s'éteigiiai'ûà II avait le bien, il le comij
il ne l'appréciait pas. La République
"frappe la porte! Comment se détendra
dynastie qui n'avait pas eu le temps de s'itlt
la vie nationale,qui n'était mèléequ'à l'bislo1
demi-génération, qui n'avait pour elle que l'e-d
lence du principe monarchique, sans tradition
l'appuyer s'il n'y en avait point pour la miuer'jj
s'est défendue victorieusement par la seu|e-jPPF"ce
qu'elle possédât. Elle a montré le vide qû'ell? lais
serait en se retirant, et le pays, épouvanté la vue
de cet abîme, l'a retenue. La monarchie a triomphé
sans lutte, révélant 11 la fois sa puissance et su bufec.
L'alliance, imparfaite jusqu'alors, est consommé.;.
La prospérité s'est développé» l'abri de l'ordre
monarchique; et au milieu des catastrophes lamen-
tablesdontl'Ëurope n'a cessé de retentir depuis trois
années, on évitait de parler de la Belgique pour
ne pas rendre plus cuisants par la comparaison les
maux que la révolution fait souffrir.
11 fallait que cette démonstration lût complétée
par le deuil qui s'étend l'instant sur toute la Bel
gique lorsque est prononcé ce mot La reine est
inorte! C'était une belle âme, une noble intelli
gence, un cœur simple et compatissant, un modèle
de vertus, une femme aimable, aimée. A son chevet
se pressent des eufauts qui avaient encore besoin
d'elle, des parents cruellement éprouvés. Mais tous
les jours il meurt de saintes femmes, des inères qui
laissent une mère pour les pleurer, qui leur der
nier soupir entendent leurs enfants crier: Mon
ange gardien remonte au ciel! Tous le» jours la
mort frappe coups redoublés dans quelque noble
famille, et les plus brillantes, les plussympat biques,
me chercher le commandeur.
Le nègre sortit pour exécuter les ordres de son maître.
Le marquis se mit arpenter l'appartement en se frottant
les mains.
Eugène Raymond et Rose attendiren que le retour de
Tamariez vintleur donner l'explicatior de l'emportement
de M. de Rambert. Eugène ne paraissait guère s'oc
cuper de ce qui se passait autour de lui. 11 était en
proie une espèce d'idée fixe; un chagrin secret le
tourmentait, et Rose s'étonnait du désir qu'elle éprou
vait d'en connaître la cause et d'en adoucir l'amertume.
Sans se rendre bien compte du sentiment qui l'animait,
son choix s'était porté de préférence sur la romance dans
laquelle l'amant de Colette exprime son désespoir amou
reux; elle pensait que cet air devait tirer Eugène de sa
rêverie; mais soit que les mélodies de Jean-Jacques,
entendues si loin de l'Opéra, perdissent la meilleure
partie de leur charme au milieu d'une nature grandiose,
soit que la tristesse du jeune avocat ne fût pas de celles
que la musique fait évanouir, la virtuose le trouva insen
sible. Si Eugène n'écoulait pas l'air, il entendait la voix
delà chanteuse, et cette voix si pure, dont il savourait
toute la douceur, ne faisait qi^ngmenter sa peine.
|b (ml suite au prochain S".)
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