JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° ÎO6 Année, Dimanche, 5 Janvier 1851. Vires acquirit eundo. h LU ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c.—Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. 1HTÉR1EUR. vpbes,'4 Janvier. Nous donnerons dans notre prochain numéro le compte-rendu de la séance du Conseil com munal de mardi dernier, SI Décembre 1850. La ville d'Ypres vient de perdre un de ses plus dignes employés. Le directeur de l'octroi, M. Vande Lannoite. est mort subitement hier, trois heures de relevée. C élail un fonction naire estimable sous tous les rapports. D'une probité que le moindre soupçon n'avait jamais ternie, d'une activité sans égale, doué d'une intelligence remarquable, M. Vande Lannoite a dû lui-même el son travail, la position qu'il a occupée. Nous le disons avec un sentiment d'affliction, c'est une perle pour la cité. Les hommes de la trempe de M. Vande Lannoite sont assez rares, pour qu'on doive les regretter quand on les perd. La partie surveillée et diri gée par M. Vande Lannoite, est une des plus importantes et des plus délicates de l'adminis tration communale et nous sommes convaincus que celui qui le remplacera parviendra diffici lement le faire oublier. avec un instrument des possède une grande net Le bal qui a suivi ce co naut et a duré jusqu'à u de la nuit. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit ître adresse l'éditeur, Marché au Beiirre. On ne reçoit que les lettres affranchies. plus ingrats, et qu il Isté de sons. icerl a été Irès-entraî- le heure très-avancée La série des fêtes ne s'épuise pas dans notre ville. Nous venons d'ap|i"endre que M. Ollo, Le concert-bal, donné par la Société des chœurs, a été une réunion intime si le public c'était pas nombreux il était bien choisi Les deux nouveaux chœurs chantés par les membres de la société, ont produit beaucoup d'effet et de plaisir, tant sous le rapport de l'exécution que sous celui du choix qui y avait présidé. Le public a applaudi avec bonheur au triom- Phe de M. Ddans le duo de la Favorite. chanté avec M11" Mdont la réputation d'excellente chanteuse est établie depuis long temps. La voix si suave et si douce de NI11® C...., nous a fait goûter des moments délicieux. Le Carnaval de Venise a été exécuté sur le piano par Mllc Davec un aplomb et une précision qui prouvent que celte demoiselle fesl parvenue, par ses dispositions naturelles et son travail, se faire un jeu des difficultés. M. Woels. dans son morceau exécuté sur le cornet pistons, a prouvé qu'il s'est familiarisé chef de la musique des Pompiers et professeur là l'École d'équilation, se propose de donner un concert le Dimanche, 12 Janvier 1851. M. Otto nous est très&onnu, depuis long temps nous l'avons jugé capable d'organiser ces fêtes aussi, celle qu il nous prépare ne devra céder en rien tout ce qu'il a fait jusqu'à présent Une artiste qui a obtenu le premier prix de chant au Conservatoire de Gand, se fera en tendre. Deux frères qui ont obtenu l'un le 1er prix de violon, et l'autre le 2' au Conservatoire de Gànd, exécuteront le deuxième concerto de Vieuxlemps et le premier concerto de de Bériot. Nous pensons qu'avec de pareils]élémenls M. Ollo peut être persuadé du succès, et nous espérons que tous les amateurs s'y donneront rendez-vous pour jouir de pareils talents el Faire preuve <ië reconnaissance envers celui qui n'a pour ambition que le désir de leur faire passer quelques moments agréables, Le programme annoncera ultérieurement les détails du concert. U-B 1)9» Par arrêté royal du 27 décembre sont nommés membres de la Chambre de commerce d'Ypres MM. Vanden Driessche (Ignace), fabricant Ypres Becuwe (Charles), négociant, idem; Coevoet (Liévin), négociant, Poperinghe. (suite.) l aubeiige de la tonne. Entre tous les hôteliers de Villedieu, gros bourg assis sur les bords de la Sienne, se distinguait, par une étour dissante renommée, le brave et honnête Gaspard, dit la Tonne, sobriquet peu respectueux que les ivrognes lui avaient, d'une scùlc voix, décerné cause de son obésité presque fabuleuse. Maître Gaspard, que nous appellerons Gaspard la Tonne, Vu qu'il ne s'en fâche jamais, était un homme admirable en son métier, el bien digne, certai nement, des hommages que nous lui rendons quâlre Siècles après sa mort. Unjourdcmail470, dans une salle b isse de l'auberge, Vers trois heures de relevée, non loin de l'immense cui sine ou Se reposaient les apprentis, maître la Tonne était assis une table ronde où il vidait une énorme cruche de bière et assourdissait un malheureux étranger de ses lourdes narrations. Ce nouveau personnage était assez curieux dans son genre pour que nous essayions de le dépeindre en quel ques lignes. C'était un vieux soldat dans l'action noble et triviale du mot, l'un de éés hommes tempérament de Nous apprenons avec la plus vive satisfaction que les deux institutrices dentellières dont le départ pour l'Angleterre avait viviment ému notre commerce el noire population ouvrière, seront, sous peu de jours, de retour àCourtrai. Il faut croire qu'en présence de la réprobation générale avec laquelle elle a été accueillie, cette leotalivc d'importation en pays étranger, de l'une de nos industries les plus précieuses et les plus vitales, ne se renouvelera plus l'avenir. Par arrêté royal, le sieur Roelens (Théodore) greffier de la justice de paix du canton de Moorseeîe, est nommé en la même qualité prés la justice de paix du canton de Meulebeke, ar rondissement de Conrtrai, en remplacement du sieur Slevelynck, démissionnaire; et le sieur Bert (Jean), commis-greffier la justice de paix du canton de Moorseeîe, arrondissement de Gourlrai, est nommé greffier de la même justice de paix, en remplacement du sieur Roelens. L'instruction de l'affaire du château de Bury se poursuit toujours. Des commissions roga- (oires ont été commises notamment Bruxelles où M. le juge d'instruction Bemelmans a été chargé d instruire dans cette cause. On assure que M. le procureur-général, en Icas de renvoi des accusés par la chambre des mises en accusation devant les assises du Hai- naut, s'adressera la cour de cassation pour requérir le renvoi de la cause el les parties devant la cour d'assises du Brabant pour cause de suspicion légitime ou de sûreté publique. On nous assure que le gouvernement el les évêques se sont entendus sur la question du Concours du clergé dans les établissements d'en seignement moyen, relevant de l'état. Cette nouvelle, que nous avons tout lieu de croire exacte, sera probablement confirmée sous peu officiellement. fer qui traversent impunément les dangers, les fatigues, les misères de la vie aventureuse. Entré au service de la maison de Lan cas ire dès son adolescence, il avait manié la hallebarde sous les plus grands capitaines de son siècle, et n'avait jamais abandonne la Rose rouge de ses souverains attaché par fanatisme militaire et par une noble fidélité cette famille de conquérants, il avait voué son culte et son adoration l'infortunée reine Marguerite, seule espérance d'un trône renversé Le vieux soldat était quelque peu rabâcheur, mais ne vantait ses premiers exploits que pour en promettre d'autres c'était la fois un type de courage, de loyauté et de sim plicité. On le nommait Kilderkin; il était né Lancastrc, vers 1412 ou 1413. D'après cette esquisse, on comprendra que l'hôtelier avait tout loisir de bavarder. Toutefois la bruyante conversation de nos deux per sonnages fut interrompue par le bruit que firent des chevaux en entrant dans la cour. Voilà des voyageurs qui nous arrivent. Que Dieu les bénisse, répondit Gaspard. Sont-ils de bonpe mine Cette phrase était peine achevée qu'Ange de Lnmorge entra en courant, et sauta, d'un seul bond, sur la table, en faisant trébucher la fois le pot et les timbales. i C'est moi, père la Tonne, dit en riant le beau lutin, Quelques jours avant le drame du château de Bury, un inconnu se présenta au laboratoire de chimie de l'école industrielle de Gand, afiti d'y faire des manipulations. Le concierge de l'établissement ne voulut pas admettre l'étran ger. attendu qu'il n'était pas muni d'une au torisation de M. le professeur du cours de chimie. L'étranger s'adressa alors celui-ci, sous le nom de Bairon, demeurant Bury, el sollicita la faveur de pouvoir faire quelques expériences au .laboratoire. L'autorisation lui fut accordée et pendant trois jours l'étranger s'occupa sous la surveillance du préparateur du cours de chimie, distiller de la nécoline. M. le profes- moi qui meurs de faim et de soif, et d'envie de vous faire enrager. D'où diable sortez-vous, monsieur le page De faire diète, maître Gueux; nous sommes trois cavaliers et trois ventres Serrés qu'il s'agit de balonner comme le vôtre. Vite souper, compère, ou je bals vos gens. Vous menez une jolie vie, monsieur de Lamor- ge et votre père Chut interrompit le pauvre enfant d'une voix devenue triste lout-à-coup après souper je vous parlerai de mon père. Et il s'élança hors de la salle. Quel est ce délicieux enfant? demanda Kilderkin. C'est le fils de l'intendant de Kerven, le page du noble comte, le plus délicieux petit être qui soit au monde. Son âme est douce comme ses yeux; son cœur est tendre comme son bel âge. On l'appelle Ange de Lamorgc au château mais c'est l'ange du pays pour nous qui l'ado rons. Comprenez-vous? Il est ravissant. Deux cavaliers entrèrent, suivis du jeune page l'hôte fit un nouvel effort pour se lever de son fauteuil, et y parvint cette fois non sans une horrible grimace. Il salua de la main les nouveaux venus, el dit Henri de Kerven, qu'il reconnut Monsieur le chevalier, je ne m'attendais pas l'hon neur de vous recevoir mais soyez le bienvenu. Merci de la préférence.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1