Une liste de l'institut des beaux-arts est en
voyée au Conseil, afin de l'engager vouloir
souscrire pour l'achat d'un certain nombre
d'exemplaires du portrait de feu Sa Majesté la
Reine des Belges, d'après le tableau de Winter-
halter. Quelques membres de l'assemblée sous
crivent individuellement.
Il est donné lecture d'une réclamation des
boulangers contre la taxe du pain. Ils exposent
que la somme qui doit être considérée comme
le prix de leur travail et représenter le profit
que cette industrie doit leur procurer, n'est pas
assezélevée.Le collège des bourgmestre et éche-
vins est tout disposé renouveler l'épreuve avec
du froment de la dernière récolte et de constater
ainsi officiellement combien de kilogrammes de
pain peuvent fournir cent kilogrammes de farine
Quant au nouveau règlement sur la vente du
pain et gâteau, les jours de foire et de marché,
le Conseil a fait droit quelques observations
présentées par la dépulation permauente et il
est croire que l'approbation ne se fera plus
longtemps attendre.
Sur une observation faite par le Collège, le
Conseil est d'avis d'accorder sur les frais impré
vus, une gratification au sieur Hof, spéciale-
m ;nt chargé de surveiller le débit de la viande
la Halle.
Une pétition signée par un grand nombre de
cultivateurs habitant les communes environ
nantes, réclameul contre la taxe imposée la
sortie des vidanges. Ce droit minime toutefois,
donne un produit d'au-delà de 3,000 francs. Il
ne serait peut-être pas inopportun d'examiner,
au cas que ces réclamations continuent, s'il
n'y aurait pas lieu de faire poinçonner les ton
neaux affectés au transport de cet engrais; car
on est fondé croire que cet impôt loin d'avoir
été défavorable aux cultivateurs, leur a servi de
prétexte pour augmenter outre mesure la con
tenance des cuves l'aide desquelles les ma
tières destinées amender le sol sont mesurées.
Le sieur Bossaert, charcutier, prie le Conseil
de revenir sur une précédente décision et de lui
allouer une avance de 6,000 francs au lieu de
4,000, sur les fonds pour l'encouragement de
la reconstruction des façades en bois. L'assem
blée est d'avis de maintenir son premier vote
et de n'allouer qu'une somme de 4,000 francs,
estimée suffisante pour la reconstruction qu'il
s'agit d'opérer.
M. 1 echevin Iweins lit le rapport sur la situa
tion de la caisse communale et s'étend sur l'ex
actitude et le soin avec lesquels est tenue la
comptabilité communale.
Le compte pour l'exercice 1830, de l'école
communale primaire gratuite, est soumis
l'approbation du Conseil. 11 offre en recette
fr. 5,295-04; en dépenses fr. 4,695-96. Il pré
sente donc un excédantde fr. 599-08, qui pro
vient de ce qu'une place de professeur a été
vacante pendaul une grande partie de I année.
M. De Keyzer s'adresse au Conseil pour le
prier de vouloir bien lui allouer des émoluments
plus élevés que 500 francs. Depuis 1833, la
ville s'était engagée payer M. De Keyzer,
comme chef de I harmonie de musique, une
Mes bons pères, désirez-vous souper ou simplement
vous rafraîchir Excusez la paresse de mes valets, qui
vous ont laissé sans pitié dans la rue. Je saurai tes
châtier.
Les deux moines firent un signe de tête négatif.
Et maintenant continuez, monsieur de Lamorgc;
que voulez-vous de moi Mes offres faites, je suis tout
vous.Vous direz inon père, continua le page en
baissant la voix, que je prie Dieu pour lui, et vous lui
remettrez ceci.
II tira de son sein, pour le déposer dans les mains de
l'hôtelier, le papier qui contenait sa boucle de cheveux.
Mon enfant, ce que vous allez faire est criminel,
vous l'avouez vous-même; mais nous suivons tous notre
destinée. Quand mon grand oncle partit pour la Terre-
Sainte, il s'évada, comme vous, du toit paternel mais
avant de quitter son pays, il alla trouver un prêtre et se
confessa; cette action lui porta bonheur. Eh bien faites
de même.
Ange baissa les yeux.
Voilà justement les révérends qui consoleront votre
pauvre cœur malade; voulez-vous que je leur parle
Le page, après avoir réfléchi quelques instants, redressa
sa jolie tête et répondit d'une voix ferme
somme de 1,200 francs, et cet èngagement est
expiré. Il y a quelques années et avant l'expi
ration de la convention, l'autorité communale
avait offert un nouvel engagement M. De
Keyzer, raison de 700 francs par an, et pour
iii nouveau terme de 12 ans. Celte négociation
n'avait pas abouti, bien que les fonctions de M.
De Keyzer ne fussent plus les mêmes qu'à l'épo
que où il était vertu en ville, en 1833. [Sommé
professeur de musique l'école communale, où
il rend des services très-réels, M. De Keyzer
recevra sur les fonds de l'école communale un
supplément de traitement de 200 francs.
Le Conseil passe au troisième objet l'ordre du
jour, puisque la commission chargée de présen
ter un rapport sur les modifications réclamées
par M. le Ministre de la justice au règlement
du Monl-de-piélé, n'a pu encore terminer son
examen.
M. le Ministre de l'intérieur a fait parvenir
de nouveau, sur la suggestion probablement de
quelques intéressés, des observations au sujet de
la perception du droild'octroi sur les bières.
Celle missive portée l'ordre du jour de la
précédente séance, avait été renvoyée l'exa
men d'une commission composée de MM.
Ivveins-Fonteyne, Vanden Bogaerde, Beke et
Vande Brouke. Ce n'est pas la première fois que
des réclamations ont surgi contre le système de
perception appliqué icimais chaque fois,
après une instruction faite par l'intermédiaire
des fonctionnaires de l'administration des finan
ces, le peu de fondement des observations pré
sentées contre le système en vigueur Ypres,
a été reconnu et le tarif ainsi que le mode de
perception ont reçu une nouvelle sanction de
la part du gouvernement.
De nouveau la commission a voulu s'entourer
de tous les renseignements et après examen de
la question, elle a cru pouvoir proposer au
Conseil les conclusions suivantes
Abt. 1. Le règlement cesserait d'être ap
pliqué, ses effets seraient suspendus, pendant
une année, en ce qui concerne la déclaration
et la surveillance l'entonneraent.
2° Le droit d'octroi resterait fixé fr.2,05.
3°— 11 serait tenu note des quantités expor
tées et le compte en serait fait tous les trois mois.
4°A l'expiration de l'année ou des épo
ques plus rapprochées, sauf régularisation la
fin de l'exercice, il sera fait un décompte géné
ral. La ville loucherait sur les sommes perçues,
fr. 38,127 et l'excédant serait restitué aux bras
seurs-exportateurs au prorata des quantités
exportées.
5*Des mesures transitoires seraient prises
pour ce qui concerne les bières en cave, au mo
ment de la mise en vigueur des nouvelles dis
positions réglementaires.
Une longue discussion s'élève sur la portée
des conclusions de la commission. Il est
remarquer que ce n'est plus la perception d'un
impôt, mais une transaction pour ainsi dire
imposée par les intéressés. D'un autre côté,
une somme est réservée au profit de la ville,
mais tous les ans, on s'adressera au Conseil pour
qu'elle soit diminuée. Le nouveau mode de
perception ressemble en quelque sorte, une
capitation peu favorable aux brasseries de
second ordre. Enfin, une nouvelle loi sur l'ac
cise de la bière est annoncée et il aurait semblé
plus opportun, puisqu il aurait fallu alors modi
fier le système de I octroi, d'attendre jusqu'à
l'introduction d'une nouvelle législation et, en
attendant, maintenir ce qu'on avait défendu
avec succès contre des réclamations peu fondées,
mais persévérantes. Les conclusions de la com
mission ont été admises l'unanimité moins
une seule voix, celle de M. Merghelynck, quia
demande I insertion de son vote négatif au
procès-verbal. M. Cardinael s'est abstenu.
A midi et demi la séance est suspendue jus
qu'à trois heures et demie.
A l'heure désignée, les mêmes membres sont
présents, l'exception de MM. Boedt-Lucien et
Edouard Cardina el.
Le Conseil s'occupe du quatrième article de
l'ordre du jour. 11 s'agit du taux de l'indemnité
payer pour 1850 par les familles aisées
n ayant point dans leur sein d'homme en ac
tivité de service dans la Garde civi que. Le
Conseil de récensement a proposé quatre catégo
ries la première 20, la 2e 13, la 3° 10 et
la 4e 5 francs. Le projet de rôle sera préparé,
et on annoncera le dépôt au secrétariat de
l'hôtel—rie—ville, afin que les intéressés puissent
faire valoir leurs réclamations, s'il y a lieu.
Le Conseil approuve les adjudications sui
vantes des étaux la boucherie pour fr.
1,315; du droit de place au marché au beurre,
pour 330 fr.; du droit de place au marché
la volaille el au gibier, pour i50 fr. du droit
de dépôt au quai, pour 530 fr. enfin du pro
duit des lieux d'aisance des casernes et corps
de garde, raison de 73, 70 et 50 cenliiuis
par hectolitre de matières.
L'article suivant de l'ordre du jour appelle
la délibération sur 1 établissement d'une route
pavée du cabaret dit het Hal/ebast jusqu'au
gravier de Bailleul. Le Conseil prend commu
nication du dossier; la ligne principale qui
doit être considérée seule comme voie pivée
de grande communication, a un développement
de 4,650 mètres de l'Hallebast Locre et de là
jusqu'à la Douve, il y a 2,030 mèlr*; reste encore
une partie mitoyenne entre la France et la Bel
gique de 990 mètres. Mais l'artère principale
sont jointes des embranchements sur Dranoulre,
Westoulre elReuinghelst.
Comme le dossier n'est pas complet el que
l'affaire n'est pas en état de subir un examen
approfondi, le Conseil est d'avis de renvoyer
l'instruction de celle question une commission
composée de MM. le Bourgmestre, Vanden Bo
gaerde, Vande Brouke et Boedt, avocat. Elle
est chargée de s'entendre avec toutes les com
munes intéressées et de faire uu travail d'en
semble, s'il y a lieu.
Enfin le Conseil charge le collège de faire la
légende qui doit être gravée sur les jetons de
présence pour l'année 1850.
Rien n'étant plus l'ordre du jour public,
la séance continue en comité secret.
Oui.
Le gros brave homme se leva péniblement, et abordant
les deux moines, il leur dit
Mes révérends sires, le charmant enfant qrjie vous
voyez dans ce coin là-bas va faire un lointain et périlleux
voyage; il a besoin de conseils et d'inspirations divines.
Celui de vous qui le confessera aura fait une bonne
œuvre, comprenez-vous
Les religieux se regardèrent d'abord, comme pour se
consulter; puis l'un d'eux se leva et fit signe l'hôtelier
qu'il était sa disposition.
Maître Gaspard se tourna vers le page, qui suivit le
moinede l'air humble d'un écolier coupable, mais résigné.
Il se glissa dans une chambre où son confesseur venait
d'entrer. Le bel enfant tenait 1^ main sa toque de
feutre, dont la longue plume traînait terre. Toute sa
petite personne était si modeste, si chagrine, si recueillie,
si intéressante, qu'à le regarder on eut voulu lui baiser
le front. Le moine, après avoir posé le flambeau qu'il
portait sur la cheminée, s'assit l'angle le plus sombre,
et appela le page d'un simple geste. Ange s'approcha;
ses petites jambes tremblaient sous lui. Il passa derrière
le saint homme, et, tombant sur Ses deux genoux faire
retentir les dalles, il posa sa tète blonde sur les genoux
de son confesseur, et pleura...
Mon fils, dit le moine d'une voix troublée, pourquoi
pleurez-vous
A ces mots, le pauvre enfant se calma il se souleva,
et sembla écouter la voix qui avait parlé comme l'oiseau
qui, entendant le vol de sa mère, met la téte bors du nid.
Mon père, dit-il enfin de sa plus douce parole, je
suis bieà coupable et bien plaindre j'ai commis un
crime Un crime, votre âge, mon enfant Un
crime affreux J'ai trompé la tendresse paternelle j'ai
fui, j'ai laissé mon père que j'aime, dans le chagrin et
dans les larmes. Il n'avait que moi, il n'aimait que moi
j'ai eu le courage de l'abandonner.
De nouvelles larmes remplirent les yeux du pauvre
page le moine ne put dissimuler les siennes.
Vous pleurez, s'écria Ange, vous pleurez aussi
Quelle bonté Je vous fais pitié, n'est-ce pas Oh! je suis
malheureux; car, voyez-vous je n'ai jamais commis
aucune faute, moi; je n'ai jamais pensé qu'à rendre joie
pour joie ce vieil ami de mon enfance. Il y a des
moments où je sens des remords; je veux alors retourner
au château de Kerven je veux aller me jeter aux pieds
de mon père, et, dans ses bras, sur son cœur, son cou,
étouffer ses chagrins sous mes baisers, caresser ses