JOlIItiVAL DYPltlïS ET DE L'ARItOMHSSEMEXT. Vires acquint eundo. j*° 1.011 10 Année. DiBiiasiehe, 12 Janvier 1851, ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: oO centimes. Le PnoGnès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. INTÉRIEUR. Ypres, 11 Janvier. -Laloi sur l'enseignement moyen a disposé que l'instruction religieuse serait donnéeou surveil lée par les ministres desculles, sur l'invitation qui leur en serait faite par l'autorité civile. Des négociations ont été ouvertes avec l'épiscopal pour obtenir l'accomplissement de celte pres cription de la loi. Nous trouvons la situation délicate pour le ministère. Devoir négocier avec des prélats qui ont pétitionné contre laloi, pour obtenir leur coopération dans le but de pouvoir exécuter celle même loi contre laquelle ils se sont régimbés et l'occasion de laquelle le Pape a blâmé la Belgique dans une allocution consistoriale, est une position peu favorable Aussi nous croyons que s'il intervient un arran gement, l'épiscopal tentera de conserver la haute main sur l'enseignement non-seulement reli gieux, mais purement civil. Nous approuvons les réflexions que le Messager de Gand a pu bliées sur celle grave question, et nous les faisons suivre ici C'est l'Indépendancecroyons-nous, qui a annoncé qu'on était sur le point d'obtenir de l'épiscopal un arrangement favorable pour Uexé- culion de la partie de l'enseignement moyen qui regarde l'instruction religieuse. Si par arrange ment on entend une concession de la part du pouvoir civil, une modification de la loi, c'est possible; si par arrangement on entend que 1 épiscopal va se prêter lexéculion intégrale de la loi, qu il va préposer des ecclésiastiques l'instruction rèligieuse dans les établissements de l'Etat, sans obtenir en.échange la lécusalion du personnel enseignant laïc et la censure du programme des éludes, il nous semble bien naïf de le croire. L'Eglise est absolue dans ses principes, elle ne connaît pas de transaction, et toute négo ciation étant une transaction, on ne peut négo cier avec elle. Il faut passer par sa volonté ou s'élever au-dessus. M. l'archevêque de Pradt l'a dit, qui traite avec Rome abdique et M. de Monlalembert a dit une autre vérité synonymi- que Rome a un petit mol contre lequel vien- LIS lUMilIRS DŒRVEN. i.e cortege. Le 14 juin 1470, la route d'Amboise Paris était cou verte, aux environs de cette première ville, d'une foule nombreuse que des piquets de soldats avaient peine contenir. Le bon peuple de la Tourraine avait pris ses habits du dimanche, et quoique ce fût un jour ouvrable, nul ne semblait en peine de sa besogne. Parmi les ba dauds en justaucorps de laine, parmi les fraîches pay sannes en béguin et en cornette, parmi les enfants qui ouvraient de grands yeux en' se faufilant travers les jambes des badauds, on voyait des cavaliers en costume de fêle qui, la plume la toque et l'épée au côté, se pava naient sur de nobles coursiers impatients des embarras qu'ils rencontraient. Un feu croisé de conversations bruyantes animait toute cette cohue quelques mots dérobés et là, feront connaître au lecteur le sujet de ce grand émoi de la population d'Amboise. Le chemin est assez large, mon gentilhomme, vous pourriez bien épargner mes talons Faut-il te prier de faire place, en mettant chapeau bas, mon beau rustre Allons gare, quoi sers-tu ici la reine Marguerite y vient-elle pour te montrer son Visage et ne devrais-tu nas faire en cnrtn Ae lui enelier le tien Gare... gare dront toujours se briser la diplomatie et la force non pnssumus. Or, comment I Eglise a-l-elle jugé la loi nouvelle? De 1823 30 elle a soulevé la nation contre la monarchie, son grief était celui d au jourd'hui. Le parti est parvenu faire flétrir celte loi par le pape: il a produit contre elle l'agitation du péliomiemenl l'épiscopal a péti tion né lui-même auprès du sénat. Donc pour l'épiscopal la loi est inadmissible d'après des principes qui ne transigent jamais. On dit, mais l'exaltation de la lutte passée, les esprits arrivent la conciliation. Mais l'église n'a rien de soudain, elle a des idées arrêtées. Quels sont donc les symptômes qui pourraient faire croire l'épiscopal qu'il doit se juger parce qu'il se serait trompé l époque de la discussion dé la loi? Bien plus, parce que le pape, l'infaillibilité, se serait trompé lui-même. Mais peine les athénées placés sous la surveillance de l'Etat, notre évêque a défendu l'ecclésiastique qui donnait l'enseignement l'athénée de continuer cet enseignement. Eh bien la pensée de l'épiscopat sur l'en seignement de l'Étal a-t-elle reculé d'une ligne dans son hostilité? Ne tient-il pas toujours ce langage de souverain sujet que le monde ne comprend plus N'est-ce pas toujours cette conviction naïve dans une suprématie chiméri que sur l'Etal, celle conviction que la vie des établissements de l'Étal est une concession de l'Église ou une usurpation du gouvernement. Nous n'avons jamais cru aux transactions de I Église avec la liberté. L'épiscopat ne sor tira pas de ce dilemme: ou nous pourrons révoquer votre personnel enseignant et rédiger le programme de vos éludes, ou nous vous refuserons un professeur ecclésiastique. On écrit de Tournay Le bruit court que Mme de Bocarmé est en aveu; elle a fait, dit-on, des révélations telle ment détaillées que l'instruction marchera dé sormais rapidement et coup sûr. Un arrêté royal, en date du 28 décembre d', rapporte les deux arrêtés du ^septem bre précédent, qui ont nommé, savoir lesieor Pollenus, procureur du roi Furnes, et le sieur De Zanlis, substitut du procureur du roi Arlon. Nous apprenons que de nouvelles poursuites sont intentées contre M. V. Kervyn, pour con travention la loi du 12 mars 1818, sur l'art de guérir. L'affaire de M. le juge C. Sieur, ayant^été appelée l'audience du tribunal correctionnel d hier, a été remise au 8 mars prochain. En achevant ces mois, le jenne seigneur, qui s'adressait un artisan, fit cabrer son cheval et franchit, d'un seul bond, un espace considérable qui le mit l'abri des réponses de l'honnête citadin. Parbleu voilà un saut merveilleux, mon cher comte que débatliez-vous donc avec ce manant 11 voulait me défendre de lui passer sur le corps est-ce raisonnable Ils sont tous ainsi, monsieur de Torey, dit en riant un autre fou qui se joignit an groupe imaginez-vous qu'avanl-hier, lorsqu'arriva au château la compagnie de lord Warwick, l'un de ces malotrus se trouvant devant moi et m'enpêchant de voir, s'avisa de trouver mauvais que je montasse sur ses épaules. Nous étions pied tons l.-s deux pouvais-je mieux l'honorer qu'en le faisant de mes écuries Le capitaine Salazar changea brusquement le ton de la conversation par ces mots Messieurs, connaissez-vous ces deux gentilshommes qui viennent nous, sur do beaux chevaux noirs Les jeunes seigneurs se penchèrent sur leurs selles; et regardèrent en avant; tous répondirent l'un après l'autre: Non. Ils sont de la Rose rouge; le plus jeune a vraiment bonne mine. Oh mais regardez donc ce bel enfant qui caracole et ne devrais-lu pas faire en sorte de lui cacher I derrière eux, quel délicieux damoiseau I C'est pardieu vrai, s'écria de l'Aigle d'où diable Le nombre des décès dans le clergé de Belgi que, pendant l'année qui vient de finir, est de cent et trois. Plusieurs d'entre ces ecclésiasti ques sont morts un âge très-avancé et nous reportent en quelque sorte au temps des pa triarches. Nous citerons M. Jacqnemin, décédé dans sa 82e année; MM. FrenoyCeulers, Boven, Van EgerenYViekers avaient un ou deux ans de plus; MM. Claeys et Baugniet avaient atteint 83 ans; MM. Develelle et Van- dendaele, 87; M. Lecomle, 88; M. Vinoix, 90; M. Janssens, 91 M. Yzerenlant, 93; et enfin M. Dechamps, 97. On écrit de Paris On craint fort que le prince président, tou jours malheureusement influencé par les mau vaises têtes qui l'entourent, ne se laisse aller confier les affaires des élyséens purs, c'est-à- dire des décembrisles, mais on redoute da vantage encore que l'assemblée ne dépasse les limites de la prudence dans lesquelles elle s'est généralement tenue jusqn'àprésenl. Quoi- qu il en soit, ayez pour certain que nous louchons un moment suprême auquel le pays doit se préparer s'il ne veut pas être sur pris, débordé et sacrifié comme en février. i Vendredi soir, vers 6 heures, Wevelghem, sur la grande route de Courtrai Menirt, un incendie a dévoré trois maisons et un hangard renfermant une assez grande partie de lin. ap partenant au sieur Pinoy, marchand de lin. Ce hangard était assuré. sortent-ils? nos dames vont le dévorer... Ah ils s'ar rêtent dans ce groupe de chevaliers anglais; vous plaît-il de les aborder Oui, certes, dit le vicomte de Turcnne; mais tenons nos chevaux et montrons qui nous sommes. Vous avcz-là monsieur de Salazar, un pourpoint ravissant, qui vous l'a chamarré Le juif le plus habile et le plus charmant voleur du monde. Ah! bonjour mon cher comte, dit le sieur de Torey un beau cavalier qui croisait le groupe en ce moment. Messieurs, je vous salue. M. de Dunois, pourriez-vous nous apprendre quels sont ces étrangers? demanda le capitaine Salazar. C'est d'abord le lord Wcnlock, un ami de la reine Marguerite, puis, le jeune chevalier Henri de Ktrven fils du fameux comte de ce nom. Ab diable, s ecrierent tous les jeunes gens. Mais la cour va devenir charmante, dit en riant le baron de l'Aigle, vraiment je remercie Dieu d'être au monde. Et ce jeune lutin qui les accompagne On dit qu'il est page du chevalier de Kerven. En ce moment une brise douce et fraîche chassa subi tement un nuage de poussière qui avait caché la roule, et l'emporta vers le fleuve qui le reçut en frisonnant. Le cortège de la reine apparut alors tous les yeux et fut signalé par des fanfares qui éclatèrent dans les airs. Aus-

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1