JOl'MAL D'YPîtES ET DE L'ARItOYDISSEMENT.
H'° 1,012. 10e Année.
Jeudi, 16 Janvier 1851.
Viies acqumt eundo.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 15 Janvier.
Concert de M. OTTO
Chef de la Musique des Sapeurs-Pompiers.
Si le spectacle nous lait défaut et nous nous en
plaignons, au moins les l'êtes musicales se succèdent
rapidement. Dimanche dernier, nous avons eu un
concert qui a offert beaucoup d'attrait. Des ta
lents qui se produisaient pour la première lois en
notre ville, se sont fait entendre. Ceux qui auront
répondu l'appel de M. Otto, n'ont pas eu lien de
s'en plaindre et ceux qui y ont manqué, regrettent
leur absence.
L'ouverture des Monténégrin*arrangée pour
harmonie par M. Otto, a été exécutée d'une manière
admirable. Les musiciens étaient placés au iond du
théâtre, par une heureuse innovation, et l'exécution
au lieu d'être trop bruyante, a eu lieu de manière
ne pas mériter ce reproche souvent juste. Du
l este, la musique des Sapeurs-Pompiers ne cesse de
faire des progrès et cela est d'autant plus louable
que c'est au travail et au zèle des sujets qui la com
posent, que celle amélioration est due. La fantaisie
sur les motifs de Stranierarendue parle même
corps de musique, a été enlevée avec le même en
train et la même précision.
Venons maintenant aux artistes étrangers qui
ont prêté, le concours de leurs talents pour rendre
ce concert plus brillant. Parlons de la chanteuse
M®'" Houthuofdcantatrice du Conservatoire de
Gaud. Rarement il nous a été donné d'entendre,
dans notre salle de concert, une chanteuse aussi
remarquable. Douée d'une belle voix, maniée avec
art, M"° Houthoold a chanté, avec une expression
extraordinaire, les romances et l'air de Gamache.
Vocalisant avec une extrême facilité, celte canta
trice est destinée fournir une belle carrière
musicale.
Les deux frères Houin se sont fait connaître
comme deux artistes remarquables et qui promet
tent pour l'avenir. Les morceaux qui ont été exé
cutés étaient hérissés de difficultés et nos jeunes
violonistes les ont attaqués avec une pureté et une
hardiesse qui démontrent que l'étude a assoupli
leur talent. Ils ont fait beaucoup de plaisir et la
salle entière a retenti d'applaudissements mérités
aprèf chaque' morceau exécuté par M11® Houthuofd
et les frères Houin.
Pour finir la partie musicale de la soirée, iir trio
pour violon, piano et violoncelle, qui n'était pas in
scrit sur le programme, a été exécuté par MM.
Houin, Verhille et Slruye, la grande satisfaction
des amateurs de musique qui ont rarement 1 occa
sion d'entendre des symphonies, genre de musique
autrefois Ifès-goûté.
LUS DIMUlftS DŒRVIglNI.
le cortège.
Henri était en présence de la reine, le visage pâle, les
yeux presque voilés. Sa main tenait les rênes en frison-
nant; son cœur battait avec violence, il regardait avec une
expression indicible tantôt le visage majestueux de Mar
guerite d'Anjou, tantôt celui de cette dame d'honneur
que chacun admirait près d'elle. Ses lèvres entr'ouvertes
étaient glacées. Tous les courtisans empressés regarder
la belle suivante de la reine, la virent pâlir et porter son
mouchoir brodé d'or ses yeux; ce mouvement décou
vrit sa taille légère et fine... on la trouva plus belle
encore.Nous vous savons gré, monsieur de Kervcn,
de votre dévouement. Avec le nom que vous portez, vous
n'avez besoin ni d'exhortations ni de modèles. Pour
agir, il vous suffira de regarder votre écu.
Ainsi ferai-je, Madame, murmura le chevalier d'une
voix faible et presque éteinte.
La fin de la soirée a été consacrée la danse, car
le concert-bal tend h entrer dans nos habitudes.
Nous ne pouvons le désapprouver, c'est une façon
de satisfaire les vœux de la jeunesse et les plaisirs
de l'âge mûr.
Nous croyons être utile aux souscripteurs de
la Tombola de l'exposition des beaux-arts
Bruges, en reproduisant le résultat officiel du
tirage v
EXPOSITION DE BEAUX-ARTS
Bruges
DU MOIS DE SEPTEMBRE 1850.
tombola*
N» gage. N» du cat. Désiguatiou des objets gagnés.
132 18 Pâturage dans la vallée de Datnpierre. Par
Bàhm.
134 10 Jenny bcans venant visiter la prison de sa
sœur Eilie, condamnée mort. Tableau
d'Henri Becquet.
242 239 Le Tireur l'arc. Statue en plâtre. Par
Pickery.
846 241 Une demoiselle pinçant de la guitare. Ta
bleau de Fidnoy.
1064 79 Intérieur de l'église St-Nicolas Gand. Par
De Cauwcr.
1113 156 Les Jeux, les Grâces et les Ris, groupe en plâ
tre. Par Fiers.
1579 246 Vue de la plage de Schevcninghe. Par
Pleysicr.
1420 558 Philippe-le-Bon chez les frères Van Eyck.
Par YVailays.
1588 60 Brauwer, prisonnier Anvers. Tableau de
Bernard Cloet.
1717 559 Marine, de Waldorp.
1768 42 Le Répcntir. Tableau de Cannecl.
1872 86 Souvenir de Sicile. Tableau de Ivnyff.
2204 575 Les Écoliers en pénitence. Par Wuilfuert.
2267 217 Intérieur avec ligures. Par Melzer.
2269 579 Tableau de fleurs, de Daitiis.
2548 64 Le Départ pour le bal déguisé. Par Corcole.
2355 51 7 Un homme en prière. Par Van Hollebeke.
2759 231 Un Marchand Ambulant. Par Puuw.
2808 il Le guet-apeus. -- Par Jacquand.
5057 25 Une plage. Vue prise eu Hollande, par Fr.
Boulanger.
3117 261 Bords du lac de Brientz. Par Rofliaen.
3165 46 Gui de Dampierre et sa lille Paris.—Tableau
de Cicrckeus.
5286 56 Paysage. Par Clecnwerk.
5294 501 Un attelage traversant la bruyère. Par
Vander Vin.
3553 293 Renibrant venant de vendre son premier
tableau, en dépose le prix au milieu du sa
famille. Tableau de Vanden Eycken.
5655 69 Paysage. Par Daveloose.
5740 209 Épisode de l'histoire de F'iandre. Tableau
d'Eug. Legendre.
4017 61 L'école buissotinière. Par Coninckx.
4063 254 Hiver. Figures par Verboekhoven.
Tableau de Verwée.
4143 215
4555 298
4598 305
4654 358
4694 106
4754 250
5022 149
5258 373
5454 250
5446 156
5534 221
Inondation de la Meuse en 1850. Tableau
de Marinus.
Une cascade. Par Vander Eyckcn.
Une famille naufragée. Tableau de Jules
Vande Vyver.
Chapelle gothique en bois de chêne. Par
Van Weydeveldt.
Vue des environs de Bruxelles. Par Dcsan.
Statue en plâtre. Par Poupaert.
Le maître d'école. Par Geirnaert.
Un page. Par Willkamp.
Vue prise aux environs de Salerne. Par Ed.
De Vigne.
Intérieur avec figures. Par Ghesquierc.
Van Braekel commandant l'abordage devant
Rochcster. Par Musin.
Tout-à-coup le cercle des gentilshommes fut agité
plusieurs des cavaliers mirent pied terre.
Que se passe-t-il demanda la reine. C'est le
page du chevalier de Kervcn qui s'est évanoui, Madame;
on le relève.
A ces mots, Henri sembla se réveiller, et, se tournant
vers son frè're, il s'écria
Angr, pauvre Ange, qu'as-tu
Le bel enfant ne répondit pas; son visage était pâle et
sans vie; ses bras pendaient inanimés ses longs che
veux couvraient ses épaules de leurs boucles blondes.
De l'air de l'air s'écria Henri, et il frappait dans
les mains de son page. La reine fit un-pas en avant.
Quel est ce gracieux petit être On le nomme
Ange de Lamorgc; c'est la plus jolie lleur de votre cour,
répondit lord Wcnlock. Je le prends mon service,
milord vous me le présenterez demain.
Comme le cortège se remettait en marche, un moine
de Saint-Jérôme perça la foule, et, arrivant jusqu'au
page qui était évanoui, il se pencha sur l'enfant et lui
L'ensclgiicmcut moyen.
A propos de ce que dit certain journal qui,
ne croyant pas l'entente piocha itie de l'épis-
copal et du ministère dans la question de
l'enseignement, en rejette la cause sur les pro
positions peu conciliantes du pouvoir, nous
ferons observer que nous ne concevons pas eu
quoi peut consister l'esprit de conciliation ou
de non-coucilialion dans l'exécution d'une loi.
Le pouvoir exécutif n'est ici que I instrument
de la volonté de la chambre. D'après celte loi le
ministre invite l'évèque nommer un institu
teur religieux auprès des établissements de
l'Élat. Cette nomination est inconditionnelle,
c'est-à-dire que l'épiscopat ne peut pas poser
comme condition de celte nomination, par ex
emple, la révocation d'un professeur qui ne
pratiquerait pas dans le sens de M. d'Anelhan,
et I amendement du programme des études Ce
moyen d'escamoter indirectement la prérogative
de l'Etat a toujours été la prétention du clergé
et la source des difficultés qui ont surgi dans
l'élaboration d'une loi sur la matière. En effet,
accepter cette condition, c'est faire de l'Etat
I homme de paille, I éditeur responsable de l'en
seignement du clergé. Il serait honteux de
tomber dans un piège aussi grossier, ou ce
serait manquer ses devoirs dy donner en
ayant l'air de ne pas l'apercevoir. Cela se prati
quait sous la mystification du mixte qui per
mettait M. Nothomb d'ajouter l'enseignement
privé des évêques un enseignement payé par le
budget. Une pareille loi n'était qu'un vote d'un
million en faveur du clergé. Une cataracte de
17 ans, c'est assez long.
Or. sans avoir besoin de connaître sur quel
terrain le clergé pose la négociation, quiconque
sait lier deux idées est convaincu que ce doit
frotta les tempes avec de l'eau qu'il prit dans sa gourde.
Merci, mon père, soignez-le c'est mon frère...
Voilà pour vos aumônes, dit Henri.
Et, jetant aux pieds du moine une double couronne
d'or, il se remit en selle et regagna le gros de l'escorte,
où les premiers mots qu'il entendit furent ceux-ci
Avez-vous jamais vu sa pareille en Espagne, capi
taine Salazar Ni en Espagne, ni nulle part, monsieur
de Narbonne. La connaissez-vous, monsieur de l'Aigle
Je viens d'apprendre son nom, Messieurs, répondit le
baron; elle s'appelle Marguerite de Rosières. C'est la fille
de la fameuse duchesse de Seve.rn. On la dit sage autant
que belle, et c'est beaucoup dire, ce me semble. Il nous
reste lui trouver un amoureux. Qui de vous qui de
nous, Messeigncurs
Henri se borna regarder le jeune étourdi d'un air
froidement assuré.
Une dernière salve d'ar.illerie ébranla les airs.
Le bruit des cloches cessa... La tête du cortège tou
chait au château royal, où le roi de France attendait en