EXTÉRIEUR. Faits divers. YARIÉTÉS. Comme nous l'avions prévu hier, le premier acle que le nouveau cabinet ait eu signer est la deslitutiondu général Changarnier. Par arrêté présidentiel contresigné par les ministres de la guerre et de l'intérieur, le commandement en chef de l'armée de Paris est aboli iVlous don nons plus loin les nouvelles uomiintions Celte destitution a causé dans Paris et l'assemblée une sensation immense Dans la séance d'hier les minisires oui été vivemenl interpellés par M. de Rémusat, qui a demandé que rassemblée se retire dans ses bureaux pour discuter la conduite qu'elle aura désormais tenir. Les explications données par M. Baroche ont été quelque peu embarrassées, aussi après un discours incisif de \1. Berryer et une dis cussion animée dans laquelle MM. Dufaure, Rouher et Bedeau ont pris tour tour la pa role, l'assemblée a décidé une forte majorité qu'elle se retirerait dans ses bureaux pour délibérer. Le Moniteur publie un tableau très-intéressant, contenant le chiffre de la solde des officiers dans 14 pays différents. Ce travail sera utilement consulté propos de la discussion du budget de la guerre. ÏKANCE. P.titis, 12 Janvier. II. s'agit encore de la prétendue conspiration orlcuniste dont je vous ai parlé, d'après les récils de personnes intéressées croire son existence, ne fut-ce que pour porter une atteinte l'autorité morale du général Changarnier. On prétend que le prince président aurait, son tour, entre les mains une correspondance échangée entre le général Changar nier et Madame la duchesse d'Orléans. Voici comment cette correspondance serait tombée entre les mains de Louis-Napoléon: M. Changarnier confiait ses lettres pour les faire parvenir, plus de sûreté, un de ses jeunes officiers d'ordonnance intimement lié avec un aide-dc- camp de Louis-Napoléon. Celui-ci ayant reçu de son aini la confidence de la mission dont il était chargé par l'ex- co.nmandaiit en chef des forces de la Seine, engagea fortement le jeune officier d'ordonnance d'avouer le complot au président de la république, comme un moyen certain d'avancement. En cllel, depuis lors presque toutes les lettres adressées la duchesse d'Orléans auraient été remises M. Louis-Napoléon qui se trouve rait ainsi possesseur de dix-sept autographes de M. Je général Changarnier. y On remarque l'extrême prudence et la réserve qui règne au palais de justice; il était rare de trouver quel ques membres de la magistrature et du barreau qui voulut exprimer son opinion sur la situation. Du reste on donne comme certain que la révocation de M. Dupin, comme procureur-général près la cour de cassation, a été agitée de nouveau dans le conseil des ministres. Sur les observations de M. Rouher qui a fait valoir les qualités éminentes du jurisconsulte que possède M. Dupin, cette question a été non pas rejetéc, mais seulement ajournée. Les membres de la majorité sont résolus d'agir avec une extrême prudence; placés entre deux écUeils, le dan ger d'aller trop en avant et la crainte d'amoindrir l'as semblée, ils espèrent rester dans la ligne qui ne com promet aucun intérêt; c'est avec prudence, avec maturité, qu'ils prendront un parti. Je ne puis dire quelles mesu res seront prises. On assure que l'une d'elles consistera réintégrer dans ses fonctions M. Yon dont la démission n'a pas été acceptée. La minorité est résolue de se tenir dans l'expectative et de profiter des fautes que commettront les deux pou voirs. Tous les membres de l'opposition républicaine, n'importe quelle nuance ils appartiennentdoi vent se réunir aujourd'hui, midi on ne sait pas encore quel sera le résultat de cette nouvelle et subite réunion, mais je dois en connaître la cause le conclave socialiste s'est tenu rassemblé avant-hieret hier la nuit; les anciens délégués des clubs auraient décidé qu'il fallait prévenir tous les chefs de section de tenir leurs hommes prêts au premier signal, cette décision du con clave, si contraire aux instructions des émigrés de Lon dres, publiées dans les journaux rouges, aurait provoqué la réunion parlementaire d'aujourd'hui. Le prince président paraît persister ne vouloir plus s'adresser l'assemblée pour obtenir une nouvelle dota tion. Je vous ai déjà annoncé qu'il avait pris la résolu tion de reformer sa maison. Il paraîtrait qu'il commence 1 exécuter; il vient de vendre lord W...., riche anglais qui habite Paris, dix de ses plus beaux chevaux qui forment cinq magnifiques attelages. Le président a 1 intention de reformer ses écuries en premier et ses serviteurs en dernier. Le prince qui a toujours conservé de l'affection pour le général d Hautpoutlui a fait connaîtrepar un exprès, la nouvelle du remplacement du général Chan garnier. Du reste, Louis-Napolcon est décidé, ce qu'assurent ses familiers, ne souffrir qu'aucune atteinte soit portée son autorité, le nouveau cabinet qui vit encore, bien que M. Kcgnaud Je Saint-Jean d'Angely, en prenant le portefeuille de la guerre, ait dit qu'il ne croyait pas le garder plus de 24 heures, prend des mesures. M. le. général Perrotle nouveau commandant des gardes nationales de la Seine, a adressé tous les chefs de bataillon des instructions particulières tendant prévenir les gardes nationaux dont l'opinion ne serait pas con traire M. Louis-lionuparte de se tenir la première convocation; c'est là du moins un bruit que j'ai recueili. La situation est donc plus que jamais alarmante, s'il était permis de raisonner d'après la logique, on pourrait espérer que de nouvelles concessions,faites de part et d'autre, ajourneraient encore la lutte; mais un incident parlementaire, un mot, peuvent amener l'explosion. On assurait, hier au soir, l'Elysée, que la visite que M. de Lamartine a fuite au président de la république, n'avait aucun rapport avec une nouvelle crise ministé rielle. Je sais, quant moi, que l'illustre poète s'occupe d'écrire l'Histoire de la Restauration, laquelle sera ré digée dans un esprit fort différent de celle des Girondins. Cette histoire est déjà achetée un prix exorbitant par un des premiers éditeurs de Paris, je tiens de quelqu'un les paroles suivanlesque M. de Lamartine aurait prononcées: je ne sais pas le sort qui attend celte république qui j'ai tant sacrifié; unis je sens que mon Histoire de la Restauration ne précédera que de fort peu ue temps des événements considérables de mémo que mon Histoire des Girondins ne précéda que de huit mois la chute de la dynastie de juillet. ALLEMAGNE. CoLOGVt, 9 Janvier, 10 heures du soir. L'éditeur de la Gazette de Cologne a été acquitté par le jury après un quart d'heure de délibé ration. La susdite Gazette de Coloyne critique amèrement le langage de M. de Manleuffel la tribune elle le trouve déplacé, eynique vis-à-vis de la Hesse elle dit qu'avec la loi nouvelle sur la presse toute liberté de pensée est détruite de fond en comble. Dans le duché de Bade, la Gour supérieure de justiee a condamné Charles de Rottick, fils du célèbre historien, 20 aimées de travaux forcés, pour causes politiques. A Trêves, la Cour d'assises a condamné inort par contumace le ci-devant député au parlement de Franc fort, Simon. Le 7 janvier, 10 heures du matin, le corps autrichien d'exécution a franchi le territoire du Hanovre. A Casscl, l'état des choses dépasse toute imagination. La gendarmerie faisait enlever les journaux dans tous les lieux publics. Le deuil est partout le commerce est nul. 11 se prépare une émigration comme on n'en aura jamais vu. Les familles même les plus considérables se préparent quitter le sol natal pour chercher au loin un peu d'air libre. Le ministre Mack a proposé au cabinet de Vienne, comme moyen extrême pour sortir des embarras finan ciers sans cesse croissant, un emprunf monstre de 575 millions de florins, soit près de 900 millions de francs. La mortalité dans la métropole de l'Angleterre s'est élevée, pendant la dernière semaine, au chiffre de i,36g; ce chiffre dépasse la moyenne de la se maine correspondante des dix dernières années, si l'on en excepte a 845 où il est mort 1,417 personnes, et 1847, où ilenesl mort i,5io sous influence d'une basse température. Il y a eu 829 naissances de garçons, et 763 de filles, ensemble i,5yj. Le chiffre des naissances dépasse donc celui des décès de -225. i Nous venons d'apprendre que l'un des chefs les plus célèbres de l'insurrection hongroise, le général polonais Bem (Murat-Pacha), est mort Alep, le 11 décembre, après une courte maladie. Il est mort turc, et en cette qualité, il a reçu tous les honneurs dus sou rang. Manin, ce sublime serviteur delà liberté, quiaura un jour la plus belle page de l'histoire de Venise, est obligé, pour vivre, Lui et sa fille, de donner des leçons d'italien Paris. La foire d'Arlon, de la semaine dernière, a été une des plus considérables que l'on ait eues depuis long temps il a été exposé en vente 331 chevaux, 211 vaches, 29 veaux, 3o7 cochons, 1,206 hectolitres de grains, 338 d'avoine. Les chevaux se sont vendus avec une nouvelle hausse; des marchands français en ont pris beaucoup. Depuis 1839, on n'avait plus vu une pareille affluence d amateurs pour les che vaux de race ardennaise. Les vaches laitières étaient recherchées. Le prix du bétail gras et des porcs s'est amélioré. Les porcs se vendaient sur pied raison de 55 60 centimes le kilogr. Les grains ont baissé. Lundi matin, un individu qui a déjà subi plu sieurs condamnations, se présente chez un des com missaires de police d'Anvers et lui déclare qu'ayant été chargé, par un des camarades, de vendre un sac de graine de lin, provenant de vol, il vient le prier de l'incarcérer. Le commissaire, connaissant l'individu, lui dit de se rendre àl'Amigo, qu'il le rejoindra dans quelques instants; notre' homme ne se le fit pas dire deux fois, et, d'un air fort satisfait, se rend seul la permanence, où il attend tranquillement qu'on vienne l'écrouer. 11 faut croire que cet homme était poussé bout par le besoin, mais, en tout cas, cette franchise et cette naïveté dénotent un cynisme poussé aux der nières limites. .- Un grave accident a failli arriver au convoi du chemin de fer qui revenait de Bruxelles jeudi soir. Arrivé près d'Havinnes (Tournai), le tendera déraillé un endroit très-dangereux, mais grâce la pré sence d'esprit du machiniste, il n'a parcouVu qu'un trajet de quelques mètres en labourant la terre; né anmoins, la locomotive se trouvant dans l'impossi bilité de fonctionner, il a fallu demander du secours la station de Tournai, et les voyageurs ont attendu l'arrivée d'une locomotive et des grues et engius nécessaires pour déblayer la voie. On écrit d'Anvers: Hier au Dam, hors la Porte Rouge, un individu poussé par on uesait quelle idée, avisant un passant, l'arrêta pour lui dire qu'il avait l'intention de se jeter l'eau. Le passant qui croyait sans doute une plaisan terie, lui répliqua dépêchez-vous donc bien vite... Notre homme ne se le fit pas répéter.car peine ces paroles étaient-elles prononcées qu'il se préci pitait dans le Schyn d'où on est heureusement par venu le retirer sain et saut. Un magnétiseur marié, mais moins complaisant mari que magnétiseur enthousiaste, n'avait jamais pu parvenir endormir madame, et la taquinait fort, rien qu'à cause de ce mécompte. Ce n'est pas ma faute pourtant si je ne suis pas seulement somnambule, se plaignait-elle une de ses amies. Pourquoi ne dors-tu pas, et surtout pourquoi n'es- tu pas lucide? lui répondit en souriant l'ami en question. Le lendemain la feinme dormit et parla. Ge mari magnétiseur était dans le ravissement, car jamais encore il n'avait rencontré lucidité pareille. Grand Dieu s'écria tout-à-coup la nouvelle som nambule avec un frémissement nerveux. Quoi demanda l'époux. Je vois tout tendu de noir ici. Diable Et puis des prêtres... des cierges... un cercueil... Il va mourir quelqu'un dans cette maison. Peux-tu designer la personne Attends. Le magnétiseur tremblait que ce ne fût lui. C'est moi qui vais mourir, éclata tout-à-coup la somnambule. Dans combien de temps Dans six mois. Counais-lu quelque remède pour prévenir ce mal heur? La dame chercha longtemps, et répondit Mon Dieu non, et cependant... Cependant Beaucoup de soins, pas la moindre contrariété, du bonheur, enfin beaucoup de bonheur... et je serai peut- être sauvée. Est-ce tout Je ne vois plus. Il faudra m'endormir dans cinq mois, pas avant. Depuis ce jour, le mari s'empresse aux moindres ca prices de sa femme, qui se porte ravir, et qui tous les cinq mois répond, sitôt qu'elle est endormie Toujours ce même traitement, sinon la mort Elle sera heureuse perpétuité. «JS - Dixhïde. Marché aux grains du 13 Janvier I83L SORTE NOMBRE PRIX DE GB1IIS. d'hectolitres PAR HECTOLITRE. FR. C. KR C. C5 14 00 16 00 25 10 55 11 25 512 8 10 8 76 120 G 26 6 80 52 9 50 10 50 I 00 0 00 0 00

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3