Faits divers.
centaine de paquets de poudre fine, une quantité con
sidérable de cartouches, et, en outre, une canardière
chargée et amorcée.
Il parait que l'autorité est sur la trace d'autres dépots
considérab'es de munitions de guerre.
On écrit de Paris, 15 janvier:
Le convoi du chemin de fer du Nord, parti de
Lille, le i5, i heures 1/2 de l'api ès inidi, marchait
toute vapeur vers la capitale, lorsque vers 9 heures
ï/2 du soir, entre les stations de Boran et de Beau-
mont, un choc brusque vint retirer les voyageurs
du sommeil où la plupart étaient plongés. Tous les
waggons furent bientôt vides.
On s'aperçut alors de la gravité du péril auquel
on avait échappé, une roue du tender s'était brisée
et avait causé son déraillement. Le waggon de ba
gages qui suivait, rencontrant le tender enfonce
dans le sable et pressé par derrière par tout le con
voi,avait été jeté plusieurs mètres de la voie, dans
un large fossé.
Les voyageurs, épars sur le chemin, étaient
peine remis de leur frayeur, lorsqu'ils virent le
train venant de Paris, arrivant toute vapeur sur
nos waggons renversés. Lorsque, prévenu par nos
signaux, il parvint s'arrêter, il était presque con
tre notre convoi. Tout ceci s'était passé en moins de
deux minutes.
Que l'on juge de ce qui serait arrivé si ce train
venant de Paris, eût été plus avancé de ces deux
minutes il se serait infailliblement brisé. Que l'on
juge aussi de ce qui serait arrivé sur le premier
convoi, si des waggons de voyageurs eussent été
la placedes waggons de bagages renversés, enfoncés,
jetés au loin dans les fossés
On écrit de Rensbourg, dans le Schleswig, la
date du 8 janvier
Le 9e bataillon reçut tout-à-coup l'ordre de
sortir de la forteresse par la porte du Nord les
soldats imaginèrent aller l'ennemi et se portèrent
résolument en avant; mais le chef les ramena par la
porte de l'Oqest, et là il leur annonça qu'il fallait
fusiller un de leurs camarades qui avait tué un
ollicier.
Les soldats poussèrent des cris d'indignation et
répondirent que l'officier avait mérité son sort par
sa brutalité. Les officiers les apaisèrent en annon
çant que le peloton d'exécution serait tiré au sort.
On amena le condamné, les yeux bandés et, sur
les huit hommes, trois tirèrent ostensiblement en
l'air; les cinq autres frappèrent la victime de cinq
balles trois la poitrine et une la tète.
Les trois soldats qui, par humanité ou par un
autre motif, ont relusé de viser leur camarade, ont
été arrêtés et traduit immédiatement devant la cour
martiale, qui les a condamnés mort, et les a faiL
exécuter dans les vingt-quatre heures.
Des lettres de l'émigration hongroise dans l'Asie-
Mineure, dépeignent, sous les couleurs les plus vi
ves, l'impression produite en Turquie par la vic
toire de l'influence russe en Allemagne. Car on
sait, en Turquie, tout aussi bien qu'ailleurs, que la
Prusse a baissé pavillon, non pas devant l'Autriche,
mais devant la Russie.Celle puissancecroissarite des
russes inquiète les turcs Que deviendra le sort de
la Porte si, dès-à-présent, les grandes puissances
s'inclinent en présence des décisions du czar.
L'installation du premier bourgmestre de la
nouvelle commune du bourg Léopolddans la
Campine, a eu lieu ces jours derniers avec beaucoup
d'éclat. Des réjouissances de tout genre ont accom
pagné celte cérémonie qui a semblé, tous, le pré
sage heureux de la destinée de celte partie du pays,
dont le défrichement bien entendu fera une contrée
peuplée et féconde, là où il n'y avait jadis que des
bruyères et le désert.
On lit dans le Moniteur du Loiret:
Mercredi dernier, la pointe du jour, deux
hommes de mauvaise mine frappaient la porte de
M. le curé de Fontenay. La sœur dit curé, qui n'é
tait pas encore habillée, jeta sur elle un châle et
s empressa d'aller ouvrir. A son grand étonnement
elle se trouva en face de deux hommes qui, pour
toute salutation, lui dirent brusquement Nous
sommes deux forçais libérés, nous voulons parler
M. le cure il nous faut quelque chose ou nous
ferons un coup. La sœur de M. le curé n'eut rien
de plus pressé que d'aller leur chercher quelque
secours. Elle voulait fermer la porte, ils l'en em
pêchèrent.
a Sortis de là, ils allèrent chez le nommé Jomat,
aubergiste, où après avoir hu pour six sous d'eau
de-vie, ils s'écrièrent Vous avez bien peu de
police dans votre commune: nous sommes deux
forçats libérés; nous cherchons nous faire pren
dre pour avoir de quoi manger, et personne 11'esl
là pour examiner nos passeports.
0 Les certificats des antoriléslocales, et même du
sous-préfet de l'arrondissement, ayant relaté qu'à
l'église de Saint-Saturnin (Vaucluse), les plaies du
Christ rendaient le sang dans un tableau représen
tant une descente de croix, nous nous étions décidés
reproduire le bruit du miracle et les certificats
administratifs. Aujourd'hui, l'autorité ecclésiastique
qni s'était abstenue, intervient, et c'est pour ré
duire le miracle néant, comme on va voir
Nous apprenons, dit la Gazette de Lyonque la
commission nommée par Mgr. l'archevêque d'Avi
gnon, pour examiner les faits affirmés l'occasion
d'un tableau de la petite chapelle de Saint-Saturnin-
les-Apt, a décidé, l'unanimité, qu'il n'y avait pas
lieu de se préoccuper de ces faits qui ue sont nulle
ment de l'ordre surnaturel.
Une lettre que nous recevons l'instant, et qui
émane d'une personne aussi recominandable par ses
lumièresque par sa parfaite bonne foi, nous.annooce
que tout ce qui semble miraculeux dans les phéno
mènes proclamés, n'est que le résultat d'une misé
rable intrigue, œuvre d'une personne sur laquelle
on nous transmet de tristes renseignements.
exécution capitale. L'exécution du nommé
Delneste, de Froid mont, condamné mort par la cour
d'assises du Uainaut, comme convaincu d'assassinat
sur la personne de sa belle-sœur, a eu. lieu la
semaine dernière. L'échafaud avait été dressé
vers la fin de la nuit sur la Place-Verte. Depuis
lundi soir, Delneste se trouvait réintégré dans la
prison des Carmes, où une voiture particulière, es
cortée d'un peloton de gendarmerie, l'a ramené. A
partir de ce moment, le directeur de la maison des
Jésuites, qui devait accompagner le patient, jusqu'au
lieu du supplice, rie l'a plus quitté et n'a cessé de
l'exhorter au repentir de son crime. Malgré la dé
pravation de caractère et le cynisme scandaleux
dont le malheureux Delneste n'avait point cessé de
faire parade devant le terrible tribunal quia pro
noncé la peine capitale, il s'est enfin amendé au
dernier moment. Touché par les pieux et salutaires
discours de son confesseur, 1 aine du condamné s'est
ouverte la contrition. La justice de Dieu était alors
satisfaite.
Instruit qu'il n'avait plus rifen espérer de b
clémence des hommes, Delneste s'est préparé avec
courage expier son forfait. Il a demandé dire
adieu son père. Les murs et les gardiens de la
cellule ont gardé pour nous le secret sur les larmes
du désespoir déchirant qui ont suivi la séparation
fatale du père et du fils. S'il faut en croire les récits
du peuple, Delneste n'a point cessé de garder l'atti
tude calme, ferme et intrépide qui ne i'a pas aban
donné même en présence de l'horrible couperet de
la guillotine. En descendant les marches de sa
prisonsa démarche était assurée, en montant les
dégrés de l'échafaud ses pas n'avaient rien de chan
celant; aucun tremblement dans la voix, lorsqu'il a
fait tout haut, devant Ja multitude, avanlde mourir
111 dernier acte de répentir, en demandant Dieu et
aux hommes le pardon de son crime.
Les renseignements que nous nous sommes pro
curés sur le dénouement de ce drame sanglant, sont
unanimement d'accord sur le courage (si toutefois
on peut se servir de cette expression), et sur les dis
positions chrétiennes du patient.
A neuf heures moins deux ou trois minutes, le
condamné est arrivé au lieu de l'exécution, dans une
voiture découverte. Comme d'ordinaire, le transport
était précédé et suivi d'un détachement de cavalerie;
un piquet de maréchaussée entourait le tombereau.
Un appareil militaire imposant avait été disposé
autour de l'échalaud. La Place Verte, en ce moment,
était inabordable. La foule des curieux (affreuse et
dégoûtante curiosité!) était immense. Les villages et
faubourgs des environs assistaient en masse ce hi
deux spectacle. Puissent-ils du moins en faire leur
profit et l'accepter comme enseignement salutaire.
Un beau soleil dîhiver éclairait magnifiquement
celte lugubre scène de mort. Contraste frappant.
Enfin, avec la fermeté de maintien dont nous venons
de parler, Delneste a prononcé une courte allocution
au peuple, et s'est ensuite livré avec un sang-froid
incroyable aux mains de l'exécuteur des hautes
œuvres. Quelques secondes après, le glaive de la loi
avait tranché une tête et la société était vengée.
Journal de Tournay
Une réunion de pharmaciens des diverses pro
vinces de la Belgique doit avoir lieu, sous quelques
jours, Bruxelles. Dans cette assemblée, qui se com
posera de tout le corps pharmaceutique belge, plu
sieurs questions importantes seront discutées.
Un journal belge avait attribué trop librement
M. Léon Gozlan, homme de lettres Paris, un legs
de 5o,ooo fr. que lui aurait fait un riche américain
en mourant, le fait est démenti par M. Léon Gozlan
lui-même.
On nous rapporte un singulier cas de somnambulisme
qui vient de se produire, il y a ileux ou trois jours
peine, dans une des communes voisines de Bordeaux.
Dans celte commune, il y a une famille de cultivateurs,
composée du père, de la mère et de deux enfants, famille
curieuse s'il en fût, dont tous les membres jouissent au
plus liant point de la double-vue et du sommeil magné
tique le plus lucide. De père en fils, cette génération de
laboureurs a présenté des phénomènes du somnambu
lisme le plus extraordinaire. Ou raconte encore dans le
pays des histoires merveilleuses sur l'aïeul et le bisaïeul,
qui se donnaient souvent le plaisir de parcourir nuitam
ment tout le village, non point dans les rues, mais bien
sur les toits, et cela avec la prestesse et la légèreté d'un
chat. Les descendants, comme on va le voir, n'ont pas
dégénéré de leurs ancêtres.
Vendredi soir, le père de famille, après la veillée près
del'àtre et la pipe obligée, était allé se reposer des fati
gues de la journée; sa femme et ses enfants l'avaient
bientôt imité, et, onze heures, toute la maison étai(
plongée dans le plus profond sommeil. Les bœufs dor
maient paisiblement couchés sur la litière de l'étable.
A minuit, heure étrange, qui prête ses ténèbres aux
mystérieuses apparitions, le laboureur ouvre l'œil, baille,
tend les bras comme un homme qui secoue le sommeil,
et descend de sa couche. U passe son pantalon et sa veste
de travail, noue sa cravate de coton autour de son cou,
chausse ses sabots, tire la clicvillctte de sa parte et sort.
La femme, habituée aux évolutions nocturnes du som
nambule, son mari, entr'ouvre peine l'œil et laisse faire.
Notre laboureur va droit son établc, saisit l'aiguillon,
et, un juron aidant, il réveille ses bœufs pour le travail.
Ces bons animaux, tout animaux qu'ils sont, compren
nent que l'heure d'aller au champ n'est pas encore venue,
font la sourde oreille, se roulent un ins'aut encore sur la
litière, puis enfin se décident se lever. Les voila partis
pour la vigne, traînant le soc an clair de la lune. Le la
boureur suit par derrière, la gourde la main et l'aiguillon
sur l'épaule. On arrive au champ; les instruments du
travail sont disposés; la charrue -est emmanchée, et
voilà la glèbe qui se retourne et le sillon qui se creuse
droit et profond. Il était six heures environ, et le jour
commençait poindre quand la besogne fut achevée. Le
laboureur tourna la rue, attacha le cordon de sa gourde
vide au bouton de son gilet, remit l'aiguillon sur son
épaule, et ramena ses bœufs l'écurie.
Temps il était qu'il arrivât, car la maison était dans un
désordre indescriptible; tout était sans dessus dessous.
La femme se lamentait et les enfants couraient le village,
cherchant les bœufs et la charrue qui avaient disparu
pendant la nuit. Tout le quartier était soulevé. On parlait
de voleurs, de gendarmes, que sais-je encore
Pas n'est besoin de dire que cette scène de désolation
se changea soudain en un immense éclat de rire, quand
on vit entrer dans la cour les grands bœufs roux, suant
et fumant comme s'ils sortaient d'un bain vapeur, et
précédés du laboureur nocturne, lequel, secouant enfin
le sommeil magnétique, s'aperçut, sa grande surprise,
qu'il avait gagné sa journée quand les autres l'avaient
peine commencée.
Depuis ce jour ou plutôt cette nuit, la femme du som
nambule, a, chaque soir, le soin de cadcnaser le portail
de la cour, et d'en emporter la clef.
On dit dans le village que les deux fils de cet étrange
laboureur sont doués de la faculté mystérieuse de leur
père, et qu'il leur arrive parfois de travailler la nuit.
Voilà une famille admirablement organisée, j'espère.
Il est impossible qu'elle ne prospère rapidement. Si la
fortune vient en dormant, comme dit le proverbe, que
tant de gens prennent si bien la lettre, que sera-ce doue
si l'on travaille quand on dort?
Un incendie considérable vient de détruire l'importante
ferme des Tuileries, située sur la commune de Rainpil-
lion (Seine-et-Marne). La perte est de 1GO,000 francs;
beaucoup de bestiaux ont péri.
Depuis huit jours, l'autorité a constaté plusieurs autres
incendies qui ont éclaté sur différents points du dépar
tement.
-—«-OU
Dixmide. Marché aux grains du 20 Janvier 1851
SORTE
NOMBRE
PRIX
DE GRAINS.
d'hectolitres
PAR HECTOLITRE.
FR.
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FR.
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84
14
25
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