Faits divers.
ESPAGNE. Madrid, 10 février. On fuit
courir des bruits contradictoires sur les intentions du
ministère. Suivant les uns, le nouveau cabinet tiendra la
main ce que les cortès votent les projets de loi qu'il a
présentés et qu'il croit dans l'intérêt du pays; et, en
cas d'insuccès dans ces tentatives, il serait décidé
dissoudre la chambré des députés. Suivant d'autres, le
cabinet ne songerait nullement l'adoption d'une mesure
aussi hasardeuse que la dissolution.
Le sénat a entendu aujourd'hui le rapport sur la réor
ganisation de la banque de S'-Fcrdinnnd, rapport
entièrement conforme au projet de loi présenté par le
cabinet. La chambre des députés n'a été occupée,
jusqu'au départ du courrier, que par des débats assez
animés sur une élection.
Le général Manuel de la Concha est nommé vice-pré
sident du sénat, en remplacement de M. le prince
d'Anglona, décédé.
Un scandale nouveau vient d'avoir lieu Cham-
béry. Une fille de 18 20 ans s'étant empoisonnée,
mourut après 1 2 heures d'agonie; un prêtre vint
néanmoins pour accordera cette malheureuse les
prièresdel'église. Quatre jeunes gens voulurent por
ter le cercueil malgré les règlements de l'archevêché,
qui défendent aux hommes non mariés de porter la
bière d'une jeune fille. Ces individus refusant de se
rendreauxexhortaiionsdii prêtre,celui-ci dut aban
donner la place, et reprit seul le chemin de la cathé
drale. Des femmes alors, suiviesde quelqoes curieux
et des gamins, prirent la bière et la portèrent
l'église; la cérémonie religieuse commença, et le
convoi allait se diriger vers le cimetière, lorsque les
mêmes individus se présentèrent de nouveau et vin
rent prendre la place des femmes qui portaient le
cercueil; ils emportèrent la bière au milieu des
huées et des vociférations. Quatre prostituées, avi
nées et presque en haillons, tenaient les coins du
draps mortuaire, et un cortège de 5o ou 60 gamins
accompagna ce convoi sans nom, chantant la Mar
seillaise. Arrivés enfin près du cimetière, ceux qui
.portaient le cercueil se ravisèrent et le ramenèrent
l'église. Le lieu saint fut alors l'objet des profana
tions les plus hideuses des blasphèmes affreux, les
cris de la Marseillaise bas les prêtres bas la
calotte! vive Siccardi se firent entendre. Quel
ques-uns des plus forcenés parvinrent l'endroit
où l'on sonne les cloches et trois coups de tocsin
retentirent, mais heureusement ces hommes furent
empêchés de poursuivre leur œuvre d'alarmes.
Enfin, après un tumulte inexprimable, le cercueil
fut de nouveau porté au cimetière et enterré, mais
ce ne tut pas sans avoir été encore accompagné, pen
dant tout le trajet, par les cris de: bas les prêtres!
bas la calotte etc., qui alternaient avecles chants
sacrés. Cet épouvantable scandale a duré 3 heures
de temps au milieu de toute une population con
sternée et indignée, et pendant tout ce temps qu'ont
fait les autorités? qu'a fait la police Rien, absolu
ment rien.
Le Journal du Ministère de F Intérieur russe, pu-
hl ie Palfigeatils détails sur les ravages occasionués
dans le gouvernement de Kagouga, de Toulo et de
Koursk, par une tempête de neige, qui a régné dans
ces contrées pendant trois jours entiers, le 27, 28 et
29 novembre dernier, et dont la violence a été telle
que, de mémoire d'homme, on ne se souvenait pas
d'en avoir éprouvé de pareille. Un grand dégel, qui
l'avait précédé, et qui avait été suivi de gelées subi
tes de i5 et jusqu'à 20 degrés de froid, et les nom-
bi eux marchés, qui avaient lieu dans les villages
cette époque, ont augmenté les désastreux effets de
Mon bon père, votre, prière est montée au ciel,
soyez-en sûr vous nous en voyez émues. Bienheureux
celui qui vous l'a inspirée
A cette voix, le comte s'avança vers Margarct, la
regarda, puis recula d'un pas en disant, avec trouble
Je priais pour un jeune homme que je connais
peine: je demandais Dieu de lui épargner les tourments
qui nous éprouvent tous ici-bas. Je priais pour un jeune
seigneur blessé aujourd'hui la promenade du roi; je ne
sais pas son nom, mais je m'intéresse lui parce que j'ai
mis le premier appareil sur sa blessure; je priais aussi
pour un pauvre enfant que j'ai vu souffrant ses côtés,
et que je ne connais pas davantage. Margaret, dit
Jeanne avec joie, c'est Dicii lui-même qui nous guide et
nous protège aujourd'hui. L'homme que nous cherchions,
le voilà. Et elle voulut toucher la robe du comte, qui
recula brusquement.--Oui, mon bon père, dit Margaret,
nous étions venues, ma sœur et moi, nous agenouiller
dans cette chapelle, et prier Dieu, comme vous, pour
deux pauvres blessés. Ce sont ceux-là mêmes que vous
avez soignés et qui vous intéressent. Nous leur devons la
vie, voilà ce qui vous explique nos dévotions pour deux
jeunes gens bien dignes, bien braves. Nous voudrions
leur faire savoir que leur état nous inquiète, que chaque
cette tempête, au point que les populat ions, prises
['improviste, ont perdu des hommes par centaines.
Non -seulement sur les chemins loin de toutedemeu.
re, mais même dans le voisinage de leurs maisons,
les habitants s'égaraient, erraient l'aventure tl
finissaient par succomber.
Le valet de chambre du comte Ocei Irtz, ce même
Schiller qui a figuré comme témoin dans le procès
Stauff, s'est brûle la cervelle Darmstadt, le 12. On
ignore les motifs de ce suicide.
M. Guinot raconte, dans son feuilleton de l'Ordre,
l'anecdote suivante
Une nouvelle conjugale s'est répandue, ces jours-ci,
avec quelque retentissement, et certes la chose en vaut
la peine, et le héros est de ceux dont un parle volontiers.
C'est une célébrité littéraire et politique, une plume
rouge, un représentant mais non pas un orateur. Nous
en avons trop dit pour qu'il ne soit, pas superflu de
nommer M. Eugène Sue. C'est donc lui qui va se ma
rier, ce qu'on dit. Un parti magnifique serait, selon les
nouvellistes, venu s'offrir de lui-même cet heureux
ennemi des privilèges, ce fastueux protecteur du luxe,
ce stoïquo sybarite. 11 ne s'agit de n'eu moins que d'une
veuve possédant cent mille livres de rente. Le pauvre
homme
O11 ne dit pas si l'opulente veuve s'est éprise de M.
Eugène Sue, romancier, ou de M. Eugène Suc, représen
tant; si ce sont les écrits de l'homme de lettres qui l'ont
touchée, ou si c'est le silence -.parlementaire de l'hoinmc
politique qui l'a séduile. Le l'ait est que, pour de certaines
femmes, c'est là un mérite; il en est qui pensent qu'un
inari qui ne prend pas la parole, et qui la laissera tou
jours sa moitié, est un époux précieux qui ne saurait se
payer trop cher.
Il existe, depuis longues années, Turnhout, une
fabrique d'images populaires qui bitte avec celle d'Épenal
pour le bon marché, mais qui l'emporte encore sur elle
par le mauvais choix des sujets et par l'incorrection du
dessin. Nousnppronons que le directeur de cette fabrique,
se piquant d'honneur d'une part, et de l'autre, sentant
la nécessité de se mettre en mesure de lutter contre la
concurrence, vient de s'adresser l'un des professeurs de,
l'école royale de gravure Bruxelles, afin de faire exé
cuter, parles élèves de cet établissement, des planches
moins grossières que celles dont il faisait usage de temps
immémorial.
on tableau de main de maître. Quand le gouver
nement sera sans ressources
h Quànd le pays sera sans production et sanscommercc;
Quand les ouvriers démocratisés par la politique des
clubs, se feront bandits pour vivre
Quand un milliun de prolétaires sera croisé contre
la propriété
Quand l'État requerra l'argenterie et les bijoux des
citoyens pour les envoyer la Monnaie
Quand des perquisitions domiciliaires seront l'uni
que mode de recouvrement des contributions
Quand des bandes affamées parcourront le pays et
organiseront la maraude
Quand le vagabondage sera devenu la condition com
mune
«1 Quand le paysan, le fusil chargé, gardant sa récolle,
abandonnera la culture
Quand la première gerbe aura été pillée, la première
maison forcée, la première église profanée, la première
torche allumée
Quand le premier sang aura été répandu, quand la
première téte sera tombée
Oh alors, vous saurez ce que c'est qu'une révolu
tion
Ceci est signé Proudhon et imprimé dans le Courrier de
Lyon. (Corsaire.)
On écrit de Milan, que dans la matinée du S février,
jour nous viendrons ici prier pour eux nous voudrions
encore leur faire tenir une médaille miraculeuse qui
préserve au nom de la Vierge vous en connaissez la
puissance, vous qui êtes un saint homme.
Le comte tressaillit de tout son corps.
Margaret reprit
Vous nous rendrez ce service, n'est-ce pas Vous
irez les voir vous leur direz que vous nous avez ren-
conlrécsaux pieds du Seigneur; vous leur donnerez notre
petit message.Non, mes filles, murmura le comte
avec effort, je ne peux pas pénétrer au château.
Jeanne tomba aux pieds du vieillard, èmbrassa ses
genoux et lui dit
Vous êtes notre seul espoir... Ayez pitié de cette
pauvre fille, songez qu'elle doit la vie ce gentilhomme
blessé. Oh venez avec moi, dit Margaret ina sœur
m'attendra ici; je ne vous garderai pas longtemps; je vous
conduirai. Que craignez-vous N'est-ce pas une action
avouable devant Dieu Ce gentilhomme est le plus noble
des hommes, le chevalier de Kerven... Venez Vous le
voulez, dit sourdement le comte.
Et il posa la main sur son sein, pour toucher le
poignard qu'il y tenait caché.
Mon père, répondit Jeanne, vous êtes notre Pro
vers dix heures et demie, on a ressenti une secousse de
tremblement de terre, de la durée de trois secondes.
Les édifices les plus solides en ont été ébranlés.
Le même phénomène a eu lieu, la même heure,
Brescia, e'esl-à-dire 25 lieues de Milan.
Une tempête de neige qui a régné pendant trois jours
entiers (les 27, 28 et 29 novembre) dans trois gouverne
ments de Russie, a causé des ravages considérables les
populations, prises l'improviste, ont perdu des hom
mes par centaines.
Un incendie a éclaté Smyrne, au bazar d'Axar 225
magasins et boutiques, avec tout ce qu'ils contenaient, ont
été la proie des flammes. Le dommage est évalué 2
millions de piastres.
Un relevé fourni par les diverses compagnies d'assu
rances de Londres contre l'incendie, porte les valeurs des
propriétés assurées par elles au-oelà de l'énorme somme
de 116 millions sterling 2,900,000,000 de franes.)
Dimanche dernier, MM. Victor Hugo, Charles Hugo,
Emile de Girardin, Blanqui, membre de l'Institut, et
Napoléon Bonaparte, cousin de M. le président de la
République, sont allés visiter les caves et logements in
salubres du Quartier-Saint-Sauveur, Lille, que M.
Rlanqui a signalés dans son rapport, et qu'il aura pu
retrouver iutacts, au moins pour la plupart.
Le galop, qu'on peut appeler avec raison l'âme des
bals masqués, va recevoir un nouveau baptême des mains
de Musard.
Au bal de l'Opéra de Paris, qui a lieu ce soir même, le
grand prêtre du carnaval fera exécuter lc_,i'ameux ame-
ricun-galopterminé par trois hurrahs
L'americun-yalop doit être sauté comme la valse deux
temps.
Cette nouvelle danse, fait déjà les délices des réunions
intimesParis, depuis quelque temps.
Dans un restaurant de la rue Saint-Honoré, un démoc
et soc, poussé bout par la logique d'un commerçant ré
actionnaire, finit par lui lâcher la bordée suivante, qui
11 a pas besoin de commentaire
Apprenez que, lorsque vous aurez fait une seule fois
faillite, vous serez tout aussi socialiste que moi
(Corsaire.)
Le nom de Sénèque retentissait, l'autre jour, devant
le tribunal de police correctionnelle (huitième cliambre)-
Un jeune stagiaire fesait remarquer, ou propos, que
l'écrivain latin, qui avait été maltraité par bien des tra
ducteurs, n'avait pas êté[traduit encore en police correc
tionnelle.
Il ne faut pas se hâter d'accueillir sans réserve les
découvertes nouvelles. Ou n'a pas oublié-la racine que M.
Rocbel d Hcricourt a rapportée d'Abyssinie, comme un
spécifique contre la rage. Un essai Besançon, par le
docteur Sandérct, l'école de itidécine, est demeuré
infructueux sur un petit garçon de neuf ans mordu la
lèvre par un chien enragé.
Le carnaval de Gand promet d'être brillant; l'organi
sation d'une cavalcade en faveur des pauvres est déliniti-
veinent arrêtée plusieurs associations ont déjà promis
leur concours cette œuvre philantrophique.
Oixmide. Marché aux grains du i 7 Février 1851.
sorte
de kraltvs.
NOMBRE
d'hectolitres
prix
PAK HECTOLITRE.
fk. c
FR c.
95
lâ 00
17 00
15
10 00
10 75
Orge d'hiver
448
7 50
8 62
85
4 62
7 07
21
9 00
9 75
n
vidence, et c'est Dieu qui vous envoie.
Le comte releva vivement Margaret, et lui dit d'un Ion
étrange
Venez
Jeanne, demeurée seule dans la chapelle, adressa la
Vierge de ferventes prières dans lesquelles, au nom da
Margaret et du chevalier, se mêla souvent, bien souvent,
le nom gracieux du joli page. Elle attendit longtemps,
et s'étonnait déjà de la lenteur de son amie, lorsqu'elle
vit entrer un moine. Elle courut lui; mais, sa grande
surprise, ce n'était pas celui qu'elle attendait. Une voix
inconnue lui demanda si son frère de Saint-Jcrôme
barbe blanche, n'avait pas quitté l'église depuis peu.
Depuis une heure, mon père, répondit-elle, et j'en
suis même inquiète. Pourquoi Parce qu'il est
sorti avec ma sœur, et qu'ils devaient revenir bientôt
ensemble. Le nom de votre sœur? demanda le pèlerin
avee précipitation. C'est la comtesse de Rosières-
Severn, mon père. Juste ciel s'écria Pierre de
Lamorge; et, comme saisi de vertige, il s'enfuit épou
vanté.
La marquise ne put le suivre.
(La suite au piochaiu lV*.)